Santé

La sexualité chez les séniors : que savoir ?

En ce 21e siècle, la sexualité n’est plus un sujet tabou. Néanmoins, il existe un pan dont on ne parle presque jamais : la sexualité chez les vieux. Avec l’évolution de l’âge et l’évolution des différentes fonctions de l’organisme, la vie sexuelle connaît des changements. Une étude menée en 2008 conclut que 40 % des hommes et 25 % des femmes sont réduits à un seul rapport sexuel par semaine entre 60 et 69 ans. Ce chiffre baisse encore avec l’évolution de l’âge. Qui peut-on appeler sénior ? Quels sont les changements qui s’opèrent ? A-t-on encore l’orgasme ? Quels sont les avantages et les difficultés liés au sexe au troisième âge ? Autant de questions qui restent sans réponse jusqu’à ce qu’on y soit confrontés. Cet article répond à toutes les questions liées à la sexualité chez les séniors.

Quand dit-on qu’on est sénior ?

Tout d’abord, vous devez savoir que l’âge chronologique (lié à la date de naissance) n’est pas toujours adapté à l’âge biologique (l’âge du corps) et à l’âge psychique (l’âge dans la tête). Si on tient compte de l’âge chronologique, on appelle « sénior » les personnes dont l’âge est situé entre 60 et 80 ans et parfois plus.

Toutefois, il faut tenir compte d’un autre facteur qui joue considérablement : la dépendance au sexe. C’est l’accentuation de ce facteur qui pousse certaines personnes dans le quatrième âge très vite. À ce stade, le désir sexuel est toujours présent, mais il est difficile d’avoir des relations sexuelles sans l’aide d’un professionnel du sexe. Dans certains pays européens comme la Belgique, le Danemark et l’Allemagne, ces professionnels sont appelés des « assistants » ou « aidants » sexuels. Ils sont formés et recrutés pour des services sexuels aux personnes âgées ou handicapées. Cependant, cette profession n’est pas autorisée en France, parce que jugée comme une promotion de la prostitution.

Il faut aussi mentionner que de nombreux autres facteurs interviennent, même indirectement. On peut citer la consommation excessive de l’alcool, des drogues, certaines maladies incapacitantes, etc.

En gros, on peut être évolué en âge sans pour autant perdre le désir et les capacités sexuelles. N’oubliez pas, « l’âge n’effile pas les capacités sexuelles ». Dans le même temps, certaines personnes sortent à peine de la jeunesse et sont presque incapables au lit. Comme le disent les professionnels : « Tout dépend de la manière dont vous avez géré votre jeunesse ».

Quels changements y a-t-il dans la sexualité des séniors ?

Les sexologues ont une célèbre phrase qui s’est vérifiée à travers les âges : « la sexualité est un indice de la bonne santé tant psychique que physique ». Mais, il ne faut pas oublier qu’au-delà de 60 ans, le sexe n’est plus le même qu’à 20 ans. De petits changements s’installent avant qu’on ne le remarque.

En premier lieu, on a désormais une période d’excitation plus longue. À 20 ans, un simple fantasme était suffisant pour être excité. Mais avec l’âge, il faut plus de stimulations corporelles comme des massages ou caresses, pendant un plus long moment avant que le corps ne réponde. Ce changement se remarque chez les hommes comme chez les femmes. Il est dû à des mutations physiologiques. Par exemple, on peut citer la baisse de l’élasticité de la peau, qui réduit l’effet des stimulations corporelles.

Pour y remédier, les spécialistes conseillent le « Slow sex » : prenez votre temps. Désormais, tout est question de communication et de prise de recul. Allez à votre rythme et adaptez-vous à votre mode de vie et celui de votre partenaire. À titre d’exemple, un couple peut décider de faire l’amour en journée et non le soir, parce qu’ils ont plus de temps en journée. Surtout, il est important de communiquer avec votre partenaire pour définir de nouvelles manières de faire les choses, afin d’atteindre la satisfaction mutuelle.

La deuxième chose qui subit de changement, c’est l’érection. En effet, plus on prend de l’âge, plus on est exposé aux troubles érectiles. C’est pourquoi, les séniors ne sont pas à l’abri des pannes sexuelles de plus en plus fréquentes. Pas de panique, c’est tout normal. C’est d’ailleurs pour cette raison qu’on leur conseille de suivre l’éducation sexuelle. Cela leur permet entre autres, de reconnaitre les mutations normales des mutations pathologiques. Ainsi, ils pourront plus s’épanouir dans leur vie sexuelle.

Chez les femmes âgées, on a tendance à remarquer une atrophie et un assèchement de la muqueuse vaginale. Ce phénomène est évident parce que les parois vaginales s’amincissent et leur souplesse diminue avec l’âge. La sécheresse du vagin peut provoquer des douleurs et irritations à cet âge. La solution, c’est de se tourner vers l’usage des lubrifiants. Ces derniers apportent d’ailleurs un plus dans le jeu intime.

Les partenaires âgés auront aussi un changement dans la nature de la relation. Désormais, elle ne sera plus perçue comme une performance physique, mais une relation intime, affective et rapprochée avec son/sa partenaire. Elle ne se résume plus à l’importance et au rythme de la pénétration. C’est plutôt un moment de complicité : ce qui est d’ailleurs très important à cet âge.

Que devient le désir sexuel chez les séniors ?

Vous le savez certainement : « l’âge n’émousse pas le désir sexuel ». En fait, il dépend de certains facteurs comme les événements de la vie, la vie de couple ou le célibat, les habitudes hygiéniques, les fréquentations, etc.

Par ailleurs, la société tente d’imposer la disparition du désir sexuel chez les personnes âgées. Pour cela, certains séniors et surtout les femmes, n’écoutent plus leurs désirs à partir d’un âge donné. Ainsi, le désir est bien présent, mais il est réprimé ou ignoré. En effet, le désir sexuel disparait seulement à la mort, comme l’attestent les sexologues.

Les séniors peuvent-ils avoir l’orgasme ?

La réponse est sans équivoque : oui, les séniors peuvent avoir des orgasmes, et même à plusieurs reprises.

Certaines études prouvent que les orgasmes d’une femme de 60 ans sont meilleurs que celles qu’elle avait à 40 ans. En effet, le fait d’avoir une vie sexuelle active à 60 ans implique une bonne connaissance de son corps. Et c’est cette connaissance et surtout l’acceptation de soi qui procure encore plus de sensations.

Aussi, lors d’un orgasme, plusieurs hormones sont libérées. Entre autres, on peut citer : la dopamine appelée « l’hormone du plaisir » et d’autres endorphines. L’hormone qu’on oublie dans cette circonstance, c’est l’ocytocine, encore appelée l’hormone de l’attachement. C’est cette dernière qui permet d’améliorer les relations intimes. Elle tisse des liens et facilite la transformation du simple plaisir en amour.

Qu’en est-il des pratiques sexuelles chez les séniors ?

Il faut dire que l’avancée de l’âge n’amène pas les séniors à privilégier telle ou telle autre pratique. Ce qui compte, c’est de prendre son temps dans l’étape de l’excitation. Notez aussi que vous n’êtes pas obligé de terminer le rapport sexuel par la pénétration. Le plus important, c’est de créer de l’intimité, de la complicité et de prendre du plaisir. Et pour cela, la communication n’est pas à négliger.

Quels sont les avantages du sexe pour les séniors ?

Quel que soit l’âge, le sexe a son importance et des conséquences positives pour celui (ou celle) qui le pratique. Les séniors ont donc de nombreux intérêts à avoir une vie sexuelle active.

Tout d’abord, le sexe leur donne l’opportunité d’exprimer de la passion et de l’affection envers une personne. Il a un effet positif sur leur confiance et leur sentiment d’estime de soi. Cela vient du fait de savoir que leur corps fonctionne encore et qu’ils peuvent toujours donner du plaisir.

L’activité sexuelle est une preuve de bonne santé physique et sexuelle chez les séniors. Elle donne donc un coup de pouce à leur « bien vieillir ». Mis à part cela, elle améliore l’humeur.

Toujours sur le plan de la santé, les vieux qui s’adonnent au sexe sont protégés contre les troubles cognitifs comme la maladie d’Alzheimer. Cette protection est assurée par les hormones que l’organisme sécrète et libère pendant une relation sexuelle.

En outre, le sexe a un effet bénéfique pour différentes parties du corps comme : le cœur, le dos, les bras, les poumons, le cerveau, etc. Il renforce le système immunitaire.

Chez les hommes séniors, le sexe, en favorisant la sécrétion de la testostérone et des hormones de croissance, solidifie les os et tonifie les muscles. Les spécialistes affirment qu’une activité sexuelle fréquente de trois fois par semaine, ralentit le vieillissement.

Quelles sont les difficultés que les séniors rencontrent en sexualité ?

Évidemment, vous n’avez plus 20 ans et vous n’avez plus votre vigueur d’entre temps. C’est donc normal que vous rencontriez quelques difficultés.

Le premier est lié au physique qui a déjà pris un coup. Il est donc difficile d’adopter certaines positions sexuelles. Il vaut mieux choisir les positions qui vous mettent à l’aise, vous et votre partenaire.

Les troubles érectiles émoussent aussi les ardeurs à cet âge. Il peut arriver que l’homme n’arrive pas à se mettre en érection. La solution est de prendre plus de temps pour activer l’excitation. Il peut aussi arriver que l’érection soit molle. Dans ce cas, il faut adopter des positions recommandées. N’hésitez pas à demander conseil à votre sexologue. D’un autre côté, il est possible d’utiliser des stimulants sexuels ou encore des vasodilatateurs pour résoudre les problèmes érectiles. Vous pouvez également penser aux pratiques sexuelles qui ne nécessitent pas une érection.

Selon quelle fréquence les séniors font-ils l’amour ?

La majorité des études à ce sujet, montrent que la fréquence des rapports sexuels a tendance à baisser avec l’âge. Ces mêmes études attestent que la fréquence chez les femmes baisse plus vite que chez les hommes. Cet état de choses est certainement dû à la détérioration progressive de l’état de santé et de l’état physique au fil du temps. Ces deux facteurs réduisent non seulement la probabilité d’avoir une vie sexuelle, mais aussi son intensité.

La vérité, c’est qu’il n’y a pas de norme en matière de fréquence de rapport sexuel chez les séniors, tout dépend de leur vécu et de leurs habitudes. Certains couples de plus de 60 ans, font le choix de ne plus faire l’amour, vivent leur complicité autrement et sont très heureux. Pourtant, d’autres couples séniors ont une fréquence de deux à trois relations sexuelles par semaine et en sont très épanouis.

Retenez juste que tout est question d’équilibre, et non de fréquence. Le plus important, c’est de rechercher et maintenir un équilibre personnel et relationnel et ce, peu importe l’âge. Apprenez juste à écouter votre corps et à le respecter en répondant à son besoin.

 

Les séniors sont-ils réellement sexuellement satisfaits ?

A tous les âges, la satisfaction qu’apportent les rapports sexuels est étroitement liée à la fréquence, la variété, l’intensité et à l’absence de dysfonctions sexuelles. Or, il n’est pas évident que les séniors réunissent toutes ces conditions.

Sous un autre angle, de nombreuses enquêtes à travers plusieurs générations attestent que la satisfaction sexuelle a tendance à croître avec l’âge chez les femmes séniors. Chez les hommes, on peut espérer au mieux qu’elle reste constante. De nombreuses hypothèses ont tenté d’expliquer cette différence. Mais ce qu’il faut retenir, c’est qu’il faut apprendre à s’adapter aux évolutions de son corps. Ainsi, vous répondrez au mieux à ses besoins et vous n’en tirerez que satisfaction.

Que retenir ?

Les personnes subissent des changements physiologiques, physiques, hormonaux et autres encore au fil de l’âge. Ces mutations ont un impact sur leur santé, leur quotidien et même sur leur vie sexuelle. Autrement dit, les séniors s’ils ne sont pas avertis, ont une vie sexuelle inactive et inexistante pour certains.

En réalité, il n’y a pas de règle. Le plus important, c’est de pouvoir écouter son corps, s’adapter à ses changements pour mieux répondre à ses besoins. L’autre chose est de beaucoup communiquer avec son/sa partenaire, pour accroître la complicité et profiter au maximum des moments d’intimité. N’hésitez pas à consulter un sexologue pour un meilleur suivi de votre vie sexuelle si le besoin se fait sentir.

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