Bien-être

Gueule de bois : causes, symptômes, prévention, traitement

La gueule de bois est un syndrome courant qui survient généralement au lendemain d’une fête. Elle est la conséquence d’une consommation importante d’alcool et se manifeste par des symptômes variés notamment, le mal de tête, la diarrhée et les nausées.

En milieu clinique, son diagnostic se fait au moyen d’un examen. La gueule de bois ne nécessite ni examen biologique ni examen d’imagerie. De même, la prévention et le traitement de la gueule de bois reposent sur des mesures simples. Les symptômes régressent ordinairement au bout de quelques heures et le pronostic vital du patient n’est pas affecté.

Gueule de bois : présentation

La gueule de bois parfois appelée « veisalgie » fait allusion à une intoxication alcoolique. Elle traduit une sensation importante d’inconfort qui apparaît en moyenne 7 heures après l’ingestion excessive d’alcool. Dans la plupart des cas, elle n’entraîne aucun symptôme clinique grave.

Cependant, ce serait une grande erreur de la prendre à la légère. En effet, dans certaines circonstances, elle peut évoluer vers des maladies hépatiques graves. De même, elle est très incommodante et comporte d’importantes répercussions sur le quotidien du patient. Celui-ci se trouve parfois dans l’incapacité de travailler et d’accomplir certaines tâches simples. Par exemple, cuisiner, faire le ménage, déposer les enfants à l’école, etc.

Gueule de bois : causes

La consommation excessive d’alcool est la cause majeure d’une gueule de bois. Elle se définit par des apports d’alcool supérieur à 2,4 g/L de sang par jour. En effet, le foie humain ne peut métaboliser qu’une moyenne de 2,4 g/L d’alcool au quotidien. Par conséquent, lorsque dans une journée, cette limite est excédée, un certain nombre de mécanismes sont mis en route. De ces dernières, résulte le syndrome de la gueule de bois.

Les mécanismes précis déclenchés par la consommation excessive d’alcool continuent d’être étudiés. Cependant, on relie le syndrome de gueule de bois à deux modifications en particulier. Il s’agit de l’acidose et de l’accumulation d’acétaldéhyde dans l’organisme. Voir plus d’informations à leur propos dans les rubriques suivantes.

Acidose

En cas d’intoxication alcoolique, l’organisme peine à maintenir l’équilibre acido-basique nécessaire pour son fonctionnement optimal. Il apparaît alors une exacerbation des taux d’acide dans la quasi-totalité des fluides corporels. Par la suite, certaines fonctions physiologiques de l’organisme connaissent une dégradation importante. Un environnement favorable à la survenue de plusieurs symptômes de la gueule de bois est ainsi créé.

Accumulation d’acétaldéhyde

Au niveau du foie, l’alcool subit diverses réactions chimiques. À leur terme, on obtient une panoplie de substances, dont l’acétaldéhyde. Il s’agit d’un composé chimique à longue chaîne qui est difficile à réduire. Elle reste généralement dans l’organisme pendant plus de 24 heures avant de subir une première réaction de réduction. En cas de consommation excessive d’alcool, l’organisme fait l’objet d’une saturation en acétaldéhyde. On observe donc une accumulation d’acétaldéhyde dans les organes et les fluides corporels. Il s’en suit alors une série de réactions desquelles découlent les symptômes de la gueule de bois.

Gueule de bois : facteurs de risque

Tout le monde peut souffrir d’une gueule de bois du moment où on s’expose à une intoxication alcoolique. Cependant, il faut préciser que certains facteurs font majorer le risque d’en souffrir chez certains comparativement à d’autres. Il s’agit, principalement :

  • de la sensibilité à l’alcool ;
  • des substances congénères ;
  • des apports importants de gras ;
  • des apports importants de substances acidifiantes.

En général, l’impact de ces facteurs de risque sur la survenue d’une gueule de bois est sous-estimé. Or, bien moduler, ils permettent de prévenir la gueule de bois et contribuent même à sa prise en charge optimale.

Sensibilité à l’alcool

Du fait d’une prédisposition génétique, certaines personnes ne supportent pas du tout l’alcool. À la moindre gorgée, elles développent des signes d’un mal-être physique et psychique important. On dit alors qu’elles font l’objet d’une sensibilité à l’alcool.

D’après plusieurs études concordantes, la sensibilité à l’alcool constituerait un facteur de risque important de la gueule de bois. Les populations de personnes sensibles à l’alcool seraient donc plus enclines que les autres à contracter une veisalgie. De plus, dans cette population, même à moins de 2,4 g/L d’alcool dans le sang, une veisalgie peut apparaître.

Substances congénères

Pour la formulation des boissons alcoolisées, différentes substances, dont les substances congénères, entrent en ligne de compte. Elles correspondent à des composés chimiques utilisés pour l’amélioration des qualités organoleptiques d’un breuvage alcoolisé. Il s’agit, entre autres :

  • du méthanol ;
  • des amides ;
  • de l’histamine ;
  • du méthanol.

On les retrouve en quantité importante dans les boissons alcoolisées colorées. D’après plusieurs recherches scientifiques, elles entraîneraient une augmentation importante du risque de survenue de la gueule de bois. En effet, dans les populations de consommateurs de boissons alcoolisées incolores, on observe peu de cas de gueules de bois. Par contre, dans les populations de consommateurs de boissons alcoolisées colorées, les cas de veisalgie semblent nettement plus importants. Les boissons colorées les plus incriminées sont le vin rouge, le cognac, le whisky et le rhum brun ou ambré.

Apports importants de gras

En plus d’assurer le métabolisme de l’alcool, le foie intervient dans le métabolisme des corps gras. Par conséquent, apporter des quantités importantes de gras au même moment que l’alcool pourrait favoriser la survenue de la veisalgie. En effet, lorsqu’il est partagé entre le métabolisme des gras et de l’alcool, le foie métabolise moins l’alcool. Il prend alors beaucoup plus de temps pour réduire l’acétaldéhyde et l’évacuer par les urines.

Le taux de saturation de l’organisme en acétaldéhyde devient donc très important. Ainsi, on assiste à une optimisation du risque de survenue de la gueule de bois.

Apports importants de substances acidifiantes

Les substances acidifiantes sont des composés qui font augmenter l’acidité des fluides corporels. Elles favorisent la gueule de bois en entretenant l’acidose de l’organisme. Les personnes exposées simultanément à ces dernières et à l’alcool sont, par conséquent, plus enclines à faire une veisalgie. Les substances acidifiantes courantes sont la caféine, l’acide acétique, l’acide tartrique et l’acide malique.

Gueule de bois : symptômes

Gueule de bois

La gueule de bois se manifeste par plusieurs symptômes. Ils sont répartis en deux groupes selon leur fréquence. Ainsi, on distingue les symptômes courants et les symptômes moins courants de la gueule de bois.

Symptômes courants de la gueule de bois

Les symptômes courants de la gueule de bois comprennent :

  • Une déshydratation ;
  • Les céphalées ou les migraines ;
  • Les troubles digestifs comme la nausée, le vomissement, la diarrhée, la perte d’appétit et le mal de ventre ;
  • L’insomnie ;
  • La fatigue généralisée et une faiblesse physique.

À la différence des symptômes peu courants, ces symptômes sont observés dans la quasi-totalité des cas de gueules de bois. Ils régressent généralement au bout de quelques heures, et ce, même en l’absence d’un traitement.

Symptômes peu courants de la gueule de bois

Les symptômes peu courants de la gueule de bois sont moins fréquemment observés que les symptômes courants. Ils sont généralement le signe d’une complication médicale et requièrent un avis médical. Ils regroupent :

  • Une tachycardie qui correspond à une accélération importante du rythme cardiaque ;
  • Une orthostasie qui correspond à une baisse de la pression artérielle au lever ;
  • Des déficiences cognitives qui traduisent une altération de la capacité de cognition et de perception ;
  • Une confusion visuelle qui tend parfois vers une confusion spatiale.

À l’opposé des symptômes courants, ceux-ci persistent même des jours après le début du syndrome vital. Ils peuvent engager le pronostic vital si le patient présente des comorbidités. Par exemple, une maladie cardiovasculaire, une hypertension, un diabète, etc.

Gueule de bois : prévention

Gueule de bois

Le moyen le plus efficace de prévention de la gueule de bois n’est autre que l’abstinence. Cependant, il n’est pas toujours facile de s’abstenir de boire des boissons alcoolisées. Pour cela, d’autres mesures de prévention simples existent. Voir quelques-unes des plus efficaces dans les rubriques ci-dessous.

Mesures classiques

Les mesures classiques de prévention de la gueule de bois comprennent principalement un apport d’aliments. En effet, boire de l’alcool sans manger concourt à l’accélération des mécanismes à la base des gueules de bois. Pour cela, on recommande de manger avant de boire. Attention, toutefois, à ne pas manger trop gras.

Exceptés, l’apport d’aliments, les autres mesures classiques de prévention sont une bonne hydratation et une éviction des mélanges de boissons. En effet, les apports d’alcool et la danse entraînent une déshydratation importante. Or, la déshydratation peut favoriser le syndrome de la gueule de bois. Pour cela, on recommande de boire assez d’eau. Les mélanges de boissons qui accentuent les effets de la déshydratation sont aussi à éviter.

Éviction de l’aspirine

L’aspirine est un produit pharmaceutique qui augmente le ph de l’organisme. Il a un pouvoir acidifiant important et peut favoriser la survenue d’une acidose. Par conséquent, pour la prévention de la gueule de bois, on recommande de l’éviter. Pour traiter la migraine notoire dans ces circonstances, d’autres produits d’effets identiques sont disponibles. Le paracétamol, par exemple.

Vitamine C

La vitamine C est un excellent moyen de prévention de la gueule de bois. Elle a démontré une grande efficacité. On recommande de la prendre à des posologies précises avant et pendant les apports d’alcool.

Avant de prendre de l’alcool, on préconise de prendre un gramme de vitamine C avec une quantité importante d’eau. Ensuite, dès la première gorgée d’alcool, généralement il faut prendre une dose de 500 mg de vitamine C toutes les 4 heures. La vitamine C ne doit en aucun cas être associée à un autre médicament. De même, pour optimiser ses effets, il faut l’alterner avec des prises d’eau.

N‑Acetyl-cysteine

La N-Acétyl-cystéine est une molécule dotée de propriétés mucofluidifiantes. Elle stimule dans l’organisme la synthèse du glutathion. Par des mécanismes non entièrement élucidés, elle permet de prévenir la gueule de bois. Pour cela, avant d’ingérer des quantités importantes d’alcool, on recommande d’en prendre. Généralement, un ou deux sachets de N-Acetyl-cysteine suffisent. Cependant, les patients présentant une sensibilité à l’alcool peuvent aller jusqu’à trois sachets.

Huiles alimentaires

Les huiles alimentaires telles que l’huile d’olive augmentent la sensation de satiété. Elles entraînent chez plusieurs personnes, une baisse de l’envie de boire et de manger. Par conséquent, pour induire une abstinence et indirectement la prévention de la gueule de bois, on recommande de les boire. Généralement, un petit verre avant le début de la fête suffit largement.

Miel

Pris simultanément que l’alcool, le miel pur inhibe les mécanismes à l’origine de la gueule de bois. Il favorise la dégradation de l’alcool et son élimination par les urines. Pour cela, on préconise de l’utiliser pour prévenir le syndrome de la gueule de bois. D’ordinaire, deux cuillères à soupe de miel toutes les heures suffisent pour éviter la gueule de bois.

Par ailleurs, il est à noter que le miel est une solution de prévention qui ne convient pas aux diabétiques. En effet, l’index glycémique du miel est élevé. Par conséquent, pris à des quantités importantes, il entraîne des pics glycémiques importants. Ces derniers peuvent aggraver la santé du patient et favoriser la survenue des crises de diabètes.

Chardon-Marie (Silybum marianum)

Le Chardon-Marie est une plante populaire qui présente plusieurs vertus thérapeutiques. Il a un impact positif sur le métabolisme de l’alcool. En effet, par son action sur le foie, il accélère la dégradation de l’alcool. Les réactions de réduction de l’acétaldéhyde connaissent alors une optimisation. De cette manière, le chardon-marie permet de prévenir le syndrome de la gueule de bois. Il a démontré une efficacité de plus de 80 %. Ordinairement, un seul verre d’une infusion de la plante suffit pour prévenir les gueules de bois.

Gueule de bois : traitement

Le traitement de la gueule de bois repose principalement sur une médication. Les médicaments utilisés dépendent des troubles ressentis par le patient. En cas de mal de tête, on recommande d’utiliser le paracétamol. Par contre, en présence de troubles digestifs importants, on préconise d’utiliser des antispasmodiques, des antinauséeux et des antiacides. Par exemple, SPAFON LYOC®, DEBRIDAT®, PRIMPERAN® et MOTILIUM®.

Pour optimiser les effets de la médication, on recommande également du repos et une bonne hydratation. L’hydratation peut se faire au moyen de l’eau de robinet. Cependant, on préconise d’opter pour les eaux gazeuses et alcalines. Elles contribuent à la réduction de l’acidose et donc au rétablissement de l’équilibre acido-basique.

 

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