Santé

Hyperéosinophilie : causes, diagnostic et traitements

L’augmentation du taux des polynucléaires éosinophiles dans le sang est une situation plus ou moins courante chez la plupart des individus. Les anomalies génétiques et d’autres pathologies sous-jacentes sont les causes les plus fréquentes. Le terme médical par lequel est désignée cette anomalie est l’hyperéosinophilie. Les symptômes de l’hyperéosinophilie peuvent affecter le tube digestif, le système respiratoire, les muscles et même le cœur. Lorsqu’elle n’est pas prise en charge rapidement, l’hyperéosinophilie peut conduire à de nombreuses complications. Qu’est-ce que l’hyperéosinophilie ? Quels sont les causes, les symptômes, les modes de prévention et de traitement ?

Définition de l’hyperéosinophilie

La définition la plus simple de l’hyperéosinophilie est celle qui la considère comme, une augmentation anormale des polynucléaires éosinophiles dans la circulation sanguine. Ces polynucléaires sont des cellules sanguines classées dans la catégorie des globules blancs (ou leucocytes). Elles sont présentes normalement chez tous les individus et leur taux normal est estimé entre 300 et 600 par mm³ de sang. C’est donc lorsque le taux des polynucléaires éosinophiles se trouve en dehors de cette plage qu’on parle d’hyperéosinophilie.

Selon le taux des polynucléaires éosinophiles dans le sang, on distingue principalement trois niveaux d’hyperéosinophilie. La première est dite légère et est caractérisée par un taux d’éosinophiles compris entre 600 et 1500 par mm³ de sang. Le deuxième niveau correspond à l’hyper éosinophilie modérée dans laquelle le taux des polynucléaires peut aller de 1500 jusqu’à 5000 mm³. Lorsque ce taux est supérieur à 5000 par mm³ de sang, on qualifie l’hyperéosinophilie de sévère.

Les surfaces muqueuses, les tissus, les niveaux pulmonaires gastro-intestinaux, sont les zones les plus courantes dans lesquelles on remarque un taux élevé de polynucléaires éosinophiles. La plupart de ces zones participent de près ou de loin aux réponses immunitaires de l’organisme, surtout dans les cas de pénétration de parasite ou d’hypersensibilité à certaines substances.

Quels sont les différents types d’hyperéosinophilie ?

Il existe essentiellement trois différents types d’hyperéosinophilie : primaire, secondaire et idiopathique.

L’hyperéosinophilie primaire est généralement d’origine génétique. Elle est provoquée par une anomalie au niveau du chromosome 5. La transmission de cette anomalie se fait via un gène autosomique dominant. L’apparition de symptômes dans cette forme de la maladie dépend de l’état de santé du patient.

Ensuite, on distingue l’hyperéosinophilie secondaire qui est, dans la majorité des cas, la manifestation d’une autre pathologie acquise.

Le dernier type d’hyperéosinophilie est celui idiopathique dont les causes sont difficiles à déterminer. Ici, le taux de polynucléaires éosinophiles reste supérieur à 1500 par mm³ de sang pendant au moins 6 mois. Un organe vital peut également être touché.

Les causes de l’hyperéosinophilie

Les allergies respiratoires et alimentaires sont les causes les plus fréquentes de l’hyperéosinophilie. Avec les dermites, ces allergies sont présentes dans au moins 80% des cas d’hyperéosinophilie. On peut aussi évoquer la rhinite allergique, l’asthme et l’eczéma.

En dehors des allergies, les maladies inflammatoires sont également impliquées de façon courante dans le déclenchement d’une Hyperéosinophilie. Au nombre de ces maladies, on peut citer le syndrome de ChurgStrauss qui correspond majoritairement à une destruction extensive des vaisseaux sanguins. Les autres maladies inflammatoires qui peuvent provoquer une hyperéosinophilie sont là sarcoïdose, la polyarthrite rhumatoïde, le syndrome de Sjogren et la sclérodermie. Il est aussi important d’évoquer le lupus érythémateux, les myopathies inflammatoires et toutes les autres atteintes inflammatoires systémiques qui affectent les vaisseaux sanguins.

Il existe d’autres causes de l’hyperéosinophilie parmi lesquelles on peut citer :

  • Les infections, les parasitoses et les helminthes ;
  • Une hypersensibilité à certains types précis de médicaments ;
  • Les maladies inflammatoires de l’intestin ;
  • Le syndrome pulmonaire éosinophilique ;
  • Les néoplasies ;
  • Les maladies lympho ou myéloprolifératives ;
  • La maladie de Hodgkin.

Les origines d’une hyperéosinophilie peuvent être différentes en fonction de bien de facteurs.

Comment diagnostique-t-on l’hyperéosinophilie ?

La mesure du taux sanguin des polynucléaires éosinophiles est la première étape pour diagnostiquer une hyperéosinophilie. On réalise pour cela un hémogramme ou une Numérisation de la Formule Sanguine (NFS).

Lorsque ces examens révèlent des taux élevés de polynucléaires éosinophiles, un interrogatoire du patient est réalisé pour essayer de déterminer la/les causes de la maladie. Le médecin essaie alors de rassembler le maximum d’informations sur les antécédents personnels et familiaux du patient en ce qui concerne les allergies courantes, les maladies génétiques ou encore les cancers.

Des questions peuvent également être posées sur le mode de vie du patient : son alimentation, son exposition personnelle ou professionnelle à des substances toxiques ou encore à des animaux. L’interrogatoire peut aussi s’articuler autour des traitements récents suivis par le patient, ceux qu’il suit au moment du diagnostic et du contexte ethnogéographique de son milieu de vie.

Après l’interrogatoire, place à un examen physique qui a pour but principal de détecter d’éventuelles manifestations respiratoires, digestives ou dermatologiques de l’hyperéosinophilie. L’examen physique peut ensuite être complété par des examens cliniques qui serviront à :

  • Ecarter la piste du dysfonctionnement de certains organes à travers des tests hépatiques complets ;
  • Rechercher un syndrome inflammatoire ;
  • Déceler la présence éventuelle d’un parasite ;
  • Identifier les symptômes respiratoires par une radiographie du thorax.

Chez certains patients, ces étapes suffisent largement pour mettre en évidence une hyperéosinophilie. Chez d’autres par contre, des examens complémentaires sont nécessaires pour un diagnostic fiable. Au nombre de ces examens, on peut évoquer la biopsie tissulaire, une ponction de la moelle osseuse, un scanner et une Imagerie par Résonance Magnétique.

Les symptômes de l’hyperéosinophilie

Dans les cas où l’hyperéosinophilie affecte la peau, les principaux symptômes sont des démangeaisons provoquées par des éruptions cutanées, des œdèmes ainsi que des érosions muqueuses. Par ailleurs, les symptômes de l’hyperéosinophilie peuvent être de plusieurs types. Les plus fréquents sont :

  • Les manifestations respiratoires

Elles s’expriment lorsque les poumons sont atteints par l’infection. La respiration devient sifflante et le patient subit constamment des essoufflements. On assiste aussi à l’asthme, la toux, la rhinite, la sinusite et des épanchements pleuraux.

  • Les manifestations digestives

Il est question ici des douleurs abdominales, des vomissements et des diarrhées.

  • Les manifestations cardiaques

On remarque ici, une insuffisance cardiaque, un dysfonctionnement des valves cardiaques, une cardiomyopathie, les essoufflements et la fatigue.

De façon générale, on distingue d’autres symptômes dont :

  • Les douleurs thoraciques ;
  • La confusion ;
  • La fièvre et les sueurs nocturnes ;
  • La fatigue et la toux ;
  • Les douleurs au niveau de l’estomac ;
  • La fatigue et la perte de poids ;
  • L’anémie et la thrombose veineuse profonde ;
  • Les troubles visuels ;
  • Les accidents vasculaires cérébraux ;
  • Le coma.

On peut également évoquer les manifestations rhumatologiques telles que les myalgies, l’arthrite et les arthralgies.

La prévention et le traitement de l’hyperéosinophilie

Il n’existe aucun moyen de prévenir l’hyperéosinophilie. Toutefois, il est possible de la détecter de façon précoce avant que les organes ne commencent à présenter des dysfonctionnements. L’apparition d’un ou plusieurs symptômes de la maladie doit conduire à la consultation d’un médecin.

En termes de traitement, on ne peut rien contre les hyperéosinophilies primaires, puisqu’elles sont transmises de manière génétique. Pour les autres types de la maladie, le traitement dépendra de la cause.

Lorsque l’hyperéosinophilie est due à une leucémie chronique, les meilleurs traitements sont une chimiothérapie et une allogreffe de la moelle osseuse. Il est également possible que le médecin prescrive des médicaments qui inhibent l’expansion des polynucléaires éosinophiles.

Pour les hyperéosinophilies idiopathiques et lymphoïdes, le traitement à base de corticoïdes est le meilleur traitement.

Dans les cas où l’hyperéosinophilie ne présente pas de symptômes apparents, il est parfois préférable de s’abstenir de tout traitement.

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