Santé

La névrite vestibulaire : causes, symptômes, traitement

Pour garder l’équilibre debout ou lors de la marche, le système vestibulaire constitue la région qui joue le rôle central. Il se charge en effet de communiquer au cerveau les mouvements effectués par le corps afin de garantir une certaine coordination. Le vestibule qui représente l’organe dont se sert ce système pour interagir avec le cerveau peut se retrouver enflé. Une inflammation au niveau de cette partie porte le nom de névrite vestibulaire. Voici tout ce qu’il faut savoir à son sujet.

La névrite vestibulaire : Une inflammation du nerf vestibulaire

La névrite vestibulaire désigne certes une affection en rapport avec le vestibule, mais il faut préciser que c’est particulièrement le nerf vestibulaire que touche l’inflammation survenant dans le cadre de cette pathologie. Il s’agit d’un ligament qui parcoure les voies vestibulaires ; des canaux situés à l’intérieur de l’oreille.

Cet organe en cause constitue également la branche du huitième nerf du crâne gouvernant l’équilibre. Lorsque survient l’œdème, ce nerf perd sa fonction. Il devient alors impossible pour le vestibule de transmettre les informations nécessaires au cerveau. Cela qui crée un dysfonctionnement au niveau de l’activité nerveuse et un déséquilibre lors des mouvements.

Bien qu’elle reste une maladie, la névrite vestibulaire ne constitue aucunement une affection dangereuse. En effet, lorsque la zone vestibulaire se retrouve altérée, le centre nerveux joue sur le système commissural, les données proprioceptives et visuelles pour rétablir l’équilibre.

Cela signifie donc que même en absence de traitement, l’individu concerné peut retrouver la coordination d’autrefois de ses mouvements. Cependant, cette guérison exige assez de temps.

Outre cela, le nerf vestibulaire constitue un canal en relation avec le nerf auditif. Malgré qu’il soit affecté, ce dernier n’est pas touché. Le risque de perdre l’audition s’avère donc inexistant dans le cadre d’une névrite vestibulaire.

Épidémiologie de la maladie

La névrite vestibulaire ne touche pas qu’une catégorie spécifique d’individus. Tout le monde peut être atteint par cette pathologie. Elle peut donc se manifester aussi bien chez un sujet adulte que jeune. La fréquence d’apparition de la maladie dans le rang des femmes et des hommes semble la même.

Ainsi, dans une zone de 100 000 habitants, il n’y a que moins de 5 cas qui seraient détectés chaque année. Il est toutefois nécessaire de préciser que la névrite vestibulaire concerne plus les individus âgés que ceux jeunes.

Les données cliniques révèlent en effet que la pathologie survient généralement entre la trentaine et la soixantaine. Elle atteint son pic vers 50 ans.

La névrite vestibulaire : Des causes peu connues

L’inflammation du nerf vestibulaire survient de façon brutale. Malgré tous les progrès qu’a connus la science, la communauté médicale ne semble pas capable de révéler l’origine de cet œdème. En réalité, les causes de la névrite vestibulaire demeurent encore mystérieuses.

Cependant, la source généralement évoquée dans le contexte de cette maladie est de type viral. Si une telle hypothèse semble le plus souvent mise en avant, c’est en raison du fait que :

  • Dans 30 à 50 % des cas, une infection des voies aériennes crâniennes précède ou est associée à la maladie ;
  • Des lésions virales sont identifiées au niveau des ganglions vestibulaires ;
  • Des anticorps antiviraux sont généralement détectés lors des examens sérologiques.

Parlant spécifiquement de ce dernier point, il faut ajouter dans la plupart des cas, ces anticorps repérés sont de forme anti-HSV. Ce qui permet d’évoquer le fait que le virus de l’Herpès Simplex serait assez impliqué dans la maladie de la névrite vestibulaire tout comme celui de la varicelle ou du zona.

Quelques données aident aussi à soupçonner une cause vasculaire de l’affection. Ce type d’étiologie n’entre en jeu que lorsque le patient possède une pathologie vasculaire ou une tension artérielle généralement hausse.

La névrite vestibulaire : Une symptomatologie essentiellement basée sur des vertiges

Le principal symptôme de la névrite vestibulaire constitue le vertige. Il s’agit d’une sensation qui laisse penser que les objets présents autour de soi se déplacent ou que le corps est instable. L’impression vertigineuse peut inclure ces deux ressentis ou uniquement l’un d’entre eux.

Tout compte fait, lorsque les vertiges surviennent, ils sont intenses lors de la première phase de la maladie. De plus, ils ne durent qu’entre sept et une dizaine de jours. Cependant, même après ce délai, il est possible de faire des crises de vertiges. Celles-ci semblent moins sévères.

Il faut ajouter que les vertiges ne constituent pas le seul signe caractéristique de la névrite vestibulaire. D’autres symptômes apparaissent également et il s’agit de :

  • Vomissements ou nausées durant 2 à 3 jours ;
  • Instabilité en position debout : tendance à tomber sur le côté lésé ;
  • Étourdissements ;
  • Nystagmus.

Ce dernier terme se rapporte au fait que les yeux du malade bougent de façon rapide et saccadée. Ils prennent du temps avant de revenir à leur position initiale. Il faut préciser que ces divers mouvements oculaires sont involontaires.

De plus, il est nécessaire de rappeler que la névrite vestibulaire n’est pas caractérisée par une perte ne serait-ce légère de l’audition. Les acouphènes n’apparaissent pas non plus dans le cadre de cette maladie. Il n’existe également pas de signes neurologiques.

La névrite vestibulaire : Procédure de diagnostic

La névrite vestibulaire

Le diagnostic de la névrite vestibulaire s’avère essentiellement clinique. Le neurologue ou l’oto-rhino-laryngologiste doit donc se baser sur les symptômes que présente le patient pour tirer ses conclusions. Cependant, ces signes qui servent de repères peuvent faire penser à d’autres affections comme :

  • Le syndrome de Cogan ;
  • La migraine vestibulaire ;
  • Le neurinome acoustique ;
  • L’ataxie cérébelleuse de type 2 ;
  • Le vertige positionnel paroxystique bénin ;
  • La labyrinthite ;
  • L’otite moyenne aiguë ;
  • Le syndrome de Ramsay-Hunt ;
  • L’AVC du tronc cérébral.

Pour écarter donc l’existence de ces pathologies, le médecin traitant peut réaliser des examens non pas paracliniques, mais diagnostiques.

Le vidéonystagmogramme (VNG)

Un déficit vestibulaire unilatéral confirme l’atteinte de la maladie. Pour identifier une faille au niveau de ce système de contrôle de l’équilibre, le professionnel de santé procède à un vidéonystagmogramme. Il s’agit d’un examen qui consiste à faire passer deux épreuves au malade.

Le Head Impulse Test (HIT)

Signifiant littéralement en français test d’impulsion de la tête, le Head Impulse Test (HIT) possède pour objectif l’identification d’un déficit au niveau du réflexe vestibulo-oculaire. Concrètement, ce test aide à vérifier si les canaux semi-circulaires (CSC) du sujet semblent toujours fonctionnels.

Pour cela, ce dernier devra effectuer des mouvements rotatifs brusques de sa tête de façon verticale et/ou horizontale. En situation normale, le patient doit pouvoir conserver fixe son regard sur un objet précis. Dans le cas d’une atteinte à la névrite vestibulaire, ses yeux suivent le sens que fait sa tête.

Le test calorique

Toujours pour s’assurer du bon fonctionnement des canaux semi-circulaires, l’oto-rhino-laryngologiste peut effectuer un test calorique. Cette épreuve consiste à faire coucher le patient sur le dos avec une tête positionnée à 30 °. Ensuite, il faudra envoyer dans son conduit auditif externe de l’eau froide d’une température de 30 ° ou chaude à 44 °.

Dans le premier cas, la pathologie semble confirmée lorsque le nystagmus se dirige vers l’oreille opposée à celle stimulée. Lorsque c’est l’eau tiède qui est utilisée, la névrite vestibulaire se précise par un nystagmus qui évolue vers l’oreille irriguée. Il faut notifier que les résultats du test sont normaux lorsqu’il s’agit d’une névrite vestibulaire inférieure.

Les autres examens

Dans l’optique d’affiner son diagnostic, le médecin peut procéder à des examens complémentaires comme l’IRM de la tête pour écarter la présence d’une encéphalopathie, d’une tumeur ou d’un AVC. Un tel test semble donc nécessaire chez les sujets prédisposés aux pathologies cardiovasculaires ou ayant un âge évolué.

Les examens auditifs, en particulier les Potentiels Evoqués Myogéniques Vestibulaires (PEMV) peuvent également se révéler utiles. Si la névrite vestibulaire est existante, les PEMV oculaires sont pathologiques et ceux cervicaux paraissent normaux.

La névrite vestibulaire : Un traitement majoritairement symptomatique

Pour guérir de la névrite vestibulaire, il n’existe pas de traitement spécifique, car avec le temps, la pathologie s’estompe d’elle-même. En attendant que cela soit effectif, diverses tentatives sont mises en œuvre pour soulager les symptômes. Ainsi, le médecin prescrit généralement des :

  • Corticoïdes à fortes doses ;
  • Suppositoires ou pilules à base de prochlorpérazine pour traiter les vomissements et nausées ;
  • Benzodiazépines (comme le lorazépam) ou antihistaminiques (comme la méclizine) pour soulager les vertiges ;
  • Anti-émétiques.

Tous ces produits doivent être administrés pendant une courte période sans dépasser la durée de la phase aiguë, car leur usage prolongé peut empêcher l’effectivité du mécanisme de compensation. De plus, utilisés trop longtemps, ces traitements seraient capables de faire perdurer les symptômes de l’affection.

Un délai de 3 jours semble donc suffisant pour employer les médicaments concernés. Par ailleurs, si les vomissements semblent persistants, le patient peut présenter des signes de déshydratation. Il est possible de prévenir ces derniers avec des solutés hydrosolubles à administrer par voie intraveineuse ou cutanée.

Le traitement après la phase aiguë

Durant la phase aiguë de la névrite vestibulaire, le malade doit être gardé au lit. Une fois ce stade passé, le médecin doit faire sortir le patient de son lit, car l’objectif ici consiste à favoriser une certaine activité. Ainsi, le professionnel de santé devra recommander à celui-ci de faire des exercices vestibulaires comme :

  • Les mouvements des yeux ;
  • La marche ;
  • Les rotations de la tête.

Tout compte fait, le degré de difficulté des gestes devra être choisi en fonction du patient. Par exemple, chez les individus âgés, ce sont des exercices assez difficiles qui leur sont proposés, car leur durée de compensation paraît souvent plus longue.

La kinésithérapie vestibulaire

Malgré le traitement des symptômes de la névrite vestibulaire, le recouvrement de l’équilibre du corps du malade reste latent. Pour rendre alors plus rapide la survenue de ce résultat, le patient peut suivre une rééducation vestibulaire.

Il s’agit d’une forme de kinésithérapie durant entre quatre et dix semaines puis reposant sur des techniques plutôt spéciales. L’individu atteint de la maladie peut en effet recevoir l’instruction de suivre avec les yeux des signaux lumineux alors qu’il est installé dans une pièce obscure.

Le kinésithérapeute peut également le placer dans un fauteuil où il le fait tournoyer durant un laps de temps. Une fois les rotations finies, le patient devra fixer un élément précis. La rééducation peut aussi consister pour la personne en cause à se tenir debout sans trébucher sur une plateforme installée dans une pièce sombre.

Après avoir essayé toutes ces possibilités, le malade peut au bout d’une année retrouver sa qualité de vie d’autrefois, car la névrite vestibulaire ne laisse dans 50 % des cas pas de séquelles.

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