Bien-être

ALOPÉCIE ANDROGÉNIQUE CHEZ LA FEMME : CAUSES, SYMPTÔMES, DIAGNOSTIC ET TRAITEMENTS

L’alopécie, caractérisée par la chute de cheveux, est une affection commune qui touche aussi bien les hommes que les femmes. Chez ces dernières, elle se manifeste sous sa forme la plus courante : l’alopécie androgénique ou encore « calvitie féminine ». Selon de récentes estimations, cette forme toucherait plus de 800 milliers de Françaises. En général, elle provoque chez cette population une très grande gêne pouvant avoir des répercussions psychologiques importantes. Fort heureusement, les options de traitement disponibles aujourd’hui offrent des possibilités thérapeutiques plus ou moins efficaces et de moindres effets. Que faut-il savoir à propos de cette affection ?

ALOPÉCIE ANDROGÉNIQUE FÉMININE : CAUSES EXPLIQUÉES

La perte totale ou partielle des cheveux peut être liée à l’action d’une classe d’hormones stéroïdiennes appelées « androgènes », d’où le terme androgénique. Pour mieux comprendre les causes de l’alopécie androgénique, il serait souhaitable de savoir la relation entre les cheveux et ces hormones.

Relation entre hormones androgènes et les cheveux

Les hormones sexuelles et l’hormone GH influencent en grande partie la croissance des cheveux. Principalement, l’évolution du cheveu de vellus au cheveu terminal est régulée par la GH. Par contre, son involution dépend des hormones androgènes (testostérone) produites néanmoins en faible quantité chez les femmes.

Sécrétion et conversion de la testostérone

La testostérone est sécrétée par les testicules et par la glande surrénale qui est impliquée dans la production d’autres hormones. Il s’agit essentiellement de l’androstènedione, la déhydroépiandrostérone (DHEA) et l’androstènediol. Une fois dans les organes cibles, ces hormones peuvent subir un métabolisme qui les convertit en testostérone. Celle-ci subit à son tour l’action de l’enzyme 5 — α — réductase et se transformant en dihydrotestostérone.

Dans le même temps, les androgènes secrétés (y compris la testostérone) peuvent également être convertis en œstrogènes par l’action de l’enzyme aromatase. Les œstrogènes ont généralement un effet positif (prolifératif) sur les cheveux, la testostérone. La testostérone quant à elle, surtout en raison de la dihydrotestostérone, joue un rôle important dans le processus antagoniste (antiprolifératif).

Effet de la dihydrotestérone

Face à une prédisposition génétique, cette hormone se lie aux récepteurs nucléaires des androgènes contenus dans les follicules. Le complexe formé active les processus de transcription des gènes responsables de la transformation des gros follicules terminaux en follicules pileux très petits (miniaturisés). Cela explique la chute progressive des cheveux. On précise que les follicules produisent des cheveux de vellus ou terminaux.

Autres causes

De ce qui précède, l’on peut affirmer qu’en réalité, sans androgènes, il n’y a pas de chute des cheveux. L’alopécie androgénique est donc liée aux concentrations élevées de ces hormones. En cas de prédisposition génétique, les cheveux des victimes de reçoivent le stimulus des androgènes qui les miniaturise. Par conséquent, les femmes atteintes d’hyperandrogénie ; c’est-à-dire l’excès d’androgènes sont nettement plus sensibles à l’alopécie. Toutefois, les deux affections ne sont pas toujours liées. Les femmes qui présentent alors les signes typiques de cet excès d’androgènes sont plus exposées à l’alopécie androgénique. Ils incluent :

  • L’acné ;
  • La séborrhée ;
  • L’hypertrichose ;
  • L’hirsutisme.

De plus, chez les femmes la plupart des cas d’hyperandrogénie sont attribuables au syndrome des ovaires polykystiques (SOPK). Cela se manifeste par des cycles ovulatoires anormaux, des changements menstruels, de l’hirsutisme et parfois de l’obésité.

En revanche, les cas d’hyperandrogénie liés à la présence de néoplasmes sécrétant des androgènes sont plus rares. Il existe également d’autres facteurs hormonaux, environnementaux et génétiques qui, bien que non encore identifiés, peuvent être impliqués.

Concernant l’hérédité, elle est encore mal connue, car elle implique probablement divers facteurs génétiques et environnementaux. Néanmoins, elle a tendance à apparaitre dans les familles. Par conséquent, avoir un parent proche victime de la calvitie semble être un facteur de risque de l’alopécie androgénique.

ALOPÉCIE ANDROGÉNIQUE : SYMPTÔMES

L’alopécie androgénique féminine se manifeste par un amincissement progressif des cheveux laissant apparaître le cuir chevelu. Les chercheurs associent ce phénomène à une perte de cheveux accrue ; c’est-à-dire supérieure à 100 cheveux par jour. Selon sa localisation, on distingue 3 formes d’alopécie androgénique chez les femmes.

  • Alopécie en arbre de Noël: elle se présente surtout chez les adolescentes. L’amincissement est plus accentué au centre des racines des cheveux avec un motif triangulaire qui ressemble à un sapin de Noël.
  • Alopécie selon le système de Hamilton : elle se manifeste par un front dégarni et un amincissement de la région du vertex comme chez les hommes. Lorsque cette forme clinique survient à un jeune âge, elle est plus souvent associée à des maladies hormonales.
  • Alopécie selon le système de Ludwig: l’amincissement est localisé uniformément sur le sommet de la tête provoquant un élargissement dans cette zone.

Par ailleurs, l’alopécie androgénique féminine se distingue de l’alopécie masculine par une apparition plus tardive de l’amincissement. On ne le remarque qu’entre 30 et 40 ans par sa localisation. Outre cela, l’alopécie peut s’étendre aux autres zones pilaires comme les cils et les sourcils.

ALOPÉCIE ANDROGÉNIQUE : DIAGNOSTIC

ALOPÉCIE ANDROGÉNIQUE FÉMININE

Chez les femmes, le diagnostic et le traitement précoces sont très importants pour arrêter le processus d’involution des follicules. Cela va permettre aux cheveux de retrouver leur forme d’origine avant que le trouble ne devienne trop gênant, voire impossible à résorber. Le premier (diagnostic) repose sur un examen physique, une anamnèse et sur une évaluation du tableau clinique de la victime.

Principalement, le spécialiste étudie la prédisposition génétique, l’utilisation de pilules contraceptives ou de cortisone, l’emploi éventuel de stéroïdes anabolisants et la régularité du cycle menstruel. Il recherche ainsi d’éventuels signes d’hyperandrogénie, déjà mentionnés ci-dessus.

Pour confirmer ou exclure ce qui ressort des résultats de ces procédures, il est nécessaire de réaliser un bilan endocrinien en laboratoire. Ce n’est qu’ainsi qu’il sera possible d’établir un plan de traitement délicat en raison de l’équilibre hormonal de la femme. Voici les autres examens recommandés.

Test de traction

Ce test permet d’évaluer l’expansion de la perte de cheveux comparativement à la normale. Les résultats obtenus dépendent de plusieurs facteurs à savoir la date de lavage. De plus, il est souhaitable de le réalisant tout en gardant ses cheveux propres. Le nombre raisonnable de cheveux arrachés doit être inférieur à 6.

Test de lavage

Il est effectué par la personne atteinte elle-même et consiste à compter les cheveux qui sont tombés pendant le lavage. On rappelle que ceux perdus pendant le brossage et le séchage ne sont pas inclus. Ce test n’est également efficace que lorsqu’il est effectué sur des cheveux relativement propres. Perdre 100 à 150 cheveux est le plus souvent considérée comme normal.

Trichogramme

Cet examen permet d’évaluer avec précision le pourcentage de cheveux pendant les phases anagène (croissance) et télogène (chute). Il est considéré comme semi-invasif, car les cheveux sont arrachés avec une pince spéciale et ensuite observés au microscope.

Tricoscan

Il s’agit d’une technique informatisée (scanner) qui vous permet de compter les cheveux d’une zone cible. Par la suite, le professionnel évalue les changements au fil du temps. Il fait un petit tatouage et rase les poils de cette zone à examiner. Cette dernière est ensuite analysée par le dispositif.

Dermatoscopie (dermoscopie)

C’est une technique non invasive qui permet de distinguer l’alopécie androgénique des autres affections capillaires. Elles se caractérisent également par un amincissement ou une chute importante des cheveux.

Trichométrie

Il s’agit d’un nouveau test diagnostique qui aide à évaluer de façon numérique la masse d’une mèche de cheveux. Celle-ci est fonction du nombre et de l’épaisseur des cheveux de la mèche examinée. Il est très efficace dans l’évaluation de la réponse aux traitements.

Biopsie

La biopsie est un examen invasif qui permet de clarifier les doutes en ce qui concerne le diagnostic. En particulier, il est utile de distinguer l’alopécie androgénique de l’effluvium télogène chronique et de la pelade. Ce sont toutes des formes d’alopécie.

Pour réaliser l’examen, la victime est placée sous anesthésie locale. Ensuite, le professionnel de santé prélève un petit cylindre de peau de 4 mm de diamètre au moins. Il réalise enfin un examen histologique.

ALOPÉCIE ANDROGÉNIQUE CHEZ LA FEMME : TRAITEMENTS

ALOPÉCIE ANDROGÉNIQUE FÉMININE

Bien que l’alopécie ne soit pas considérée comme une véritable maladie en soi, la chute des cheveux peut avoir des répercussions. Celles-ci sont principalement d’ordre psychologique.

Médicaments

On distingue les médicaments topiques (à appliquer sur la peau) et les médicaments anti-androgènes (antihormonaux).

Médicaments topiques

Il appartient au médecin de recommander le principe actif et la posologie qui sont les plus adaptés à la victime. Les facteurs pris en compte sont :

  • La gravité de la maladie ;
  • L’état de santé global ;
  • La réponse au traitement.

Voici alors les médicaments topiques.

Le MINOXIDIL

Le MINOXIDIL est un médicament considéré auparavant comme antihypertenseur à administrer par voie orale. Cependant, en raison des effets secondaires qu’il provoque, il n’est plus utilisé pour cette maladie (hypertension artérielle).

Actuellement, il est commercialisé sous les noms REGAINE®, ALOXIDIL®, CAREXIDIL®. On l’administre par voie topique avec des indications spécifiques pour le traitement des symptômes de l’alopécie androgénique.

En effet, lorsqu’il est administré ainsi, il aide à de stimuler la croissance des cheveux. Il convient que cela n’a pas encore été très bien clarifié. Dans tous les cas, il est toujours souhaitable de suivre les instructions du médecin. Cela se fera tant en ce qui concerne la fréquence d’administration que la durée du traitement.

On doit néanmoins rappeler que le traitement au MINOXIDIL ne doit pas être brutalement arrêté. Les risques encourus sont l’annulation des progrès et le retour à la situation initiale quelques mois avant le traitement. Par ailleurs, on observe chez les personnes qui ont reçu ce traitement les effets secondaires tels que l’hypotension, les rougeurs, les démangeaisons et l’inflammation. :

LE SULFATE D’ESTRONE

L’œstrone est une hormone sexuelle féminine sécrétée naturellement par le corps des femmes, surtout après la ménopause. Des études ont prouvé que son administration topique sous forme de sulfate d’estrone peut être très utile dans la lutte contre l’alopécie androgénique.

En fait, lorsque cette substance active est appliquée directement sur le cuir chevelu, elle est capable de prolonger la durée de la phase de croissance des cheveux. Par le même processus, elle permet d’activer la production de facteurs de croissance qui favorisent la multiplication cellulaire dans les cheveux.

Médicaments anti-androgènes

Les médicaments anti-androgènes regroupent :

  • L’acétate de cyprotérone ;
  • La spironolactone ;
  • Les phytostérols (extraits de plantes capables d’inhiber le métabolisme des androgènes) ;
  • La mélatonine (influence le cycle pilaire, car elle peut à la fois d’empêcher le télogène et stimuler le retour du follicule en anagène.

Par voie orale, elle peut être utilisée pour lutter contre l’augmentation de la perte de cheveux souvent associée à l’alopécie androgénique chez les femmes.

Recommandations pour les femmes

Bien qu’il soit très compliqué de vivre avec l’alopécie androgénique, les femmes peuvent employer quelques astuces utiles. Cela leur donnera, d’une certaine façon, confiance en elles-mêmes. Par exemple, elles peuvent porter des postiches ou perruques. Mettre un chapeau ou attacher une écharpe pour couvrir leur tête est également une très bonne idée.

Une astuce consiste à utiliser un fond de teint, une poudre ou un crayon de la même couleur que les cheveux. Cela permet de masquer les zones atteintes en les rendant ainsi beaucoup moins visibles. Masquer également les sourcils, mettre de l’eyeliner ou du mascara permet de dissimuler un les petits défauts. On peut également porter des lunettes.

En outre, pour mieux gérer leur gêne et ainsi améliorer leur estime personnelle, les victimes doivent prendre rendez-vous avec des psychologues. Ceux-ci devront mettre en place les thérapies nécessaires pour les aider à accepter le trouble. Aussi, elles doivent se renseigner autant que possible sur l’alopécie androgénique. Pour ce faire, il peut être utile de lire des livres et des articles dédiés. Discuter de son malaise avec des personnes qui le subissent également est un bon début vers la guérison.

Par ailleurs, on peut appliquer des crèmes ou écrans solaires sur toutes les zones affectées. Enfin, il faudra noter que les gels ainsi que les produits capillaires ne provoquent pas la calvitie féminine. Alors, on peut toujours les utiliser, mais avec modération. Néanmoins, attention ! Les fers à lisser et pour boucler les cheveux peuvent accélérer le processus d’involution.

 

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