Santé

Diabète non insulinodépendant (DNID) : causes, symptômes, diagnostic, traitement et prévention

Le diabète non insulinodépendant (DNID) encore appelé « diabète de type 2 » ou « diabète gras » est la forme la plus fréquente du diabète dans le monde. Il touche essentiellement les personnes ayant plus de 40 ans et qui disposent d’un régime alimentaire déséquilibré. Sa prise en charge repose ainsi sur des mesures hygiénodiététiques adaptées, accompagnées si nécessaire de la prise de médicaments.

La maladie se révèle assez dangereuse de par ses complications qui peuvent non seulement affecter les vaisseaux sanguins de l’individu atteint, mais aussi endommager ses nerfs, ses reins et même son cœur. Que faire pour éviter de telles éventualités ? Voici tout ce qu’il faut savoir sur le sujet.

Diabète de type 2 : Causes

Avant de s’intéresser aux causes du diabète non insulinodépendant (DNID), il semble judicieux d’expliquer concrètement en quoi consiste la maladie. En effet, le diabète de manière générale se caractérise par un taux de sucre élevé dans le sang au point de provoquer des dégâts dans l’organisme. Ce taux appelé glycémie est normalement régulé par l’insuline ; une hormone sécrétée par le pancréas pour favoriser le stockage du sucre en surplus dans les muscles et le foie.

Dans les cas de diabète de type 2, l’insuline est toujours sécrétée par le pancréas, mais régule la glycémie avec moins d’efficacité. Ainsi, le taux de sucre dans le sang demeure anormalement élevé après un repas. Le pancréas s’épuise ensuite à sécréter davantage d’insuline sans atteindre la régulation souhaitée. Cette forme de diabète touche le plus souvent les personnes en surpoids ou celles sédentaires, après l’âge de 40 ans (90 % des cas recensés).

Même si la cause précise de ce mal n’est point connue, on se rend compte qu’elle se déclare habituellement chez des profils types. Il suffit d’une alimentation trop riche en acide gras saturé et pauvre en fibres pour déclencher le DNID chez les individus :

  • Ayant un terrain génétique favorable à la maladie (antécédents familiaux de diabète),
  • En âge supérieur à 40 ans,
  • En surpoids prononcé ou souffrant d’obésité (le risque est multiplié par 12 dans ces cas avec une augmentation des possibilités de problèmes cardiovasculaires),
  • contraint à la sédentarité,
  • souffrant d’hypertension artérielle,
  • consommant du tabac, etc.

Aussi, les femmes enceintes qui ont accouché d’un bébé de plus de 4,5 kg présentent des risques plutôt élevés pour cette forme de diabète.

Diabète de type 2 : Symptômes et complications

Les symptômes basiques du diabète de type 2 sont assez discrets. C’est justement pour cette raison que la maladie n’est généralement détectée qu’après une prise de sang indépendante. Toutefois, lorsque le DNID progresse, certains symptômes finissent par apparaître. Il s’agit notamment de :

  • La survenance régulière d’infections des gencives, de la vessie, du vagin, de la vulve et du prépuce,
  • L’augmentation de la soif et de la faim
  • Le besoin fréquent d’uriner
  • Les coupures et blessures qui cicatrisent lentement
  • La fatigue
  • La perte de sensibilité ou fourmillement au niveau des pieds et des mains
  • Les troubles de l’érection
  • La vision floue, etc.

En outre, on constate le plus souvent une élévation anormale de la pression sanguine (tension) chez les personnes souffrantes du diabète de type 2. L’analyse de sang révèlera aussi un taux de bon cholestérol (HDL) inférieur à la normale pendant que le taux sanguin de triglycérides sera élevé.

Diabète de type 2 : complications

Diabète de type 2

Les complications du diabète non insulinodépendant sont d’une dangerosité extrême. Elles peuvent conduire au décès du patient notamment en lui provoquant un infarctus. Ces répercussions sont essentiellement dues à une trop longue persistance (sur plusieurs années) de la concentration élevée de sucre dans le sang. Un traitement inadapté peut être la cause de ce problème.

Les diverses atteintes dans ces cas concernent les petits vaisseaux sanguins (atteintes microvasculaires) puis les artères principales (atteintes macro-vasculaires).

Les atteintes microvasculaires

Dès que les petits vaisseaux sanguins sont touchés, les dégâts se traduisent pour commencer au niveau des yeux du malade. Plus spécifiquement, on peut observer un gonflement du cristallin caractérisé par un flou visuel intermittent, puis son opacification jusqu’à la formation d’une cataracte. On peut également constater une rétinopathie diabétique qui engendre la cécité.

Ensuite, l’altération des petits vaisseaux sanguins peut entraver le bon fonctionnement des reins. Le diabète de type 2 se complique ainsi en insuffisance rénale qui aboutit souvent à la mise sous dialyse (rein artificiel) du patient. Les atteintes microvasculaires conduisent en outre à des lésions nerveuses au niveau des pieds et des jambes. Celles-ci se traduisent par des sensations douloureuses ou fourmillements ainsi qu’une perte sensibilité.

Toujours dans le cadre des atteintes microvasculaires, l’organisme se défend de moins en moins bien contre les infections. Les cicatrisations de plaies ou blessures deviennent ainsi de plus en plus ralenties et des infections notamment de la bouche (parodontites et gingivites) apparaissent plus fréquemment.

Les atteintes macro-vasculaires

En ce qui concerne les atteintes macro-vasculaires, le rétrécissement des artères principales peut conduire à un accident vasculaire cérébral (AVC), une artérite (mauvaise circulation dans les artères des jambes) et même un infarctus du myocarde. Il faut dire que ces atteintes peuvent banalement se révéler fatales au patient.

Les autres complications possibles du DNID sont une intoxication au glucose et un coma hyperosmolaire. L’intoxication au glucose nait de la concentration élevée de sucre dans le sang qui finit par endommager le pancréas. Celui-ci devient incapable de produire l’insuline, engendrant ainsi un cercle vicieux qui aggrave le diabète. Le coma hyperosmolaire quant à lui provient de la combinaison d’autres facteurs (une infection par exemple) avec la maladie. Les patients peuvent présenter des épisodes de confusion, d’étourdissements avant de plonger dans un coma.

Diabète de type 2 : diagnostic

Le diagnostic d’un diabète non insulinodépendant s’effectue grâce à des analyses de sang. Deux mesures du taux sanguin de sucre à jeun se réalisent à cet effet. Elles doivent toutes deux se révéler supérieures à 1,26 g/l pour conclure au diabète. Le médecin peut réaliser d’autres mesures de la glycémie notamment 2 heures après le repas (glycémie postprandiale) ou encore après le recueil d’urines (glycosurie). Ces derniers examens sont rarement utilisés pour le diagnostic de la maladie, mais peuvent réellement contribuer au suivi du patient lors du traitement.

Pour la recherche des causes du diabète et l’existence éventuelle de complications, plusieurs autres examens seront requis. Une évaluation de la surcharge pondérale (répartition des graisses, poids, taille), une prise de la tension artérielle, un examen de réflexes et de sensibilité (jambes et pieds), une auscultation du cœur et des vaisseaux… constitueront le contenu de l’examen médical complet.

En outre, le médecin doit adresser son patient à un ophtalmologiste pour des examens de dépistage des atteintes de vaisseaux sanguins de la rétine, d’un glaucome et d’un début de cataracte. Il faut dire que ces complications sont fréquentes chez les personnes diabétiques. Étant donné que le dépistage généralisé du diabète ne se pratique pas, il demeure important de connaitre l’existence de facteur de risque chez un patient afin de démarrer précocement les analyses. Ceci servira à réduire les risques de complications.

Diabète de type 2 : Traitement

Diabète de type 2

Le traitement du diabète repose d’abord sur des mesures hygiénodiététiques, puis au besoin sur la prise de médicaments.

Diabète de type 2 : Mesures hygiénodiététiques

Les premières mesures pour guérir du diabète ne sont pas médicamenteuses. En réalité, le patient diabétique est le premier acteur de santé. Mieux il connait sa maladie et prend des dispositions personnelles pour en minimiser les conséquences, mieux il se portera. Dans cette dynamique, il faudra entre autres :

  • Équilibrer son alimentation
  • Faire du sport
  • Prendre soin de ses pieds
  • Prendre soin de sa peau en général,
  • Arrêter le tabac, etc.

Équilibrer son alimentation

Lorsque le diabète de type 2 est détecté précocement, le changement des habitudes alimentaires peut suffire à le contrôler. Déjà, précisons qu’il n’y aura pas d’interdiction formelle de manger tel ou tel autre repas, contrairement aux idées reçues. Il s’agira plutôt de réduire la consommation de certains aliments au profit d’autres.

Ainsi, les personnes atteintes de DNID sont invitées à réduire leurs consommations d’aliments gras, surtout les menus contenant de graisses d’origine animale. Il faudra en revanche manger du poisson au moins deux fois par semaine et privilégier les huiles d’origine végétale (olive, tournesol, colza…). Ces mesures permettront de lutter contre l’excès de cholestérol et le surpoids.

Il faudra aussi augmenter sa consommation d’aliments riches en fibres tels que les fruits et légumes. Ceux-ci favorisent le contrôle du taux de sucre dans le sang en ralentissant l’absorption de sucres par le système digestif. Au moins cinq fois par jour, tournez-vous vers les fruits et légumes. Aussi, il faudra privilégier les féculents issus de céréales complètes ou de légumes secs en évitant de les consommer entre les repas. Cette option est préférable à la consommation de gâteux et de sucreries.

D’ailleurs, il est aussi préférable d’éviter les produits alimentaires allégés en sucre, mais riches en calories et qui finalement entretiennent le goût des aliments sucrés. Pour les patients qui ne peuvent se passer de boissons alcoolisées, se limiter à deux verres au maximum par jour serait utile. Il faut noter que l’alcool augmente le risque d’hypoglycémie chez les personnes qui prennent de l’insuline ou des sulfamides hypoglycémiants. Il importe de rechercher l’avis du médecin qui pourra vous recommander les adaptations de régime alimentaire indiquées.

Faire du sport

L’activité physique peut être associée au régime alimentaire pour traiter le diabète de type 2. Elle contribue à la perte de poids ainsi qu’à une meilleure sensibilité à l’insuline. Toutefois, un bilan cardiovasculaire préalable à cette mesure est recommandé. En réalité, lorsqu’il est fait de manière inappropriée, le sport peut aggraver certaines complications du diabète comme les maladies du cœur (conduisant à l’infarctus), l’hypertension, l’hémorragie de la rétine, l’insensibilité des extrémités, etc.

Après confirmation de l’absence de facteurs de risques par les divers examens, le médecin pourra vous conseiller sur la pratique sportive adaptée. Il peut s’agir de marche, de vélo, de natation, gymnastique, etc. Le médecin, en vous prescrivant une activité, saura préciser les objectifs recherchés (régulation de la glycémie, contrôle de poids) ainsi que les contre-indications qui vous sont spécifiques.

Prendre soin de ses pieds

Il très fréquent que les personnes souffrantes de DNID connaissent des plaies aux pieds issus de traumatismes mineurs (marcher pieds nus, frottements sur la chaussure, etc.). Cette situation est due aux lésions des petits vaisseaux sanguins et à la perte de sensibilité. Il importe de prendre soin de ses pieds pour éviter ces blessures qui peuvent aboutir une amputation partielle.

Il s’agira notamment d’inspecter tous les jours vos pieds afin de vérifier la présence d’éventuelles lésions non ressenties. L’utilisation d’un miroir peut vous aider à rapidement contrôler la plante des pieds. Si vous avez de blessures, rincez la plaie à l’eau claire et désinfectez-la avec une compresse stérile et un désinfectant incolore. Appliquez ensuite un pansement sec avant de vous référer au médecin pour une prise en charge plus poussée.

En l’absence de blessure, il faudra maintenir le cap en :

  • Évitant de marcher les pieds nus
  • Se lavant les pieds tous les jours à l’eau tiède et au savon doux (pour éviter les mauvaises surprises, vérifiez la température de l’eau avec la main, car vos pieds peuvent avoir une sensibilité faible à la chaleur)
  • Séchant correctement vos pieds, surtout entre les orteils
  • Portant uniquement des chaussures à votre taille et confortables
  • S’assurant que vos pieds sont secs avant de mettre de chaussettes propres et en fibre naturelle (coton, laine…)
  • Utilisant une crème hydratante formulée pour les pieds afin d’éviter la sécheresse de la peau.

Une consultation médicale régulière est aussi indiquée pour évaluer la sensibilité des nerfs. Le médecin utilisera dans ce cadre le test au monofilament de Semmes-Weinstein. Il s’agira à chaque fois d’appliquer, en trois endroits différents de la plante des pieds, un fil de nylon relié à un dispositif rigide. Votre perception de la pression du fil indiquera le niveau de sensibilité des nerfs.

Prendre soin de sa peau en général

Les mesures non médicamenteuses pour traiter le diabète ne s’arrêtent pas aux soins des pieds. Elles s’étendent à une bonne hygiène corporelle globale. Prendre régulièrement des douches avec de l’eau tiède et un savon doux, protéger sa peau à l’aide d’écran solaire, s’assurer d’une vaccination à jour contre le tétanos… voilà quelques conseils à mettre en pratique. En cas de troubles oculaires, la consultation de l’ophtalmologiste est requise dans les plus brefs délais.

Arrêter le tabac

L’arrêt du tabac, même en cas de consommation modérée, est nécessaire chez les diabétiques. Il permet de limiter le développement de complications fatales. En effet, les effets néfastes du tabac sur le système respiratoire associés à un diabète de type 2 augmentent le risque de décès des patients lors de complications cardiovasculaires. Le sevrage sert donc à baisser ce risque jusqu’à un retour à la normale (dans 5 à 10 ans).

Diabète de type 2 : Traitements médicamenteux

Diabète de type 2

Les traitements médicamenteux s’utilisent lorsque les mesures hygiénodiététiques n’ont pas suffi en trois mois à contrôler la glycémie. Dans ces cas, différentes classes de médicaments peuvent être prescrites. On distingue :

  • Les médicaments qui améliorent la sensibilité à l’insuline
  • Les médicaments qui stimulent la production de l’insuline
  • Les médicaments qui réduisent l’absorption des sucres
  • Les médicaments qui agissent par le biais des incrétines
  • Les médicaments qui favorisent l’élimination des sucres
  • Les associations d’antidiabétiques oraux
  • Les injections d’insuline
  • Les associations d’antidiabétiques

Les médicaments qui améliorent la sensibilité à l’insuline

Encore appelés biguanides, ces médicaments antidiabétiques sont généralement prescrits en guise de premier traitement chez les diabétiques de type 2, lorsque les mesures non médicamenteuses n’ont pas abouti aux résultats escomptés. Ils servent notamment à favoriser l’action de l’insuline dans l’organisme et diminuer la production de sucre par le foie ainsi que l’absorption intestinale du glucose.

Une seule substance est disponible dans la catégorie : la Metformine (GLUCOPHAGE et génériques, STAGID). Elle se prend par voie orale uniquement. L’efficacité de ce médicament est prouvée depuis plusieurs années tant sur le plan de la prévention des complications cardiovasculaires liées à la DNID que sur le plan de la réduction du taux de sucre dans le sang. Toutefois, un contrôle régulier du fonctionnement des reins se trouve requis pendant le traitement. Le traitement est ainsi contre-indiqué chez les personnes souffrant d’insuffisance rénale, les sujets âgés…

Aussi, si une radiographie utilisant l’iode ou l’anesthésie générale est prévue pour le patient, la prise de metformine doit être interrompue quelques jours avant l’examen, puis reprise quelques jours après son déroulement. Il faut dire que seuls les cas d’urgence peuvent constituer une exception dans ce cadre.

Par rapport aux effets indésirables, ils se résument à des troubles digestifs (diarrhée, ballonnements, flatulence) pendant la première semaine de traitement. Pour limiter cela, il est recommandé de prendre des doses progressives en s’assurant de les ingérer au milieu ou à la fin d’un repas. En cas d’insuffisance à contrôler la glycémie, le médicament pourra s’utiliser en association avec les médicaments stimulant de la production d’insuline.

Les médicaments qui stimulent la production de l’insuline

Cette catégorie de médicaments antidiabétiques est représentée par deux familles : les sulfamides hypoglycémiants et les glinides. La première classe dispose d’une durée d’action plus longue que la seconde. Toutes deux agissent directement sur le pancréas pour la libération d’une plus grande quantité d’insuline. Le traitement dans cette dynamique se révèle très efficace chez les sujets sans ou avec peu de surpoids.

Cependant, la prise de ces médicaments se débute toujours à petite dose à cause du risque d’hypoglycémie. En effet, de par leur mode d’action, ces produits peuvent causer une baisse excessive de la glycémie selon l’insuffisance de l’apport alimentaire en sucres du patient. C’est pourquoi l’automédication est fortement déconseillée avec ce traitement. Un médecin pourra toujours indiquer les ajustements requis pour éviter l’hypoglycémie.

Remarquons-le, l’hypoglycémie est un effet dangereux qui peut se traduire par une perte de connaissance dans n’importe quelle situation (conduite, baignade, etc.). Lorsque vous prenez ces médicaments, évitez de sauter les repas ou de consommer de l’alcool de manière abusive. Ayez toujours des sucres ou des bonbons avec vous ainsi qu’une carte signalant votre statut de diabétique. Les noms des médicaments que vous prenez doivent être aussi indiqués sur la carte.

Dans la famille des sulfamides hypoglycémiants, on distingue entre autres : AMAREL, DAONIL, DIAMICRON, GLICLAZIDE ARROW, GLICLAZIDE EVOLUGEN… Chez les glinides, on a NOVONORM, REPAGLINIDE ACCORD, REPAGLINIDE BIOGARAN, REPAGLINIDE SANDOS, etc. Tous ces médicaments se prennent uniquement par voie orale.

Le traitement est contre-indiqué en cas d’insuffisance rénale avancée, d’insuffisance hépatique, de grossesse, d’allergie, etc. Évaluez avec votre médecin les possibilités d’interactions médicamenteuses afin d’éviter des combinaisons dangereuses.

Les médicaments qui réduisent l’absorption des sucres

On les appelle les inhibiteurs des alpha-glucosiades. Ce sont des médicaments qui retardent la digestion et ralentissent ainsi le passage des sucres dans le sang. Il va sans dire qu’en raison de leur mode d’action, ils doivent être pris au début du repas. Le médicament qui représente cette classe l’ARCABOSE (GLUCOR et génériques). Le médecin prescrira généralement ce médicament en association avec d’autres antidiabétiques, sauf en cas d’intolérance ou de contre-indication à la metformine ou aux sulfamides hypoglycémiants.

Les effets indésirables constatés sont le plus souvent digestifs (diarrhée, ballonnements, flatulence). Ils surviennent fréquemment au début du traitement lorsque les doses ne sont pas prises de manière progressive. Un suivi médical régulier du fonctionnement du foie doit s’effectuer pendant 6 à 12 mois suivants le début du traitement pour prévenir tout danger. Une contre-indication est soulignée pour les personnes souffrant d’insuffisance rénale ou ayant de troubles de malabsorption.

Les médicaments qui agissent par le biais des incrétines

Pour sécréter de l’insuline dans l’organisme, le pancréas subit l’influence de deux hormones intestinales (GLP-1 et GIP) appelées incrétines. Non seulement elles stimulent la libération de l’insuline pour réguler un taux de sucre élevé dans le sang, mais elles ralentissent également l’absorption du glucose par l’intestin en inhibant la sécrétion du glucagon (pour la vidange de l’estomac). Ces hormones sont cependant rapidement inactivées par une enzyme dénommée dipeptidylpeptidase.

Ainsi, les médicaments qui agissent par le biais des incrétines sont soit des inhibiteurs de la dipeptidylpeptidase (pour ralentir la dégradation de la GLP-1), soit des analogues de la GLP-1 (pour permettre sa résistance à l’enzyme). La catégorie des inhibiteurs de la dipeptidylpeptidase encore nommée « gliptines » est utilisée par voie orale en association avec d’autres antidiabétiques oraux notamment la metformine, les sulfamides hypoglycémiants ou l’insuline.

En termes d’effets secondaires, des angiodèmes ont été rapportés chez les patients traités par les inhibiteurs de la dipeptidylpeptidase. Ces conséquences indésirables sont imprévisibles et affichent un potentiel assez dangereux. Leur survenance peut être favorisée par des interactions médicamenteuses non surveillées. En cas de difficultés à respirer, de douleurs abdominales persistantes, de gonflement du visage, de la langue ou de la gorge…, une consultation médicale d’urgence est requise. De rares cas d’inflammation du pancréas ont aussi été reportés avec les gliptines.

Parlant des analogues de la GLP-1, ce sont des substances proches de l’hormone même et qui résistent à l’action de la dipeptidylpeptidase. Leur administration s’effectue par voie injectable sous-cutanée à l’instar de l’insuline. Ils sont aussi utilisés en association avec un antidiabétique oral ou avec l’insuline. L’injection doit se faire une fois par jour ou par semaine selon le médicament spécifiquement choisi.

Les médicaments qui favorisent l’élimination des sucres

Cette catégorie d’antidiabétiques oraux se révèle comme la plus récente d’entre toutes. On les appelle les gliflozines ou inhibiteurs du cotransporteur sodium glucose de type 2 (SGLT2). Deux substances représentent cette classe à ce jour : la dapagliflozine (FORXIGA) et l’empagliflozine (JARDIANCE)

Ces médicaments favorisent l’élimination du glucose par l’urine et réduisent ainsi la glycémie. Leur mode d’action se résume au blocage du SGLT 2, protéine qui participe à la réabsorption du glucose par le rein. Le traitement est contre-indiqué chez la femme enceinte.

En termes d’effets indésirables, on distingue essentiellement des infections des voies urinaires liées au mécanisme d’action du médicament. L’hypoglycémie est aussi un risque potentiel en cas de surdosage. Plus rarement, des effets secondaires assez graves ont été recensés. On distingue notamment une acidocétose et une infection grave de la région périnée. Dans ces cas, un arrêt immédiat du traitement s’impose. La prise en charge des effets sera alors entamée avec la possibilité d’aboutir à une intervention chirurgicale (selon le cas).

Au regard de ces risques, seul un médecin spécialiste (diabétologue, endocrinologue, interniste) peut prescrire initialement ce type de médicament. Le renouvellement pourra ensuite se rédiger par tout médecin.

Les combinaisons d’antidiabétiques oraux

Pour traiter le DNID, il n’est pas rare de constater une association de médicaments. Cette option est généralement utilisée pour bénéficier de deux modes d’action différents, car les substances appartiennent à des familles distinctes. Ainsi, on peut constater une combinaison entre metformine et sulfamide hypoglycémiant, metformine et gliptine, metformine et gliflozine, etc. Parfois, ces associations sont réalisées depuis les laboratoires de fabrication pour donner un comprimé fixe (EUCREAS, GLUCOVANCE, JANUMET…). Les précautions habituellement prises pour l’utilisation de chaque médicament isolé demeurent valables. En cas de doute, demandez conseil à votre médecin.

Les injections d’insuline

Ce traitement est généralement utilisé en derniers recours, car il est mal vécu par les patients (peur de l’hypoglycémie, peur de l’injection même, prise de poids, etc.). L’insuline reste cependant indispensable lorsque les traitements oraux ne suffisent pas pour contrôler le taux de sucre dans le sang. Le traitement est aussi indiqué pour les femmes enceintes qui souffrent du diabète de type 2. Ceci évitera de sévères conséquences tant pour la mère que pour l’enfant.

Le passage à l’insuline s’effectue le plus souvent avec un dosage progressif. Une dose quotidienne à action lente combinée avec des antidiabétiques oraux constitue la première approche. Ensuite, les doses d’insuline sont augmentées jusqu’à l’obtention d’un taux de sucre dans le sang inférieur à 1,13 g/L au lever (à jeun).

Pour ce traitement, on apprend au patient à s’injecter lui-même l’insuline et à mesurer sa glycémie les matins (au lever) et les après-midis. Le médecin peut prescrire des doses à action rapide en complément si le résultat escompté n’est pas atteint. Ces injections sont réalisées habituellement avant les repas riches en glucides. L’objectif est de s’assurer d’une glycémie inférieure à 1,40 g/L après ces repas. Pour cette approche précise, les médicaments oraux visant à stimuler la production d’insuline sont suspendus. 

Les combinaisons d’antidiabétiques injectables

Il existe actuellement une seule combinaison de ce type : XULTOPHY. Il associe une insuline à longue durée d’action (insuline dégludec) et un antidiabétique injectable (analogue du GLP-1). Il se présente sous forme de stylo prérempli multidose jetable. Il est utilisé en association avec des antidiabétiques oraux et s’administre une fois par jour en injection sous-cutanée.

Des effets secondaires gastro-intestinaux sont signalés au cours de ce traitement. Ils exposent le malade à un risque de déshydratation. En cas de vomissements ou de diarrhée, hydrater normalement devient indispensable pour éviter une perte d’eau.

Diabète de type 2 : autres traitements

Diabète de type 2

Il existe d’autres médicaments complémentaires aux traitements déjà mentionnés. Ceux-ci sont généralement prescrits pour diminuer des risques cardiovasculaires élevés. Ils sont catégorisés en :

  • Médicaments pour traiter l’excès de cholestérol
  • Médicaments pour traiter l’hypertension artérielle
  • Antiagrégants plaquettaires
  • Substituts nicotiniques

Les médicaments pour traiter l’excès de cholestérol

Pour éviter les complications du diabète de type 2 chez les patients présentant des risques cardiovasculaires élevés, ces médicaments peuvent être utilisés. Il s’agit de statines aidant au contrôle du taux sanguin de mauvais cholestérol (LDL). Deux substances particulières sont habituellement utilisées notamment : l’atorvastatine et la simvastatine. Certaines études ont révélé une exposition au risque de diabète liée à l’utilisation de ces médicaments. Cependant, pour les patients déjà diabétiques avec des risques cardiovasculaires élevés, le bénéfice du traitement reste nettement préférable.

Les médicaments pour traiter l’hypertension artérielle

Chez tout patient souffrant du diabète de type 2, le contrôle de la pression sanguine est indispensable. À cet effet, de nombreux médicaments existent pour traiter l’hypertension artérielle. Quelques-uns ont été testés dans le cadre du DNID et se sont révélés utiles. Il s’agit de 3 inhibiteurs de l’angiotensine 2 (l’irbésartant, le losartan et le telmisartan) et de deux inhibiteurs de l’enzyme de conversion (le lisinopril et le ramipril).

Les antiagrégants plaquettaires

Les antiagrégants plaquettaires constituent des médicaments destinés à fluidifier le sang des patients afin d’empêcher la formation de caillots qui pourraient boucher des vaisseaux. L’objectif est réduire le risque d’accidents cardiovasculaires. L’aspirine à faible dose et le clopidogrel constituent les médicaments les plus étudiés et révélés adaptés aux patients souffrant du DNID.

Les substituts nicotiniques

Ils sont utilisés pour accompagner le sevrage tabagique chez les patients diabétiques qui doivent arrêter de fumer au plus tôt. La quantité de nicotine administrée chaque est diminuée afin non seulement de prévenir les symptômes du sevrage (irritabilité, insomnies, fringales…), mais aussi de réduire les risques cardiovasculaires liés au tabac.

Diabète de type 2 et grossesse

Diabète de type 2 et grossesse

Le diabète, quelle que soit sa forme se révèle assez dangereux chez la femme enceinte. En effet, une glycémie mal contrôlée présente des risques de complications tant pour la mère que pour l’enfant. Cependant, si le suivi médical adapté est fait, aucune répercussion négative ne sera constatée. Pour classer les risques encourus, on distingue :

  • Les risques pour la mère
  • Les risques pour le bébé

Les risques pour la mère

Il s’agit pour commencer de risques d’aggravation rapide des symptômes du diabète (rétinopathie, néphropathie, hypertension…). En effet, les changements hormonaux pendant la grossesse sont généralement aggravants du diabète si celui-ci n’est pas traité précocement. Les autres risques concernent les difficultés à l’accouchement à cause du poids du bébé pouvant imposer une césarienne.

Les risques pour le bébé

Les risques du diabète de type 2 pour le bébé se révèlent beaucoup plus importants que chez la mère. Ils partent de l’augmentation du poids moyen de naissance à la mort périnatale. Plus précisément, on distingue :

  • La possibilité de malformations au niveau du cœur, du cerveau, de l’appareil uro-génital, de la moelle épinière et du squelette de l’enfant (surtout si le diabète est mal contrôlé durant les trois premiers mois de la grossesse),
  • Les difficultés respiratoires à la naissance liées à un retard de maturation des poumons,
  • Un poids plus élevé que la moyenne à la naissance (plus de 4 g) ou plus rarement un poids trop bas en raison de retard de croissance,
  • une naissance prématurée
  • La jaunisse
  • L’hypoglycémie à la naissance
  • Une carence en calcium dans le sang
  • Une anomalie de production de globules rouges
  • La mort périnatale.

Toutes ces complications peuvent aujourd’hui être limitées par une bonne prise en charge.

Prise en charge de la femme enceinte

La prise en charge de la femme enceinte souffrante du diabète de type 2 repose essentiellement sur les mesures hygiénodiététiques déjà mentionnées. Selon chaque stade de la grossesse, l’alimentation de la mère doit être réajustée. Un suivi médical pluridisciplinaire rigoureux est requis pour des apports adaptés aux situations contingentes.

Les examens doivent aussi régulièrement se réaliser que ce soit pour surveiller la glycémie et les éventuelles complications oculaires ou rénales, maitriser le poids, prévenir les malformations de fœtus, etc. Dans le dernier cas spécifiquement, la consommation d’aliments riches en acide folique (céréales, fruits, légumes verts feuillus, noix…) est indiquée.

Après l’accouchement, il est possible d’allaiter le bébé selon que le diabète maternel n’est pas traité pas d’autres médicaments que l’insuline. En effet, tous les antidiabétiques oraux habituellement prescrits chez les patients souffrant du diabète de type de 2 sont contre indiqués pendant la grossesse et l’allaitement. Au cas par cas, l’avis médical doit être sollicité.

Diabète de type 2 : Prévention

Diabète de type 2 et grossesse

La prévention du diabète de type 2 consiste en l’application rigoureuse des mesures hygiénodiététiques mentionnées. Il s’agira notamment de :

  • adopter une alimentation équilibrée et variée (pauvre en graisses d’origine animale et riche en fibres),
  • maintenir un poids en forme par une activité physique régulière,
  • surveiller son taux sanguin de cholestérol (surtout après 40 ans, réaliser un électrocardiogramme et un bilan lipidique au moins une fois par an), etc.

Ces précautions sont davantage de mise pour les personnes issues de familles prédisposées au diabète de type 2 (de par leurs antécédents médicaux).

 

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