Santé

Épididymites ou orchi-épididymites : causes, symptômes et traitements

L’épididymite se définit comme une inflammation de l’épididyme, composant majeur de l’appareil reproducteur masculin. Généralement, ce sont les infections sexuellement transmissibles qui sont à l’origine de l’épididymite et de l’orchi-épididymite. On parle par ailleurs d’orchi-épididymite lorsque l’inflammation est directement associée aux testicules. Les douleurs au niveau de l’appareil reproducteur sont notamment les manifestations de cette inflammation. Bien heureusement, il existe des moyens pour prévenir et même pour traiter ces inflammations. Comment peut-on définir l’épididymite et l’orchi-épididymite ? Causes, facteurs à risque, symptômes et traitements : on vous dit tout sur cette pathologie?

Épididymite et orchi-épididymite : que faut-il comprendre par ces termes ?

Comme son nom l’indique, l’épididymite est une inflammation qui se produit au niveau de l’épididyme. En effet, l’épididyme est un canal qui relie le testicule à la prostate et qui joue un rôle primordial dans le fonctionnement de l’appareil reproducteur masculin. Il existe deux épididymes, mais l’inflammation n’en affecte généralement qu’un seul. Cet organe s’occupe notamment de la maturation des spermatozoïdes qu’émettent les testicules.

Par ailleurs, il peut arriver que l’inflammation soit associée de façon directe aux testicules. Dans ces cas, on parle d’orchi-épididymite. Le testicule et l’épididyme sont affectés en même temps par l’inflammation à cause de leur proximité anatomique.

Il est rare de voir l’épididymite toucher les deux épididymes en même temps (ces cas représentent seulement 10 % des cas d’épididymite). C’est généralement une infection d’origine bactérienne qui provoque des inflammations au niveau de l’épididyme et du testicule.

Il convient également de préciser que l’épididymite se présente souvent sous une forme aiguë. Cependant, il est possible qu’elle soit chronique. L’épididymite peut être associée à de nombreuses autres infections dont les infections urinaires. L’inflammation de l’urètre et une urétrite constituent  les principales caractéristiques de ces infections. On peut aussi évoquer les infections de la prostate et celles des testicules.

Les causes de l’épididymite et de l’orchi-épididymite

Les infections sont les origines les plus plausibles de l’épididymite et de l’orchi-épididymite. Parmi ces infections, les plus fréquentes sont celles sexuellement transmissibles (ou IST) au nombre desquelles on peut citer la gonorrhée et la chlamydia. Ces infections surviennent généralement avant l’âge de 35 ans.

Quant aux infections urinaires, elles sont essentiellement liées à la staphylococus aureus, une bactérie qui peut se montrer dangereuse pour l’appareil reproducteur masculin.

La dernière catégorie d’infections qui peuvent causer une épididymite est celle des infections de la prostate. Ces dernières surviennent lorsque la prostate subit une hypertrophie bénigne, un examen médical ou une intervention chirurgicale qui a altéré son fonctionnement. Par ailleurs, la tuberculose a aussi été identifiée comme une cause probable de l’épididymite et de l’orchi-épididymite.

En dehors de ces infections qui sont les causes majoritaires de l’épididymite et de l’orchi-épididymite, il existe aussi d’autres agents pathogènes qui peuvent être impliqués dans le processus. Il s’agit essentiellement des champignons microscopiques et des virus : le cytomégalovirus et les virus des oreillons.

D’un autre côté, des circonstances parfaitement isolées peuvent conduire à des inflammations de l’épididyme et des testicules. Le port de charges lourdes et les irritations chimiques conséquentes à un reflux urinaire sont notamment en cause. Il faut aussi évoquer les éventuels traumatismes subis par l’appareil reproducteur.

Quels sont les symptômes de l’épididymite et de l’orchi-épididymite ?

Autant dans le cas de l’épididymite et de l’orchiépididymite, les douleurs au niveau du scrotum sont les principales manifestations. Ces douleurs se produisent indépendamment des causes de l’inflammation. Selon le degré de gravité de la maladie, ces douleurs peuvent être extrêmement intenses et s’étendre jusqu’à l’abdomen. Les patients ressentent un soulagement lorsqu’ils soulèvent leurs testicules. Ces douleurs mises à part, les autres symptômes de l’épididymite sont :

  • Les nausées et les frissons ;
  • Les fièvres élevées (avec une température qui dépasse 38 °C) ;
  • Un écoulement au niveau de l’urètre ;
  • Le gonflement, la rougeur et la sensibilité de la peau du scrotum qui devient luisante : ce sont les signes de l’inflammation ;
  • Une augmentation considérable du volume de l’épididyme ;
  • Quelques troubles urinaires tels que les brûlures et les envies fréquentes d’uriner.

En l’absence de traitement adéquat, l’épididymite s’aggrave et des symptômes plus graves peuvent apparaître. On note fréquemment une tachycardie (accélération du rythme cardiaque), une baisse de la pression artérielle (ou hypotension) et la fièvre qui devient de plus en plus élevée.

En termes de complications, la formation d’abcès au niveau de l’épididyme et/ou du testicule est très fréquente. Il y aussi un risque important que le patient perde sa fertilité si l’atteinte du testicule est trop importante.

Le diagnostic de l’épididymite et de l’orchi-épididymite

Lorsque les symptômes caractéristiques de l’épididymite commencent à se manifester, il est impératif de consulter rapidement un médecin. Cette consultation va permettre d’écarter des infections plus graves telles que les torsions du testicule ou encore le sepsis.

Généralement, un examen clinique est suffisant pour que le soignant se fasse une idée des chances qu’il s’agisse d’une épididymite ou d’une orchi-épididymite. Toutefois, d’autres examens peuvent être réalisés en complément pour confirmer le diagnostic. Il s’agit notamment de l’analyse des urines qui est un examen bactériologique consistant à chercher et à trouver d’éventuelles infections urinaires. On peut aussi énumérer les examens suivants :

  • Le toucher rectal grâce auquel on recherche d’éventuelles infections de la prostate ;
  • L’écouvillonnage urétral : il est réalisé lorsque des écoulements se produisent au niveau de l’urètre. On y a recours pour effectuer des analyses microbiologiques ;
  • Une échographie Doppler du testicule dont le principal objectif est d’écarter les hypothèses d’abcès testiculaire et de torsions au niveau des testicules.

Le test utilisé pour dépister les infections sexuellement transmissibles peut aussi servir à  diagnostiquer cette pathologie. Le partenaire sexuel du patient doit également être dépisté.

Dans certains cas, un urologue peut intervenir pour réaliser un bilan urologique complet, surtout lorsqu’on a du mal à identifier clairement l’épididymite ou l’orchiépididymite.

Les traitements de l’épididymite

Pour augmenter les chances de guérison et éviter les diverses complications, l’épididymite et l’orchi-épididymite doivent être pris en charge le plus tôt possible. Très fréquemment, c’est à une antibiothérapie qu’on a recours en première option. Les antibiotiques à utiliser sont choisis sur la base des germes responsables de l’infection qui a déclenché l’inflammation de l’épididyme. Ciblant spécifiquement les germes pathogènes impliqués dans l’épididymite, l’antibiothérapie peut parfois être associée à un traitement anti-inflammatoire pour une action plus efficace.

Par ailleurs, les médecins recommandent aux patients de passer les premiers jours du traitement au lit à se reposer. Il leur est aussi conseillé de mettre un slip serré ou un suspensoir testiculaire.

La durée des traitements médicamenteux contre l’épididymite et l’orchi-épididymite varie entre deux et trois semaines selon la gravité. Lorsque l’inflammation se produit de manière vraiment sévère, le traitement peut être prolongé jusqu’à plus d’un mois.

Il y a aussi des précautions que doit prendre le patient durant le traitement de son épididymite. Pour commencer, il ne doit pas porter de préservatifs ou avoir des rapports sexuels jusqu’à sa guérison complète. Il doit également limiter au strict nécessaire les mouvements de son appareil reproducteur : le pénis et les testicules.

Lorsque les premières douleurs apparaissent au niveau des testicules, il est possible d’appliquer des poches de glace dans la région scrotale pour un soulagement. Dans les cas extrêmes, on procède à  une anesthésie locale du cordon spermatique.

Lorsque l’épididymite n’a pas rapidement été prise en charge et qu’elle conduit à la formation d’un abcès, une intervention chirurgicale est nécessaire. L’opération consistera essentiellement à drainer l’abcès. Il est aussi possible d’envisager une vasectomie lorsque l’inflammation est associée à une prostatite ou à une urétrite. Par ailleurs, une ablation de l’épididyme peut être réalisée, mais elle ne permet pas toujours d’atténuer les symptômes.

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