Santé

Cancer de la prostate : causes, symptômes, diagnostics, traitements et préventions

Hormis le cancer de la peau, le cancer de la prostate est le cancer le plus souvent diagnostiqué chez les hommes au Canada. Il se classe troisième dans ce pays comme cause de décès chez les hommes de 65 ans et plus.

En fait, le cancer de la prostate est provoqué par la prolifération des cellules cancéreuses présentes dans la prostate. Ces dernières peuvent, selon le stade d’évolution, demeurer dans la prostate ou envahir les ganglions avoisine, notamment, d’autres organes.

Ainsi, le cancer de la prostate est une maladie qui progresse lentement à telle enseigne que lorsque les symptômes font leur apparition, la maladie se trouve déjà à un stade évolué. De ce fait, il est indispensable de cerner les symptômes et les causes de ce cancer en vue d’un traitement rapide et efficace.

Une telle disposition s’avère également indispensable pour parvenir à prévenir de manière efficace la maladie. C’est ce qui fait l’objet de ce présent guide dans lequel nous dévoilons les causes, les symptômes, les diagnostics, les traitements et les préventions du cancer de la prostate.

La prostate : qu’est-ce que c’est ?

La prostate est une glande de la taille d’une noix qui englobe l’urètre. Ce dernier représente le canal par lequel l’urine sort de la vessie et par lequel le sperme est évacué lors de l’éjaculation. La prostate est composée des cellules dites glandulaires qui assurent la production du liquide séminal.

Elle est constituée en outre des cellules musculaires qui assurent une fonction lors de l’éjaculation pour contrôler le jet d’urine.

Les différentes formes de cancer de la prostate

Environ 95 % des cancers de la prostate naissent dans la partie de la prostate qui est située contre le rectum (zone périphérique). Dénommés adénocarcinomes de la prostate, ces cancers naissent à partir des cellules qui stimulent la sécrétion du liquide séminal, c’est-à-dire le liquide qui constitue la base du sperme.

Si les médecins utilisent les médicaments qui inhibent l’action de la testostérone pour traiter ce type de cancer, c’est parce que les cellules dans lesquelles est localisé ce cancer sont sensibles à la testostérone. En fait, les formes de cancer de la prostate qui ne sont pas des adénocarcinomes sont rares. Il s’agit entre autres :

  • Du carcinome à cellules transitionnelles: ce cancer de la prostate affecte la couche superficielle de la prostate et provient le plus souvent de la vessie ;
  • Du sarcome de la prostate: il s’agit d’un cancer de la prostate qui affecte les personnes âgées de 40 à 50 ans ;
  • Des tumeurs indifférenciées à petites cellules: ces cellules cancéreuses peuvent provoquer des maladies et de la confusion mentale ;
  • De la leucémie, maladie de Hodgkin, du lymphome non Hodgkin: ce type de cancer est provoqué par l’infection des globules blancs de la prostate.

Toutefois, il faut éviter de confondre les adénocarcinomes de la prostate avec l’hypertrophie bénigne de la prostate (HBP ou « adénome de la prostate »). En effet, l’hypertrophie de la prostate correspond à une augmentation du volume de la prostate.

Il touche la quasi-totalité des hommes de plus de 70 ans. En fait, L’HBP affecte la zone transitionnelle ou partie centrale de la prostate et ne progresse pas en cancer de la prostate.

Les causes du cancer de la prostate

Les tumeurs cancéreuses sont constituées de cellules ayant subi des mutations génétiques. Ces modifications génétiques entrainent la prolifération exponentielle des cellules qui finissent par former une masse qui ne cesse de croître.

Cette dernière est appelée « tumeur ». Dans la plupart des cas, la mutation génétique est héréditaire. C’est la raison pour laquelle la plupart des mutations génétiques surviennent après la naissance. En effet, dans les familles où l’on compte des personnes atteintes de cancer du sein ou des ovaires, les hommes sont beaucoup plus sujets à ce type de mutation des gènes.

Ainsi, lorsque l’on se réfère aux causes du cancer de la prostate, le premier facteur qui entre en ligne de compte est sans doute l’hérédité. Vous l’aurez compris, les hommes dont le père ou le frère ont été atteints de cancer sont beaucoup plus prédisposés à contracter la maladie.

Par ailleurs, il existe des gènes qui ne causent pas directement le cancer de la prostate, mais qui rendent vulnérables les cellules aux substances carcinogènes disposées à l’extérieur de la cellule. C’est la raison pour laquelle les hommes de race blanche ont deux fois moins la possibilité de contracter la maladie que les hommes de descendances africaines.

De nombreux facteurs peuvent également accroître ou ralentir le risque de cancer de la prostate : il s’agit entre autres :

  • De l’âge: après 65 ans en général, le risque de contracter le cancer de la prostate augmente ;
  • Des antécédents familiaux : un antécédent familial immédiat de cancer de la prostate double le risque de contracter cette maladie.
  • De la géographie: le cancer de la prostate est moins remarqué en Afrique, en Asie et en Amérique du Sud ;
  • De l’alimentation: un régime alimentaire riche en aliments à forte teneur en gras, riche en viande rouge et faible en légume, en fruits et en fibres est généralement associé à une augmentation du risque ;
  • Du tabagisme: les personnes qui fument sont beaucoup plus susceptibles de contracter le cancer de la prostate, et leur pronostic est moins favorable après le diagnostic ;
  • Du poids corporel, l’inactivité physique: les hommes qui ont une surcharge pondérale et qui sont inactifs sont affectés par des taux plus élevés de cancer de la prostate ;
  • De l’origine ethnique: les hommes originaires de l’Asie orientale sont moins enclins à contracter la maladie que ceux de l’origine africaine.

Malgré tout, il faut noter que le régime alimentaire est un facteur prépondérant dans le cancer de la prostate. En effet, les Africains sont beaucoup moins souvent atteints de cancer de la prostate que les Afro-Américains.

Ainsi, le régime alimentaire et le mode de vie jouent un rôle crucial dans l’apparition de la maladie. Si d’après certains experts, une consommation insuffisante de fruit et de légumes est l’une des causes de cette maladie, c’est parce que des recherches approfondies ont révélé une relation entre le régime alimentaire riche en matières grasses saturées et le cancer de la prostate.

Par conséquent, les hommes dont le régime alimentaire est riche en matières grasses seraient beaucoup plus enclins à contracter cette maladie. Hormis les matières grasses, il faut signaler qu’un apport très élevé en calcium a été rattaché au cancer de la prostate.

Par ailleurs, il faut remarquer que certains aliments permettent de se prémunir contre le cancer de la prostate. En effet, le pamplemousse, les tomates et la pastèque contiennent tous du lycopène, une matière chimique qui a été reliée de manière concluante à un risque moins élevé de cancer de la prostate.

Outre cela, diverses études ont révélé une action protectrice de la vitamine E, du sélénium de même que des légumes de familles des crucifères tels que le chou-fleur, le brocoli, les choix chinois et les choux de Bruxelles.

Toutefois, si vous désirez enrichir votre alimentation avec ces éléments, parlez-en à votre médecin ou votre pharmacien. En effet, la prise de suppléments alimentaires de zinc à très forte teneur (plus de 100 mg quotidiens) peut accroitre le risque de survenue de la maladie.

Les symptômes du cancer de la prostate

Les adénomes de la prostate sont très fréquents, beaucoup plus fréquents que les cancers de la prostate après la cinquantaine. D’une part, il convient de préciser que les adénomes de la prostate ne sont pas des cancers. Ils sont des tumeurs bénignes, caractérisées par l’accroissement du volume et la sclérose de la prostate.

Si les adénomes doivent être opérés à temps, c’est parce qu’ils compriment l’urètre et induisent des mictions urinaires moins abondantes et plus fréquentes (pollakicine). Vous l’aurez compris, les adénomes doivent être opérés dans le délai imparti parce qu’ils provoquent des périodes d’incontinence ou de rétention d’urine et peuvent ainsi provoquer l’incapacité d’uriner et des douleurs vésicales très intenses.

Par ailleurs, l’intervention adénomectomie est en général très simple. En effet, le chirurgien retire l’adénome en passant son doigt autour de l’urètre. De plus, le délai d’hospitalisation ne dépasse pas 10 jours.

D’autre part, il faut noter que certains adénomes peuvent être associés à des débuts de cancer de la prostate. Un examen au microscope permettra à l’anatomopathologiste de déceler un petit cancer de la prostate associé à l’adénome. Il faut noter que lorsque ce type de cancer est décelé au tout début, il guérit dans 100 % des cas.

Il est donc primordial de vous manifester immédiatement dès l’apparition des symptômes surtout si vous avez 50 ans ou plus et que vous présentez une pollakicine ou même une petite incontinence. Par ailleurs, le cancer peut se révéler d’emblée dans certaines circonstances. Dans ce cas, deux signes d’alarmes doivent vous faire consulter votre urologue ou médecin traitant. Ainsi :

  • Si vous avez du mal à uriner (dysurie) ou si le jet urinaire est faible et que vous êtes forcé de contracter le ventre à ce sujet, alors vous devez vous référer immédiatement à votre médecin ;
  • Si une prise de sang révèle un PSA (Antigène Prostatique Spécifique), alors il est primordial de consulter votre médecin.

À noter que si une augmentation des PSA est souvent rattachée à d’autres causes telles qu’une infection ou inflammation de la prostate (prostatite), il doit tout de même être comme le signe annonciateur d’un cancer.

Pourquoi se référer à votre médecin traitant puis un urologue ?

Attendre pour consulter votre médecin traitant pourrait vous porter préjudice. En effet, si vous tardez à consulter votre médecin, vous risquez de voir apparaitre du sang dans votre urine (hématurie).

Cela pourra aussi conduire à un épisode de rétention aiguë d’urine qui est très douloureux et, dans ce cas, une hospitalisation d’urgence est requise. De fait, si vous ne consulter pas à temps votre médecin, votre cancer risque de progresser avec l’option de disséminer aux ganglions ou à votre squelette osseux.

Comment se déroule le diagnostic de la prostate ?

Afin de réussir le diagnostic de la prostate, vous devez au premier abord procéder au toucher rectal. Pour y parvenir, il suffit de palper la prostate avec le doigt, afin d’évaluer son caractère inodore et hétérogène.

Il faudra ensuite procéder à un dosage des PSA, et ce, peu de temps après le toucher rectal. En effet, le toucher rectal peut en lui-même provoquer une discrète augmentation des PSA. Une fois le dosage des PSA effectué, vous devez par la suite procéder à une échographie prostatique par voie anale.

Une telle disposition vous permettra de corroborer l’hypothèse selon laquelle votre prostate est bien hétérogène. Enfin, vous devez réaliser des biopsies prostatiques, mais assurez-vous au préalable de l’absence d’infection ou d’inflammation prostatite.

Si cette dernière étape revêt une importance capitale pour votre diagnostic, c’est parce que c’est seulement les biopsies qui sont à même de confirmer l’existence d’un cancer. Cette confirmation est effective après examen au microscope par l’anatomopathologiste des fragments prostatites prélevés. Il convient de signaler que les biopsies prostatiques sont effectuées par un urologue.

En effet, elles consistent au prélèvement de divers fragments de la prostate en divers lieux de la prostate et à faire analyser ces prélèvements par un anatomopathologiste. Il faut souligner que si la réalisation des biopsies est désagréable, elle est tout de même indispensable.

Comment procéder une fois le diagnostic de cancer révélé ?

Si le diagnostic de cancer s’avère positif, alors trois examens sont primordiaux. Il s’agit entre autres :

  • D’une échographie pelviabdominale: c’est un examen qui permet de vérifier s’il y a ou non une atteinte des ganglions du petit bassin notamment de la région lombaire ;
  • De la scintigraphie osseuse: cela permet d’examiner l’état de votre squelette en vue de savoir s’il y a ou non une dissémination aux os ;
  • De la prise de sang: cette étape permet de vérifier l’état de vos fonctions hépatiques et rénales.

Il faut remarquer que certains associent à ces analyses une IRM, afin d’examiner avec plus de précision, l’état de la prostate et des ganglions pelviabdominaux.

Quels sont les traitements en vigueur une fois le diagnostic établi ?

Si vous avez réalisé des biopsies prostatiques, vous devez en l’occurrence les obtenir dans la semaine suivant leur réalisation. Dans ce cas, c’est votre médecin traitant ou urologue que vous avez consulté qui vous les remettra.

Il s’avère donc indispensable de revoir votre médecin traitant ou votre urologue une fois les examens effectués. Compte tenu de l’extension de la maladie, vous serez à même de choisir entre différentes options thérapeutiques.

Ainsi, si vous avez plus de 65 ans et que la maladie s’est déjà répandue aux os, alors il vous sera recommandé une hormonothérapie. En revanche, lorsque la maladie est localisée avec précision et que vous avez moins de 65 ans, il vous sera conseillé soit une intervention chirurgicale dénommée la prostatectomie soit une radiothérapie ou l’association des deux.

C’est-à-dire une intervention suivie de radiothérapie post opératoire. Il faut préciser par ailleurs que c’est deux traitements locaux (intervention, radiothérapie) sont conventionnels, et font ainsi l’objet d’un consensus habituellement retenu par les urologues.

Toutefois, il faut noter que ces deux types de traitements ne sont pas associés parce qu’ils peuvent être l’objet de nuisances secondaires irréversibles.

Comment se déroule la prostatectomie et quelles sont les complications possibles ?

Une telle intervention consiste à faire l’ablation de la totalité de la loge et de la glande prostatique. Il est dénommé la prostatectomie et représente une intervention relativement lourde. Vous l’aurez compris, la prostatectomie peut en elle-même constituer une opération complexe surtout en raison de l’apparition dans 30 % des cas environ d’une incontinence urinaire, très souvent définitive.

Par ailleurs, la radiothérapie relative à la prostate et en général à l’ensemble du palais peut quelquefois entrainer un certain nombre de complications inattendues, voire définitives. Il s’agit entre autres de la methrite, rectite hémorragique et cystite hémorragique (avec un risque d’infection répétitive).

Si les équipes de radiothérapies sont compétentes, il n’en demeure pas moins que des complications peuvent survenir en raison de la situation particulière de la prostate au contact de la vessie et du rectum. À noter qu’une impuissance irréversible avec perte de l’éjaculation et même de la libido est à redouter en cas de la chirurgie.

Cela est dû au fait que l’on est obligé de sectionner le nerf moteur qui commande l’érection de la verge. Un tel danger est également avéré en radiothérapie.

Comment faire pour pallier les risques liés aux interventions chirurgicales en cas de cancer diagnostiqué ?

Il faut signaler que l’irréversibilité de l’impuissance liée à la perte de l’éjaculation et de la libido est  une complication criarde qui a incité certaines équipes nord-américaines et françaises à proposer une approche de solution.

Outre le cas des cancers de la prostate métastasés aux os ou l’hormonothérapie qui ne se discute pas, ce sont les aptitudes thérapeutiques classiques pour traiter les cancers de la prostate qui sont polémiques.

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