Santé

Les salmonelloses : causes, symptômes, diagnostic, traitement

Maladies d’origine bactérienne, les salmonelloses sont des infections qui peuvent se révéler plus ou moins graves chez l’homme. Elles se présentent sous plusieurs formes avec des symptômes tout autant variés. On retrouve la bactérie à l’origine des salmonelloses généralement dans les produits laitiers, les œufs, mais également au niveau de certains animaux.

C’est quoi réellement les salmonelloses ? Comment les contracte-t-on et quels en sont les symptômes ? Quels sont les traitements en cas d’affection ? Existe-t-il des mesures de prévention ? Voici l’essentiel à savoir sur les salmonelloses.

Salmonelloses : qu’est-ce que c’est ?

Les salmonelloses sont des maladies infectieuses provoquées par une bactérie appelée Salmonelle ou Salmonella. Pour se manifester, cette bactérie qui existe en espèces variées s’accumule dans le système digestif du sujet et crée ensuite des symptômes de type gastro-entérite ou septicémiques en fonction de la virulence de l’espèce en présence. On distingue deux grands groupes de Salmonelles :

  • Les salmonelles typhiques: Nommées S. Typhi et S. Paratyphi dans le jargon scientifique, elles causent chez l’Homme les fièvres typhoïdes et paratyphoïdes ;
  • Les salmonelles non typhiques: la plus connue demeure la S. Typhimurium. Elle est souvent à l’origine d’infections alimentaires.

Notons que les salmonelloses peuvent être parfois graves de sorte à nécessiter selon les cas, une hospitalisation.

Comment contracter les salmonelloses ?

Les salmonelloses sont causées par des bactéries qui proviennent de différents milieux. En général, on distingue quatre sources de contamination :

  • Végétale: il arrive que les fruits et légumes notamment les crudités telles que les salades, les concombres, etc. soient contaminés par la salmonelle. C’est également le cas de certains fruits secs, épices et céréales lorsque ces derniers sont souillés par de l’eau ou par un animal porteur de la bactérie ;
  • Minérale: l’eau souillée par un animal porteur ou une personne malade ou même un porteur sain, et consommée peut provoquer la salmonellose ;
  • Animale: en général, les animaux domestiques et sauvages sont porteurs de salmonelles. Ce qui en fait le réservoir le plus important de la bactérie. Les animaux les plus en cause sont surtout ceux destinés à l’alimentation humaine tels que les bovins, les volailles, les porcs, etc. Cette liste inclut également les animaux de compagnie comme le chien, le chat, les reptiles, les oiseaux exotiques et autres. En fait, l’homme contracte la salmonellose via le contact avec ces animaux ainsi que la consommation de la viande, des œufs et de l’eau souillée ;
  • Interhumaine: l’homme constitue le second réservoir le plus important de la bactérie. En principe, la contamination est interhumaine lorsqu’un individu contracte la salmonelle en consommant des aliments préparés par un porteur sain ou un malade.

En résumé, les salmonelles empruntent toute la chaîne alimentaire, des aliments pour animaux à la production primaire jusqu’aux circuits de consommation tels que les ménages, la restauration.

Salmonelloses : mécanisme de contraction

Les salmonelloses sont le résultat d’une accumulation de salmonelles. En effet, ces dernières s’introduisent dans l’organisme humain par voie orale et intègrent ensuite l’estomac. Après avoir résisté à l’acidité gastrique, elles pénètrent la muqueuse de l’intestin, prolifèrent et produisent des toxines.

Une fois les cellules de la muqueuse intestinale envahies par ces bactéries, on observe chez le patient des inflammations aiguës qui peuvent être à l’origine de diarrhées ainsi que la formation d’ulcérations.

Dans certains cas, les salmonelles traversent la paroi intestinale pour se propager dans le sang. Elles provoquent ensuite une septicémie et infectent d’autres organes. Il s’agit des cas de fièvres typhoïdes et paratyphoïdes.

Il est utile de préciser que le développement de l’infection de la salmonellose requiert une dose minimale de salmonelles. Chez les patients sous médication avec un niveau d’acidité gastrique bas et les personnes âgées, la tolérance peut se révéler assez faible.

Salmonelloses : durée d’incubation et symptômes

Après ingestion de la salmonelle, la salmonellose marque un temps d’incubation allant généralement de 6 à 72 heures pour les cas moins sévères. En ce qui concerne l’affection proprement dite, elle dure entre 2 et 7 jours.

Par contre, relativement aux cas de fièvres typhoïdes et paratyphoïdes, l’incubation s’étend d’une à trois semaines. Le patient développe ensuite plusieurs symptômes plus ou moins sévères au nombre desquels une fièvre persistante souvent élevée (39°-40 °C). On note également :

  • La diarrhée ;
  • L’abattement ;
  • La sensation continue de malaise ;
  • La perte d’appétit (anorexie) ;
  • Les céphalées ;
  • Les constipations ;
  • Et les douleurs abdominales.

Si les fièvres paratyphoïdes présentent des symptômes identiques, ceux-ci demeurent plutôt modérés. Pour la plupart du temps, les symptômes de la salmonellose restent bénins de sorte que la majorité des patients en guérissent sans traitement particulier.

Par contre, chez les personnes du troisième âge et les enfants, la salmonellose peut s’aggraver au point d’engager le pronostic vital lorsqu’elle s’associe à la déshydratation. Dans ces cas, la bactérie provoque une septicémie et est à l’origine d’infections locales extradigestives.

Ensuite, ces infections peuvent atteindre d’autres organes tels que le cœur, les os, les articulations, les méninges, et provoquer différentes manifestations extradigestives :

  • Neuro-méningées: il s’agit des méningites qui s’observent particulièrement chez le nourrisson. Il est également possible d’assister à des abcès cérébraux ;
  • Ostéo-articulaires: infections virales de type ostéoarthrite, elles affectent en général les drépanocytaires, les personnes disposant d’une prothèse articulaire ou celles souffrant d’une thalassémie. À la suite d’une salmonellose, il est possible que le patient fasse l’objet d’un rhumatisme dit post-salmonellien ;
  • Pleuropulmonaires: ce type d’infection se présente sous forme de pleurésie (affection de la membrane qui recouvre les poumons) ou de pneumonie avec ou sans abcès ;
  • Cardiaques: il peut s’agir d’une endocardite (affection de la paroi interne du cœur), d’une myocardite (infection du muscle cardiaque) ou une dilatation des artères (anévrisme).

Notons qu’en dehors de ces cas, les infections peuvent s’étendre également au foie, au rein, à la vésicule biliaire ainsi qu’à l’appareil urogénital. Il convient de préciser que lorsqu’elles sont peu ou mal traitées, ces infections peuvent entraîner le décès du patient.

Par contre, dans les cas moins graves, on observe une amélioration progressive de l’état du patient qui passe par la convalescence pour aboutir à un rétablissement complet. Toutefois, la convalescence peut nécessiter plusieurs semaines.

Comment diagnostiquer une salmonellose ?

salmonelloses

Dans la majorité des cas, les personnes suspectées de salmonelloses reviennent pour la plupart d’un récent voyage de pays tropicaux ou la maladie est beaucoup plus présente. Il s’agit surtout des formes typhiques et paratyphiques.

Dans les pays développés par contre, c’est la forme non typhique qui sévit. Peu importe le cas cependant, trois types de diagnostics permettent de détecter les salmonelloses lorsque le doute subsiste :

  • La coproculture ou la mise en évidence de la salmonelle dans les selles demeure l’examen le plus pratiqué pour détecter la présence de salmonelloses mineures ou de types gastro-entérite ;
  • L’hémoculture ou l’examen du sang permet de confirmer les agents pathogènes de types typhoïdes et paratyphoïdes. Ce diagnostic s’effectue chez la personne suspectée via la prise de sang et l’analyse des marqueurs de l’infection ;
  • La sérologie ou la recherche d’anticorps dans le sang du patient reste une méthode de détection souvent utilisée et très efficace pour diagnostiquer les salmonelles à l’origine de fièvre typhoïdes et paratyphoïdes. Ici, les examens peuvent révéler une infection ancienne ou récente selon la présence ou non des anticorps de type O et H. En effet, la présence des premiers sans les seconds montre une infection récente. Inversement, il s’agirait d’une infection ancienne. Lorsqu’on observe un taux élevé des deux anticorps, c’est la preuve d’une infection en cours.

En France, pour réduire le taux de prévalence de la salmonellose, les autorités sanitaires procèdent à des enquêtes lorsqu’un patient est diagnostiqué. Cette démarche permet d’identifier la source de la contamination afin de dépister dans l’entourage du malade, d’éventuels cas. Il s’agit de mesures permettant d’éviter ou de réduire la propagation de la maladie.

Salmonelloses : quel traitement en cas de contamination ?

Peu importe le cas de salmonelloses en présence, il est important de requérir un avis médical. Par ailleurs, le traitement de la maladie révèle plusieurs tableaux :

Antibiothérapie

La mise en œuvre d’une antibiothérapie est indispensable chez les patients immunodéprimés, les personnes âgées, les nourrissons ainsi que les femmes enceintes. Au cas où l’infection se propage à d’autres régions dans l’organisme de ces sujets, l’administration d’antimicrobiens peut être admise.

Par contre, les patients en bonne santé et sujets à des formes moins sévères ne nécessitent pas systématiquement la prise d’antibiotiques.

Réhydratation intraveineuse et apport d’électrolyte

Pour les cas sévères qui nécessitent une hospitalisation, il faut procéder à une réhydratation intraveineuse en plus d’un apport d’électrolytes. Cette dernière mesure permet de remplacer les pertes de potassium, de chlorure et d’ions de sodium, occasionnées par la diarrhée et les vomissements.

Isolement et dépistage

Nécessité d’isoler le patient et de dépister ces proches pour éviter la transmission et la propagation de l’infection. Aussi, une analyse sanguine du patient est-elle indispensable au terme du traitement afin de s’assurer du rétablissement complet. Entre autres, il est obligatoire de déclarer la maladie à l’Agence régionale de santé.

Remèdes naturels

Sur accord du médecin traitant, la prise de remèdes naturels peut être envisagée. En cas de symptômes gastro-intestinaux par exemple, une décoction à base de feuilles de goyavier peut s’avérer un apport non négligeable.

Lorsque le patient fait objet d’une diarrhée persistante, la consommation de probiotiques, de psyllium et de charbon actif végétal est recommandée. Dans certains cas isolés, on peut faire également recours à l’homéopathie.

Quelques bonnes pratiques

Pour s’assurer du rétablissement du transit intestinal, certains aliments sont à éviter tels que les fruits, le lait, les légumes verts, etc. Cependant, il est conseillé de consommer par exemple, la banane, le riz, le poisson, la viande, le jambon, le coing, les pommes. Privilégier également la prise régulière d’eau et de solutés de réhydratation.

Il faut souligner que le taux de mortalité lié à la salmonellose peut être en dessous de 1 % lorsqu’un traitement rapide et approprié intervient. Par ailleurs, on estime entre 2 et 5 % le taux de patients porteurs de la bactérie après le traitement constituant ainsi d’éventuels vecteurs de propagation de la salmonelle.

Quelles mesures de prévention contre la salmonellose ?

Certaines mesures demeurent indispensables quant à la prévention de la salmonellose. Déjà, il faut éviter la consommation d’aliments douteux et d’eaux non traitées notamment dans les zones à risque.

En France par exemple, il existe un organisme de contrôle chargé de vérifier les conditions dans lesquelles les aliments sont préparés et conservés. Concernant les mesures individuelles pour éviter la contamination :

  • Laisser cuire suffisamment jusqu’à 70° les aliments notamment les viandes de volailles, de porc et celles hachées ;
  • Boire uniquement du lait pasteurisé ou bouilli surtout dans les régions à risque. Éviter le lait cru et ses dérivés ;
  • Ne consommer de la glace que lorsqu’elle est préparée avec de l’eau traitée ;
  • Toujours traiter l’eau de boisson lorsque des doutes planent sur sa sécurité sanitaire. À cet effet, il faut soit la faire bouillir soit y ajouter un agent désinfectant disponible en pharmacie ;
  • Adopter l’habitude de se laver régulièrement et soigneusement les mains après les toilettes ou suite au contact avec les animaux de compagnie ou d’élevage ;
  • Avoir le réflexe de se laver les mains après la manipulation de viandes crues, de légumes non lavés ou d’œufs crus ;
  • Laver soigneusement les fruits et légumes réservés à une consommation crue. Au besoin, les peler ;
  • Procéder au nettoyage systématique des surfaces de travail avec des détergents et de l’eau chaude après leur utilisation ;
  • Nettoyer fréquemment le réfrigérateur ;
  • Veiller à un contact minimal entre les jeunes enfants notamment les nourrissons et les animaux de compagnie ;
  • Se faire vacciner pour se protéger de certaines formes de la bactérie. Ce vaccin dont la durée est de 3 ans est surtout préconisé lors des voyages dans les zones à risque.

Ces mesures dont la liste est loin d’être exhaustive constituent juste une partie des nombreux comportements que requiert la prévention de la salmonellose.

Salmonelloses : aliments et personnes à risque

Infection bactérienne, la salmonellose se contracte par l’ingestion d’aliments contenant la salmonelle. En effet, il existe une liste d’aliments qui sont de véritables vecteurs de la contamination à la bactérie. Il s’agit entre autres :

  • Des produits à base d’œufs et d’œufs crus et leurs dérivés tels que la mayonnaise par exemple ;
  • Des produits laitiers et des viandes de bovins, porcs ou de volailles ;
  • Les coquillages et autres fruits de mer ;
  • Les graines germées, les fruits secs, les épices et les céréales …

La consommation ainsi que la manipulation de ces produits peuvent conduire à la contamination lorsque ces derniers ne sont pas préparés ou conservés dans les conditions adéquates.

Par ailleurs, personne n’est épargné quant à l’éventualité d’une contamination à la salmonelle. Cependant, certaines catégories d’individus y sont beaucoup plus exposées. Il s’agit des nouveau-nés et nourrissons, des enfants en bas âge, des personnes âgées ainsi que les femmes enceintes.

Cette liste inclut également les immunodéprimés sans oublier les personnes sujettes à des problèmes de santé. En guise de prévention, il est fortement conseillé à ce type d’individus d’éviter le contact avec les reptiles de compagnie ainsi que la consommation d’œufs crus ou peu cuits.

Salmonellose : situation en France et à l’échelle mondiale

En France, les salmonelloses figurent parmi les principales causes de toxi-infections alimentaires collectives (TIAC). Selon l’institut de veille sanitaire (InVS), 19 % de ces maladies étaient provoquées par la salmonelle en 2012.

Il faut noter que dans la plupart des cas diagnostiqués (59 %), la transmission s’est effectuée principalement lors de repas familiaux via la consommation d’œufs et ses dérivés. En outre, entre 2004 et 2009, l’InVS a recensé de nombreux cas de fièvres typhoïdes et paratyphoïdes dont 91 % révélaient une contamination lors de voyage dans des pays ou zones à risque. Toutefois, il a été observé également certains cas de transmission au niveau local dus à la consommation dans des restaurants de crudités et aliments associés.

À l’échelle mondiale, la salmonellose s’observe également dans les pays industrialisés à l’instar de la France. Sauf que dans ces zones, c’est la forme dite mineure qui domine. Aux États-Unis par exemple, les cas diagnostiqués s’élèvent à près d’un million et demi par an et sont dans une grande proportion causés par le contact avec des animaux domestiques ou d’élevage. On note aussi quelques cas liés à la consommation de viandes, de chocolat, de produits laitiers et surtout d’aliments à base d’œufs.

En 2012 en Europe, environ cent mille cas de salmonellose avaient été signalés par l’agence européenne de sécurité des aliments. Après vérification, les statistiques ont révélé que 15 % de ces cas étaient importés, la bactérie étant contractée lors de voyages dans les pays de l’Afrique ou du sud-est de l’Asie. Selon l’Organisation mondiale de la santé (OMS), on dénombre annuellement près de 17 millions de cas de fièvres typhoïdes et paratyphoïdes dans le monde.

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