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Toxicomanie : efficacité du traitement à base de Subutex

Le problème de la toxicomanie est toujours présent dans le monde entier. Face à cette situation, plusieurs traitements sont disponibles. L’un des médicaments prescrits est le subutex. Commercialisé depuis 1995, ce produit pharmaceutique, dont le principal principe actif est la buprénorphine, est le traitement de substitution le plus utilisé en France. Comment fonctionne-t-il et à quel point est-il efficace contre la toxicomanie ? Voici le point.

Toxicomanie : Présentation

Pour donner une définition générale, on peut dire que la toxicomanie est un besoin incessant ou une dépendance à des substances narcotiques. Les consommateurs utilisent ces produits de diverses manières (ingérées, inhalées, injectées par voie intraveineuse) pour atteindre un état d’intoxication ou pour soulager la douleur.

En médecine, on la définit comme une maladie caractérisée par un besoin pathologique de médicaments, entraînant une grave altération des fonctions corporelles. En psychologie, elle se manifeste par le besoin de prendre une drogue ou une substance chimique pour éviter le malaise qui accompagne l’arrêt de sa consommation. Autrement dit, on parle de dépendance chimique. En sociologie, il s’agit simplement d’un type de comportement déviant. Au début, la prise de drogue provoque un effet euphorique. La personne a envie de prendre régulièrement des médicaments à des doses croissantes. 

La plupart des toxicomanes consomment des drogues pour des raisons non médicales. On ne sait pas exactement pourquoi certaines personnes deviennent dépendantes et d’autres non, même si elles ont déjà consommé des drogues auparavant. En effet, certains traits de personnalité joueraient un rôle dans le développement de la toxicomanie. On note :

  • Immaturité ;
  • Faible maîtrise de soi ;
  • Intérêt excessif pour les nouvelles sensations ;
  • Périodes difficiles.

Les études prouvent que les personnes présentant des traits de personnalité psychopathiques et mentalement malsains sont prédisposées à la toxicomanie. Par ailleurs, ceux qui ont grandi dans des familles dysfonctionnelles ont un risque plus élevé de développer une dépendance. En outre, il est possible que cette maladie soit héréditaire. Les tendances de la mode ou de la jeunesse jouent un rôle important dans la propagation de la toxicomanie.

Toxicomanie : les différentes formes

La toxicomanie comprend deux formes de dépendances. La première est psychologique. C’est un état de l’organisme caractérisé par un besoin pathologique d’utiliser une drogue ou une substance chimique. Cela permet d’éviter les troubles mentaux ou l’inconfort qui survient lors de l’utilisation de la substance qui a provoqué la dépendance. Elle se manifeste sans aucun phénomène physique de sevrage.

La seconde forme est la dépendance physique. Il s’agit d’une condition caractérisée par le développement de symptômes de sevrage lors de l’arrêt de la substance addictive ou après l’administration de ses antagonistes. Toutefois, il faut rappeler que les deux formes de dépendances se développent en 4 étapes.

Étape 1 : Premières expériences

Cette étape se caractérise par :

  • Curiosité naturelle ou le désir de « juste essayer » ;
  • Recherche active de nouveaux types de « high » ;
  • Incapacité à dire « NON » ;
  • Difficulté à comprendre ses propres limites ;
  • Tomber sous l’influence de divers mythes sur les produits chimiques ;
  • La peur que ses pairs le trouvent de « mouton noir » ou de « poule mouillée » ;
  • Désir inconscient d’échapper aux complexités de la vie ;
  • Mépris de soi ou de sa vie ;
  • Désir de rendre sa vie intéressante et épanouissante ;
  • Ignorance de la façon dont les drogues agissent réellement sur la psyché et le corps humain.

Le terme « High » fait référence à un pic de sensation inhabituellement élevé dans le corps. En effet, les premières doses de médicaments provoquent de fortes perturbations de l’équilibre neurochimique du cerveau. Il convient de noter que les drogues elles-mêmes ne provoquent pas de plaisir. Au contraire, elles obligent le corps à activer ses ressources.

Il y a deux voies après les premières expériences. La personne peut complètement arrêter de consommer la substance illicite (environ 50 % des personnes le font). D’autre part, certaines personnes continuent la prise. Cela conduit inévitablement à la transition vers le stade suivant du développement de la dépendance.

Étape 2 : La période d’utilisation

Cette étape se caractérise par :

  • Désir conscient de se « défoncer » à l’aide de drogues ;
  • Planification de l’utilisation ;
  • Rechercher des excuses raisonnables pour l’utilisation ;
  • Rechercher une entreprise (dealer) « appropriée » ;
  • La drogue devient un attribut nécessaire du plaisir et de la détente ;
  • La drogue devient un remède contre les « complexes » ou une cure anti-stress ;
  • Compagnon de relations sexuelles ;
  • Une augmentation de la dose nécessaire pour obtenir les sensations recherchées ;
  • Changement de personnalité ou d’humeur.

Dans ces conditions, l’addiction devient une maladie. En effet, à ce stade, le corps s’habitue à une certaine dose et en demande plus. Si le toxicomane n’arrête pas de consommer, le stade suivant de la dépendance commence.

Étape 3 : Des problèmes surgissent (période de refus)

Cette étape se caractérise par :

  • Problèmes de santé (gueule de bois, symptômes de sevrage, inconfort après utilisation, maladies infectieuses) ;
  • Perte de contrôle sur le comportement (blessures, violence, crime) ;
  • Promiscuité sexuelle (maladies vénériennes, grossesse non désirée, problèmes relationnels) ;
  • Scandales dans la famille ;
  • Problèmes avec les études, le travail ;
  • Difficultés financières (dettes, vendre des choses à domicile, constamment à la recherche d’argent) ;
  • Conflits avec des amis ;
  • Le cercle social principal est celui des consommateurs de drogues ;
  • Conflits avec la loi.

Par ailleurs, à ce stade, une dépendance physique apparaît. Le médicament n’apporte pas le plaisir souhaité. Toutefois, il ramène le corps à la normale. En général, le toxicomane ne se rend pas compte que ses problèmes sont dus à la consommation de drogue. Les conflits qui en résultent justifient une utilisation ultérieure. Arrêter d’utiliser à ce stade est presque impossible. En ce moment, le patient a besoin de l’aide de spécialistes. L’utilisation continue conduit nécessairement à la transition vers l’étape suivante de la dépendance.

Étape 4 : Dégradation de la santé

Cette étape se caractérise par :

  • Besoin constant de médicaments ;
  • Utilisation des mesures extrêmes à la recherche d’une dose ;
  • Destruction des valeurs morales ;
  • Apathie et refus de vivre, perte du sens de l’existence ;
  • Tentatives de suicide ;
  • Problèmes de santé graves, apparition de maladies chroniques ;
  • Séparation de la famille, des amis, de la société.

À ce stade, on observe des changements physiologiques profonds chez le patient. Le corps est complètement dépendant de la drogue. L’usage de substances devient nécessaire pour son existence. Le cerveau a oublié comment réguler indépendamment l’équilibre neurochimique et ne peut pas percevoir le monde qui l’entoure sans une autre dose.

Si le toxicomane n’arrête pas de consommer à ce stade, il meurt.

Toxicomanie : diagnostic

Toxicomanie

Tout d’abord, le médecin détermine les signes cliniques de l’intoxication. Il s’agit de :

  • Troubles de la coordination des mouvements ;
  • Troubles de la parole ;
  • Troubles de la pensée ;
  • Modifications du comportement ;
  • Délire ;
  • Réactions végétatives-vasculaires.

Pour s’assurer que la cause de cette dépense dépend d’un ou plusieurs drogues dans le corps humain, les spécialistes effectuent une analyse chimico-toxicologique.

Pour confirmer le type de rogue responsable de l’addition, par exemple, l’opium et ses dérivés, on utilise le test de la nalorphine. En effet, les examens de laboratoire ne permettent pas de détecter toutes les drogues, car l’organisme détruit rapidement certaines d’entre elles. Dans ces cas, les techniciens de laboratoires utilisent des méthodes de biochimie toxicologique. Par exemple, chromatographie sur membrane et chromatographie en phase gazeuse. Il est possible de faire un test de toxicomanie sur un échantillon d’urine. Cet examen permet de détecter des traces d’opiacés jusqu’à 5 jours après une dose unique.

Toxicomanie : Traitement avec le subutex

Les comprimés « Subutex » sont un opioïde semi-synthétique. L’objectif principal du traitement de substitution à l’aide de ce médicament est de réduire les méfaits de la consommation de drogues. Il contribue également à limiter les infections par le VIH et les hépatites, à diminuer le niveau de criminalité et à compléter le rejet des substances psychoactives.

L’utilisation de Subutex est particulièrement répandue en France, où l’on estime que 90 000 patients bénéficient actuellement de traitement. Les spécialistes ont approuvé ce traitemne dans le monde entier pour faire face à la dépendance aux opioïdes. Il est maintenant disponible sous plusieurs formes (comprimé et solution).

Pour rappel, son principal composant est la buprénorphine. Cette dernière est dérivée de la thébaïne, synthétisée en 1968 pour le traitement de la douleur. En effet, cette substance possède une structure hexacyclique qui la distingue des opioïdes naturels tels que la morphine ou la codéine. De même, elle diffère des dérivés semi-synthétiques tels que l’héroïne, qui ont une structure pentacyclique. La buprénorphine a une forte affinité pour les récepteurs opioïdes, ce qui détermine son utilité clinique dans le traitement de la toxicomanie. 

Les propriétés d’agoniste partiel de ce médicament lui confèrent un « effet plafond ». Cela signifie qu’elle ne produira pas les mêmes résultats que les agonistes complets, quelle que soit la dose administrée. Il s’agit d’une mesure de sécurité importante, notamment en ce qui concerne la dépression respiratoire. Cette dernière est la principale cause de décès chez les patients victimes de surdoses d’héroïne et de méthadone. En raison de son activité agoniste partielle, le prétraitement par la buprénorphine peut bloquer les effets des opioïdes administrés ultérieurement.

Toxicomanie : Fonctionnement du Subutex

Le médicament, avec son affinité pour les graisses, affecte lentement les récepteurs. Cela explique sa longue durée d’action, même pendant sa demi-vie dans le sang. L’action est plus analgésique qu’euphorique, mais la buprénorphine peut créer une dépendance persistante. L’idée principale du traitement de substitution est de réduire les dommages causés par la consommation de drogues.

Le Subutex est considéré comme le moins toxique des « substituts » et n’a pas d’effets négatifs à long terme sur la santé. On peut l’administrer par voie intraveineuse (action après 1-2 minute), intramusculaire (10-15 minutes) et sublinguale (sous la langue : 10-15 minutes). Le temps d’exposition est de 6 à 8 heures selon la dose. Malgré sa faible toxicité, un surdosage entraîne immédiatement une intoxication. Pour obtenir un effet puissant, les toxicomanes peuvent prendre la drogue de différentes manières :

  • Augmentation de la dose ;
  • Administration intraveineuse sous forme de solution ;
  • Utilisation avec d’autres opiacés ou de l’alcool.

Le Subutex doit être acheté légalement dans les pharmacies avec une ordonnance ou en s’adressant d’abord aux pharmaciens locaux.

Toxicomanie : Contre-indications au traitement par buprénorphine (Subutex)

Il y a quelques contre-indications à l’utilisation de ce médicament. En effet, son utilisation est interdite en cas :

  • De dépendance à l’alcool ou aux psychostimulants ;
  • D’hypersensibilité antérieure à la buprénorphine ;
  • Lésions cérébrales
  • Pression intracrânienne où les opioïdes peuvent masquer une pathologie grave ;
  • Insuffisance respiratoire sévère en raison du risque de dépression respiratoire liée aux opioïdes ;
  • Insuffisance hépatique sévère qui peut affecter le métabolisme de la buprénorphine ;
  • Grossesse ou d’allaitement.

Bien qu’il n’y ait pas de données sur la toxicité maternelle ou les dommages au fœtus pendant la grossesse, les recherches sur la sécurité de son utilisation sont encore insuffisantes.

Toxicomanie : Efficacité du Subutex ou méthadone

La buprénorphine contenue dans le Subutex a la même efficacité clinique que la méthadone lorsqu’on l’administre à des quantités appropriées. L’effet est directement lié à la dose administrée, il faut donc le faire à des doses moyennes ou élevées. Dans les études suggérant des différences entre les deux médicaments, les résultats montrent que la méthadone est plus efficace. On l’utilise est surtout chez les patients nécessitant des doses très élevées. En revanche, la buprénorphine est plus sûre. Elle présente moins d’interactions et est peut-être mieux tolérée dans la désintoxication des opiacés.

À l’heure actuelle, il n’existe pas de critères cliniques ou épidémiologiques définitifs permettant de déterminer quand il serait plus pratique d’utiliser chaque option. Dans certains pays, les spécialistes utilisent les deux médicaments. Par ailleurs, le choix dépend des raisons de disponibilité, de commodité, de coût et de situations cliniques telles que la présence de troubles affectifs.

La sécurité accrue par rapport aux autres opioïdes en termes de risque d’abus ou de surdose est notable. En outre, le Subutex peut être facilement prescrit. Par conséquent, cela peut améliorer l’accès au traitement des patients. Son utilisation réduit le risque d’interactions médicamenteuses. Cela est important chez les patients, car ils sont souvent soumis à une médication croisée avec d’autres psychotropes, des anti-infectieux, etc.

Toxicomanie : Recommandation de traitement

Le traitement de la dépendance doit s’effectuer par un expert et sur une certaine période. Tout d’abord, le médecin prescrit des vitamines pour soutenir l’organisme du patient. En outre, l’activité physique et une bonne alimentation sont importantes. Pour surmonter la dépression et la douleur, le médecin prescrit des analgésiques et des antidépresseurs, et pour un bon sommeil, des somnifères.

En plus d’une période de récupération repos, une aide psychologique est nécessaire. De nombreuses personnes s’intéressent à la durée du traitement. Aucun narcologue ne le dira à l’avance, car il s’agit d’une question purement individuelle. Le traitement par Subutex peut durer de plusieurs mois à plusieurs années. En même temps, le narcologue et le psychothérapeute surveillent constamment la dynamique de l’efficacité.

 

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