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Eczéma de contact : tests cutanés dans le diagnostic

L’eczéma de contact est une maladie cutanée qui peut être provoquée par de nombreux produits chimiques. Pour cette raison, il peut être difficile de discerner l’origine de cette réaction allergique de la peau. Pouvant varier d’une personne à une autre, l’allergène déclenchant une réaction allergique se manifeste souvent sous forme d’« eczéma », quelle que soit sa cause initiale. Heureusement, il existe des tests cutanés permettant d’affiner la recherche. Que faut-il donc retenir en général sur l’eczéma de contact et comment les tests cutanés contribuent-ils à son diagnostic ?

Eczéma de contact : Généralités

Avant d’aborder les détails concernant l’eczéma de contact, il semble au prime à bord judicieux de comprendre ce qu’est l’eczéma.

Eczéma : présentation

Histologiquement, l’eczéma se caractérise par la présence de spongiose (œdème extracellulaire entre les cellules de la couche de Malpighi de l’épiderme). Aussi, faut-il le préciser, de nombreux auteurs utilisent le terme de dermatite ou de dermatite spongieuse pour désigner l’eczéma.

Plus clairement, le mot eczéma est un terme clinique qui désigne un type de réaction inflammatoire cutanée provoquée par différents stimuli exogènes ou endogènes. Plusieurs différentes phases se succèdent au cours de ces réactions. La première phase (la phase aiguë) est caractérisée par l’apparition de lésions érythémateuses et œdémateuses très prurigineuses sur lesquelles apparaissent progressivement des vésicules. Au cours de la phase subaiguë, la composante vésiculaire-exsudative diminue et la desquamation commence à apparaître. Lors de la phase chronique, il n’y a pas de vésicules et la desquamation et la lichénification prédominent. Elle s’accompagne généralement de démangeaisons intenses.

Entre autres, il existe des eczémas qui ont une base génétique, constitutionnelle. À l’inverse, les eczémas causés par des substances chimiques exogènes à l’organisme sont des eczémas de contact (ou dermatites de contact).

L’eczéma de contact peut être classé en deux catégories : l’eczéma irritant et l’eczéma allergique. L’eczéma de contact irritant est une réaction inflammatoire non allergique déclenchée sur la peau par l’application d’un produit chimique. Il se manifeste par une réaction eczémateuse. Ce type d’eczéma peut survenir chez n’importe qui en fonction de la concentration de l’irritant et du moment de l’application. Aucune sensibilisation préalable n’est requise.

L’eczéma de contact allergique est une réaction d’hypersensibilité de type retardé, qui se présente sous la forme d’une dermatose eczémateuse. Ce type d’eczéma est causé par un contact de la peau ou des muqueuses avec une substance à laquelle le patient a été préalablement sensibilisé.

Eczéma de contact : Causes

Les causes de l’eczéma de contact diffèrent du type de dermatite de contact dont il est question à un autre.

Cas de la dermatite de contact irritante

Ce type de dermatite de contact est causé par une réaction de la peau suite à un contact avec des substances irritantes ou suite à des frottements. Ces substances irritantes peuvent être des acides, des matières alcalines comme les savons et les détergents, les assouplissants, les solvants ou d’autres produits chimiques.

Les matériaux courants susceptibles d’irriter la peau sont les suivants :

  • Le ciment ;
  • Les teintures capillaires ;
  • Les couches humides ;
  • Les pesticides ou désherbants ;
  • Les produits en caoutchouc ;
  • Les shampooings.

Si les produits chimiques sont très irritants, une courte exposition à ces derniers suffit pour provoquer une réaction cutanée. À l’inverse, s’ils sont peu irritants, une exposition plus longue ou répétitive est nécessaire pour provoquer une réaction cutanée. Les personnes atteintes de dermatite atopique courent un risque accru de développer une dermatite de contact irritante.

Cas de la dermatite de contact allergique

Cette forme d’affection survient lorsque la peau entre en contact avec une substance qui provoque une réaction allergique. Ces substances en question peuvent être de différentes natures.

Dermatite de contact allergique simple

Les allergènes courants sont les suivants

  • Les adhésifs, notamment ceux utilisés pour les faux cils ou les toupets ;
  • Les antibiotiques, comme la néomycine frottée sur la surface de la peau ;
  • Le baume du Pérou (utilisé dans de nombreux produits personnels et cosmétiques, ainsi que dans de nombreux aliments et boissons) ;
  • Les tissus et vêtements y compris les matériaux et les colorants.
  • Les fragrances dans les parfums, les cosmétiques, les savons et les crèmes hydratantes ;
  • Le vernis à ongles, les teintures capillaires et les solutions de permanentes.
  • Le nickel ou autres métaux (présents dans les bijoux, les bracelets, les fermetures éclair, les crochets de soutien-gorge, les boutons, etc.) ;
  • Le lierre vénéneux, le sumac vénéneux et d’autres plantes.
  • Les produits en caoutchouc ou en latex ;
  • Les conservateurs utilisés dans les médicaments topiques sur ordonnance ou en vente libre ;
  • Le formaldéhyde, qui est utilisé dans un grand nombre d’articles manufacturés ;

La réaction à une substance n’intervient pas lors de la première exposition. Elle ne survient que lors des expositions ultérieures. De plus, il est possible de tolérer la substance pendant des années, voire des décennies, avant de développer une allergie. Toutefois, une fois que l’on développe une allergie, elle ne disparaît plus jamais. La plupart du temps, la réaction se produit entre 24 et 48 heures après l’exposition. L’éruption cutanée peut persister durant des semaines après l’arrêt de l’exposition.

Photosensibilité

Certains produits ne provoquent une réaction que lorsque la peau est également exposée à la lumière du soleil (photosensibilité). Il s’agit notamment :

  • Des lotions de rasage ;
  • Des crèmes solaires ;
  • Des pommades à base de sulfamides ;
  • De certains parfums ;
  • Des huiles de la peau.

Quelques allergènes en suspension dans l’air, comme l’herbe à poux, les parfums, les vapeurs de vernis à ongles ou les insecticides en spray, peuvent aussi provoquer une dermatite de contact.

Eczéma de contact : Symptômes

Comme toute maladie, la dermatite de contact se manifeste à travers l’apparition de plusieurs symptômes. Bien que cette affection cutanée se développe souvent sur les mains, elle peut aussi apparaître n’importe où sur la peau (les pieds, les lèvres, la région de l’aine…). Parfois, elle survient sans même que l’agent responsable ne soit entré en contact direct avec la peau. Par exemple, les chaussures peuvent provoquer une réaction allergique sur des pieds recouverts de chaussettes.

D’autres fois, la partie du corps proche de l’allergène n’a pas d’éruption. La réaction allergique peut se produire complètement ailleurs. Par exemple, certaines personnes développent une réaction allergique aux produits chimiques utilisés dans le vernis à ongles ou les ongles artificiels. Toutefois, au lieu de développer une éruption sur leurs mains ou leurs pieds, ce sont leurs paupières qui subissent une réaction allergique.

Cela s’explique principalement du fait que la peau autour de l’œil est beaucoup plus fine que celle des doigts. Ainsi, un bref contact avec l’œil suffit pour provoquer une éruption, ce qui n’est pas le cas avec les doigts.

Symptômes généraux

La dermatite de contact peut provoquer une inflammation (irritation) de la peau, des cloques, une sécheresse, un épaississement et des fissures. La peau claire peut devenir rouge, et la peau foncée peut devenir marron foncé, violette ou grise. Ces symptômes peuvent apparaître sur n’importe quelle partie du corps, même si généralement ils se développent sur le visage et les mains.

Les symptômes causés par un irritant apparaissent généralement dans un délai de quarante-huit heures au maximum. Les irritants plus légers (par exemple les détergents et le savon) ne causent de problèmes qu’après plusieurs expositions successives. Toutefois, en fonction de l’allergène, les symptômes peuvent mettre plusieurs jours à se développer.

Symptômes supplémentaires

Il est également possible que l’on ressente des symptômes supplémentaires, même si cela dépend grandement de la substance responsable de la réaction. Les allergènes peuvent par exemple provoquer des démangeaisons sur les parties du corps concernées et les irritants peuvent provoquer des picotements ou une sensation de brûlure.

Parfois, les parties du corps touché par la dermatite de contact peuvent s’infecter. Les signes d’une infection peuvent être les suivants :

  • une aggravation rapide de vos symptômes existants ;
  • un écoulement de la peau ;
  • une douleur croissante ;
  • une sensation de malaise général ;
  • une sensation de chaleur ou de frissons.

Il ne s’agit pas là d’une liste exhaustive de tous les symptômes de cette maladie, mais plutôt d’une liste de ceux qui sont les plus courants.

Rôle des tests cutanés dans le diagnostic de l’eczéma

Eczéma de contact

Une fois que l’on commence à manifester des symptômes suggérant qu’on souffre de la dermatite de contact, l’idéal est d’aller faire un test à l’hôpital. Cela permet de savoir si oui ou non, on est atteint de cette maladie, et si c’est le cas, quelle substance il faut éviter à l’avenir. C’est à ce niveau qu’interviennent les tests cutanés.

Les tests épicutanés

Le test épicutané est un procédé permettant de détecter une réaction allergique à un produit spécifique avec lequel une personne est entrée en contact. En d’autres termes, il permet de déterminer la substance responsable d’une dermatite de contact.

Différents types de tests épicutanés et fonctionnement

Il existe deux principaux types de tests épicutanés : le prick test et le patch test.

Le prick test

Il s’agit ici d’un texte dont les résultats sont disponibles immédiatement. Une goutte du produit suspecté d’être l’allergène est placée sur l’avant-bras ou le dos du patient. Une petite entaille est effectuée au niveau de l’épiderme à l’aide d’une pointe. Un contrôle négatif (diluant) et un contrôle positif (histamine) sont utilisés à titre de comparaison pour évaluer la réactivité de la peau. Les résultats finaux sont enregistrés au regard de ces contrôles.

Le photo-test

Les photo-tests sont des tests particuliers qui servent à confirmer la présence d’une réaction anormale au soleil. Cela peut se produire en cas de photosensibilité due à des médicaments ou à une dermatite photosensible chronique. Ce test permet également de diagnostiquer l’urticaire solaire. Les photo-tests les plus sophistiquées sont réalisées avec un monochromateur.

Un simulateur solaire tungstène-halogène et des ampoules fluorescentes peuvent être utilisés pour détecter une sensibilité anormale aux rayons ultraviolets. Des zones de peau d’un centimètre (généralement le bas du dos ou les fesses) sont exposées à différentes doses de rayons ultra-violets. Ces zones sont examinées 24 heures plus tard, et les doses minimales d’érythème (MED) sont enregistrées. Il s’agit des plus faibles doses de rayons ultra-violets qui produisent une marque rose clairement identifiable.

Le patch test

Cette méthode est la plus utilisée et la plus efficace pour détecter la cause d’une dermatite de contact. Elle consiste à appliquer plusieurs allergènes, sur des bandes spéciales munies de petits disques en aluminium. Chaque bande peut contenir environ une douzaine d’allergènes différents, et vu qu’il y en a plusieurs, environ une centaine d’allergènes peuvent être testés simultanément. Ce test est idéalement effectué lorsque la dermatite n’est pas encore active. L’emplacement des panneaux de test est soigneusement marqué, puis ils sont retirés après un délai de quarante-huit. Il faut ensuite attendre pendant ce même délai avant que la peau ne soit finalement inspectée.

Sélection des allergènes

On recense plusieurs milliers d’allergènes de contact potentiels à travers le monde. Toutefois, certains d’entre eux sont beaucoup plus répandus que les autres.

En Europe, la batterie standard comprend les 23 allergènes les plus répandus sur ledit continent. Il s’agit notamment d’agents de vulcanisation du caoutchouc et de chrome qui proviennent du ciment et du cuir, de parfums, de certains métaux, de conservateurs cosmétiques… La sélection des allergènes se fait alors généralement en fonction du pays dont il est question, de la profession de la personne ainsi que de la partie du corps infectée.

Interprétation des tests épicutanés

Le tout ne suffit pas de faire des tests épicutanés. Ils doivent être interprétés afin de savoir si on fait ou pas une réaction allergique à une substance donnée. Pour chaque allergène, les résultats sont classés comme suit :

  • Négatif,
  • Irritant,
  • +/- douteux,
  • ++ faible réaction,
  • ++ réaction modérée,
  • +++ forte réaction,

Certains allergènes utilisés pour le test sont colorés et laissent des empreintes temporaires sur la peau. Ces tâches peuvent être enlevées en essuyant avec de l’alcool. Elles ne doivent pas être confondues avec les véritables réactions positives.

Réactions aux tests épicutanés

Une fois le test épicutané effectué, obtenir des résultats négatifs peut signifier que la dermatite est d’origine endogène ou irritante. Cela peut également vouloir dire que l’allergène a été oublié (non pris en compte ou non testé) ou encore qu’il s’agît d’un nouvel allergène.

À l’inverse, les résultats positifs peuvent alors, si possible, être interprétés comme étant de :

  • Pertinence actuelle : la réaction peut expliquer la dermatite actuelle
  • Pertinence passée : il s’agit d’une dermatite allergique passée, mais qui n’explique pas l’épisode actuel
  • Pertinence future : l’allergène est susceptible de provoquer une dermatite dans le futur
  • Pertinence incertaine : cela peut changer lorsque le patient trouve l’allergène identifié après avoir examiné ses produits de soins personnels ou professionnels.

Enfin, ils peuvent être de réaction croisée potentielle. Autrement dit, une réaction positive à un allergène A peut entraîner chez certaines personnes une réaction à un allergène B.

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