Santé

Symptômes et causes de la dysfonction érectile

La vie sexuelle des hommes est souvent perturbée par certains troubles d’ordre fonctionnel. Parmi ceux-ci, la dysfonction érectile est la plus récurrente. Elle se caractérise par une incapacité de l’homme à avoir une érection ou à pouvoir la maintenir. Si auparavant, ce sujet était tabou, il n’en est désormais rien. Des solutions thérapeutiques sont aujourd’hui disponibles et permettent aux hommes de s’ouvrir sereinement sur leur mal. Toutefois, ces solutions nécessitent de grandes précautions dans leur suivi. Pour s’assurer de son éligibilité aux soins, il est primordial de connaître les symptômes et les causes de la dysfonction érectile.

Dysfonction érectile : qu’est-ce que c’est?

La dysfonction érectile, encore appelée impuissance masculine, se traduit par l’impossibilité pour l’homme de déclencher une érection ou de la maintenir durablement pendant ses rapports sexuels. Cette impuissance peut être primaire ou secondaire. Elle est primaire lorsque le sujet n’a jamais pu avoir ou n’a jamais su maintenir une érection. Elle est secondaire lorsque le trouble survient alors que le sujet arrive à atteindre et à maintenir une érection durable. Le second type de dysfonction érectile est le plus récurrent.

Dans les deux cas, la dysfonction érectile touche généralement les hommes à partir de l’âge de 40 ans. Cependant, il est important de souligner que la dysfonction érectile n’est pas à confondre avec les troubles passagers de l’érection. Ces derniers surviennent généralement après un épisode de stress soutenu, de surcharge émotionnelle ou encore de fatigue accumulée. Ils disparaissent au bout de quelques jours.

L’impuissance masculine est avérée lorsqu’elle dure au moins trois mois. Contrairement aux troubles passagers, la dysfonction érectile ne disparaît pas d’elle-même. Elle nécessite une prise en charge après un diagnostic dûment posé. L’efficacité du diagnostic repose sur la détermination des causes de la dysfonction érectile.

Quelles sont les causes de la dysfonction érectile ?

Pour qu’une érection puisse se produire, il est nécessaire que le pénis reçoive un flux sanguin suffisant, lui permettant de passer d’un état flasque à un état de raideur temporaire. D’autres mécanismes participent également à la production de l’érection. Il s’agit notamment du fonctionnement correct des nerfs liés au pénis et de la production en quantité suffisante de la testostérone. Aussi, le désir sexuel de l’homme doit-il être suffisant pour déclencher la réaction en chaîne qui aboutit à l’érection.

Le fonctionnement correct et cumulatif de ces troubles est donc la condition indispensable pour que l’homme puisse atteindre l’érection et la maintenir tout au long de ses rapports sexuels. Ainsi, lorsque survient un trouble perturbant l’un ou l’autre de ces mécanismes, la dysfonction érectile devient inévitable. Les causes de l’impuissance sexuelle peuvent alors être de divers ordres.

Les causes liées à la présence d’une autre maladie

En premier lieu, il peut s’agir d’une maladie affectant les vaisseaux sanguins. En effet, la dysfonction érectile n’est pas toujours considérée comme une pathologie isolée. Elle est souvent vue comme la manifestation clinique d’une pathologie non encore identifiée. Dans ce cas précis, le trouble érectile peut être dû à la présence ignorée d’une maladie vasculaire du pénis. Ces pathologies sont d’ailleurs majoritairement reconnues comme étant à la base de 80% des cas de l’impuissance masculine.

En second lieu, l’érection étant aussi la résultante d’un mécanisme neurologique, la présence d’une maladie affectant les nerfs peut justifier les troubles érectiles. Ainsi, le patient ayant subi une prostatectomie dans le cadre du traitement du cancer de la prostate, ou encore une intervention chirurgicale pour traiter un cancer pelvien pourrait souffrir de dysfonction érectile. Il en est de même des  patients ayant subi une intervention au niveau de la moelle épinière.

En troisième lieu, des troubles perturbant la production hormonale ou le fonctionnement endocrinien peuvent également être identifiés comme étant des causes directes de l’impuissance masculine. Ainsi, une production excessive de la prolactine, un hypogonadisme ou encore un trouble au niveau de la glande thyroïde prédisposent presque le patient à souffrir de troubles de l’érection. Outre ces maladies, une dysfonction érectile peut être induite par :

  • Un diabète, notamment celui de type 2 ;
  • Une athérosclérose, qui peut bloquer le flux sanguin devant être acheminé vers la verge ;
  • Une hypertension artérielle, etc.

Les autres causes de la dysfonction érectile

Parmi les autres causes de la dysfonction érectile, les problèmes d’ordre psychologique semblent être les plus récurrents. À l’évidence, la dépression est le premier facteur psychologique de l’impuissance sexuelle. Ce trouble psychologique provoque chez le sujet une faible estime de soi qui rejaillit sur ses performances sexuelles. De même, le fait que le patient développe des craintes sur son aptitude à satisfaire sa partenaire peut également déclencher une impuissance sexuelle. Par ailleurs, le mal peut provenir des problèmes de communication de couple affectant psychologiquement le patient.

Outre les troubles psychologiques, la prise de certains médicaments contribue également à diminuer les capacités érectiles de l’homme. Parmi ceux-ci, on retrouve ceux prescrits pour le traitement de maladies comme l’hypertension artérielle, la dépression, les cardiopathies et certains cancers.

Quels sont les symptômes de la dysfonction érectile ?

La dysfonction érectile se manifeste principalement par l’incapacité du sujet atteint à avoir une érection puis à la maintenir tout au long des rapports sexuels. Elle se distingue d’un trouble passager par sa fréquence de survenue. Ainsi, une impuissance masculine est avérée lorsqu’elle survient à l’occasion de chaque rapport sexuel de l’individu. Chez certains patients, on note aussi une érection molle qui se traduit par l’incapacité de l’homme à avoir une érection complète. Outre ces symptômes, d’autres manifestations sont associées à la dysfonction sexuelle.

Il s’agit d’une baisse considérable de la libido et des difficultés à atteindre l’éjaculation. Ces deux manifestations provoquent de la frustration et de l’angoisse chez le sujet atteint. Le stress associé à ces manifestations peut être révélateur des causes du mal, si celles-ci sont d’ordre psychologique. Dans le cas contraire, un diagnostic s’impose pour déterminer les causes de la dysfonction érectile.

Comment diagnostiquer la dysfonction érectile ?

La dysfonction érectile ne constitue pas en elle-même un problème de santé inquiétant. Cependant, puisque sa présence peut être le signe annonciateur d’une maladie plus grave, il est important de se rapprocher de son médecin aussitôt qu’apparaissent des doutes. Ainsi, si le sujet présente certaines des manifestations énumérées plus haut, il doit entreprendre une consultation au plus vite.

À défaut de ces manifestations, si le patient ressent fréquemment un inconfort au niveau de la région inguinale ou dans les jambes, il doit également se rapprocher de son médecin. Ces deux signes sont généralement prémonitoires de la présence d’un trouble au niveau de la moelle épinière. Relativement au diagnostic proprement dit, il se déroule en plusieurs étapes.

L’anamnèse

La phase de l’interrogatoire est primordiale, car elle permet de distinguer une impuissance masculine réelle d’un trouble érectile passager. Outre ce diagnostic différentiel qu’il permet de réaliser, l’interrogatoire permet aussi de commencer à établir les origines éventuelles du trouble. Pour cela, le médecin examinateur oriente son questionnaire sur les manifestations du mal, ainsi que les antécédents de santé du patient.

Cette phase a donc pour but de rechercher si le patient consomme de l’alcool ou du tabac. Relativement aux antécédents de maladie, il cible surtout le diabète et les maladies cardiovasculaires. Aussi, le médecin va-t-il rechercher des antécédents de troubles psychologiques ou psychosociaux. Les antécédents d’intervention chirurgicale doivent également être recherchés.

En fonction des réponses fournies par le patient, le médecin pourra déterminer s’il s’agit d’une dysfonction érectile ou d’un problème transitoire associé à un problème psychologique. Si toutefois, les plaintes du patient ainsi que ses antécédents sont de nature à susciter des suspicions sur une impuissance réelle, le protocole exige qu’un examen clinique soit réalisé.

L’examen clinique

L’examen clinique permet de rechercher des anomalies ou des dysfonctionnements au niveau des organes génitaux de l’homme. Ainsi, le médecin procédera à une palpation, notamment au niveau de la zone inguinale, et au niveau de la prostate. Il devra également observer la verge et les testicules pour repérer d’éventuelles anomalies dans leur forme. En général, l’examen clinique ne permet pas de faire toute la lumière sur les origines du trouble. Il est donc fortement recommandé de réaliser d’autres examens afin de réaliser un diagnostic efficace.

Les autres examens

Les autres examens sont généralement biologiques. Ils consistent à réaliser des tests afin de contrôler les taux sanguins de testostérones. Les autres hormones peuvent également être soumises au même exercice, si les taux de la testostérone sont bas. Par ailleurs, si les résultats issus de l’anamnèse montrent que le patient a eu des antécédents de santé, des examens sanguins doivent aussi être réalisés pour écarter tout risque de récidives. L’ensemble de ces examens permet aux médecins d’identifier la cause exacte de la dysfonction érectile et de prescrire une prise en charge adéquate.

Comment traiter la dysfonction érectile ?

La prise en charge de la dysfonction érectile est essentiellement basée sur le traitement des troubles à l’origine de la maladie. Ainsi, lorsqu’il est avéré que la dysfonction est causée par la prise de certains médicaments par exemple, ceux-ci sont arrêtés ou remplacés par un autre traitement. Toutefois, dans ce cas de figure, il est recommandé de repartir vers le médecin prescripteur du médicament incriminé avant d’entreprendre tout arrêt.

De même, toutes les habitudes identifiées comme nuisibles à la fonction érectile doivent être éliminées par le patient. Ainsi, l’alcoolisme, le tabagisme et la mauvaise alimentation doivent être arrêtés par le patient afin d’augmenter ses chances de rétablissement total de sa fonction érectile. Pour le reste, la prise en charge peut être basée sur des médicaments, une chirurgie ou un accompagnement psychologique du patient.

Le traitement médicamenteux de la dysfonction érectile

Outre les traitements des causes de l’impuissance masculine, il est possible de traiter directement le trouble avec certains médicaments. Les inhibiteurs de la phosphodiestérase oraux constituent les principales molécules recommandées dans le traitement de la maladie. Il s’agit de médicaments qui assurent la stimulation de l’érection et en favorisent le maintien tout au long d’un rapport sexuel. Ils agissent en augmentant le flux sanguin vers le pénis.

Ils sont priorisés par rapport aux autres médicaments, car simples d’utilisation. Les inhibiteurs de la phosphodiestérase les plus souvent prescrits sont le Sildénafil, le Vardénafil, l’avanafil et le tadalafil. Dans leur ensemble, ils ont le même mécanisme d’action. Toutefois, quelques différences sont à noter dans leur durée d’action et dans leurs interactions avec d’autres médicaments ou certains aliments. Pour toutefois optimiser leur efficacité, il est recommandé de les prendre à jeun et au minimum une heure avant tout rapport sexuel.

En dehors des inhibiteurs de la phosphodiestérase, les prostaglandines sont également prescrites dans le traitement de la dysfonction érectile. L’Aprostadil semble être la molécule la plus efficace. Il est administré par injection et peut être associé à d’autres médicaments comme la papavérine.

Le traitement chirurgical de la dysfonction érectile

L’inefficacité du traitement médicamenteux pousse certains patients à recourir à une chirurgie. En général, l’intervention consiste à implanter une prothèse pénienne. Il s’agit d’un dispositif médical qui a pour but de faciliter l’érection. Il est le plus souvent implanté dans les corps caverneux du pénis.  Il en existe sous deux formes. D’une part, il peut s’agir d’une prothèse gonflable qui a la particularité de disposer d’un système hydraulique. Il est réputé pour avoir un taux de défaillance mécanique plus faible que le second dispositif.

Parlant du second dispositif, il s’agit d’une prothèse semi-rigide qui est également connue sous la dénomination d’implant pénien malléable. Il fonctionne grâce à une paire de cylindres dont elle est composée. Bien que ces deux dispositifs présentent un bon taux d’efficacité, l’intervention permettant de les implanter est susceptible de laisser quelques séquelles. De plus, le port d’une telle prothèse comporte des risques d’infection non négligeables.

L’accompagnement psychologique des personnes souffrant de dysfonction érectile

Pour les patients dont l’impuissance n’est pas provoquée par une cause physique, un accompagnement psychologique s’impose. Celui-ci est mené par un spécialiste de la thérapie sexuelle. Il consiste à aider le patient à reprendre confiance en ses capacités sexuelles.

Il s’agit donc d’une forme de rééducation auquel peut être associée la partenaire de ce dernier pour de meilleurs résultats. En outre, si le patient souffre de dépression ou d’anxiété chronique, il est primordial qu’une prise en charge spécifique soit également faite pour éliminer ces facteurs importants de la dysfonction érectile.

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