Santé

Thrombolyse des AVC ischémiques : Déroulement et Effets indésirables

Dû à l’obstruction d’une artère cérébrale par un caillot sanguin, l’accident vasculaire cérébral ischémique est une affection qui se traduit par une mort du tissu cérébral. Confusion, paralysie, troubles de la vision, faiblesse musculaire, perte de l’équilibre et troubles de l’élocution sont les principaux signes de cette maladie. Parmi les formes de prise en charge utilisées pour traiter celle-ci, on retrouve la thrombolyse. Il s’agit d’un traitement qui favorise la dissolution du caillot sanguin responsable de l’obstruction de l’artère cérébrale. Qu’appelle-t-on thrombolyse ? Comment se déroule ce traitement de l’accident vasculaire cérébral ischémique et quels sont les résultats qui en découlent ?

Présentation de la thrombolyse des AVC ischémiques

On peut définir la thrombolyse comme étant un traitement médicamenteux qui, en cas d’accident vasculaire cérébral ischémique, permet la désagrégation du caillot sanguin obstruant l’artère cérébrale. Il s’agit d’une prise en charge d’urgence, car elle doit être administrée durant les premières heures succédant l’apparition des symptômes primaires de l’accident vasculaire cérébral ischémique. Le patient est donc préservé des séquelles irréversibles, uniquement lorsque la maladie est prise en charge précocement.

Dans certains cas, on peut assister à une association de thrombectomie mécanique et de la thrombolyse. Celle-ci, tout comme la thrombolyse, correspond à un traitement de l’accident vasculaire cérébral ischémique, qui relève d’un caractère urgent et dont la réalisation est assurée par un neuroradiologue interventionnel. Sa réalisation consiste à extraire le caillot sanguin qui empêche la circulation sanguine au niveau du cerveau. Le plus souvent, elle est aussi utilisée en seconde intention, lorsque le patient présente une contre-indication à la thrombolyse. Elle est praticable quelques heures après la survenue de l’accident vasculaire cérébral ischémique.

Pour favoriser une prise en charge rapide du patient, en cas d’accident vasculaire cérébral ischémique, il est important de connaître les symptômes de la pathologie. En effet, cette affection peut induire :

  • Des maux de tête soudains ;
  • Une déformation au niveau de la bouche ;
  • Une faiblesse musculaire ;
  • Des troubles de la coordination des membres ;
  • Des troubles de la vision (en particulier, au niveau d’un œil) ;
  • Une perte de sensibilité de plusieurs membres.

L’apparition brutale de ces symptômes doit obliger l’entourage du patient à contacter au plus vite les centres de secours d’urgence.

But de la thrombolyse des AVC ischémiques

Lorsque l’accident vasculaire cérébral ischémique est pris en charge tardivement et inefficacement, le patient se retrouve exposé à la formation de lésions ischémiques irréversibles. Pour ce faire, le traitement par thrombolyse doit être initié durant les quatre heures suivant la manifestation des symptômes primaires de la maladie, afin de rétablir la perfusion cérébrale.

Par ailleurs, la réalisation de ce traitement comporte quelques risques, notamment des saignements cérébraux ou internes. Il faudrait aussi notifier que la probabilité de survenue de ces complications est faible. Néanmoins, les patients présentant un important risque hémorragique ne peuvent pas bénéficier de ce type de traitement. Chez ceux-ci, la réalisation de la thrombectomie mécanique est plus recommandée.

Déroulement d’une thrombolyse de l’AVC ischémique

Dès l’appel des services d’urgence, l’équipe médicale prépare l’arrivée du patient. À son atterrissage, ce dernier est soumis à de nombreux examens médicaux (prise de sang, imagerie par résonance magnétique cérébrale et électrocardiogramme) pendant une trentaine de minutes.

Une fois les différents examens médicaux effectués, une injection de médicament par intraveineuse est ensuite pratiquée. À partir du moment où il se retrouve dans l’organisme, le sang s’occupe de son transport jusqu’au niveau de l’artère obstruée. Dans la circulation sanguine, le médicament injecté est à l’origine de la transformation du plasminogène (pro-enzyme) en plasmine (enzyme active). Cette dernière est responsable de la désagrégation du caillot se trouvant dans l’organisme, plus précisément au niveau de l’artère cérébrale. Son rôle principal est la destruction de la fibrine produite par le biais de plusieurs molécules de fibrinogène, se trouvant au sein du thrombus (caillot). Cette destruction de la fibrine facilite la décomposition du caillot, dont les résidus sont éliminés par le sang.

Par la suite, l’état neurologique, la pression artérielle et le pouls du patient font l’objet d’une surveillance régulière, pendant un à deux jours. Celui-ci est installé en unité de soins intensifs neurovasculaires, afin d’anticiper les risques de récidives.

Le démarrage de la rééducation du patient, une fois dans sa chambre, est conditionné par ses besoins et son état de santé. Les chances de récupération de celui-ci reposent donc sur une réalisation précoce de l’intervention.

Habituellement indolore, l’injection dure près d’une heure approximativement. Lorsqu’un gros vaisseau se retrouve obstrué, l’association de la thrombolyse et de la thrombectomie mécanique est directement envisageable. Ce type de complication est, le plus souvent secondaire, à une athérosclérose, une maladie thrombotique (drépanocytose par exemple), une arythmie ou une cardiopathie emboligène.

Contre-indications et effets secondaires de la thrombolyse des AVC ischémiques

Si la thrombolyse permet une dissolution du caillot sanguin obstruant l’artère cérébrale, sa réalisation est contre-indiquée dans certains cas. En effet, il arrive parfois que l’accident vasculaire cérébral soit dû à une accumulation de sang au niveau du cerveau, autrement dit, elle n’est pas ischémique. Dans ce genre de cas, la réalisation de la thrombolyse est interdite.

Aussi, lorsque la pression artérielle du patient est en hausse, malgré l’instauration d’un traitement pour la faire chuter, la thrombolyse ne peut être effectuée.

Les patients suivant un traitement anticoagulant à long terme et ceux ayant des antécédents récents de lésion sévère du système nerveux central ou d’accident vasculaire cérébral sont aussi concernés par cette restriction.

Enfin, en présence d’un risque hémorragique élevé ou d’une hémorragie potentiellement dangereuse et récente, la réalisation d’une thrombolyse n’est en aucun cas envisageable.

Les suites opératoires d’une thrombolyse peuvent être marquées par des complications ou des effets indésirables tels que :

  • Des troubles du rythme cardiaque ;
  • Des hémorragies ;
  • Un déclin de la tension artérielle.

En outre, on peut ajouter la survenue d’une réaction allergique. Étant donné que le patient séjourne un moment à l’hôpital après la réalisation de la thrombolyse, les médecins pourront intervenir rapidement, en cas de besoin. Chez plus de 25 % des patients, ce traitement a permis une guérison complète. Aussi, il a permis une réduction du risque de handicaps sévères (dans environ 30 % des cas).

Suites opératoires d’une thrombolyse des AVC ischémiques

Une fois la thrombolyse effectuée, le patient est conduit dans une chambre, où il est placé sous surveillance neurologique. Il doit rigoureusement rester au lit pendant une journée. En cas de saignements, de troubles respiratoires, de nausées, de céphalées ou de vomissements, le personnel médical devra être mis au courant immédiatement. Le patient ne pourra rentrer chez lui qu’après une période d’observation et à condition qu’il aille mieux.

En présence de séquelles (paralysie d’un côté du corps, troubles de l’équilibre, difficultés à déglutir, importante fatigue) malgré la réalisation de la thrombolyse, le patient devra suivre une rééducation. Pour limiter le risque de récidive, un traitement anticoagulant ou antiagrégant plaquettaire peut être instauré.

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