Santé

Ménorragie : Définition, causes, manifestations et traitements

La ménorragie est un saignement utérin qui survient pendant la période de menstruation de la femme. La particularité de cette pathologie réside dans sa quantité anormale et dans sa durée. Les saignements peuvent en effet excéder 80 ml et durer 7 jours. Ces manifestations peuvent entraîner de graves conséquences sur la santé physique et psychologique de la patiente. La difficulté de poser un diagnostic de la maladie rend nécessaire la connaissance de ses causes, de ses manifestations, ainsi que des traitements possibles.

Ménorragie : Définition

La ménorragie, encore appelée hyperménorrhée, se définit par la survenue anormale de saignements utérins chez la femme. Ils apparaissent au cours de la période du cycle menstruel de la femme. En effet, le but du cycle menstruel est de préparer le corps de la femme à une fécondation. Les débuts sont marqués par la période des règles. Au cours de celle-ci, l’utérus émet du sang dont la quantité normale varie entre 50 ml et 80 ml.

Les saignements au début de cette période de menstruation sont plus abondants que sur le reste du temps. La ménorragie apparaît à partie du moment où une abondance des saignements est notée. Elle se caractérise également par une prolongation de la durée normale de la menstruation. C’est d’ailleurs cela qui lui vaut sa seconde appellation d’hyperménorrhée.

Cependant, il est important de distinguer la ménorragie d’autres types de saignements anormaux comme la métrorragie et le spotting. La métrorragie correspond à des saignements anormaux qui apparaissent après la période de menstruation. Quant au spotting, il correspond à des saignements quotidiens. Il s’agit toutefois de saignements de petites quantités.

Il est également utile de préciser qu’il existe d’autres types de saignement anormaux. Il s’agit des spanioménorrhées et des oligoménorrhées. Les ménorragies affectent particulièrement les femmes en état de procréer et dont le cycle menstruel fonctionne normalement.

Ménorragie : causes

L’une des causes les plus fréquentes des ménorragies est une sécrétion anomale de la progestérone et de l’œstrogène. L’anomalie peut se traduire par un excès de production de l’une des deux hormones qui crée un déséquilibre et provoque une fluctuation à ce niveau. Ceci provoque le développement anormal de la muqueuse utérine. Elle se traduit par une abondance du saignement.

Un cycle anovulatoire peut également être à la base des écoulements sanguins inhabituels. Cela peut s’expliquer par le fait qu’un retard d’ovulation maintient la formation de l’endomètre pendant une durée anormale. En période normale, ce dernier devrait être expulsé par le mécanisme de contraction de l’utérus, si aucune grossesse ne survient après ovulation.

Cependant, lorsque l’ovulation ne se produit pas, l’endomètre reste en place pendant une plus longue période ce qui en renforce l’épaisseur. Lorsqu’enfin il est expulsé par l’utérus, il provoque un saignement plus abondant que la normale en raison de sa grande taille. Une ménorragie peut alors en découler.

D’autres causes sont également à l’origine de cette maladie. Il s’agit notamment des accumulations anormales et excessives du sang dans la région pelvienne, on parle de congestion pelvienne. Elle entraîne un saignement excessif et d’une durée inhabituellement longue. La présence de tumeurs bénignes comme les polypes ou les fibromes sont également susceptibles de causer cette maladie. Les ménorragies peuvent également provenir d’origines plus rares comme :

  • les traitements hormonaux ;
  • l’utilisation de stérilet ;
  • l’endométriose ;
  • le cancer ou l’inflammation du col de l’utérus ;
  • le cancer des ovaires, etc.

Il faut noter que toutes ces solutions comportent des bienfaits, mais aussi des conséquences. Il faudrait prendre en compte ces différents détails afin de faire un choix judicieux.

Ménorragie : manifestations

Ménorragie

La manifestation la plus connue de la ménorragie est un saignement particulièrement abondant au niveau du vagin. Ce saignement correspond à plus de 5 cuillerées à soupe du liquide. Le saignement normal est d’au moins 50 ml et 80 ml au plus. Lorsque cet intervalle est dépassé, et que le saignement dure plus de 7 jours, on pourrait conclure à une ménorragie. Cependant, il est utile de signaler d’autres symptômes comme :

  • des douleurs abdominales ;
  • un changement d’aspect des règles (plus rouges et plus épaisses) ;
  • la présence de caillots dans le sang, etc.

L’ensemble de ces manifestations créent un inconfort permanent chez les patientes atteintes de la maladie. Cet inconfort peut se renforcer lorsque certaines complications surviennent. Ces complications provoquent des douleurs intenses, et peuvent également affecter psychologiquement les patientes.

Ménorragie : complications probables

Des études ont révélé qu’une perte de sang équivalant à plus de 80 ml est susceptible de provoquer une anémie par manque de fer. La ménorragie étant caractérisée par une telle quantité d’écoulement, la première complication qui en résulte est donc une anémie ferriprive. L’apparition de cette dernière s’explique par l’épuisement de la réserve de fers présente dans l’organisme de la femme.

Cet état de choses impacte négativement la production suffisante des globules rouges, d’où l’anémie. La persistance des saignements inhabituels malgré la présence d’une anémie peut entraîner de très fortes fatigues, voire des évanouissements.

Toutefois, il faut noter que la coagulation du sang et son changement de couleur ne traduisent pas forcément des complications de la maladie. Dans bien des cas, c’est dû au détachement de l’endomètre.

Ménorragie : Personnes à risques et facteurs de risques

La ménorragie est une maladie qui touche notamment les femmes utilisant un stérilet en cuivre. Elle affecte également celles qui sont dans une période de préménopause. Comme indiqué dans les causes, les patientes ayant des fibromes, des polypes ou toute autre tumeur et pathologie mentionnée sont susceptibles de contracter la maladie.

Cependant, la ménorragie ne s’attaque pas qu’aux femmes adultes. Elle peut également faire des victimes dans le rang des jeunes femmes. Ainsi, au début de leur période d’ovulation, elles peuvent contracter la pathologie.

Concernant les facteurs de risque, il en existe plusieurs. D’abord, l’utilisation de stérilet, notamment ceux qui contiennent un progestatif, augmente le risque de survenue des saignements inhabituels. Il y a aussi certains traitements impliquant la prise d’aspirine, des anticoagulants, etc.

 Les médications par chimiothérapie constituent dans de rares cas des facteurs de risques également. Peu importe ce que vous remarquez, une fois que les premiers signes apparaissent, une consultation est nécessaire pour permettre au médecin de poser un diagnostic.

Ménorragie : Diagnostic

Ménorragie

La ménorragie est réputée très difficile à diagnostiquer. Pour cela, les médecins mettent en place plusieurs phases d’examens. Ces étapes portent du simple interrogatoire à une biopsie, en passant par une IRM pelvienne.

L’interrogatoire en vue de poser le diagnostic

Elle consiste à poser des questions à la patiente sur ses diverses plaintes. Cette première étape est d’autant plus importante qu’elle permet d’écarter les plaintes qui s’apparentent à un saignement normal. Elle aide aussi le professionnel de la santé à savoir s’il s’agit d’une métrorragie ou d’une autre pathologie présentant les mêmes caractéristiques comme le spotting.

L’échographie endo-vaginale et L’IRM pelvienne

L’échographie endo-vaginale permet d’identifier plusieurs anomalies chez la femme. La plupart de celles-ci présentent des symptômes similaires à ceux d’une ménorragie. Cette opération permet donc d’avoir plus de certitude sur le type de pathologie.

L’exactitude du diagnostic détermine l’efficacité du traitement recommandé. C’est d’ailleurs, pour avoir plus d’assurance qu’une IRM pelvienne est souvent réalisée en complément à l’échographie. Elle permet d’écarter les éventuels doutes ou ambiguïtés résultant du précédent examen.

La biopsie de l’endomètre

Les saignements inhabituels sont dans certains cas dus à une tumeur présente au niveau de l’endomètre. Pour écarter cette piste et proposer des solutions capables de traiter la maladie à son origine, les médecins réalisent une biopsie.

D’autres types d’examens peuvent aussi être faits. Il s’agit notamment de ceux qui impliquent un prélèvement sanguin dans le but de déterminer si la patiente n’est pas porteuse d’une grossesse. Ils permettent également de détecter la présence d’une anémie ferriprive. À la suite de ce diagnostic, plusieurs types de traitements sont possibles. Toutefois, il est utile de connaître en amont les mesures de prévention de la maladie.

Ménorragie : mesures de prévention

La connaissance des causes et des facteurs de risques des ménorragies permet de les prévenir. La première mesure préventive est le dépistage. Lorsque les saignements commencent par devenir anormaux et s’accompagnent de certains symptômes qui ont été cités, il est important de consulter son médecin. Un dépistage précoce permet d’éliminer toutes complications.

La prise de certains médicaments dont l’aspirine doit être considérablement réduite. Les contraceptions hormonales sont également susceptibles d’occasionner des saignements abondants. Il est donc préférable d’opter pour d’autres types de protections. Pour les adolescentes présentant des symptômes d’endométriose, il est recommandé d’utiliser le stérilet hormonal Mirena.

Ménorragie : traitements possibles

Ménorragie

La ménorragie crée un grand inconfort et sa persistance sur la durée inquiète généralement les patientes. Cependant, il ne s’agit pas d’une maladie incurable. Divers types de traitements existent. Selon les cas et la gravité, le médecin prescrit soit un traitement médicamenteux, un traitement hormonal, un traitement par chirurgie et d’autres types de médications, etc.

Traitements médicamenteux

Le traitement médicamenteux prend notamment en compte les antiinflammatoires non stéroïdiens. À travers leurs actions, ils permettent de réduire le saignement ainsi que les douleurs. Ils sont spécifiquement adaptés aux patientes qui font usage des stérilets en cuivre. Le plus fréquent est l’ibuprofène. Sa prise est fonction de l’abondance du saignement et de la durée de la ménorragie.

Les antifibrinolytiques sont également utilisés pour traiter les saignements inhabituels. Ils agissent en coagulant le sang ce qui réduit l’hémorragie. Toutefois, il est important de signaler que l’efficacité de ces médicaments est irrégulière.

Traitements hormonaux

Les traitements hormonaux interviennent pour les cas jugés graves pour la femme. La gravité s’évalue à la fréquence des saignements, à l’inconfort ressenti, mais aussi aux douleurs et à leur intensité. Dans ces cas, il peut être prescrit un traitement hormonal par comprimé ou par injection. La première option implique des gélules comme les progestatifs de synthèse, les pilules contraceptives, etc.

Le traitement hormonal sous forme d’injection permet de bloquer le cycle hormonal durant trois mois. Le but de cette opération est d’empêcher toute menstruation ou de les rendre irrégulières. Cependant, il est essentiel de savoir qu’une fois effectuer, il est impossible d’arrêter ou de suspendre les effets de l’hormone injectée. Il n’est donc pas conseillé de prioriser ce type de médication.  

L’hormonothérapie peut également se faire à travers l’installation d’un dispositif intra-utérin. Il contiendra du progestatif qui sera diffusé dans l’utérus. Cette action permettra également de réduire le saignement. Le dispositif est en effet un stérilet. Son implantation varie entre 3 et 5 ans en fonction du modèle. Même si son efficacité est prouvée, sa mise en place a pour conséquence principale une prise de poids chez une grande partie des patientes.

En cas d’inefficacité de tous ces traitements d’efficacité relative, les médecins prescrivent en dernier recours le Danazol. Il agit également dans le cadre du traitement hormonal. Sa particularité est qu’il occasionne une ménopause simulée. Celle-ci permet de bloquer toute sécrétion provenant des ovaires. Le Danazol comporte toutefois d’importants effets secondaires. C’est d’ailleurs pour cela qu’il n’est prescrit qu’en cas d’inefficacité des autres traitements.

La chirurgie

La chirurgie intervient pour les cas particuliers de développement anormal de l’endomètre. Dans cette situation, une intervention est nécessaire pour réaliser une ablation. L’intervention consiste à réduire le volume de la paroi utérine interne. Elle ne peut se réaliser que sur les patientes n’ayant pas de tumeur ou de maladie utérine.

 Elle présente d’irréversibles risques pour la capacité de la femme à tomber enceinte. Pour cela, elle est recommandée seulement aux femmes qui ne souhaitent plus porter une grossesse. Toutefois, pour celles qui en font l’option, l’ablation permet d’arrêter les menstruations de façon temporaire.

L’hystérectomie est la seconde possibilité d’intervention chirurgicale. Comme la première, les femmes ayant la volonté de tomber enceintes ne peuvent pas y recourir. C’est une opération qui consiste en effet en un retrait de l’utérus. Elle se déroule sous anesthésie générale. L’ablation de cet organe peut s’effectuer par voie vaginale ou par l’abdomen. Les effets secondaires peuvent être particulièrement graves pour la santé de la femme. Il ne peut être prescrit que lorsque le saignement abondant devient chronique et incontrôlable.

Un dernier traitement par chirurgie est possible, il s’agit du curetage. Il permet de gratter la paroi de l’utérus. C’est une opération qui est plus fréquente en cas de polypes. Pour les patientes atteintes de ménorragie, il est rarement utilisé.

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