Santé

L’ÉJACULATION PRÉCOCE : causes, symptômes et traitements

L’éjaculation précoce est l’un des troubles sexuels masculins les plus fréquents et peut avoir des effets dévastateurs sur la vie du sujet qui en souffre. Elle peut être liée à plusieurs causes physiques ou psychologiques. Qu’est-ce que l’éjaculation précoce ? Comment se manifeste-t-elle ? Quelles en sont les causes et comment en guérir ?

Que savoir sur l’appareil génital masculin ?

L’appareil génital masculin est composé : d’un pénis (le gland), de deux testicules, et quelques glandes annexes, à l’instar de la vésicule séminale et de la prostate.

Les testicules sont situés dans des bourses où ils ont l’air d’être fixés au cordon spermatique. Chaque testicule se présente sous la forme d’un ovoïde et s’étend sur 4 cm de longueur et 2,5 cm de largeur environ. Tous les deux, ont la charge de produire les spermatozoïdes et les hormones androgènes (qui provoquent les caractères sexuels chez les hommes). Il s’agit notamment de la testostérone qui joue un grand rôle dans le développement des caractères sexuels masculins, et des organes génitaux.

L’épididyme n’est rien d’autre qu’un conduit situé derrière les testicules. Il reçoit les spermatozoïdes, juste après leur production. Après la maturation, il les conduit vers le canal déférent. Ce dernier est aussi une fine canalisation longue de 45 cm environ, dont le rôle est de conduire les gamètes mâles vers le conduit éjaculateur situé au niveau de la prostate.

Le pénis aussi appelé verge, a une longueur moyenne située entre 1à et 12 cm lorsqu’il est au repos et entre 15 et 16 cm en état d’érection. Il est constitué de l’urètre qui joue principalement deux rôles : il sert de conduit pour l’urine lors de la miction, et pour le sperme dans le cadre de l’éjaculation. Le pénis est aussi constitué d’un corps spongieux situé autour de l’urètre et de deux organes érectiles. Ces derniers sont en fait des corps caverneux, qui ont la propriété d’être flaccides lorsque la verge est au repos et rigides lorsqu’elle est en érection. Pour finir, le pénis est doté d’un gland situé à l’extrémité extérieure, recouvert par le prépuce qui est enlevé en cas de circoncision.

Les vésicules séminales quant à elles, peuvent être considérées comme deux poches situées derrière la vessie et la prostate. Leur longueur approximative est située entre 5 et 7 cm. Elles participent à la fabrication du sperme, et les canaux éjaculateurs qui leur sont directement liés permettent de l’expulser.

Concernant la prostate, il s’agit d’une glande de 20 g environ, située autour de l’urètre. Elle participe également à la sécrétion du sperme.

En résumé, on retient qu’avant chaque éjaculation, les spermatozoïdes passent par le canal déférent pour atteindre les vésicules séminales, où elles seront stockées. Lors de la phase de l’émission, le sperme se constitue par une contraction presque simultanée des différents canaux et des glandes. L’expulsion a lieu lorsque la tension grimpe et atteint un niveau donné. À cette étape, on assiste à une contraction des muscles périnéaux situés à la base du pénis, pour provoquer l’évacuation du sperme : on parle de réflexe éjaculatoire.

Notons que cette étape d’évacuation est sous le contrôle du système nerveux autonome, et ne dépend donc pas de la volonté du sujet. D’ailleurs, lorsqu’il est enclenché, le processus d’expulsion ne peut plus être retardé ou contrôlé.

Toutefois, le sujet est à même de contrôler la phase qui précède le réflexe éjaculatoire, dans l’optique de freiner l’éjaculation. C’est pourquoi, les traitements médicamenteux de l’éjaculation précoce se concentrent sur ce niveau.

Qu’est-ce que l’éjaculation précoce ?

Avec la dysfonction érectile, l’éjaculation précoce est l’un des problèmes de sexualité les plus fréquents chez les hommes. En effet, on parle d’éjaculation précoce chez un sujet, lorsque ce dernier est incapable de contrôler le moment de son éjaculation et qu’elle intervient plus tôt que souhaité. Ce trouble est particulièrement gênant et peut avoir des conséquences sur la psychologie du sujet.

On pose le diagnostic de l’éjaculation précoce seulement lorsque ces trois critères sont réunis :

  • L’éjaculation intervient de manière systématique ou presque et surtout avant le moment souhaité ;
  • L’homme n’a pas de contrôle de son éjaculation ;
  • Les répercussions psychologiques négatives se font ressentir sur le sujet.

Toutefois, avouons que l’éjaculation précoce peut être normale et arriver à tout le monde. Elle se produit généralement lors des premiers rapports sexuels ou lorsqu’on est en face d’une nouvelle partenaire. L’éjaculation précoce devrait donc inquiéter, seulement lorsqu’elle devient répétitive et persistante. Lorsque le sujet atteint cette étape, la situation devient difficile à vivre et il se doit d’en parler à un professionnel.

On distingue principalement deux types d’éjaculations précoces :

  • L’éjaculation précoce primaire: elle arrive pendant tous les rapports sexuels et avec n’importe quelle partenaire. Le sujet n’a pas le contrôle sur son éjaculation et cela à des conséquences psychologiques négatives.
  • L’éjaculation précoce secondaire ou acquise: Le sujet avait des rapports sexuels normaux puis l’éjaculation précoce apparait à un moment de sa vie. Dans ce cas, elle peut être liée à une maladie comme la prostatite ou un autre problème d’ordre psychologique.

On distingue également d’autres types d’éjaculations précoces, même si elles sont relatives. La première et la plus répandue est la pseudo éjaculation précoce (ou l’éjaculation précoce subjective). On a affaire à ce cas, lorsque le sujet pense qu’il est éjaculateur précoce alors qu’il ne l’est pas. Elle est causée par le contexte psychoculturel.

La seconde est l’éjaculation précoce variable naturelle. Elle n’est pas pathologique. Elle intervient en fonction de certains facteurs comme l’état de relaxation, l’intensité de la stimulation ou encore le niveau de frustration.

L’éjaculation précoce émotionnelle arrive lorsque le sujet éjacule après un gémissement ou une manifestation de l’excitation de la part de la partenaire.

Il peut arriver qu’une éjaculation précoce provoque un trouble de dysfonction érectile. Ce trouble intervient lorsque le sujet a recours à une inhibition sensorielle pour résoudre son problème d’éjaculation précoce. Il convient dans ce cas, de remédier au problème d’éjaculation précoce pour que la dysfonction érectile disparaisse.

Il peut également arriver qu’une éjaculation précoce masque une dysfonction érectile. Il en est ainsi lorsque l’éjaculation précoce est secondaire et due à une dysfonction érectile. Le sujet s’arrange pour éjaculer avant de perdre son érection.

Quelles sont les causes de l’éjaculation précoce ?

Pendant longtemps, l’éjaculation précoce a été considérée comme une maladie purement psychologique. Mais de nombreuses études ont permis de déterminer d’autres causes neurobiologiques aidées ou non de certaines dispositions génétiques.

Les causes connues de l’éjaculation précoce sont :

  • L’hypersensibilité du gland ;
  • Une hyperexcitabilité du réflexe éjaculatoire ;
  • Des problèmes de transmission des messages nerveux dans le cerveau ou encore l’hyperexcitabilité d’un certain nombre de récepteurs nerveux comme les récepteurs à la sérotonine ;
  • Des anomalies de la glande thyroïde comme l’hyperthyroïdie ;
  • Une inflammation de la prostate en l’occurrence, la prostatite chronique ;
  • Les maladies neurologiques à l’instar la sclérose en plaques.

Les études qui ont permis d’identifier ces causes présentent toutefois des limites. Elles n’ont pas été effectuées sur une grande échelle.

Par ailleurs, les spécialistes affirment l’évidence de l’implication de certains facteurs environnementaux et psychologiques. On pourrait citer : l’absence des rapports sexuels sur une longue durée, l’abus de l’alcool, le stress, l’anxiété, etc.

Quelles sont les personnes à risque d’éjaculation précoce ?

Le diagnostic de l’éjaculation précoce n’est pas facile à poser. Pour cela, il est difficile d’avoir des chiffres exacts sur les personnes concernées. On affirme toutefois qu’elle touche environ 20 à 30 %. Notons également que certaines personnes qui ne sont pas satisfaites de la durée de leurs relations sexuelles se comptent parmi les éjaculateurs précoces.

Il n’y a pas de facteur de risque formel pour ce trouble. Néanmoins, les jeunes hommes qui débutent leur vie sexuelle sont souvent concernés, à cause du stress et du manque d’expérience. Quelques autres éléments peuvent disposer à ce trouble. Il s’agit notamment de l’anxiété de la performance, une activité sexuelle peu fréquente, le fait d’avoir du sexe avec une nouvelle partenaire, l’abus ou le sevrage de certaines drogues et médicaments (comme les amphétamines, les opiacés, les dopaminergiques, etc.). On peut également citer l’abus de l’alcool ou la fatigue musculaire.

Contrairement à la croyance populaire, l’éjaculation précoce n’évolue pas en fonction de l’âge. Elle diminue plutôt à cause de l’expérience et du savoir-faire acquis.

Quels sont les symptômes de l’éjaculation précoce ?

Le symptôme de l’éjaculation précoce est unique. Généralement, l’éjaculation intervient toujours ou presque toujours avant la pénétration intra-vaginale ou dans les 60 secondes qui suivent. En effet, le sujet souffre d’une réelle incapacité à retenir son éjaculation avant la pénétration.

Cette incapacité peut provoquer des conséquences dévastatrices sur le patient et dans sa vie de couple. Il est sujet à des maux comme la détresse, la frustration, la honte, la culpabilité, et il peut lui arriver de refuser d’avoir des relations sexuelles. La frustration atteint aussi la partenaire, puisqu’elle n’arrive pas à prendre du plaisir lors des ébats sexuels et se sent délaissée.

Certaines études affirment que 90 % des hommes éjaculent en moins de 60 secondes dont 30 à 40 % n’atteignent pas les 5 secondes. Elles disent aussi que 10 % des hommes tiennent entre 1 et 3 minutes et 5 % éjaculent même avant la pénétration.

Quelles sont les évolutions et complications possibles de l’éjaculation précoce ?

L’éjaculation précoce n’est pas une maladie en soi. Elle n’affecte donc pas le corps à la longue. Les évolutions possibles sont donc psychologiques et sociales. Comme mentionné plus haut, ce trouble sexuel peut causer une gêne chez les hommes atteints, favorisant ainsi la dépression, etc. les hommes atteints finissent par se replier sur eux-mêmes et perdent toute confiance en eux, non seulement sur le plan sexuel, mais aussi sur les plans professionnel et social. Ce trouble a aussi des répercussions sur la vie de couple et conduit même à des ruptures.

Pour cela, il est vivement recommandé d’en parler à un médecin pour que des solutions soient trouvées au plus vite.

Comment s’établit le diagnostic de l’éjaculation précoce ?

Le spécialiste le plus compétent pour établir le diagnostic de l’éjaculation précoce est le sexologue. Toutefois, il n’est pas exclu que le médecin généraliste ou un urologue le fasse, si le processus s’annonce facile.

Pour y arriver, le médecin se base sur différents éléments comme l’interrogatoire du patient ou encore des tests PEDT.

Le sigle PEDT signifie en anglais Premature Ejaculation Diagnostic Tool. Il s’agit d’un test utilisé dans le but d’identifier la présence effective de l’éjaculation précoce. Il se présente sous forme d’une liste de 5 questions.

Les réponses à ces questions et à bien d’autres selon le jugement du spécialiste, pourront aider à confirmer ou infirmer le diagnostic de l’éjaculation précoce.

Comment traiter l’éjaculation précoce ?

L’éjaculation précoce est un sujet tabou, mais de nombreuses études se sont penchées sur elle. Ces études ont réussi à dénicher une panoplie de traitements possibles contre l’éjaculation précoce.

Les méthodes comportementales

Les méthodes comportementales consistent en une ou deux actions au cours du rapport sexuel. Elles visent à faire baisser l’excitation pour faire durer les ébats. Elles sont souvent utilisées pour la prévention, mais elles servent aussi comme traitement et sont détaillées plus bas. On distingue principalement : le Squeeze et le Stop and Go. Ces méthodes ont un taux de réussite situé entre 50 et 75 %. Pour plus d’efficacité, elles nécessitent du temps et une étroite collaboration de la partenaire.

De nos jours, il existe également d’autres techniques qui fonctionnent vraiment. Il s’agit notamment de la musicothérapie, l’hypnose, la relaxation, etc.

Enfin, on conseille l’usage du préservatif. Cet outil est connu pour réduire la sensation reçue lors de la pénétration. Il est plus efficace dans ce cas lorsqu’il est épais. D’ailleurs, il existe aujourd’hui des préservatifs conçus à cette fin, appelés « préservatifs retardants ». Ces derniers ont la partie du gland plus épaisse que le reste et permettent donc de durer au lit.

Traitement local de l’éjaculation précoce

Ce traitement consiste à appliquer des produits anesthésiants sur le gland pour insensibiliser le pénis. Ainsi la sensation reçue est moins forte et l’éjaculation se retrouve retardée. Ces produits sont souvent sous forme de gel ou de spray et sont à base de lidocaïne.

Pour éviter que le produit agisse aussi sur la partenaire qui ne ressentirait presque rien, quelle que soit la durée des ébats, on conseille de l’appliquer environ 20 minutes avant le rapport. Pendant ce laps de temps, il fait effet et peut être éliminé par l’eau. De récentes recherches ont prouvé l’efficacité d’un spray combinant la lidocaïne et la prilocaïne pour retarder l’éjaculation.

Traitement psychosexuel de l’éjaculation précoce

Dans les cas où les conséquences psychologiques sont très importantes, on conseille un traitement psychosexuel ou un suivi en sexothérapie. Ils sont très utilisés contre les problèmes de couple ou encore les fortes anxiétés de performance.

Tout au long du suivi, le patient est éduqué sur l’origine de ses symptômes, les facteurs qui les déclenchent et surtout comment les contrôler. Toutefois, les effets de ces mesures ne sont pas très prévisibles.

Les traitements médicamenteux de l’éjaculation précoce

De nombreux traitements sont connus aujourd’hui pour leur efficacité dans le traitement de l’éjaculation précoce. Les plus fréquents sont les antidépresseurs. Pris quotidiennement, ils participent activement au processus de guérison. Parmi les plus utiles, on peut citer : la dapoxétine, paroxétine, citalopram, clomipramine, fluoxétine, sertaline, etc.

Néanmoins, il n’est pas exclu que ces médicaments produisent des effets secondaires. Il s’agit notamment de sécheresse buccale, de somnolence, de la fatigue, de la somnolence, etc. Notons aussi que les troubles reprennent à l’arrêt du médicament. C’est pourquoi, la plupart de ces médicaments s’utilisent seulement sur le long terme. Mais ils doivent être réduits progressivement puis stoppés, pour éviter de déboucher sur un syndrome de manque.

Comment prévenir l’éjaculation précoce ?

Il est possible de prévenir l’éjaculation précoce  lorsqu’elle est seulement occasionnelle et pas très grave. Pour ce faire, il suffit de suivre ces quelques conseils.

Si vous voulez retarder votre éjaculation, vous pouvez prendre une pause lorsque vous la sentez venir. Cela permet de diminuer considérablement l’excitation et de repartir comme de 0. Ainsi, vous prolongez la durée du coït : on parle de la technique du Stop and Go.

Il est également possible de retarder son éjaculation en inhibant le réflexe éjaculatoire. Pour cela, vous devez appuyer sur la base du gland : c’est la célèbre technique du squeeze. Une pression de 2 à 3 secondes avec l’index et le pouce devrait permettre de supprimer le réflexe d’éjaculation pendant un bon moment encore. Ainsi, le rapport sexuel peut se prolonger.

Pour appliquer ces deux conseils, le sujet doit pouvoir identifier son point de non-retour et pouvoir s’arrêter. Ainsi, il pourra faire baisser l’excitation au strict minimum pour pouvoir repartir comme du début.

Pour ceux qui veulent aller plus loin, il est possible de suivre des exercices en ligne. Ils permettent de faire un travail sur soi-même pour reprendre confiance en soi et pouvoir contrôler son éjaculation.

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