Santé

Infarctus du myocarde : Causes, Symptômes et Traitements

L’infarctus du myocarde se manifeste par une nécrose partielle d’un muscle du cœur. Elle nécessite une prise en charge précoce. En effet, lorsqu’elle n’est pas traitée le plus tôt possible, l’infarctus du myocarde peut occasionner diverses complications, notamment la mort. Quelles sont les causes de cette pathologie coronaire et comment la traiter ?

Définition de l’infarctus du myocarde

Encore appelé « crise cardiaque », l’infarctus du myocarde désigne l’altération d’une zone du muscle cardiaque, laquelle est plus ou moins étendue. Cette maladie est caractérisée par l’agonie des cellules musculaires du cœur. Ces dernières, n’arrivant plus à se contracter, meurent en raison du manque d’apport en oxygène.

Le myocarde (muscle formant la partie moyenne de la paroi du cœur) est irrigué par les artères coronaires. Une obstruction de ces artères empêche le passage de l’oxygène jusqu’au myocarde : on parle d’ischémie.

La sévérité de l’infarctus est liée à son étendue. En d’autres termes, au fur et à mesure que l’artère bouchée irrigue une région importante, l’infarctus devient de plus en plus grave. Lorsque le niveau de propagation de l’atteinte est très élevé, on assiste à un dysfonctionnement de la pompe cardiaque. Ce dysfonctionnement est à l’origine des contractions anormales et d’une insuffisance cardiaque.

Causes et facteurs de risque de l’infarctus du myocarde

Principale complication de l’athérosclérose des artères coronaires, la crise cardiaque touche surtout les hommes et femmes ayant plus de la quarantaine. Les jeunes aussi en souffrent, mais en minorité. En Europe, plus précisément en France, plus de 5% des décès sont liés à un infarctus du myocarde. On dénombre environ plus de 70000 cas par an. Ces chiffres montrent que cette maladie coronaire est répandue et sévit.

Plusieurs facteurs, notamment le tabagisme, l’hypertension artérielle, le diabète, l’hérédité, l’obésité ou l’hyperlipidémie, peuvent être responsables de l’apparition de la crise cardiaque. En outre, d’autres causes, plus rares, peuvent provoquer cette maladie. On peut citer :

  • L’électrisation ;
  • L’embolie coronarienne;
  • La maladie de Kawasaki ;
  • La polyglobulie (excès de globules rouges) ;
  • La périartérite noueuse.

On peut également ajouter la pratique d’un exercice physique violent, la maladie de Takayasu, le stress et l’hypothyroïdie.

Symptômes de l’infarctus du myocarde

Le plus souvent, cette maladie survient brutalement. Toutefois, l’apparition d’une angine de poitrine ou une aggravation brutale de celle-ci doit être prise en charge le plus tôt possible, afin d’éviter ou de réduire le risque de constitution de l’infarctus.

La nuit, plus précisément durant le repos, est le moment où se manifeste généralement l’infarctus du myocarde. Elle apparaît sous la forme d’une douleur brutale. Cette dernière se localise en arrière du sternum, à l’intérieur de la poitrine. Elle est vive et angoissante. Il arrive parfois qu’elle s’étende vers certains membres supérieurs, tels que le bras, les doigts et la main.

Similaire à l’angor (angine de la poitrine), cette douleur est extrêmement forte, durable et résiste à certains traitements médicamenteux. Elle est habituellement accompagnée de sueurs, de vomissements, d’essoufflement, de hoquet et d’éructations. Notons que contrairement aux hommes, ces symptômes sont moins évocateurs chez les femmes. En effet, l’infarctus se développe beaucoup plus lentement chez ces dernières.

Diagnostic de l’infarctus du myocarde

Le diagnostic de cette maladie coronaire repose sur les symptômes que présentent le patient. Une fois à l’hôpital, le médecin prend contact avec le patient. Durant la séance de consultation, il effectue différents examens lui permettant d’établir le diagnostic de l’affection.

En premier lieu, le médecin procède à une prise de la tension. Cette dernière est significative lorsqu’il y a une chute de la pression artérielle. Généralement, elle est associée à un déclin de l’écart entre la pression maximale et celle minimale. Une fois la prise de tension réalisée, le médecin effectue une auscultation cardiaque, lui permettant ainsi d’analyser les bruits du cœur. Lorsqu’ils sont sourds et rapides, alors une crise cardiaque peut être suspectée.

L’inefficacité de la pompe cardiaque entraîne une accumulation sanguine au niveau des poumons : il s’agit d’un œdème aigu des poumons. Dans un cas pareil, le patient peut présenter des lèvres et des doigts avec une nuance bleue.

Toujours dans l’optique de mettre au point le diagnostic de l’infarctus du myocarde, le médecin pratique d’autres examens complémentaires. Il peut exécuter un électrocardiogramme, afin de localiser l’infarctus et de déterminer son importance. Il réalise aussi des examens sanguins, en vue d’identifier une troponine IC et une créatinephosphokinase. Lesquelles sont des enzymes musculaires, dont l’élévation est révélatrice d’un infarctus du myocarde. D’autres signes sanguins sont également pris en compte. Il s’agit de :

  • L’augmentation des leucocytes ;
  • La hausse du taux de transaminase (enzyme chargée du transport du groupement moléculaire NH2) ;
  • L’élévation de la vitesse de sédimentation ;
  • L’augmentation du taux de lactico-déshydrogénase.

De plus, une angioscintigraphie cardiaque, un électrocardiogramme continu (pour déterminer un trouble du rythme cardiaque) et une échographie cardiaque Doppler (pour analyser l’impact de l’infarctus sur la fonction cardiaque et l’appréciation de la taille du cœur) sont des examens complémentaires envisageables.

Complications possibles de l’infarctus du myocarde

La crise cardiaque évolue en fonction de certains critères que sont :

  • Les antécédents du patient ;
  • Le délai de prise en charge médicale de la maladie ;
  • L’existence de facteurs de risque.

Parlant des complications, elles sont multiples et variées. En effet, dans le cas d’un infarctus du myocarde, on distingue trois types de complications. Il s’agit des complications précoces, retardées et tardives.

Complications précoces

Les complications précoces de la crise cardiaque sont nombreuses. En effet, cette maladie peut entraîner un choc vagal. Ce dernier désigne une insuffisance cardiovasculaire, qui peut être fatale pour le patient. Par ailleurs, à l’opposé de ce que l’on pourrait penser, le cœur n’est pas à l’origine de cette anomalie.

Le patient est aussi exposé à un choc cardiogénique. Lorsque l’infarctus affecte plus de 40% de la masse myocardique, alors il peut occasionner une chute totale de la fonction cardiaque.

Cette affection peut être responsable d’une insuffisance cardiaque se manifestant par une accumulation de sang au niveau des poumons, des difficultés respiratoires et une stase pulmonaire.

Le patient peut également contracter des troubles de la conduction, lesquels peuvent déclencher un arrêt cardiaque. Ces troubles de la conduction, connus également sous le nom de blocs auriculo-ventriculaires, sont liés à la destruction partielle du myocarde.

En dehors des troubles de la conduction, l’infarctus du myocarde peut être à l’origine des troubles du rythme cardiaque. C’est l’une des principales complications de cette maladie. Ces troubles du rythme cardiaque se traduisent par une fibrillation ventriculaire, une fibrillation auriculaire et une tachycardie ventriculaire. Cette dernière est très sévère et peut provoquer une insuffisance cardiaque.

Lors de la fibrillation ventriculaire, le ventricule ne parvient plus à être efficace ; ce qui occasionne un arrêt circulatoire. Il faudrait ajouter que la fibrillation auriculaire est également sévère et nécessite, comme tous les autres troubles du rythme cardiaque, une prise en charge immédiate et spécifique. Elle peut déclencher une embolie artérielle. Cependant, il existe un autre trouble du rythme cardiaque, très rare : il s’agit des ruptures du muscle cardiaque.

Le patient est aussi exposé aux embolies pulmonaires et artérielles. Celles-ci sont d’ailleurs très courantes.

Complications retardées

Une prise en charge inadéquate et tardive de l’infarctus du myocarde peut provoquer un syndrome de Dressler. Il s’agit d’une pathologie inflammatoire qui survient un mois après la crise cardiaque. Elle se manifeste par une fièvre, des douleurs auriculaires et thoraciques, un épanchement de l’enveloppe du cœur et de la plèvre.

Complications tardives

Tardivement, l’infarctus du myocarde peut déclencher un anévrisme ventriculaire, lequel se traduit par des embolies, une insuffisance cardiaque et des troubles du rythme du cœur.

Traitement de l’infarctus du myocarde

Lorsque la crise cardiaque se manifeste, le patient doit être évacué d’urgence vers une structure hospitalière. Après l’établissement du diagnostic, le médecin doit lui administrer un antalgique opiacé (morphine par exemple), des dérivés nitrés, de l’oxygène et un sédatif. Le sédatif est administré pour venir à bout de l’anxiété.

Par ailleurs, si le patient subit un arrêt cardiaque, son entourage doit lui appliquer un massage cardiaque ou lui effectuer un bouche-à-bouche, en attendant l’arrivée de l’ambulance. L’utilisation d’un défibrillateur est aussi envisageable.

L’ambulance chargée du transfert du patient doit être médicalisée. Elle doit contenir un médecin, dont le rôle sera d’administrer une perfusion au patient, de surveiller l’évolution de celle-ci et d’initier le traitement.

L’objectif primaire du traitement de l’infarctus du myocarde est l’obtention précoce d’un passage sanguin dans l’artère coronaire obstruée. Pour ce faire, le médecin a le choix entre deux techniques. La première est basée sur l’administration de thrombolytiques dans la circulation : c’est la thrombolyse. Ces thrombolytiques vont aider à dissoudre le caillot qui bouche la coronaire. Quant à la dernière technique, elle consiste à insérer une sonde à ballonnet dans l’artère bouchée : on parle d’angioplastie. Cette introduction de sonde va permettre de dilater la coronaire. La technique est précédée par la pose d’un stent.

De l’entrée du patient dans l’ambulance à son arrivée en unité de soins intensifs cardiaques, une prise en charge complexe est mise en place. Le plus souvent, elle associe une angioplastie transluminale, des héparines, une thrombolyse, des bêtabloquants, une sédation, des dérivés nitrés, des opiacés et une oxygénothérapie. Cette dernière vise à renforcer l’oxygénation du cœur.

Toutefois, à partir du moment où la région nécrosée est supérieure à 40% de la masse myocardique, le patient sera exposé à la mort.

Surveillance de l’état du patient

Le patient doit être régulièrement surveillé et avoir une bonne hygiène de vie. Lorsqu’il sort de l’hôpital, il entre dans sa phase de convalescence, qui s’étend sur près de deux mois. Au cours de celle-ci, le patient doit progressivement renouer les liens avec une activité physique. En d’autres termes, il doit se réadapter à l’effort. Cette réadaptation peut avoir lieu à divers endroits, notamment dans un centre de rééducation spécialisé, au domicile du patient ou à l’hôpital.

Ces différentes mesures sont essentielles, en ce sens qu’elles permettront au patient de retrouver une meilleure et une plus grande forme physique. La réadaptation cardiaque est un moyen de réduire le travail quotidien du cœur. En effet, pour ceux qui l’ignorent, le sport permet une baisse de la fréquence cardiaque.

Quelques règles pour lutter contre les facteurs de risque de l’infarctus du myocarde

Il existe un certain nombre de règles à respecter pour lutter efficacement contre cette maladie cardiaque. La première est liée à l’altitude. En effet, le patient ne doit en aucun cas avoir un séjour prolongé, à une altitude supérieure à 1400 mètres. En revanche, une marche en montagne n’aurait aucun inconvénient, seulement si le cœur est stable.

La seconde règle est relative au climat. Le patient peut envisager des séjours en bord de mer, car ils sont bénéfiques. Néanmoins, il devra se passer des baignades, surtout si la température de l’eau est en dessous de 20 degrés Celsius. Pour d’éventuelles raisons de sécurité, il ne doit ni nager au large, ni rester parallèle à la côte. Aussi, une importante exposition à la fraîcheur peut entraîner une crise d’angor.

La troisième règle concerne l’effort. Il est formellement interdit de pratiquer un effort physique après le repas, en particulier lors de la digestion, car l’apport en oxygène destiné au cœur est détourné au profit des intestins. Le patient peut aussi envisager une reprise de l’activité sexuelle, à condition qu’il franchisse deux étages sans symptômes. Il pourrait également effectuer des efforts dynamiques, mais de manière progressive. Ils permettent une amélioration des capacités cardiovasculaires, sans imposer des efforts violents au cœur. Le yoga, la marche modérée, le golf, le footing et le cyclisme sont des exemples de sports d’endurance.

La dernière règle prend en compte le transport. En effet, conduire représente une source de stress. Durant la convalescence, le patient peut reprendre progressivement la conduite, mais étant accompagné. Par contre, un voyage aérien peut lui convenir. Toutefois, il doit avoir en sa possession de la Trinitrine et du Furosémide. Ce dernier étant un diurétique à action rapide.

En outre, l’arrêt du tabac et des contraceptifs oraux, la lutte contre la sédentarité, la prise en charge de l’hypertension artérielle, de l’obésité, du diabète et de l’hyper-uricémie, sont nécessaires pour combattre l’infarctus du myocarde.

Articles Liés

Bouton retour en haut de la page