Santé

Ostéoporose postménopausique : traitement et prévention

L’ostéoporose est une maladie osseuse se caractérisant par une déminéralisation des os qui s’affaiblissent. Elle peut être la conséquence d’une condition physiologique ou résulter de la malnutrition ou encore de l’utilisation de certains médicaments. Lorsqu’elle survient dans le contexte particulier de la ménopause, on la désigne par l’appellation « ostéoporose postménopausique ».

L’ostéoporose postménopausique est une forme d’ostéoporose qui concerne uniquement les femmes. Elle apparaît principalement à un âge supérieur à 50 ans et évolue sur plusieurs années. Au stade avancé, elle provoque des fractures osseuses et d’importantes douleurs. La prise en charge ainsi que la prévention de l’ostéoporose postménopausique reposent sur des mesures simples. Il y a, par exemple, l’utilisation du calcium, de la vitamine D et des bisphosphonates.

Ostéoporose postménopausique : présentation

Une ostéoporose postménopausique est une pathologie grave se traduisant par une perte de masse osseuse chez la femme ménopausée. On la considère comme un problème de santé publique et elle prend de l’ampleur dans les pays occidentaux. Voir dans les rubriques ci-après, de plus amples informations à son propos.

Ostéoporose postménopausique : épidémiologie

L’ostéoporose postménopausique est la 4e maladie la plus fréquente après les cancers, les maladies cardiovasculaires et les maladies respiratoires. Dans les pays développés, on estime que son incidence annuelle est comprise entre 25 et 40 %. Elle prédomine dans les populations de femmes de race blanche et celles de femmes d’âge supérieur à 50 ans.

Ostéoporose postménopausique : typologie

Il existe deux types d’ostéoporoses postménopausiques : l’ostéoporose postménopausique primaire et l’ostéoporose postménopausique secondaire.

L’ostéoporose postménopausique primaire est strictement liée aux modifications de la période climatérique. Elle survient chez une femme ménopausée ne présentant aucune pathologie sous-jacente susceptible d’induire une ostéoporose. D’après les études épidémiologiques, elle représente jusqu’à 80 % des cas d’ostéoporoses postménopausiques diagnostiquées en milieu clinique.

À l’opposé de l’ostéoporose postménopausique primaire, la forme secondaire survient dans un contexte de maladies associées. En effet, elle apparaît chez une femme ménopausée souffrant également d’une affection susceptible de causer une fragilité osseuse. Dans ce cas, il est possible qu’en dehors de la ménopause, d’autres étiologies soient à l’origine de la survenue de l’ostéoporose.

Ostéoporose postménopausique : causes

Les causes d’une ostéoporose postménopausique sont multiples et diversifiées. Il y a principalement :

  • la chute des niveaux d’œstrogènes ;
  • les maladies endocriniennes ;
  • les carences en vitamine D et en calcium ;
  • les maladies gastro-intestinales comprenant une malabsorption calcique.

On répertorie également l’insuffisance rénale chronique dans les causes possibles de survenue d’une ostéoporose postménopausique.

Chute des niveaux d’œstrogènes

La chute des niveaux d’œstrogènes est une conséquence directe de la ménopause. Elle est la principale cause de survenue de l’ostéoporose postménopausique primaire. Elle accélère la perte de masse osseuse en augmentant la résorption des os.

En général, on met en évidence la chute des niveaux d’œstrogènes par un examen biologique. Cependant, il peut également arriver qu’on diagnostique une telle condition par un examen clinique. Les principaux symptômes cliniques évocateurs d’une baisse des niveaux d’œstrogènes sont : la sécheresse vaginale, les bouffées de chaleur et les changements d’humeur.

Maladies endocriniennes

Les maladies endocriniennes regroupent un ensemble de conditions pathologiques caractérisées par une altération de la fonction des glandes endocriniennes. Elles peuvent entraîner un excès ou à contrario, un défaut de production de certaines hormones. Par exemple, il y a les œstrogènes, la testostérone et la LH.

On distingue une panoplie de maladies endocriniennes. Cependant, celles qu’on associe le plus souvent à la survenue d’une ostéoporose postménopausique sont :

  • l’hyperthyroïdie ;
  • l’hypoparathyroïdie ;
  • l’hypercorticisme ;
  • l’hypogonadisme.

Outre ces maladies, on estime que les maladies chroniques telles que le diabète susceptible de causer des désordres hormonaux peuvent aussi constituer une cause de l’ostéoporose postménopausique.

Carence en vitamine D ou en calcium

La vitamine D et le calcium fournis principalement à l’organisme par l’alimentation interviennent dans la formation et l’entretien des os du squelette. Lorsqu’ils font l’objet d’une carence importante, il apparaît de nombreuses maladies osseuses. C’est le cas, par exemple, de l’ostéoporose postménopausique qui d’après plusieurs études est la principale conséquence d’une carence en calcium et en vitamine D.

Pour mettre en évidence une carence en ces nutriments, on recourt généralement à des examens biochimiques et des dosages sanguins.

Maladies gastro-intestinales comprenant une malabsorption calcique

Les maladies gastro-intestinales entraînant une malabsorption du calcium au niveau des intestins constituent des causes courantes d’ostéoporoses postménopausiques. Elles favorisent la résorption osseuse et exposent les os à une perte accrue de densité et de masse. En leur présence, généralement, en plus des signes de l’ostéoporose, le patient peut présenter différents troubles digestifs.

Ostéoporose postménopausique : facteurs de risque

Les facteurs de risque d’une ostéoporose postménopausique sont nombreux. Ils comprennent, essentiellement :

  • les antécédents familiaux de maladies osseuses ;
  • un régime pauvre en calcium ;
  • l’utilisation de certains médicaments ;
  • l’inactivité physique ;
  • l’alcoolisme et le tabagisme.

Il y a aussi la maigreur, c’est-à-dire le faible poids corporel qu’on considère comme un facteur majeur de risque de l’ostéoporose postménopausique.

Antécédents familiaux de maladies osseuses

Les résultats de plusieurs études scientifiques ont montré une prédominance de l’ostéoporose postménopausique chez les femmes dont l’un des parents a souffert d’une maladie osseuse. Cela a permis d’identifier les antécédents familiaux de maladies osseuses comme un facteur de risque de l’ostéoporose postménopausique.

Régime pauvre en calcium 

Un régime pauvre en calcium est un régime alimentaire dans lequel peu d’aliments riches en calcium sont consommés. Un tel régime pourrait être à l’origine de la survenue d’une carence en calcium. Pour cela, on le répertorie parmi les facteurs majeurs de risque de l’ostéoporose postménopausique.

Utilisation de certains médicaments 

D’après plusieurs études, l’utilisation de certains médicaments augmenterait le risque de survenue d’une ostéoporose postménopausique. Il s’agit, par exemple :

  • des corticostéroïdes ;
  • des héparines ;
  • des anticonvulsivants.

Les médicaments intervenant dans la chimiothérapie pour le cancer sont également susceptibles d’augmenter le risque d’ostéoporose postménopausique.

Inactivité physique

Plusieurs recherches scientifiques ont montré une prédominance de cas d’ostéoporose dans les populations de personnes sédentaires. On déduit donc qu’il existe une corrélation entre le manque d’activité physique et la survenue de l’ostéoporose postménopausique.

Alcoolisme et tabagisme

L’alcoolisme et le tabagisme constituent d’après une série de recherches, des facteurs de risque d’ostéoporose postménopausique. On a, cependant, pu identifier le mécanisme exact par lequel cela est possible. Par ailleurs, au même titre que le tabac et l’alcool, le café peut aussi favoriser l’ostéoporose postménopausique.

Ostéoporose postménopausique : clinique

Au stade précoce, l’ostéoporose postménopausique est asymptomatique, c’est-à-dire qu’il n’entraîne aucun symptôme particulier. Cependant, aux stades avancés, il peut se manifester une multitude de signes cliniques. Les plus évocateurs comprennent :

  • la survenue d’une fracture osseuse en l’absence d’un traumatisme ou d’un choc ;
  • la posture voûtée ;
  • les sensations douloureuses qui surviennent au point de la fracture ;
  • la perte de mobilité.

Les manifestations cliniques de l’ostéoporose postménopausique peuvent ne pas concerner toutes les régions osseuses du squelette.

Ostéoporose postménopausique : localisation préférentielle

La hanche et la colonne vertébrale constituent les localisations préférentielles des fractures en cas d’ostéoporoses postménopausiques. Cependant, il peut arriver que la maladie cible d’autres régions osseuses du squelette. C’est le cas, par exemple, du poignet, des avant-bras et des talons. L’ostéoporose entraîne rarement une fracture des os localisés au niveau des jambes.

Ostéoporose postménopausique : diagnostic

Ostéoporose postménopausique

Le diagnostic d’une ostéoporose postménopausique commence par un examen clinique. Celui-ci consiste en une observation directe du patient par le médecin traitant. Il permet de rechercher les signes cliniques présentés par le patient qui peuvent évoquer une ostéoporose postménopausique.

Après l’examen clinique, pour confirmer le diagnostic de l’ostéoporose postménopausique, le prestataire peut réaliser d’autres examens complémentaires. Il y a principalement :

  • Le test de densité minérale osseuse (DMO) ;
  • La Numérisation DEXA ;
  • Le dosage de marqueurs biologiques de l’ostéoporose postménopausique.

Plus rarement, dans le diagnostic de l’ostéoporose postménopausique, on peut aussi procéder au dosage de l’Ostéocalcine de lactosérum.

Test de densité minérale osseuse (DMO)

Il s’agit d’un test réalisé pour déterminer le volume de certains minéraux dans les régions les plus affectées par l’ostéoporose. Il repose sur différents moyens. On note notamment, la densitométrie à rayons X, la densitométrie à photon et la densitométrie ultrasonique. La mise en œuvre du test dépend de la méthode utilisée.

Elle est pratiquée par un professionnel de santé et ne dure généralement que quelques minutes. Le test est indolore et suffit pour confirmer le diagnostic d’une ostéoporose postménopausique.

Numérisation DEXA

La numérisation DEXA est un examen de radiographie spécifique. Il permet d’évaluer la perte osseuse au niveau de certaines régions osseuses du corps. C’est un professionnel de santé qui se charge généralement de le réaliser et il dure moins d’une heure. Comme le test de densité minérale osseuse, il est indolore.

Dosage de marqueurs biologiques de l’ostéoporose postménopausique

Les différents marqueurs biologiques qu’on peut doser dans le cadre du diagnostic de l’ostéoporose postménopausique sont :

  • Le calcium ionisant ;
  • L’hydroxyproline ;
  • Les composants du collagène de type I à savoir la pyridinoline et le désoxypyridinoline ;
  • La phosphatase alcaline osseuse.

Ces marqueurs permettent de rechercher une résorption des os dans l’urine. Leur dosage se fait à partir de prélèvements de sang et d’urines effectués sur le patient.

Ostéoporose postménopausique : complications

L’ostéoporose postménopausique est une maladie bénigne. Elle n’a donc aucun impact sur le pronostic vital. En l’absence de traitement, cependant, elle peut évoluer vers des complications graves comme l’invalidité. Le patient perd alors son autonomie et se retrouve parfois dans l’incapacité de travailler. Dans les cas extrêmes, il a besoin d’assistance pour pouvoir accomplir les besoins basiques comme se laver et se vêtir.

Ostéoporose postménopausique : traitement

La prise en charge d’une ostéoporose postménopausique repose principalement sur une médication. Les médicaments qui entrent généralement en ligne de compte sont :

  • Les suppléments calciques ;
  • Les suppléments à base de vitamine D ;
  • Les Bisphosphonates ;
  • La Calcitonine ;
  • Le Raloxifène ;
  • La Tibolone.

Il existe en dehors de ces médicaments, d’autres produits pharmaceutiques auxquels on peut également recourir.

Par ailleurs, il faut noter que la médication en cas d’ostéoporose postménopausique secondaire peut s’accompagner de traitements spécifiques. Il revient généralement au médecin traitant de le définir en considérant le tableau clinique du patient et la maladie en cause.

Suppléments calciques

Les suppléments calciques correspondent à des compléments alimentaires dont le principe actif est le calcium synthétique. Dans le traitement de l’ostéoporose postménopausique, on les utilise lorsque l’alimentation ne comble pas les besoins en calcium du patient.

Les posologies usuelles des suppléments calciques varient d’un patient à l’autre. Elles sont généralement de 0,5 et 1 g de calcium au quotidien. On peut les prendre à n’importe quel moment de la journée et indifféremment pendant ou hors des repas.

Toutefois, il est important de veiller à les prendre à distance des bisphosphonates. En effet, la résorption de ces molécules connaît dans la plupart des cas, une diminution en présence du calcium.

Suppléments à base de vitamine D

Dans le traitement de l’ostéoporose postménopausique, en présence d’une carence en vitamine D, les mesures thérapeutiques sont non unanimes. Cependant, beaucoup d’arguments plaident en faveur d’une supplémentation en vitamine D. Elle est conduite par un supplément à base de vitamine D et la posologie usuelle recommandée est de 800 UI environ par jour.

Chez les patients à risque d’une carence en vitamine D, même en l’absence d’une carence, on recommande de procéder à une supplémentation.

Bisphosphonates

Les bisphosphonates correspondent à des molécules qui ralentissent le remodelage osseux. Ils permettent une inhibition de la résorption osseuse. Les principaux bisphosphonates étudiés sont l’alendronate et le risédronate. Dans le traitement de l’ostéoporose postménopausique, ils ont démontré une baisse de l’incidence des fractures ostéoporotiques vertébrales et non. On observe déjà leurs effets durant la première année de traitement.

La posologie usuelle des bisphosphonates varie beaucoup et elle est souvent définie par le médecin traitant. On recommande de les prendre à jeun pour garantir une forte biodisponibilité.

Calcitonine

La calcitonine est une hormone thyroïdienne régulant le métabolisme du calcium dans l’organisme. On la retrouve principalement sous la forme du salcatonine, c’est-à-dire la calcitonine de saumon. Son administration se fait habituellement par voie nasale ou par voie parentérale. Peu de données concernant les effets de la calcitonine sur l’ostéoporose postménopausique existent.

Cependant, dans une étude qui a longtemps alimenté les polémiques, on a observé une réduction de l’incidence des fractures ostéoporotiques vertébrales en présence du salcatonine. On a donc conclu qu’on pouvait l’utiliser dans le traitement de l’ostéoporose postménopausique.

Toutefois, son utilisation est très contrôlée et il doit encore faire l’objet de plusieurs études pharmacologiques. Généralement, le médecin traitant ne décidera de l’utiliser que dans les cas extrêmes.

Raloxifène

Le Raloxifène est un modulateur sélectif de l’activité des récepteurs œstrogéniques. On le retrouve dans les officines pharmaceutiques sous plusieurs dénominations. Il s’agit notamment de : EVISTA, OPTRUMA, RALOXIFENE ARROW et RALOXIFENE BIOGARAN.

Dans la prise en charge de l’ostéoporose postménopausique, le Raloxifène a démontré une grande efficacité.

D’après plusieurs études, il permet la diminution des fractures ostéoporotiques vertébrales qui caractérisent l’ostéoporose. Les effets du Raloxifène apparaissent souvent pendant la première année de traitement. À l’opposé des bisphosphonates, le Raloxifène n’a démontré aucun effet sur les fractures non vertébrales.

Par ailleurs, il est possible qu’il contribue à la réduction du risque de survenue de carcinome mammaire.

Tibolone

Le Tibolone est une molécule thérapeutique présentant des effets progestatifs, œstrogéniques et androgéniques. On l’utilise, généralement, pour traiter les signes de la ménopause. Dans le traitement de l’ostéoporose postménopausique, il a montré un effet positif sur la densité minérale des os. Cependant, il ne présente aucun impact sur l’incidence des fractures ostéoporotiques.

Dans Million Women Study, une étude récente, on a observé un risque important de cancer du sein avec la tibolone. Pour cela, on recommande de l’utiliser le Tibolone avec prudence.

Ostéoporose postménopausique : prévention

La prévention de l’ostéoporose postménopausique passe par des mesures simples. Voir quelques-unes des plus importantes dans les sections ci-après.

Arrêt du tabagisme et de l’alcool

L’alcool et le tabagisme constituent des facteurs de risque majeur de l’ostéoporose postménopausique. Pour la prévenir, on recommande donc de les arrêter. Vu le caractère addictif de ces substances, pour réaliser un sevrage efficace, on préconise de demander l’appui d’un professionnel de santé. Il peut s’agir par exemple d’un psychologue. Avec lui, le patient pourra voir les différentes options qui s’offrent à lui pour réaliser un sevrage durable.

De même, ce praticien pourra l’orienter vers des organisations d’entraides comme les alcooliques anonymes. Au sein de ces espaces, le patient pourra voir d’autres personnes nourrissant le même désir que lui. Il pourra bénéficier de leur soutien et poursuivre son sevrage en s’inspirant de leur expérience et même des différents stratagèmes qu’ils utilisent pour se passer de l’alcool et du tabac.

Alimentation riche en calcium

Pour éviter les carences calciques qui constituent une cause de l’ostéoporose postménopausique, on recommande d’adopter une alimentation riche en calcium. Cela passe essentiellement par l’intégration d’aliments riches en calcium à chaque repas.

Les principales sources alimentaires de calcium sont :

  • Le lait et les produits laitiers, notamment les yaourts et le fromage ;
  • Les crustacés et autres produits de mer ;
  • Les fruits et les légumes.

Pour mieux ajuster son alimentation, il est possible de se faire aider par un nutritionniste ou un diététicien.

Pratique régulière d’une activité physique

Le manque d’activité physique constitue un facteur de risque de l’ostéoporose postménopausique. Pour la prévenir, on recommande donc de pratiquer régulièrement une activité physique. Cela peut être la marche, la natation, la gymnastique et les sauts à la corde à sauter. L’OMS (Organisation mondiale de la Santé) recommande de faire au moins 30 minutes d’activité physique par jour pour une santé optimale.

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