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Les mastodynies de la préménopause : Causes, Symptômes, Traitement

Chez une femme, les seins subissent plusieurs changements en fonction de l’âge. Ces derniers apparaissent également en fonction du stade physiologique auquel se trouve la personne concernée. À la préménopause par exemple, les tissus mammaires peuvent être sujets à des douleurs. Dans le jargon médical, de telles sensations sont qualifiées de mastodynies. En raison des diverses pathologies graves susceptibles de se développer au niveau des seins, faudrait-il s’inquiéter face à ces algies ? Tous les éclaircissements sont donnés ici.

Les mastodynies féminines : Des douleurs présentes à différents stades de vie

Les mastodynies également connues sous le vocable de mastalgies ne constituent pas une affaire féminine. Elles peuvent se manifester chez les personnes transgenres et les hommes. Ces douleurs mammaires s’avèrent cependant beaucoup plus fréquentes dans le rang des femmes.

Particulièrement avec cette catégorie de sujets, les mastodynies semblent une situation courante. En effet, à presque tous les stades de vie les plus importants de la femme, ces sensations douloureuses sont présentes. Elles se ressentent notamment :

  • Au début de la puberté ;
  • Quelques jours avant les menstruations ;
  • Au moment de l’ovulation ;
  • Durant la grossesse ;
  • Après l’accouchement (lors de l’allaitement) ;
  • À la ménopause.

Pour donner plus de précisions par rapport au dernier point, il faut retenir que les mastalgies peuvent survenir avant cette période traduisant la fin de la fertilité féminine qu’est la ménopause. Elles pourraient de manière exceptionnelle continuer à se faire ressentir après le passage de ce phénomène physiopathologique.

Les mastodynies de la préménopause : Des douleurs aux caractéristiques diverses

Pour rappel, la préménopause également appelée périménopause s’étend sur plusieurs mois à plus d’une année. Elle désigne la période de transition qui précède la ménopause ; moment où les menstruations s’arrêtent définitivement.

Que la mastodynie survienne au cours de cette phase de transition ménopausique ou durant l’une des situations précitées, elle possède les mêmes caractéristiques. Concrètement, lorsque la mastalgie apparaît, elle provoque une augmentation du volume des tissus mammaires puis rend les seins tendus et sensibles au toucher.

Ces trois changements entraînent divers symptômes que sont :

  • Sensations de nodules dans les seins ;
  • Impression de tension mammaire ;
  • Crampes ;
  • Brûlures ;
  • Élancements.

Le principal signe associé aux mastodynies est les lancinantes douleurs. Celles-ci peuvent être :

  • Unilatérales (douleurs au niveau d’un sein) ;
  • Bilatérales (douleurs au niveau des deux seins) ;
  • Localisées (affecter une zone précise du sein comme les mamelons) ;
  • Diffuses (se ressentir dans l’ensemble du sein).

Toutefois, un facteur aide à différencier les mastodynies de la périménopause de celles susceptibles d’apparaître lors des autres stades de la vie d’une femme. En effet, les mastalgies durant la préménopause sont permanentes.

Elles ne durent pas quelques jours comme c’est le cas dans le contexte du syndrome prémenstruel. Ces douleurs s’avèrent en réalité plus longues. Généralement, lorsque la phase de la ménopause est atteinte, ces sensations prennent fin.

Les mastodynies de la préménopause : Une affaire d’hyperœstrogénie

Lorsqu’une femme est diagnostiquée comme se trouvant en périménopause, les douleurs qu’elles pourraient ressentir au niveau de ses seins possèdent principalement une cause hormonale. Cela provient du fait que le sein constitue un organe hormono-dépendant.

En réalité, plusieurs hormones comme celles thyroïdiennes, le cortisol et l’insuline interviennent dans la physiologie mammaire. La véritable fonction de ces diverses substances au niveau des seins demeure encore mal comprise. Néanmoins, il existe deux hormones dont les rôles dans l’état physiologique des seins n’ont plus de secret pour la communauté médicale.

Il s’agit notamment des œstrogènes et de la progestérone. La présence des premières hormones favorise :

  • La croissance du compartiment épithélial et par ricochet du tissu mammaire ;
  • La perméabilité vasculaire ;
  • L’accroissement de la vascularisation ;
  • La sensibilisation du tissu épithélial à l’effet de la prolactine.

En ce qui concerne la seconde hormone, c’est-à-dire la progestérone, sa mission consiste à empêcher et adapter les différentes actions des œstrogènes. Étant donné qu’à la préménopause, divers bouleversements interviennent au niveau de l’organisme de la femme, l’activité de ces deux hormones connaît un dysfonctionnement.

Il y a un déséquilibre de la balance œstro-progestative et il se produit ce que l’on appelle l’hyperœstrogénie. La concentration de la progestérone chute, occasionnant ainsi une hausse de celle des œstrogènes.

Compte tenu du fait que ce sont ces dernières qui s’avèrent responsables du développement des seins, ceux-ci prennent du volume. Ce qui donne alors naissance aux mastodynies.

Les autres possibles causes des mastalgies

Face aux mastodynies, de nombreuses femmes ont tendance à suspecter un cancer du sein. Pourtant, cela ne devrait pas être le cas, car les douleurs mammaires ne constituent pas un signe caractéristique de cette tumeur. Cela ne signifie pas pour autant que le risque de la présence de cette affection demeure nul.

En effet, il faut comprendre que lorsque la tumeur possède une grande taille, elle peut provoquer des douleurs. C’est pour cela que dans un contexte de mastalgie, il est toujours conseillé de vérifier si la zone mammaire ne semble pas développer des cellules cancérigènes.

Par ailleurs, il faut retenir que les mastodynies de la préménopause peuvent être causées par d’autres situations qui ne possèdent aucun rapport avec les hormones. Les douleurs peuvent être en effet dues à :

  • Un fibroadénome ;
  • Une ancienne chirurgie ;
  • Une dystrophie fibrokystique ;
  • Des kystes mammaires ;
  • Une infection mammaire (un abcès par exemple) ;
  • Un élément psychologique (stress) ;
  • Une endométriose ;
  • Lésions ou traumatismes au niveau des seins.

Les mastodynies peuvent aussi apparaître en raison de la grosseur des seins. Ces derniers étant de grand volume, ils ont tendance à provoquer des tensions au niveau des ligaments mammaires. Ce qui entraîne des douleurs.

Malgré toutes ces possibilités, la présence des mastalgies ne cache généralement pas un mauvais état de santé. Cependant, il ne faut pas prendre le trouble à la légère lorsque des symptômes cutanés comme une rougeur, un écoulement ou une sensation de chaleur sont constatés.

Les mastodynies de la préménopause : La prise en charge thérapeutique

Normalement, une mastodynie de la préménopause ne se soigne pas, car il s’agit d’une affection temporaire. En effet, une fois que la ménopause sera effective, ces douleurs vont s’estomper toutes seules, car les ovaires vont cesser de produire les œstrogènes. Il faut cependant avouer que la durée de cette période de transition ne peut être définie à l’avance.

Elle peut prendre des années avant de s’achever. De plus, les algies ressenties lors de ce changement physiologique sont si intenses qu’elles peuvent affecter le quotidien de la femme concernée. C’est pour cela que dans la plupart des cas, une urgence de traitement s’impose.

À ce propos, il est recommandé de se rapprocher d’un médecin, en particulier un spécialiste des pathologies mammaires. Lors de la consultation, le professionnel de santé doit effectuer un examen clinique sur le sein. Concrètement, il devra avec attention explorer cet organe avec pour objectif d’identifier des :

  • Signes d’infection (douleur, chaleur, rougeur) ;
  • Changements cutanés (peau d’orange, œdème, érythème) ;
  • Anomalies (écoulement du mamelon).

Si le médecin ne détecte aucun symptôme anormal, cela signifierait que les douleurs sont causées par une modification hormonale comme dans le cas de la périménopause.

Les examens complémentaires

En cas de doute ou pour être certain d’avoir écarté toute cause pathologique des mastalgies, le praticien doit réaliser quelques examens à savoir :

  • La mammographie ;
  • L’échographie mammaire ;
  • La cytoponction ;
  • La ponction échoguidée ;
  • La chirurgie pour confrontation histologique.

Le dernier examen s’effectue dans des conditions bien précises. En effet, il ne s’envisage que lorsqu’une anomalie est constatée sur le plan cytologique, mammographique ou clinique.

Outre cela, la chirurgie pour confrontation histologique se met en œuvre lorsque la femme exige une exérèse ou présente une lésion alors qu’elle possède un profil clinique à haut risque de cancer du sein.

Le traitement par l’usage de progestatifs

Selon que les mastodynies soient cycliques (c’est-à-dire liées à un cycle menstruel) ou non cycliques (non relatives aux menstruations), le traitement ne sera pas le même. Dans le premier cas par exemple, la patiente reçoit communément un anti-inflammatoire non stéroïdien ou du paracétamol.

En présence d’une mastalgie non cyclique comme celle qui s’observe en périménopause, il est prescrit à la malade de la progestérone afin de rééquilibrer la balance œstro-progestative. L’hormone en question peut être sous forme de topique à appliquer sur les seins ou prendre l’aspect de comprimés à consommer oralement.

Il est possible que le médicament progestatif soit insuffisant ou peu efficace. Dans ce cas, il faudra continuer le traitement avec ce même type de produit, mais choisi sous des formes plus puissantes comme les nor-androstanes. En ce qui concerne la posologie de ces médicaments, ils doivent être administrés trois semaines sur quatre.

Outre cela, le médecin peut également les prescrire durant les dix derniers jours du cycle à de forts dosages. Par ailleurs, à défaut d’opter pour cette forme de thérapie, le médecin peut préconiser l’usage de :

  • La Bromocriptine ;
  • Le Tamoxifène ;
  • Le Danazol.

Il peut également recommander les analogues de la LH-RH. Ce produit ainsi que les trois autres cités s’emploient dans des conditions particulières de mastodynies de la préménopause.

La surveillance de la patiente : Une démarche indispensable

Lorsqu’une femme présente des mastodynies, le risque qu’elle développe un cancer du sein sur le tissu mammaire touché semble se multiplier par 3 ou 4. Pour pouvoir détecter à temps une telle tumeur, la patiente concernée doit être mise sous surveillance.

Tous les six mois, elle devra elle-même palper ses seins afin de repérer une éventuelle anomalie. Dans un délai d’un an après la précédente mammographie pour mastodynies de la préménopause, celle-ci devra être renouvelée.

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