Santé

Dépression de l’enfant : causes, symptômes et traitements

Tout enfant peut être affecté d’une tristesse passagère, voire intense, et d’une irritabilité. Mais, ces émotions ne sont pas parfois identiques à ce que présentent généralement les enfants du même âge. En effet, lorsqu’un enfant vit fréquemment de tristesse intense, il s’agit de la dépression de l’enfant. C’est un trouble plus rare chez l’enfant que chez l’adulte, puisqu’il ne concerne que 2% des enfants. Représentant 20% des cas de consultations en pédopsychiatrie, la dépression de l’enfant ne peut être diagnostiquée que par un professionnel de santé.

Dépression de l’enfant : définition

La dépression de l’enfant est un trouble de l’humeur, qui concerne près de 2% des enfants de 3 à 17 ans. Pouvant être observée chez tout enfant, elle apparaît en général vers l’âge de 10 à 12 ans. Les cas de dépression infantile n’ont été détectés sur le plan médical, que dans les années 1970. Il n’est pas aisé de transposer les manifestations de ce trouble chez l’adulte à ceux observés chez l’enfant, puisqu’elles peuvent différer.

En effet, la dépression a un impact sur le raisonnement des enfants, de même que sur leur humeur et leurs comportements. Les parents n’assimilent généralement pas les symptômes du comportement à une dépression, ce qui les amène à sous-estimer la situation de l’enfant atteint.  Ils ont tendance à les rapporter à un état nerveux, colérique ou encore capricieux.

La dépression de l’enfant se manifeste de plusieurs manières. C’est pour cela qu’on parle de dépression masquée ou d’équivalent dépressif, afin de nommer les symptômes susceptibles de traduire la dépression infantile, tels que l’énurésie, l’eczéma, etc.

Dépression de l’enfant : quelles en sont les causes ?

Plusieurs facteurs peuvent être à l’origine de la dépression de l’enfant. Ces causes peuvent être classées en trois catégories que sont : génétique, milieu de vie et tempérament de l’enfant. Un enfant qui se retrouve dans l’une de ces trois catégories présente un risque non négligeable d’être touché par une dépression.

Épisode dépressif

Un enfant peut présenter des humeurs dépressives associées à sa croissance normale. À titre d’exemple, il peut se mettre à chercher ses attitudes immatures (lorsqu’il n’arrive plus à supporter le divorce de ses parents par exemple). Il s’agit des phases passagères qui peuvent être observées jusqu’à l’âge de puberté.

Dépression réactionnelle chez l’enfant

Il arrive dans certains cas que l’enfant soit troublé par des évènements extérieurs. Lorsque l’enfant ne parvient pas à s’adapter à un changement, il s’agit d’une dépression réactionnelle. Ce changement peut être la séparation des parents, le décès, l’entrée à l’école, le déménagement, etc.

D’ailleurs, il a été rapporté par les chercheurs, qu’il existe un rapport significatif entre le nombre d’évènements stressants et la survenue des troubles dépressifs chez l’enfant.

Facteurs de risque de troubles dépressifs chez l’enfant

  • Facteurs internes pouvant prédisposer un enfant à la dépression

Les premiers facteurs pouvant déclencher la dépression chez l’enfant tirent leur source en interne, c’est-à-dire que l’enfant peut être naturellement très sensible à l’anxiété. D’après une étude, il a été révélé que 61% des enfants de treize ans, qui sont inhibés (timides) vers l’âge de 2 ans, présentaient des symptômes d’anxiété.

Aussi, l’enfant peut souffrir d’une maladie qui le rend très vulnérable à la dépression, comme le retard affectif, les craintes d’abandon ou la sensibilité élevée aux séparations ou aux pertes.

  • Facteurs externes pouvant prédisposer l’enfant à la dépression

De nombreux facteurs liés à l’environnement peuvent provoquer la dépression de l’enfant. À cet effet, le rapport entre la dépression de la mère et celle de sa descendance, a souvent été relevé. Autrement dit, les mères qui sont déprimées ne sont pas très attentives et ne répondent pas fréquemment aux besoins de leur enfant. Alors qu’il existe un rapport entre l’attitude dépressive de la mère et l’apparition des troubles de la dépression ou de l’anxiété chez l’enfant.

De plus, les mères déprimées ne sont pas de bons exemples pour leurs enfants, en matière de résolution d’un problème ou de régulation des humeurs négatives. Il a été rapporté par la même occasion, qu’un père déprimé peut aussi influer négativement la santé mentale de son enfant.

Cependant, des relations parentales marquées par des conflits, des mauvais traitements, de la monoparentalité et des carences affectives, peuvent perturber l’équilibre psychologique de l’enfant.

Dépression de l’enfant : quels sont les symptômes ?

Les symptômes de la dépression de l’enfant sont multiples et variés, ce qui rend le diagnostic parfois difficile.

Symptômes physiques et comportementaux

Il y a eu des tentatives de diagnostic de la dépression chez l’enfant en pédopsychiatrie, et celles-ci ont révélées plusieurs symptômes possibles dont :

  • La tristesse durable ;
  • Les douleurs physiques ;
  • La colère et l’agressivité ;
  • Les difficultés solaires ;
  • L’anxiétéet les phobies ;
  • Une tentative de suicide ;
  • La douleur morale ;
  • Une inhibition.

D’autres enfants présentent un ou quelques-uns des symptômes suivants :

  • Trouble du sommeil ;
  • Modifications de l’appétit de même que du poids ;
  • Autodépréciation.

Les symptômes de la dépression de l’enfant les plus observés sont, les difficultés scolaires. Cependant, ce trouble peut se caractériser par un surinvestissement à l’école, pour éviter la souffrance. Un enfant atteint de la dépression peut aussi cacher les signes de mal-être, ou encore présenter les symptômes d’hyperactivité, d’irritabilité ou d’asociabilité.

Symptômes liés à la communication

Les mots de l’enfant peuvent traduire une situation dépressive, les parents doivent donc considérer ces mots avec plus d’attention. Les termes du genre « j’ai envie de rien » ou « je m’en fous », peuvent correspondre à une perte de plaisir ou d’intérêt. L’enfant peut aussi perdre son estime de soi et sortir les expressions comme « je n’y arrive pas » ou « je suis nul » ou encore ‘’je suis méchant’’. Ces expressions peuvent exprimer un sentiment de culpabilité.

À cet effet, il est crucial de remettre les phrases prononcées dans leur contexte, et de prendre en compte leur fréquence pour éviter toute mauvaise interprétation.

Puisque les symptômes sont multiples, il faut beaucoup faire attention à l’interprétation de signes isolés. Le paramètre qui permet de repérer un problème plus sérieux chez l’enfant est le changement durable et soudain de son comportement.

Dépression de l’enfant : ce qu’il faut faire pour l’aider

Dès que votre enfant présente les signes de dépression, il faut le faire consulter un professionnel de santé. Mais, en tant que parents, vous devez l’aider dans la stimulation de son bien-être et dans la bonne structure au quotidien. Il faut par exemple :

  • Lui montrer votre attention ;
  • Passer de bons moments avec lui ;
  • Lui apprendre à réaliser des exercices de relaxation ou de méditation ;
  • Être empathique et lui prouver que vous comprenez ses émotions ;
  • S’assurer qu’il maintient une bonne hygiène de vie : alimentation équilibrée et variée, exercices physiques réguliers, sommeil suffisant…

Dans le cas où vous avez de doute concernant l’affection dont souffre l’enfant, il ne faut pas hésiter à suivre votre intuition et à prendre rendez-vous avec un médecin. Il est mieux de consulter pour ce qui n’a l’air de rien, que de ne rien faire pour aider votre enfant.

Retenez que lorsque l’enfant atteint de dépression est pris en charge très tôt, il a plus de chances d’être guéri complètement. Il pourra ainsi minimiser le risque de rechutes sur le long terme, dans sa vie.

Dépression de l’enfant : traitements

Il existe plusieurs traitements pour prendre en charge la dépression chez l’enfant dont notamment : la psychoéducation, la psychothérapie et l’utilisation d’un traitement médicamenteux.

Psychoéducation

La première étape de prise en charge de la dépression chez l’enfant consiste en une évaluation de l’enfant et de son cadre de vie. Réalisée avec la collaboration de l’entourage de l’enfant déprimé, cette phase a pour but d’élaborer les mesures de psychoéducation pouvant permettre l’amélioration du climat de vie de l’enfant, comme lui procurer une routine apaisante.

En effet, la psychoéducation comprend les dispositions de base que met en place le professionnel de santé. Ceci, afin d’exposer la situation aux parents et de discuter avec eux des solutions à adopter pour l’amélioration de la situation. Parmi ces mesures, on peut notifier le fait d’expliquer aux parents ce qu’on appelle dépression, ainsi que la durée du traitement. Les conseils peuvent être donnés relativement au mode de vie et à la routine, susceptibles d’aider l’enfant.

La psychoéducation permet aussi aux parents et autres proches impliqués, de mieux identifier et appréhender les émotions de l’enfant, afin de lui apporter du soutien.

Psychothérapie

Pouvant être effectuée en famille, à partir de l’âge de trois ans, la psychothérapie comprend plusieurs des approches adaptées aux plus petits : la thérapie par le dessin, le jeu, etc. Pour les enfants âgés (près de huit ans), ils peuvent commencer une psychothérapie individuelle, s’ils sont en mesure de tenir seuls devant un thérapeute.

Traitement à base de médicaments

La prise en charge à base de médicaments, comme les antidépresseurs, est préconisée lorsque les traitements de psychothérapie et de psychoéducation n’ont pas apporté une amélioration à la situation de l’enfant. En cas de dépression modérée à sévère, ce traitement est souvent indiqué de manière conjointe avec les deux autres mesures. Toutefois, les antidépresseurs sont moins prescrits avant l’âge de 12 ans, bien qu’ils soient possibles de les indiquer dès l’âge de huit ans.

En revanche, il y a des exceptions où, les antidépresseurs peuvent être prescrits à des enfants plus jeunes : cas d’anxiété sévère, non-efficacité des traitements…À ce sujet, le traitement à base des médicaments doit être approuvé par les parents, même en cas de séparation de ceux-ci. Pendant la prise en charge, un suivi doit être mis en place par un pédopsychiatre ou un médecin.

Enfin, une étude a rapporté que 90% des enfants atteints de dépression de courte durée, provoqués par une difficulté d’adaptation, sont guéris après 12 mois et ne présentent pas de récidive au bout de 5 ans. Mais en cas d’épisode dépressif majeur, le taux de récidive de 70% peut être observé, dans les cinq années qui suivent le traitement.

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