Bien-être

Myofasciite à macrophage : symptômes, causes, diagnostic et traitement

La myofasciite à macrophage, ou encore MFM n’a commencé à faire parler d’elle que récemment. À partir de 1993, année de sa découverte, le GERMMAD a recueilli plus de 100 cas, principalement en France. Elle est désormais cataloguée dans la catégorie des maladies musculaires acquises et liées à des troubles immunitaires. Il s’agit donc d’une maladie rare qui mérite néanmoins qu’on s’y attarde.

Qu’est-ce qu’en réalité la myofasciite à macrophage ? Quels sont ses causes et facteurs de risques ? Quelles sont ses manifestations et comment la diagnostique-t-on ? Comment la traiter ? Voici donc l’essentiel à retenir !

Myofasciite à macrophage : présentation

La myofasciite à macrophage est une pathologie auto-immune et neurologique acquise qui se caractérise généralement par une infiltration par les macrophages des tissus musculaires. Il s’agit notamment du périmysium, de l’épimysium et de l’endomysium périfasciculaire. Les chercheurs associent également cette maladie à des inclusions cristallines d’aluminium dues à une vaccination dans le muscle deltoïde.

Tout comme la fibromyalgie, la myofasciite à macrophages se manifeste aussi bien chez l’adulte que chez l’enfant (plus rarement). Elle peut affecter tout le monde sans distinction de sexe, donc hommes et femmes. En ce qui concerne son évolution, celle-ci se fait de façon progressive et de plus en plus envahissante, jusqu’à entrainer un handicap sévère.

Cependant, d’où provient le nom de cette maladie ? En effet, il y a quelques années, certaines études ont permis d’observer une infiltration de cellules immunitaires appelées « macrophages ». Ces dernières sont apparues dans les tissus musculaires lors des biopsies et examens histologiques. Il convient de noter que ces cellules sont de type immunitaire et permettent de détruire et d’avaler les micro-organismes. En outre, elles aident les autres cellules du même type à répondre efficacement au cours d’une infiltration d’organismes étrangers.

Myofasciite à macrophages : symptômes

Les symptômes de la MFM varient généralement d’une personne atteinte à l’autre, car chez certaines victimes ils sont plus importants. Ils varient également suivant l’intensité de la maladie chez chacune de ces personnes.

Par ailleurs, les signes peuvent commencer à apparaitre chez d’autres :

  • Dès l’enfance (entre 2 et 11 ans) ;
  • Dans l’adolescence (entre 12 et 18 ans) ;
  • Vers l’âge adulte (entre 19 et 65 ans) ;
  • Vers l’âge, avance (plus de 65 ans).

Aussi, les symptômes de la myofasciite à macrophages sont susceptibles d’affecter quelques parties du corps que d’autres. Les victimes présentent le plus souvent une arthralgie, une fatigue, une myalgie et une faiblesse musculaire généralisée.

Arthralgie et myalgie

L’arthralgie regroupe les douleurs articulaires qui sont très fréquentes, c’est-à-dire ont pourcentage de 80 à 99 %. Les personnes atteintes de myofasciite à macrophages présentent des douleurs musculaires diffuses dans plus de 90 % des cas. Celles-ci sont d’intensité diverse d’une victime à l’autre et s’aggravent après un effort physique. De plus, les zones les plus affectées sont principalement les membres.

Les douleurs peuvent également se localiser au niveau des articulations de la colonne vertébrale. Les victimes les ressentent le plus souvent déjà au réveil. Elles peuvent entrainer de graves complications à long terme. On peut noter un syndrome fébrile modéré chez 30 % des patients.

Faiblesse musculaire généralisée et fatigue

Parmi les symptômes les plus courants figure l’asthénie caractérisée par une faiblesse généralisée ou une réduction de force musculaire. Cela affecte aussi bien la musculature proximale (muscles proches de l’axe du corps) que celle distale (muscles éloignés de l’axe du corps).

Outre cette faiblesse, l’asthénie se caractérise par une grande fatigue (manque de motivation et d’énergie. Ces manifestations sont fréquentes et peuvent représenter également environ 80 à 99 % des cas. Au fur et à mesure que dure la myofasciite à macrophages, les victimes peuvent développer un syndrome de fatigue chronique qui peut durer plus de 6 mois.

Autres symptômes

En plus des symptômes mentionnés ci-dessus, les personnes atteintes de myofasciite à macrophages peuvent déclarer une fièvre légère à sévère, des troubles du sommeil, notamment le syndrome des jambes sans repos.

On peut également noter des troubles neurocognitifs comme le syndrome du lobe frontal, les troubles de l’humeur, de l’attention ou la dépression. Les victimes peuvent également voir leurs performances intellectuelles réduites ou présenter des maux de tête et des difficultés respiratoires ;

Myofasciite à macrophages : causes

Myofasciite à macrophages

La myofasciite à macrophages est une maladie dont les véritables causes demeurent inconnues nonobstant les nombreuses recherches scientifiques mises en œuvre. Certains chercheurs pensent qu’elle est probablement héréditaire, mais soupçonnent que l’intoxication par certains composés chimiques peut y jouer un rôle déterminant. Cela pourrait aussi être dû à une altération du système de défense de l’organisme : le système immunitaire. Cependant, cette hypothèse n’est pas vérifiable chez toutes les personnes atteintes.

En réalité, les troubles immunitaires susceptibles de provoquer des maladies musculaires ont aussi fait l’objet de plusieurs investigations. Les chercheurs ont également suspecté une origine toxique due aux vaccins qui contiennent de l’aluminium. Cela a alors conduit à une enquête épidémiologique sous l’initiative et la supervision de l’Agence nationale de sécurité du médicament et des produits de santé [ANSM].

Au cours de cette enquête, les experts ont pu identifier un matériau qui s’accumulerait dans les macrophages affectés. Toutefois, de nombreuses autres études épidémiologiques, cliniques et thérapeutiques sont en cours. Elles se font sous la tutelle du GERMMAD [Groupe de recherche sur les maladies musculaires acquises et dys immunitaires] en association avec l’Institut de veille sanitaire [InVS]. Voici un récapitulatif de l’étude épidémiologique.

Origine de l’étude

En 1997, les spécialistes ont décrit pour la première fois des lésions des tissus du muscle deltoïde. Celles-ci étaient présentes chez des personnes atteintes de MFM qui ont signalé des douleurs dans ces zones et aussi dans les articulations. Elles ont également mentionné qu’elles ressentaient une fatigue excessive.

Par conséquent, on a pu mettre en œuvre des investigations qui confirmé que l’aluminium était présent dans ces lésions. Ce n’est qu’en 1999 que les chercheurs ont émis cette hypothèse de la présence de ce matériau dans les vaccins.

Pour confirmer davantage cela, l’Institut de veille sanitaire a réalisé en 2000 une étude qui a regroupé environ 53 victimes avec lésions. Après les avoir interrogées, on a pu noter que 87 % de ces personnes ont reçu, environ dix ans avant la manifestation des signes des lésions, une dose de vaccin. Ce dernier évidemment contenait de l’aluminium. L’ANSM a alors reçu plusieurs autres observations à cet effet. Alors, pour mieux comprendre cette origine et surtout les effets de ces lésions, l’agence a également initié en 2002 une étude cas-témoin.

Cette dernière a rassemblé 26 cas de lésions du muscle deltoïde ainsi que 96 personnes témoins. Après une biopsie réalisée sur celles-ci, on n’a pas pu détecter la lésion.

Buts de l’étude

Il va sans dire que cette étude cas-témoin de l’ANSM, appelée AFSSAPS dans le temps visait plusieurs buts. Il s’agissait notamment de :

  • Prouver une éventuelle existence d’un lien entre les symptômes caractéristiques de lésions [douleurs musculaires, articulaires et fatigue] et les lésions découvertes ;
  • Prouver l’existence d’un lien entre les antécédents de vaccin contenant de l’aluminium et les lésions.

On précise que le matériau aluminium est considéré comme un adjuvant.

Conclusions

Les résultats de cette étude ont permis de faire plusieurs conclusions. Ils ont montré que les victimes qui présentaient la lésion du muscle deltoïde ressentaient plus la fatigue que celles qui ne l’ont pas. Par contre, les douleurs musculaires ou articulaires étaient ressenties par ces deux catégories de personnes. On ne saurait donc dire qu’il existe une corrélation entre le développement des symptômes et la lésion elle-même.

Par ailleurs, en ce qui concerne le second objectif de l’étude, on a noté les observations suivantes. En effet, les résultats ont montré que la lésion est apparue chez la majorité des personnes qui ont reçu le vaccin. Cela est arrivé bien que le vaccin ait été administré dix années avant l’apparition des signes de fatigue chronique, de douleurs musculaires ou articulaires.

Cependant, après avoir informé les patients des conclusions de l’étude, on a aussi soumis ces dernières en commission de pharmacovigilance. En plus de ces personnes, les membres du Conseil Scientifique de l’ANSM ont également analysé ces conclusions.

Le verdict était que pour plus de sécurité, il serait souhaitable d’avoir un autre avis des spécialistes en épidémiologie. En fait, ceux-ci n’avaient pas apporté leur expertise dans la réalisation de cette précédente étude. Alors, sur le moment, ce conseil a conclu qu’il n’y avait pas de maladie appelée « myofasciite à macrophages ». Aussi, les professionnels ne devraient pas, en raison de la supposée implication des vaccins contenant de l’aluminium, douter de leur balance-bénéfices/risques.

Myofasciite à macrophages : diagnostic

La myofasciite à macrophages est particulièrement présente en France, où les premiers cas ont été étudiés. Pour établir un diagnostic, les fournisseurs de soins pourraient procéder à un examen histologique suivi d’une biopsie chirurgicale du muscle deltoïde. Cela va aussi inclure le fascia, qui montre une infiltration focale pathognomonique des macrophages.

Par ailleurs, il peut être nécessaire de faire des tests supplémentaires tels que :

  • La mesure des taux de myokines IL6 et IL1RA circulantes: elles augmentent en phase d’inflammation.
  • La mesure des taux de créatine phosphokinase [CPK], une enzyme musculaire.
  • L’Imagerie par Résonance magnétique des muscles.
  • Le tracé d’électromyogramme myopathique.
  • La scintigraphie au gallium suggère des anomalies, mais n’est pas spécifique.

En outre, on peut penser à surveiller les taux d’anticorps d’auto-immunité. Comme dans tout autre diagnostic, le professionnel peut faire un examen physique et une anamnèse. Cette dernière peut permettre d’évoquer l’antécédent de vaccin contenant l’aluminium. L’examen physique doit permettre de détecter les symptômes de la myofasciite à macrophage.

Myofasciite à macrophages : traitement

À l’heure actuelle, il n’existe aucun traitement pour la myofasciite à macrophages. Ainsi, les personnes qui en sont atteintes ne peuvent soulager leurs symptômes qu’en utilisant des traitements qui ciblent chacun d’eux.

On a pu observer l’évolution de certains cas traités. Par exemple, il y aurait eu une nette amélioration des symptômes chez des personnes traitées avec des corticoïdes et des antibiotiques pendant quelques semaines ou jours.

De même, de nombreux patients qui souffraient de la myofasciite à macrophage ont pris de l’hydroxychloroquine et de la chloroquine.

Un nombre important de patients atteints de myofasciite à macrophages avaient pris de la chloroquine ou de l’hydroxychloroquine. On a pu noter aussi une amélioration de leur état. En effet, ces deux médicaments sont susceptibles d’inhiber la sécrétion des macrophages de l’interleukine, d’où leur infiltration. Ces deux observations seraient-elles des pistes pour la recherche d’un traitement efficace contre la myofasciite à macrophages ? On le saurait bien dans peu d’années, car les recherches scientifiques continuent d’être mises en œuvre, aussi bien en France que dans les autres pays.

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