Santé

Épilepsie et grossesse : risques et traitements

C’est généralement au cours de l’enfance ou au début de l’adolescence que l’épilepsie se manifeste. Elle concerne donc aussi les femmes qui ont atteint l’âge de procréer. Lorsque la femme est en état de grossesse, la survenue d’une crise d’épilepsie peut être extrêmement délicate. Selon le profil de la femme, son état de santé et les maladies dont elle souffre, l’épilepsie peut comporter de nombreux risques et conséquences. Qu’est-ce que l’épilepsie et quelles sont ses principales manifestations ? Quels sont les risques et complications de cette maladie pendant la grossesse ? Quels impacts peut-elle avoir sur la fertilité de la femme ? Quelles dispositions doit prendre une femme épileptique avant de tomber enceinte ? On vous dit tout ici.

L’épilepsie : qu’est-ce que c’est ?

Touchant particulièrement le cerveau, l’épilepsie affecte des milliers de personnes à travers le monde. Les épisodes fréquents de crise sont les principales caractéristiques de cette maladie. Au cours de ces crises, les sujets souffrent de tremblements involontaires, qui peuvent affecter diverses parties du corps. On dit que la crise est partielle lorsqu’elle affecte une seule partie du corps, puis généralisée lorsque toutes les parties du corps sont touchées. Chez certaines personnes, on peut aussi remarquer une perte de conscience, des difficultés à contrôler la vessie et l’évacuation intestinale.

Le cerveau est le principal centre de déclenchement des crises d’épilepsie. En effet, ces dernières surviennent lorsque les groupes de cellules cérébrales reçoivent en excès des décharges électriques. Diverses parties du système cérébral peuvent abriter ces décharges électriques. Par ailleurs, les manifestations des crises d’épilepsie dépendent de l’intensité de ces décharges électriques. Pour des intensités faibles, on peut seulement observer un temps court d’inattention et des petites secousses musculaires.

Cependant, lorsque l’intensité des décharges est importante, les manifestations de la crise épileptique peuvent aller jusqu’à des convulsions sévères et prolongées. La fréquence de survenue des crises épileptiques est proportionnelle au degré de gravité de la maladie. Ces dernières peuvent se produire une seule fois par an comme plusieurs fois par jour.

D’un autre côté, la survenue d’une crise ne signifie pas automatiquement que la personne est atteinte d’épilepsie. Il faut au moins deux crises pour que l’hypothèse de l’épilepsie soit vraiment viable.

Les origines de l’épilepsie peuvent être inconnues ou d’ordre structurel, génétique ou immunitaire. Les plus fréquentes des causes de ces maladies sont notamment celles de la liste suivante :

  • Les traumatismes crâniens sévères ;
  • Quelques syndromes génétiques ;
  • Les lésions cérébrales, quelles que soient leurs causes ;
  • Des anomalies congénitales.

On peut aussi évoquer les anomalies congénitales liées à des malformations cérébrales.

Quelques effets indésirables de l’épilepsie sur la grossesse

De très nombreuses femmes donnent naissance à des bébés alors même qu’elles sont atteintes d’épilepsie. Toutefois, cette maladie provoque un certain nombre d’effets indésirables, autant du côté de la future maman que de celui de l’enfant à naître.

D’abord, le nombre de crises épileptiques augmente considérablement pendant la grossesse. Cela s’explique par le fait que le corps de la femme n’absorbe pas correctement les médicaments antiépileptiques pendant qu’elle est enceinte. Il faut aussi préciser que les vomissements fréquents pendant la grossesse font que la quantité normale des médicaments servant à prévenir les crises épileptiques n’est pas ingérée par la femme enceinte.

Ensuite, le futur bébé a un risque extrêmement important de présenter une déficience de naissance lorsque sa mère souffre d’épilepsie. Et ce sont généralement les médicaments antiépileptiques qui sont à l’origine de cette déficience. Au nombre des déficiences de naissance les plus fréquentes, on peut citer la difformité du visage, aussi connue sous le nom de bec-de-lièvre et le trouble cardiaque de communication interventriculaire. On peut aussi évoquer les anomalies secondaires du visage, des doigts, ainsi que celles qui affectent le système nerveux central et qu’on désigne par le terme d’anomalies du tube neural.

Par ailleurs, il est très rare qu’une mère atteinte d’épilepsie transmette la maladie à son enfant. L’épilepsie ne serait pas génétiquement transmissible. Pour les rares exceptions où l’enfant l’hérite de sa mère, il s’agit habituellement d’une forme totalement bénigne de la maladie.

Pour revenir au futur bébé, il est fort possible que celui-ci subisse un traumatisme provoqué par les convulsions de sa mère lors des crises d’épilepsie. Ces convulsions peuvent également le priver d’oxygène pendant un certain temps.

La prise de médicaments antiépileptiques pendant la grossesse : quels impacts ?

De nombreuses complications peuvent survenir lorsque la femme enceinte prend des médicaments épileptiques. Mais, ce n’est pas toujours le cas. La femme peut continuer à prendre ces médicaments durant sa grossesse, sous la supervision d’un médecin généraliste ou d’un neurologue. La prise de ces médicaments est même recommandée. Il faut juste que cela se fasse sous la supervision d’un médecin.

En effet, tout dépend du type de médicament dont il est question et des conséquences que la prise peut engendrer. Chez certaines femmes, il suffira de revoir les doses ou alors de passer à un autre médicament qui minimise les risques, autant pour la femme enceinte que pour le fœtus. L’arrêt de la prise des médicaments antiépileptiques n’est généralement pas nécessaire durant la grossesse.

Les médicaments contre l’épilepsie du sommeil sont fortement déconseillés par les médecins, durant la grossesse. En effet, ces derniers font courir au futur bébé un risque important de développer des malformations congénitales ou d’avoir des retards de croissance. Au nombre de ces médicaments, il y a :

  • L’acide valproïque (ou Dépakote),
  • Le phénobarbital phenytoine, ou encore
  • La topiramate (aussi appelée topamax).

Les troubles de la coagulation sont également les conséquences de la prise de médicaments antiépileptiques.

Si, pour des raisons extrêmes, la femme enceinte et épileptique est amenée à interrompre la prise de ses médicaments, cela doit se faire de façon graduelle pour que l’organisme s’habitue aux nouveaux changements. L’accompagnement d’un médecin est plus qu’important dans ce processus.

Comment vivre une grossesse sereine malgré l’épilepsie ?

La grossesse est un état particulièrement délicat pour les femmes qui souffrent d’épilepsie. Pour réduire au maximum les risques que peut représenter cette maladie, il vaut mieux prendre un certain nombre de dispositions.

Avant même la conception de l’enfant, il peut être intéressant de discuter avec un neurologue, un obstétricien ou un gynécologue sur les possibilités et les chances de réussite de la grossesse. Ces derniers pourront alors changer le traitement de la femme dans l’optique que la grossesse se déroule le plus paisiblement possible.

Les médecins réalisent généralement une analyse de sang à partir de laquelle ils pourront déterminer la quantité de médicaments dans le sang de la femme. C’est une analyse très importante puisque le résultat obtenu sert de référence durant toute la grossesse ; on essaiera de garder ce taux stable. L’analyse sanguine se fait de manière trimestrielle, mais peut être aussi plus fréquente.

Par ailleurs, les rumeurs selon lesquelles les femmes épileptiques auraient des difficultés à concevoir sont totalement fausses. Sauf si la femme a des antécédents d’infertilité ou présente un problème médical qui interfère avec sa capacité à procréer, elle ne devrait avoir aucun problème à tomber enceinte, même si elle souffre d’épilepsie.

Il existe aujourd’hui des moyens médicaux spécialisés qui font que les femmes enceintes épileptiques peuvent donner naissance à des enfants en parfaite santé. Il ne faut absolument pas arrêter la prise des médicaments antiépileptiques sans l’avis d’un médecin. Sinon, les crises de convulsions pourraient devenir plus fréquentes et représenter un danger de mort pour le futur bébé.

L’épilepsie et l’allaitement

Contrairement à ce que soutiennent de nombreuses rumeurs, une mère épileptique peut parfaitement assurer l’allaitement de son enfant sans aucun problème. En effet, la plupart des médicaments antiépileptiques passent dans le lait maternel, mais généralement à des doses extrêmement faibles qui ne produisent pas d’effets désagréables chez l’enfant. Il faut en discuter avec un médecin afin que celui-ci choisisse les bons médicaments et les doses les plus adaptées.

Le fait de souffrir de l’épilepsie ne constitue donc pas un frein à la grossesse. Il faut juste s’assurer d’être entouré d’un personnel médical compétent. Il faut également suivre toutes les recommandations des médecins et les consulter au moindre problème pour une prise en charge rapide et efficace.

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