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La maladie de Buerger : causes, symptômes, traitement 

La maladie de Buerger est une inflammation obstruante et segmentaire des artères et veines des jambes ou des bras. Ce trouble s’observe dans la plupart des cas chez les fumeurs hommes et les signes associés ressemblent à d’autres pathologies. Par conséquent, son diagnostic nécessite des examens approfondis. Comment expliquer la maladie de Buerger ? La thromboangéite oblitérante cible-t-elle des personnes au tout hasard ? Quels sont ses réelles causes et symptômes ? Comment s’effectue le diagnostic de la maladie de Buerger ? Comment la traiter et quelles sont les mesures à prendre pour ne pas aggraver les symptômes ?

Maladie de Buerger : présentation

La maladie de Buerger connue aussi sous le nom de thromboangéite oblitérante est une pathologie rare et sévère. Elle apparaît à la suite de l’obstruction et de l’inflammation des artères de petit et moyen calibre, mais aussi des veines se situant aux extrémités des membres inférieurs et supérieurs.

La maladie de Buerger est caractérisée par une thrombose ou un caillot ainsi qu’une recanalisation des vaisseaux sanguins touchés. En effet, les artères qui irriguent les organes avec du sang sont constamment enflammées. Cela entraîne une diminution de la quantité du flux sanguin dans les organes. Ce sont principalement les artères des avant-bras et des jambes (en dessous des coudes et des genoux) qui sont atteintes.

Maladie de Buerger : les principales victimes

La maladie de Buerger se retrouve dans le monde entier, mais elle est plus présente dans certaines régions plutôt que d’autres. En Europe, cette affection regroupe au total moins de 5 % des artériopathies des membres inférieurs et moins de 3 % des occlusions artérielles périphériques. Par contre, sur le continent asiatique, la maladie de Buerger représente plus de 50 % des artériopathies.

Les fumeurs sont ses principales victimes. En réalité, la majorité des personnes touchées par cette pathologie fument ou ont arrêté de fumer peu de temps avant les résultats du diagnostic. De même, la thromboangéite oblitérante touche particulièrement les hommes âgés de 20 à 45 ans. Plus de 9 hommes sur 10 appartenant à cette tranche d’âge ont de forts risques de développer la maladie de Buerger.

D’ailleurs, elle est même considérée comme une affection masculine. Toutefois, cette maladie est également diagnostiquée chez les femmes qui fument. Aussi, elle est fréquente chez les patients qui portent les génotypes HLA-A9 et HLA-B5 (human leukocyte antigen).

Les personnes atteintes de la thromboangéite oblitérante ont du mal à s’épanouir socialement et sur le plan professionnel. En effet, cette pathologie génère de nombreuses conséquences sur le rendement et la qualité du travail du patient. Ce dernier est régulièrement hospitalisé et mis en observation. De plus, l’évolution de cette affection pourrait conduire à un handicap.

Maladie de Buerger : causes

Le lien entre le tabagisme et la maladie de Buerger est encore méconnu. Il en est de même pour les causes de l’affection. Toutefois, la consommation du tabac ou son exposition constante est un facteur non négligeable dans l’apparition et l’aggravation clinique de la thromboangéite oblitérante.

Il se pourrait que le tabac provoque l’inflammation et le rétrécissement des artères. Néanmoins, le nombre de personnes qui fument et qui souffrent de ce trouble est négligeable. Certains patients sont même plus susceptibles que d’autres de développer la maladie, les raisons qui pourraient expliquer cela sont encore méconnues.

Cependant, la thromboangéite oblitérante se développe très rapidement et s’aggrave chez les fumeurs chroniques et aboutit généralement à l’amputation. En revanche, si les patients porteurs du mal ne fument pas ou arrêtent de fumer, l’amputation des membres est souvent inutile.

Maladie de Buerger : symptômes

Les symptômes qui apparaissent suite à l’obstruction et à la diminution du sang dans les membres (inférieurs et supérieurs) viennent progressivement. Il s’agit notamment des signes tels que :

  • Les sensations de froid ;
  • Les engourdissements ;
  • Les picotements et les brûlures ;
  • Les douleurs intenses et intermittentes.

Ces sensations propres à la survenue de la thromboangéite oblitérante commencent par le bout des doigts ou l’extrémité des orteils, puis elles remontent dans les jambes ou dans les bras.

Symptômes évolutifs

Le patient ressent fréquemment des crampes dans les muscles du mollet ou dans ceux du pied. De même, les crampes se manifestent aussi dans les mains ou dans les avant-bras. Au fur et à mesure que la maladie de Buerger évolue et se développe, les crampes sont plus douloureuses et prennent plus de temps avant de se calmer. 

Toutefois, ce sont les muscles des jambes qui sont plus touchés que les bras. En ce qui concerne celles-ci, étant donné que les artères sont bouchées et enflammées, le sang n’arrive plus en volume suffisant jusqu’aux doigts. Le malade présente alors des mains froides qui sont blanches ou bleues.

Ce symptôme est favorisé par le contact avec le froid, c’est d’ailleurs ce qu’on appelle le phénomène de Raynaud. Aussi, la personne souffrant de ce trouble présente généralement des plaies à l’extrémité des doigts, difficiles à cicatriser et qui sont très douloureuses au moment où les lésions vasculaires des artères sont trop importantes. Le risque de ce symptôme est qu’à l’avenir les médecins soient obligés d’amputer un ou plusieurs doigts du patient.

Autres symptômes

Quant aux membres inférieurs, les pieds sont les premiers à être presque privés de sang. Les patients ont fréquemment des douleurs au niveau des plantes des pieds pendant qu’ils essayent de marcher. C’est la claudication intermittente. L’abondance des lésions des artères rend la peau des pieds très fragile.

Elle peut se rompre facilement au moindre traumatisme. La conséquence directe de la claudication intermittente est le développement des lésions ou ulcérations des orteils. Celles-ci sont aussi accompagnées de surinfections qui peuvent occasionner l’amputation des orteils, du pied, et parfois même de la jambe.

Certains patients de la thromboangéite oblitérante présentent aussi des cas d’inflammation des veines ou encore de phlébite migratrice. Ce phénomène se produit en général dans les veines superficielles qui peuvent s’étendre jusqu’au niveau du pied, de la jambe, de la cheville et des membres supérieurs. Par ailleurs, en parlant des symptômes de la maladie de Buerger, des arthralgies douloureuses et inflammatoires peuvent apparaître comme signes d’alertes avant que la symptomatologie vasculaire ne se déclenche.

Maladie de Buerger : diagnostic

La maladie de Buerger

Il est difficile de diagnostiquer la thromboangéite oblitérante étant donné que ses signes sont semblables à ceux d’autres maladies. De ce fait, de nombreux examens médicaux sont à faire afin d’être persuadés qu’il s’agit réellement de la maladie de la Buerger. Ainsi, le patient devra en général se soumettre à des examens tels que :

  • Les analyses de sang ;
  • L’angiographie ;
  • L’écho doppler ;
  • Le scanner ou l’IRM.

Les analyses de sang

Un professionnel médical prélève le sang du patient pour vérifier la coagulation sanguine. Cette dernière est un mécanisme par lequel le sang et plus précisément l’hémorragie s’arrêtent grâce à la formation de caillots. Toutefois, si le processus de coagulation est anormal ou si le sang se coagule trop, cela peut obstruer les vaisseaux. Pour ce qui concerne la maladie de Buerger, la coagulation est un phénomène normal. Elle n’est en aucun cas liée aux symptômes qui apparaissent au cours de l’évolution de la maladie.

L’angiographie

Il s’agit d’un examen qui permet de voir l’état des vaisseaux sanguins après que l’analyste a injecté dans le sang une substance dite de « contraste ». Cette substance favorise la visibilité des vaisseaux sanguins aux rayons X. En effet, l’angiographie permet de déceler les obstructions des petits vaisseaux se trouvant au niveau de l’extrémité des membres. Les gros vaisseaux sont fréquemment en bon état. Cet examen permet aussi d’observer les artérioles en spirale ou en hélice. La présence des petites artères « hélicines » révèle une anomalie qui peut être la maladie de Buerger.

L’écho doppler

C’est une technique qui favorise l’étude de l’écoulement sanguin dans les vaisseaux et permet ainsi de repérer les régions ou parties où le sang circule mal. C’est le cas par exemple des zones où les vaisseaux sont rétrécis. L’écho doppler emploie le même mode de fonctionnement que l’échographie en utilisant les ultrasons. De plus, elle est totalement indolore.

Le scanner ou IRM

Le scanner ou l’IRM, c’est-à-dire l’Imagerie par Résonance magnétique peut être utilisés pour observer certains organes tels que le cœur ou encore pour étudier certains gros vaisseaux sanguins et s’assurer qu’ils ne comportent pas de lésions. Ces examens permettent de ne pas confondre les symptômes de la maladie de Buerger avec d’autres pathologies cardiovasculaires.

Maladie de Buerger : conséquences et évolution

Les conséquences de la thromboangéite oblitérante diffèrent d’un patient à un autre. Celles-ci dépendent :

  • Du nombre de vaisseaux sanguins atteints ;
  • De la localisation des vaisseaux touchés ;
  • De la précocité du sevrage tabagique par rapport à l’évolution de la maladie.

Cette pathologie peut affecter la vie familiale et être à l’origine de l’anxiété aussi bien chez le malade que chez ses proches. De plus, les douleurs sont souvent intenses et insupportables, ce qui nécessite l’hospitalisation et l’arrêt de travail.

Quant à l’évolution de la thromboangéite oblitérante, l’espérance de vie des personnes atteintes est considérée comme normale. Toutefois, le risque de subir une ablation d’un doigt ou d’un orteil est élevé et est en fonction de la poursuite de l’intoxication due au tabac.

Maladie de la Buerger : options de traitement

Il n’existe pas encore à ce jour, un traitement spécifique pour soigner la maladie de la Buerger. Néanmoins, il existe des facteurs des risques dont le contact avec le patient entraîne l’aggravation de la pathologie.

L’arrêt de la consommation du tabac

La prise en charge de la thromboangéite oblitérante nécessite l’arrêt du tabac. En effet, ce dernier est un facteur aggravant les symptômes de la maladie. La continuité ou la reprise de la consommation de cette substance conduit inévitablement à des complications pouvant aboutir à une amputation.

Il est vrai que l’arrêt du tabac chez un patient n’est pas systématique. C’est d’ailleurs pour cela qu’il existe actuellement de nombreuses solutions d’appui et d’assistance pour aider ces personnes à stopper la consommation de cette substance nocive. De même, le cannabis aussi est à la base du développement des symptômes de la maladie de Buerger. Celui-ci doit également être proscrit.

L’usage des vasodilatateurs

Dans le cas d’un manque d’irrigation sanguin dans les vaisseaux avec un risque d’amputation, l’utilisation des vasodilatateurs puissants et efficaces peut être un recours pour atténuer les douleurs. De même, cela peut aider à empêcher l’amputation. Il s’agit notamment des vasodilatateurs comme l’iloprost ou ilomédine en perfusion pendant l’hospitalisation du patient durant plusieurs jours.

La chirurgie

La chirurgie est une intervention qui s’opère rarement dans le cas d’une maladie de la Buerger. Toutefois, une sympathectomie peut aider le malade dans la mesure où elle va permettre de réséquer un certain nombre de nerfs adjacents. Surtout, elle permet d’annuler tout risque de constriction des vaisseaux sanguins. Cependant, la chirurgie améliore temporairement l’état du patient. Elle ne le guérit pas.

Peu importe, le mode de traitement qui convient au patient, il est aussi important de faire appel à un psychologue. Ce dernier va accélérer l’arrêt du tabac, pour l’aider à supporter les douleurs. En outre, il aide à le soutenir en cas de mutilation d’un doigt ou d’un orteil.

Les mesures complémentaires (interdictions)

À l’instar des traitements proposés dans le cadre de la thromboangéite oblitérante, il existe aussi des mesures complémentaires (interdictions) pour aider la personne souffrante à mieux gérer la pathologie. Ainsi, il est conseillé d’éviter le contact avec le froid ce qui provoque un rétrécissement des vaisseaux sanguins.

De même, le patient doit éviter la prise de certains médicaments qui engendrent la constriction des vaisseaux sanguins. Ces médicaments sont généralement l’éphédrine, la phényléphrine ou encore la pseudoéphédrine. Ces dernières sont d’ailleurs des composants de certains traitements contre la congestion des sinus et le rhume.

En outre, la prise en charge de la maladie de Buerger empêche les personnes atteintes et surtout les femmes d’ingérer les médicaments favorisant la coagulation. On peut notamment citer les œstrogènes que l’on retrouve dans les pilules contraceptives ou le traitement hormonal substitutif (THS). Par ailleurs, les personnes porteuses de la pathologie doivent nécessairement éviter les blessures thermiques et celles chimiques.

Pareillement pour les interventions chirurgicales mineures qui nécessitent le retrait des callosités. En effet, les Cors et les callosités doivent être pris en charge par un podologue. Enfin, les blessures mécaniques causées par les chaussures non adaptées sont à éviter. Pour un patient souffrant de la thromboangéite oblitérante, il vaut mieux privilégier les chaussures confortables et assez larges pour empêcher les traumatismes du pied.

 

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