Santé

L’OTITE SERO-MUQUEUSE DE L’ENFANT : Causes, Diagnostic et Traitements

Tout comme l’otite moyenne aiguë, l’otite séromuqueuse est une affection que l’on retrouve couramment chez les enfants. Indolore et asymptomatique, celle-ci peut être à l’origine d’un retard dans le développement de l’enfant ou d’une hypoacousie. L’otite séromuqueuse est donc loin d’être bénigne. Par conséquent, elle doit faire l’objet d’un diagnostic précoce et d’une prise en charge rapide. Qu’appelle-t-on otite séromuqueuse ? Quelles sont les causes de cette forme d’otite et quels sont les types de traitement envisageables ?

Présentation de l’otite séromuqueuse

On peut définir l’otite séromuqueuse comme étant une inflammation chronique de l’oreille moyenne. Elle est aussi connue sous l’appellation « otite séreuse ». Cette maladie résulte de l’existence ou de la présence d’un liquide jaune, derrière le tympan. Ce liquide, plus ou moins fluide, englue les osselets : il s’agit de la glu.

La présence de la glu derrière le tympan est liée à l’absence d’aération prolongée de l’oreille moyenne. Celle-ci découle, le plus souvent, d’un blocage de la trompe d’Eustache. En effet, cette dernière permet une ventilation de l’oreille moyenne, en cas de fortes variations d’altitudes ou lorsque l’on avale de la salive, par exemple. Lorsque l’aération de l’oreille moyenne devient de plus en plus longue, la glu devient épaisse et gluante, entraînant ainsi une importante baisse auditive.

Les enfants ayant entre 1 an et 8 ans sont plus sujets au développement d’une otite séreuse. Toutefois, on note un pic de la maladie chez les enfants de 4 ans (plus de 80 % des enfants de cet âge souffrent ou ont déjà été atteints d’une otite séromuqueuse).

Certains facteurs tels que les maladies trisomiques (trisomie 21 en particulier), les allergies ou encore les anomalies ORL, prédisposent au développement de cette maladie chez l’enfant.

Le plus souvent, le diagnostic de cette forme d’otite se pose tardivement. La maladie est asymptomatique (sans symptômes apparents). Le patient, plus précisément l’enfant, ne ressent donc aucune douleur et ne se plaint pas.

Cependant, cette maladie peut avoir des répercussions sur la santé de l’enfant. En effet, elle peut être responsable d’une surdité de transmission. À long terme, cette dernière peut avoir un énorme impact sur le développement et la communication de l’enfant.

Dans la majorité des cas, ce sont souvent des troubles du comportement ou un retard de langage de l’enfant, qui incite son entourage à consulter. La prise en charge précoce de l’otite séromuqueuse est alors nécessaire. De plus, le médecin devra être en mesure d’effectuer régulièrement un examen ORL de l’enfant.

Diagnostic de l’otite séromuqueuse

Pour établir le diagnostic de la maladie, le médecin pratique un examen médical du conduit auditif. Pour y parvenir, il utilise un instrument optique grossissant : il s’agit de l’otoscope. En cas de présence de liquide et de bombement de l’un ou des deux tympans, une otite séromuqueuse peut être alors suspectée. La réalisation d’une naso-fibroscopie est aussi une alternative, si les deux oreilles sont affectées et en cas de suspicion d’une hypertrophie des tissus lymphoïdes (facteur de risque). Celle-ci consiste à explorer le larynx, les fosses nasales et le pharynx.

Dans l’optique de renforcer le diagnostic de la maladie, une tympanométrie peut être effectuée. Elle permet de contrôler la capacité du son au niveau de l’oreille moyenne. Pour réaliser cet examen, le médecin se sert d’un dispositif contenant un microphone, qu’il introduit dans l’oreille du patient, plus précisément dans le conduit auditif de celui-ci. Différents types de vibrations sonores sont produits par le dispositif.

Traitement de l’otite séromuqueuse

La finalité recherchée durant le traitement d’une otite séromuqueuse est la restauration de la fonction d’aération de la trompe d’Eustache. Pour ce faire, le médecin doit déboucher, puis nettoyer le nez du patient.

Selon la situation, la prescription d’antiinflammatoires stéroïdiens peut être envisagée. Dans l’optique d’éliminer le risque de récidive de la maladie, une cure thermale soufrée, le lavage du nez, l’administration d’antihistaminiques et la réalisation d’une inflation tubaire (technique qui consiste à envoyer de l’air aux oreilles, en passant par les fosses nasales) sont nécessaires.

Dans la majorité des cas, l’otite séromuqueuse guérit après trois mois de traitement. Par ailleurs, chez certains patients (5 à 10 % des cas), la maladie peut persister jusqu’au-delà des trois mois. C’est dans ce genre de situation que l’indication chirurgicale est retenue.

Prise en charge chirurgicale de l’otite séromuqueuse

La prise en charge chirurgicale de l’otite séromuqueuse repose sur la pose d’aérateurs transtympaniques ou de drains. Ces derniers permettent une aération de l’oreille moyenne en général et de la caisse du tympan en particulier. Ils sont donc disposés au niveau de la membrane du tympan. Les aérateurs transtympaniques sont aussi utilisés, lorsque l’otite séreuse est associée à :

  • une importante baisse auditive bilatérale ;
  • un retard de langage ;
  • l’existence d’une poche de rétraction du tympan ;
  • des séquelles du palais ;
  • une fréquente surinfection de l’épanchement liquidien.

La pose d’aérateurs transtympaniques est une solution pour faciliter le retour d’une audition normale, réduire le nombre d’épisodes d’otite chez le patient (enfant en particulier) et la prévention du risque de récidive de la maladie.

Disponibles en titane ou en silicone, les aérateurs transtympaniques existent sous diverses formes. Ainsi, on distingue les T-tubes et les diabolos.

Les diabolos ressemblent plus à une bobine. Le plus souvent, ils disparaissent après 4 à 18 mois. S’ils sont toujours présents dans l’oreille, après ce délai, il faudra les retirer, en raison de l’existence du risque de perforation tympanique résiduelle.

Les T-tubes ont l’aspect d’un T. Ils restent plus longtemps en place dans l’oreille, contrairement aux diabolos. Les T-tubes sont habituellement recommandés, en cas de récidive de l’otite séromuqueuse après une première pose de diabolos. Avec cette forme d’aérateurs transtympaniques, le risque de perforation tympanique est très faible. Une courte anesthésie permet de les retirer.

Déroulement de la pose d’aérateurs transtympaniques

Une fois à l’hôpital, l’enfant est dirigé vers le service de chirurgie ambulatoire, où il est hospitalisé pendant une journée. La pose des aérateurs transtympaniques se déroule sous anesthésie générale.

Pour réaliser l’intervention, le médecin se sert d’un microscope opératoire. Celle-ci se déroule selon des étapes bien précises. En premier lieu, le médecin réalise une paracentèse. Celle-ci est précédée du retrait de la glu, présente derrière le tympan. Une fois la glu aspirée, le médecin peut finalement procéder à la pose de l’aérateur transtympanique choisi (diabolos ou T-tubes).

Suites opératoires de la pose d’un aérateur transtympanique

Les suites opératoires de la pose d’un aérateur transtympanique sont habituellement marquées par un écoulement transitoire de l’oreille avec présence de sang. En outre, certaines complications, notamment l’obstruction du drain, une sclérose du tympan, une expulsion spontanée de l’aérateur et une otorrhée peuvent se manifester.

L’enfant doit prendre certaines précautions lorsque les drains sont posés. Par exemple, il doit éviter que l’eau pénètre dans son oreille, au risque de faire face à une nouvelle infection de celle-ci.

À l’instar du patient, le médecin a également sa partition à jouer pour faciliter l’élimination complète de l’otite séromuqueuse. En effet, celui-ci doit effectuer de fréquents tests auditifs au patient, afin de vérifier l’absence d’une complication et le retour à une audition optimale.

Prise en charge naturelle de l’otite séromuqueuse

En dehors des traitements médicamenteux et chirurgicaux, il est possible de traiter l’otite séreuse, grâce à des remèdes naturels, dont l’eau chaude, l’oignon, l’huile d’olive et l’ail.

L’eau chaude pour traiter l’otite séromuqueuse

L’eau chaude est un excellent remède naturel qui peut être utilisé en cas d’otite en général et d’otite séromuqueuse en particulier. En effet, la chaleur issue de l’eau chaude permet une réduction du bouchon de cérumen. Cela facilite d’ailleurs une évacuation de la cire. Ce traitement préserve aussi l’oreille des infections. Toutefois, les médecins préconisent l’usage d’une eau chaude, moins agressive pour l’oreille, autrement dit une eau tiède.

Dans le cas d’une otite séromuqueuse, l’usage de l’eau tiède consiste à introduire quelques gouttes dans l’oreille touchée, une fois après avoir penché la tête sur le côté, de sorte que celle-ci se retrouve en haut. Après l’introduction des gouttes, le patient devra patienter quelques minutes dans sa position initiale avant de se nettoyer avec une serviette propre.

L’ail pour combattre l’otite séromuqueuse

L’ail est très efficace contre les maladies d’origine infectieuse. Grâce à ses multiples vertus, il représente, de loin, le remède idéal pour l’otite séreuse. À cet effet, il est d’ailleurs recommandé de privilégier l’usage de l’ail bio, pour plus d’effets thérapeutiques.

Pour traiter une otite séromuqueuse, l’ail peut être utilisé de différentes manières. Certains peuvent réaliser du jus d’ail, d’autres de l’huile d’ail. Quelle que soit la manière, le mode opératoire est le même. Il suffit d’insérer quelques gouttes de la préparation dans l’oreille affectée.

L’oignon pour venir à bout de l’otite séromuqueuse

Tout comme l’ail, l’oignon possède d’incroyables propriétés qui lui confèrent une certaine importance en cas d’otite séreuse. Cet aliment permet une atténuation de l’inflammation intervenant durant l’otite séromuqueuse.

Pour utiliser efficacement l’oignon contre cette dernière, il faut, en premier lieu, le découper dans un tissu propre. Une fois cette étape franchie, il faudra l’envelopper dans le tissu, puis le poser sur l’oreille atteinte, pendant 7 minutes en moyenne. Le tissu enveloppé doit être positionné, de sorte à faciliter l’entrée des gouttes du jus d’oignon dans l’oreille.

L’huile d’olive pour lutter contre l’otite séromuqueuse

L’huile d’olive n’est plus un remède à présenter. Elle est utilisée dans le traitement de nombreux troubles, dont l’otite séreuse. En effet, dans le cas d’une otite séromuqueuse, elle permet le désencombrement de la trompe d’Eustache.

Pour traiter cette pathologie infectieuse, quelques gouttes d’huile d’olive doivent être insérées dans l’oreille malade. Pour ce faire, il faudrait chauffer l’huile au préalable, puis la laisser tiédir. Il est aussi possible de l’associer à l’huile d’amande douce pour un meilleur effet curatif.

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