Santé

NEPHROHUS : causes, symptômes, diagnostics, traitements

Les insuffisances rénales sont dues à une destruction progressive des reins. Plus qu’on ne pourrait l’imaginer, il s’agit d’une maladie qui atteint un grand nombre de personnes, soit plus de 10 % de la population. De base, les reins sont des organes qui filtrent le sang des diverses impuretés provenant du métabolisme des cellules et de la digestion des aliments.

Ils permettent également de réguler la quantité d’eau et d’électrolyte dans l’organisme et ont un rôle endocrine. Autrement dit, les reins sécrètent de l’érythropoïétine et de la vitamine D. Ce sont des enzymes nécessaires à la fabrication de globule rouge, à la fixation du calcium puis enfin à la régulation de la pression artérielle. Par ailleurs, lorsque ces derniers n’assurent plus leur fonction, il est question d’une insuffisance rénale.

NEPHROHUS : causes

Il existe deux types d’insuffisance rénale due à des manifestations et des causes variées. La première insuffisance est dite chronique. Quant à la seconde, elle est caractérisée d’insuffisance rénale aiguë.

Insuffisance rénale chronique

Cette forme d’insuffisance est celle qui crée plus d’incidence et détient le plus de morbidité. L’insuffisance rénale chronique se caractérise en effet par la cessation progressive et irréversible des fonctions du rein. Cette incapacité du rein à assurer son rôle provoque une accumulation des déchets du métabolisme dans le corps. Ce type d’insuffisance est souvent la conséquence d’une maladie qui agit progressivement sur les reins.

Les deux causes connues de l’insuffisance rénale chronique sont les diabètes de type 1 et type 2 ainsi que l’hypertension artérielle. Les deux maladies endommagent les vaisseaux sanguins qui amènent le sang vers les cellules des reins. Lorsque ces derniers sont alors privés d’oxygène, ils meurent progressivement, réduisant ainsi leur capacité de filtration.

D’autres maladies qui perturbent la microcirculation des reins peuvent également être à l’origine des insuffisances rénales chroniques. Il s’agit en l’occurrence des altérations auto-immunes comme :

  • le lupus ;
  • la maladie de Crohn de Berger ;
  • la polyarthrite rhumatoïde ;
  • le purpura rhumatoïde
  • et l’excès de cholestérol dans le sang.

De même, l’obésité et le tabagisme sont des pathologies connues pour augmenter le risque d’insuffisance rénale chronique.

Par ailleurs, les maladies héréditaires comme la polykystique des reins ou les infections urinaires hautes à répétition sont réputées pour être à la base de la détérioration des reins. Ils entrainent ainsi une perte des fonctions de celles-ci.

Aussi, l’insuffisance rénale chronique peut-être liée au fait que le patient prenne sur le long terme certains antibiotiques ou médicaments contre l’hypertension artérielle. Elle peut aussi être liée à un traitement comme la chimiothérapie anticancéreuse. En outre, la prise de lithium, un traitement contre les troubles bipolaire a révélé chez certains patients une destruction des fonctions rénales.

Insuffisance rénale aiguë

L’insuffisance rénale aiguë, à la différence de celle qui est chronique, survient très brutalement dans un intervalle de quelques semaines, jours, voire quelques heures. Elle est la conséquence d’un dysfonctionnement transitoire des reins dû à une intervention chirurgicale, à un traumatisme grave ou à une perfusion rénale insuffisante.

L’insuffisance rénale aiguë peut être également dérivée d’une néphropathie intrinsèque dont la progression se fait très rapidement. En outre, elle peut se présenter sous trois aspects.

  1. L’insuffisance rénale fonctionnelle

Elle est due à une baisse de la circulation sanguine dans l’organisme quand bien même les reins sont sains.

  1. Les maladies organiques

Lorsque les reins présentent des lésions anatomiques et microscopiques et sont donc endommagés.

  1. Les formes obstructives

L’insuffisance rénale aiguë dans ce cas est la conséquence d’un obstacle au niveau des voies urinaires ou du bassinet allant jusqu’au canal. Elle gêne le drainage de l’urine qui provient des reins. L’obstruction peut être du fait d’une prostate, d’une tumeur, d’un calcul ou autres.

NEPHROHUS : symptômes

Les manifestations d’une insuffisance rénale diffèrent qu’il s’agisse d’une insuffisance chronique ou aiguë.

Insuffisance rénale chronique : symptômes

L’insuffisance rénale chronique est une pathologie latente. Ses symptômes peuvent se manifester plusieurs années. Par ailleurs, les symptômes sont peu caractéristiques et lorsqu’ils sont pris individuellement, ils ne sont pas pour la plupart alarmants. Au début de la maladie, il est possible de constater :

  • des envies fréquentes d’uriner plusieurs fois la nuit ;
  • une fatigue anormale après peu d’effort ;
  • une hypertension artérielle ou un œdème ;

Avec le temps, d’autres symptômes apparaissent. Il s’agit entre autres des nausées, des vomissements, de la perte de poids et d’appétit. Il y a d’un autre côté des urines troubles, foncées, peu abondantes ou mousseuses.

Cette maladie se manifeste également par :

  • De gonflements des jambes, des pieds et des chevilles ;
  • Des crampes musculaires et une impatience dans les jambes ;
  • Des démangeaisons persistantes ;
  • Des troubles du sommeil et une somnolence en pleine journée.

Il y a également parmi les symptômes la mauvaise haleine.

Insuffisance rénale aiguë : symptômes

L’insuffisance rénale aiguë provoque chez le patient des œdèmes périphériques et une prise de poids rapide. Par ailleurs, d’autres symptômes peuvent survenir progressivement à la suite d’une accumulation de produits azotés dans l’organisme. Il peut s’agir :

  • de nausées, de vomissements ;
  • de faiblesse musculaire ;
  • d’anorexie ;
  • de confusion et de difficulté à se concentrer sur des tâches intellectuelles ;
  • d’une diminution de la quantité d’urine ;
  • de secousses myocloniques, de convulsions.

En outre, une insuffisance rénale aiguë peut causer des douleurs thoraciques. Le patient peut également présenter une hyperréflexie ou un astérisque lors de l’examen. Toutefois, il convient de rappeler que l’insuffisance rénale aiguë est une pathologie réversible. Contrairement à l’insuffisance chronique, le dysfonctionnement des reins peut être traité.

NEPHROHUS : Complications

Les reins assurent de nombreux rôles essentiels au bon maintien de l’organisme. Lorsque ceux-ci n’assurent pas chacune de leurs fonctions, des complications diverses surviennent instantanément.

Perte des fonctions épuratoires des reins

Les reins ont pour fonction de débarrasser l’organisme des divers déchets découlant du métabolisme. Quand ils perdent leur capacité épuratoire, il est remarqué dans le sang une accumulation des déchets comme l’acide. Lorsqu’il est en quantité très élevée, il perturbe le pH sanguin et entraine des troubles neurologiques. Parfois même un coma.

En outre, l’accumulation d’eau dans les tissus provoque des gonflements à certaines parties du corps. Dans certains cas, il peut être vu chez le patient une accumulation d’eau dans les poumons qui peut être la cause d’une asphyxie mortelle.

Perte de la capacité du rein à équilibrer les sels minéraux dans le sang

Les éléments minéraux tels que le sodium, le potassium, le calcium et le phosphore doivent être régulièrement éliminés pour ne pas être en excès dans le sang.

Lorsque les reins perdent leur fonction régulatrice, un déséquilibre de ces substances se crée dans l’organisme. Ce qui provoque ainsi un excès de potassium à la base des troubles du rythme cardiaque pouvant se solder par un arrêt du cœur. Il y a aussi un excès de phosphore et de calcium à l’origine d’une ostéoporose (fragilité osseuse) ou au pire des troubles cardiovasculaires.

Des complications dues à l’incapacité des reins de sécréter des hormones

Des reins sains sécrètent normalement de l’érythropoïétine. Une hormone qui stimule la moelle osseuse à produire des globules rouges. Alors, en cas d’insuffisance chronique, les reins ne parviennent plus à produire une quantité normale d’hormone. La sécrétion de globule rouge est donc diminuée et le patient présente de ce fait une fatigue intense qui est la conséquence directe d’une anémie.

Par ailleurs, une insuffisance rénale peut provoquer une hypertension artérielle ou aggraver une hypertension existante. La maladie peut également augmenter chez le patient le risque d’accident cardiovasculaire comme l’AVC et une angine de la poitrine. Le patient présente aussi des risques d’infarctus de myocarde et des troubles de coagulations.

En outre, les reins sont connus pour leur rôle dans le métabolisme de la vitamine D par l’organisme. La perte de cette fonction provoque chez la personne atteinte d’une insuffisance une fragilité des os ainsi qu’une vulnérabilité à diverses maladies infectieuses.

NEUPHOHUS : Diagnostic

insuffisances rénales

Les raisons amenant à faire un diagnostic d’insuffisance rénale sont multiples. Puisque dans la plupart des cas, la pathologie est latente jusqu’à un stade critique. La maladie peut en effet être découverte lors d’une analyse sanguine lorsque le patient fait un suivi habituel dans le cadre d’une maladie causant une insuffisance rénale.

Parfois, la maladie se remarque lors d’une visite de routine chez le médecin. Ce dernier détecte une présence de protéine anormale dans l’urine l’amenant ainsi à demander un diagnostic pour déterminer le type d’insuffisance et les causes.

Afin de faire un diagnostic de la lésion rénale chronique, le docteur commence par une analyse d’urine avec un bilan sédiment urinaire. S’ensuit une mesure d’électrolyte dans l’urine, de la créatinine, du phosphate, de l’azote uréique, d’une NFS et du calcium. Des analyses de sang sont également indiquées pour confirmer une insuffisance rénale. La plus fréquente est la mesure des taux plasmatiques de créatine et d’azote uréique dans le sang. Elle permet de déterminer le type de lésion et la gravité de la détérioration de la fonction rénale.

Il est parfois important de faire une échographie des reins pour distinguer l’insuffisance rénale chronique de l’insuffisance aiguë, mais également pour diagnostiquer une éventuelle uropathie obstructive. En plus d’une échographie rénale, le médecin traitant peut demander des examens d’imagerie par tomodensitométrie (TDM) afin d’identifier une dilatation vésicale ou une hydronéphrose.

Si les données cliniques du patient suggèrent une étiologie macrovasculaire, le médecin peut avoir recours à une artériographie ou à une phlébographie rénale. En outre, s’il est suspecté chez le patient de l’obstruction des vaisseaux sanguins, il sera effectué une radiographie des artères ou des veines provenant des reins.

Enfin, pour confirmer son diagnostic, le docteur fait une biopsie rénale. Cette dernière n’est cependant pas conseillée pour les patients qui présentent des reins petits et fibrotiques. En particulier, lorsque l’insuffisance rénale chronique est diagnostiquée, le médecin traitant fait passer au patient plusieurs autres examens afin de déterminer le stade de la maladie.

NEUPHORUS : les stades de l’insuffisance rénale chronique

Contrairement à la lésion rénale aiguë qui survient en quelques semaines voire quelques jours, l’insuffisance chronique dure des années. En plus de cela, elle se succède en plusieurs phases avant la destruction totale des reins.

  • Stade 1 : insuffisance rénale normale, taux de glomérulaire inférieur à 90 ml/min/1,73 m² ;
  • Stade 2: insuffisance rénale débutante, taux de glomérulaire entre 60 à 89 ml/min/1,73 m² ;
  • Stade 3: insuffisance rénale modérée, taux de glomérulaire entre 45 à 59 ml/min/1,73 m² ;
  • Stade 4: insuffisance rénale chronique sévère, taux de glomérulaire entre 15 à 29 ml/min/1,73 m² ;
  • Stade 5: insuffisance rénale terminale, taux de glomérulaire

Ces stades renseignent sur le niveau de détérioration des reins et l’ampleur de l’incapacité des reins à assurer ses divers rôles.

NEPHROHUS : traitement

insuffisances rénales

Le traitement de l’insuffisance varie en fonction du type de pathologie.

Insuffisance rénale aiguë : traitement

L’insuffisance rénale aiguë est généralement réversible avec le traitement des causes à la base de la lésion. Les docteurs préconisent dans la plupart des cas un traitement de l’œdème pulmonaire et de l’hyperkaliémie. De même, il est fait un ajustement de certains médicaments agressifs pour les reins que le patient consomme. Également, l’alimentation du patient est considérablement réduite en liquides, sodium, phosphore et potassium pour donner moins de tâches aux reins.

Par ailleurs, lorsque l’œdème pulmonaire et l’acidose métabolique du patient persistent malgré les traitements ou que des symptômes urémiques tels que les convulsions, vomissements, etc.. , se manifestent, il peut être initié une hémodialyse ou hémofiltration. En outre, lorsque l’insuffisance rénale aiguë est causée par une obstruction, le patient peut subir une opération en vue d’enlever la cause de l’obstruction.

Insuffisance rénale chronique :  traitement

La lésion rénale chronique est irréversible. Les reins ne peuvent donc plus revenir à leur état initial. Le médecin peut toutefois à l’aide des traitements ralentir le processus de destruction de ceux-ci et apporter un soulagement au patient lorsque les symptômes apparaissent.

Le traitement possible de l’insuffisance rénale chronique est le contrôle des troubles sous-jacents comme l’hyperglycémie et de l’hypertension afin de maitriser la détérioration. Au niveau de la nutrition, il est recommandé de faire une restriction en protéines, potassiums alimentaires et phosphates. De même, un traitement de l’anémie, des comorbidités contributives et un dosage de tous les médicaments pouvant être dangereux pour les reins peuvent suivre.

En outre, il est conseillé de faire au patient des suppléments en vitamine D avec du cholécalciférol ou de l’ergocalciférol afin de combattre la fragilité osseuse. Dans le cas d’une apparition des symptômes urémiques, l’acidose et la surcharge liquidienne. Néanmoins, malgré les divers traitements et la modification du mode de vie du patient, celui-ci devra subir une dialyse.

Le seul recours pour guérir d’une insuffisance rénale chronique est la transplantation. Si le patient peut recevoir d’un donneur compatible un rein vivant, il aura plus de chance de survie. Précisions que la procédure de transplantation est assez longue. À cet effet, si le patient n’a pas de donneur vivant, il doit être placé au plus vite sur une liste d’attente pour bénéficier d’une greffe.

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