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Lymphomes malins non hodgkiniens : classification, causes, traitement

Les lymphomes malins non hodgkiniens (LNH) désignent un groupe de tumeurs malignes du système lymphatique. D’après des études, ils représentent environ 3 % de tous les cancers. Au cours des dernières décennies, leur incidence a augmenté dans la plupart des pays industrialisés. Ils sont par conséquent considérés comme le cinquième type de cancer le plus courant. Les causes des LNH sont encore inconnues, mais les recherches ont permis de détecter quelques facteurs de risque et raisons probables. Lesquels ? Quels sont les symptômes des LNH ? Comment poser un diagnostic et quelles sont les options de traitement disponibles ? Le pronostic de survie est-il favorable ? Voici des réponses !

Lymphomes non hodgkiniens : description

Comme évoqué plus haut, les lymphomes non hodgkiniens (LNH) sont un groupe de tumeurs malignes qui affectent principalement le système lymphatique. Toutefois, ils peuvent se retrouver dans d’autres organes. Le système lymphatique, faisant partie du système immunitaire, a pour rôle principal de défendre l’organisme corps contre les maladies et d’assurer une bonne circulation des liquides. De nombreux experts estiment que la conformation du système lymphatique constitue l’une des principales causes. Voici de quoi il est composé :

  • Les vaisseaux lymphatiques,
  • Les ganglions lymphatiques,
  • La lymphe,
  • Les autres organes.

Les vaisseaux lymphatiques et la lymphe

Le système lymphatique est composé d’un ensemble de vaisseaux lymphatiques minces présents dans tout le corps. À l’intérieur des canaux lymphatiques (vaisseaux) circule la lymphe qui transporte tous les composés aqueux en excès, les lymphocytes (B et T) et les déchets. Les seconds sont des cellules du sang connues sous le terme globules blancs. Leur principale fonction est de protéger l’organisme contre les infections.

Les ganglions lymphatiques

Les ganglions lymphatiques sont des masses rondes de petite taille qui relient les canaux lymphatiques. Ils sont également répartis dans tout le corps, mais essentiellement dans les zones telles que les aisselles, l’aine, le cou, l’abdomen, la poitrine. De plus, ils sont capables de stocker les lymphocytes et sont comme des filtres. Autrement dit, ils piègent et éliminent les différents corps étrangers comme les substances nocives et les bactéries.

Les autres organes

Le système lymphatique comprend différents organes, notamment la rate, le thymus et les amygdales. En dehors de ceux-ci, les tissus lymphatiques se retrouvent également dans l’estomac, l’intestin grêle et le derme.

Les lymphomes peuvent donc apparaitre dans ces différents organes du corps. Dans les LNH, les lymphocytes commencent à se multiplier de manière anormale. En fait, ils se divisent et se répliquent, les nouvelles cellules se dupliquent à leur tour et en produisent davantage. Les cellules nouvellement créées s’accumulent pour former des tumeurs, ne meurent pas et n’assurent plus la fonction principale des lymphocytes sains.

Lymphomes non hodgkiniens : classification et caractéristiques

La classification des lymphomes malins non hodgkiniens est en constante évolution et repose sur de nombreux critères qui prennent en compte :

  • Le type de cellules impliquées et leur aspect morphologique,
  • Le mode de croissance : nodulaire (ou folliculaire) ou diffuse,
  • Le degré de malignité : degré faible, intermédiaire ou élevé (du plus indolent à celui dont l’évolution clinique est la plus agressive et aiguë, qui nécessite un traitement rapide),
  • Les caractéristiques moléculaires,
  • L’épidémiologie,
  • La présentation clinique,
  • La réponse au traitement.

Selon la classification la plus récente, proposée par l’Organisation mondiale de la santé (OMS), les lymphomes non hodgkiniens constituent deux groupes. Cela s’est fait en fonction de la cellule lymphocytaire dont ils sont issus, à savoir les lymphomes à cellules B et les lymphomes T. Ces derniers sont à leur tour classés, selon le degré de maturation de la cellule impliquée. On distingue ainsi les lymphomes provenant de cellules précurseurs B ou T et lymphomes provenant de cellules B ou T périphériques. Sont incluses les cellules T tueuses naturelles.

Les lymphomes à cellules B

Les lymphomes à cellules B sont plus fréquents (environ 90 % des cas). Parmi les variantes les plus courantes, on trouve les lymphomes diffus à grandes cellules B et les lymphomes folliculaires. Il existe également des lymphomes de la zone marginale de type MALT, les lymphomes à petites cellules B, les lymphomes à cellules du manteau et le lymphome de Burkitt. Il convient de mentionner qu’ils sont moins fréquents.

Les lymphomes à cellules T

Les lymphomes à cellules T, en revanche, sont rares dans les régions occidentales. Les types les plus courants sont le lymphome périphérique à cellules T, les lymphomes cutanés (le mycosis fongoïde et le syndrome de Sézary. Le lymphome anaplasique à grandes cellules et le lymphome lymphoblastique sont également inclus parmi les LCT les plus fréquents. Enfin, les lymphomes non hodgkiniens se distinguent des lymphomes d’Hodgkin par l’absence des cellules typiques dites de Reed-Sternberg.

Lymphomes non hodgkiniens : causes et facteurs de risques

Lymphomes malins non hodgkiniens

À ce jour, les causes principales des lymphomes non hodgkiniens demeurent inconnues, mais certains facteurs de risque associés ont été identifiés.

L’âge, le sexe et la race

L’âge, le sexe et la race représentent des facteurs de risque dans le développement des LNH. En effet, les études ont permis de noter une augmentation du risque proportionnelle à l’âge jusqu’à la huitième décennie de vie (80 ans). De plus, les hommes sont deux fois plus susceptibles de développer la maladie que les femmes. Toutefois, il convient de noter que certains types de lymphomes non hodgkiniens soient plus fréquents chez les femmes. Enfin, la population blanche présente un risque plus élevé que celle noire.

Les facteurs génétiques

Certains facteurs génétiques ont ensuite été identifiés chez les personnes qui reçoivent un diagnostic de lymphome non hodgkinien. Par exemple, les spécialistes ont pu observer que ces victimes avaient des parents qui ont souffert de maladies hématolymphoprolifératives et de pathologies héréditaires.

On peut entre autres citer les syndromes de Klinefelter et de Chédiak-Higashi. En outre, de nombreuses mutations génétiques qui modifient le cycle de vie régulier des cellules ont été détectées. Parmi les plus connues, on retient les mutations des gènes c-Myc, Bcl-2, Bcl-1, Bcl-6 et p53.

Les médicaments et les thérapies

Les traitements de radiothérapie et/ou chimiothérapie sont reconnus comme des facteurs de risque très faible dans le développement de lymphomes malins non hodgkiniens. Alors, il est recommandé de toujours faire recours à ceux-ci seulement si nécessaire. De même, la prise de médicaments immunosuppresseurs tels que la cyclophosphamide, l’azathioprine et la cyclosporine favoriserait des anomalies des lymphocytes. C’est aussi le cas de la phénytoïne, ainsi que l’utilisation à long terme d’acide acétylsalicylique, de pénicilline et de digitaline. Le traitement avec des médicaments antirejet après une greffe d’organe peuvent exposer à un risque non négligeable de LNH.

Les maladies immunitaires

Les maladies immunitaires ou affections qui entrainent un dysfonctionnement du système immunitaire sont impliquées dans les LNH. Il s’agit notamment du SIDA, des maladies héréditaires rares telles que l’ataxie-télangiectasie ou les syndromes de Louis-Bar et Wiskott-Aldrich. Les autres pathologies comprennent les infections :

  • À HTLV-1 associé à un risque accru de lymphome et de leucémie,
  • Au virus d’Epstein-Barr lié à la mononucléose infectieuse et au lymphome de Burkitt,
  • Au virus de l’hépatite C (VHC),
  • À Helicobacter Pylori : la bactérie responsable de l’ulcère gastrique et aussi associée à un plus grand développement de lymphomes de l’estomac.

Enfin, la maladie cœliaque est associée à un type de lymphome à cellules T.

Les polluants

L’exposition aux pesticides phénoxycarboxyliques et chlorophénoliques est un facteur de risque probable des LNH. Les personnes les plus à risque sont certaines catégories de travailleurs comme les agriculteurs et les vétérinaires. Les solvants, tels que le benzène et le trichloréthylène ainsi que les teintures capillaires sont susceptibles de provoquer des lymphomes.

En particulier les teintures foncées et permanentes contiennent des substances toxiques et potentiellement cancérigènes (carcinogènes aromatiques et les nitrosamines). Cela augmenterait le risque même chez ceux qui les manipulent habituellement (coiffeurs et esthéticiennes). De plus, le risque, pour des raisons encore mal connues, serait plus important dans certaines professions étroitement liées à l’urbanisation. On peut citer les travailleurs des industries chimiques, du caoutchouc, des plastiques et du pétrole.

Lymphomes non hodgkiniens : symptômes et complications

Dans la plupart des cas, le symptôme avant-coureur des lymphomes non hodgkiniens est l’apparition soudaine d’une lymphadénomégalie. C’est le gonflement d’un ou plusieurs ganglions lymphatiques dans le corps. Ces masses enflées ne sont pas douloureuses, s’accroissent et sont réparties dans plusieurs stations ganglionnaires. Toutefois, le site le plus courant se retrouve dans les ganglions superficiels du cou, de l’aine ou des aisselles.

Par ailleurs, on note des symptômes et signes moins fréquents que dans le cas du lymphome d’Hodgkin. Ils comprennent :

  • Une perte d’appétit,
  • Des démangeaisons généralisées dans tout le corps,
  • Une fièvre d’origine inconnue qui survient généralement le soir et disparaît spontanément le matin,
  • Une perte de poids injustifiée,
  • Des sueurs nocturnes excessives,
  • Une fatigue généralisée.

Dans d’autres cas, la tumeur peut se développer dans les ganglions lymphatiques profonds de la poitrine ou du ventre. Elle peut alors provoquer, selon le site atteint une toux persistante, une sensation de constriction dans la poitrine et une difficulté à respirer. On peut également observer un gonflement et/ou une douleur abdominale, l’apparition d’une bosse ou d’une masse visible au niveau du ventre. Certaines victimes développent une sensation de plénitude postprandiale (estomac qui semble plein) même après un repas léger.

Manifestations rares

Plus rarement, les lymphomes non hodgkiniens provoquent des maux de tête fréquents et des signes neurologiques comme l’affaiblissement d’une partie du corps, les difficultés à parler ou les troubles de la vision. Cela signifie généralement que le système nerveux central est atteint (lymphome cérébral). D’un autre côté, des nodules cutanés peuvent apparaitre, principalement dans le cas d’un lymphome cutané.

Pour finir, un élargissement soudain d’un ou plusieurs ganglions lymphatiques dans le cou, l’aine, l’aisselle ou une autre partie du corps nécessite une consultation d’urgence. Cela est davantage essentiel si ce signe ne provoque pas de douleur.

Autres manifestations

Les lymphomes qui impliquent la moelle osseuse entrainent le plus souvent des symptômes liés à une diminution des globules rouges, des plaquettes et des globules blancs. Ce sont la fatigue, l’essoufflement (associés à une anémie), les saignements fréquents du nez, les menstruations abondantes, les taches de couleur rouge foncé sur la peau. Dans certains cas, les personnes atteintes sont alors plus exposées aux infections en raison d’une diminution des globules blancs.

Lymphomes non hodgkiniens : diagnostic

Lymphomes malins non hodgkiniens

Le médecin spécialiste pour le diagnostic et le traitement des lymphomes est l’hématologue. Il procédera, dans un premier temps, à la collecte des antécédents cliniques et familiaux du patient. Ensuite, il procédera à une identification du type de LNH qui repose sur la biopsie. Enfin, d’autres tests complémentaires peuvent être nécessaires.

Anamnèse

À cette étape du diagnostic, le professionnel de santé pose au patient quelques questions simples telles que :

  • Depuis combien de temps remarque-t-il l’apparition du ganglion lymphatique hypertrophié ?
  • Cela lui fait-il mal ou a-t-il remarqué d’autres ganglions lymphatiques enflés dans d’autres parties du corps ou des masses suspectes dans le ventre par exemple ?
  • Souffre-t-il d’autres troubles comme les maux de ventre ou de tête fréquents, les nausées, la toux et les difficultés respiratoires ?
  • Se réveille-t-il la nuit en sueur, avec de la fièvre et des sensations de démangeaison sur tout son corps ?
  • A-t-il perdu du poids au cours des six derniers mois, non justifié par des régimes amaigrissants ?
  • Mange-t-il avec plaisir ?
  • Se sent-il souvent fatigué ?
  • Souffre-t-il de maladies auto-immunes ?
  • Prend-il habituellement des médicaments ? Si oui, lesquels ?
  • Y a-t-il des cas antérieurs de cancer dans sa famille ?

Cet examen médical général lui permet de vérifier les signes qui peuvent évoquer un lymphome non hodgkinien.

Biopsie

Cependant, pour être sûr, le diagnostic nécessite toujours la réalisation d’une biopsie des ganglions lymphatiques. Autrement dit, on procède à l’ablation complète d’un ou plusieurs de ces masses de tissus suspectes. On les soumet ensuite à une analyse microscopique par le spécialiste.

Avec les techniques actuelles de biopsie à l’aiguille sous-scanner, il est possible d’intervenir dans certains cas sous anesthésie locale, exposant ainsi le patient à moins de risques. Le professionnel observe les ganglions lymphatiques pris au microscope et effectue également des tests moléculaires. Ainsi, il est donc en mesure de confirmer la suspicion de tumeur et également d’indiquer précisément le type.

Par ailleurs, on pourrait réaliser une biopsie de la moelle osseuse Jamshidi des épines iliaques postérosupérieures. Elle n’est nécessaire qu’en cas de suspicion d’atteinte médullaire de la tumeur (de la moelle osseuse). La procédure consiste à introduire une aiguille à travers la peau, après anesthésie pour engourdir la zone. Celle-ci devra atteindre l’os de la hanche. Ensuite, avec une seringue, le spécialiste va prélever également un échantillon de sang qui se trouve à l’intérieur de l’os. Il l’envoie au laboratoire pour analyse. Cette biopsie prend peu de temps et se fait généralement sous anesthésie locale.

Autres tests diagnostiques

Une fois la suspicion de lymphome non hodgkinien confirmée, il devient nécessaire d’en établir l’étendue et la propagation. Ces facteurs sont indispensables pour formuler le pronostic et choisir le meilleur traitement. Pour ce faire, les professionnels de santé utilisent des examens de laboratoire et d’imagerie qui comprennent, selon les cas.

Les tests sanguins

Ces tests permettent de trouver des numérations sanguines anormales (globules rouges, globules blancs et plaquettes). De plus, ils aident à évaluer la fonction hépatique et rénale, l’uricémie ou la bêta-2 microglobuline. On peut toutefois procéder à la détermination d’une augmentation possible de la vitesse de sédimentation des érythrocytes (VS) et du lactate déshydrogénase (LDH). Cela va permettre d’exclure d’éventuelles causes infectieuses,

Les tests d’imagerie

Les tests d’imagerie possibles comprennent les radiographies pulmonaires, les échographies, le scanner thoraco -abdomino-pelvien avec produit de contraste et l’IRM.

Les procédures invasives

L’utilisation d’autres procédures de diagnostic invasives n’est nécessaire que dans des cas particuliers et hautement sélectifs. Elles comprennent des examens diagnostiques tels que la ponction lombaire ou rachicentèse et la biopsie de nodules hépatique.

Classification de Cotswolds

La classification de Cotswolds est une version plus à jour des critères d’Ann Arbor utilisés pour le lymphome d’Hodgkin. Elle est également applicable aux lymphomes non hodgkiniens. En effet, elle permet de déterminer à quel stade se trouve la tumeur au moment du diagnostic en fonction de certains paramètres. Il s’agit du nombre de ganglions lymphatiques impliqués et des sites de la maladie.

Stadification

Selon cette classification, les lymphomes non hodgkiniens peuvent donc être divisés en 4 stades :

  • Stade I : un seul ganglion lymphatique est impliqué,
  • Stade II : deux ou plusieurs zones de ganglions lymphatiques du même côté du diaphragme sont impliquées (soit en dessous de l’abdomen, du bassin ou de l’aine, soit au-dessus de la poitrine, des aisselles ou du cou),
  • Stade III : les ganglions lymphatiques des deux côtés du diaphragme sont impliqués,
  • Stade IV : la tumeur s’est propagée au-delà des ganglions lymphatiques et a touché d’autres organes tels que le foie, les os ou les poumons.

Le diaphragme est en fait un muscle en forme de dôme qui sépare la cavité thoracique de la cavité abdominale.

Autre méthode de stadification

La stadification prend également en compte la présence (B) ou non (A) de symptômes systémiques. Ce sont la fièvre, les sueurs nocturnes, l’amaigrissement sévère supérieur au cours des six derniers mois.

Les lettres E, S et X, quant à elles, indiquent respectivement :

  • E : l’atteinte d’un organe n’appartenant pas au système lymphatique (comme le poumon),
  • S : l’atteinte de la rate,
  • X : la présence d’une très grosse tumeur.

D’autres classifications sont également possibles.

Lymphomes non hodgkiniens : classification selon un index pronostique international (IPI)

Enfin, pour les LNH, il existe un index pronostique international (IPI) qui permet de classer chaque patient en quatre catégories de risque. Celui-ci peut être de faible à élevé. Les facteurs pris en compte sont au nombre de 5 :

  1. L’âge du patient,
  2. La propagation de la tumeur en dehors du système lymphatique,
  3. Le stade tumoral,
  4. L’état de performance du patient (c’est-à-dire sa capacité à effectuer les activités de la vie quotidienne),
  5. Le taux sérique de lactate déshydrogénase (LDH).

Les victimes âgées de moins de 60 ans, stade Ann Arbor I et II, avec une absence de sites extraganglionnaires impliqués ont un meilleur pronostic. Il en est de même pour celles qui présentent un bon indice fonctionnel et concentration normale de LDH. Il convient de noter que la survie cinq ans après le diagnostic de lymphome non hodgkinien est actuellement d’environ 72 %. Cela est possible grâce aux progrès diagnostiques et thérapeutiques réalisés.

Lymphomes non hodgkiniens : prise en charge

La prise en charge des lymphomes non hodgkiniens implique une équipe médicale pluridisciplinaire, composée d’un oncologue ou hématologue, d’un radiothérapeute, d’un radiologue. L’intervention d’un spécialiste en médecine nucléaire et d’un anatomopathologiste peut être nécessaire. Dans de nombreux cas, il est possible de se remettre de la maladie pendant une longue période. Le traitement repose sur l’utilisation de :

  • La chimiothérapie,
  • La radiothérapie,
  • Les anticorps monoclonaux,
  • Les greffes.

La chimiothérapie

Cette option implique l’administration de plusieurs médicaments, en cycles, pendant quelques mois. Dans la plupart des cas, la voie d’administration est intraveineuse, avec du goutte-à-goutte et une insertion d’une aiguille dans le bras. Il est possible, cependant, qu’avec cette modalité, certains médicaments provoquent à la longue une irritation des veines. On observe par conséquent une inflammation et/ou une obstruction du vaisseau sanguin lui-même. Pour remédier à cela, la chimiothérapie est souvent réalisée à l’aide de plusieurs appareils.

  • Le cathéter veineux central (CVC) : Une canule biocompatible insérée dans une veine du thorax sous anesthésie locale. On la fixe au thorax par quelques points de suture.
  • Le cathéter veineux central périphérique (CVCP) : Le spécialiste utilise aussi une canule similaire au CVC. Néanmoins, celle-ci est insérée sous anesthésie locale au niveau du pli du coude.
  • Le cathéter veineux à chambre implantable : c’est un cathéter relié à un petit dispositif placé sous la peau du thorax (appelé chambre implantable), inséré sous anesthésie locale ou générale.

Grâce aux trois appareils, il est possible d’administrer des médicaments de chimiothérapie et de prélever des échantillons de sang. Généralement, le dispositif reste implanté pendant toute la durée de la thérapie et n’est retiré qu’à la fin complète de celle-ci. Dans certains cas, ceux-ci sont administrés sous forme de comprimés ou directement dans le liquide céphalo-rachidien. Ici, la présence de la tumeur a alors été constatée par une ponction lombaire.

La radiothérapie

La radiothérapie est utilisée dans les cas de lymphomes non hodgkiniens au stade précoce. Elle consiste à délivrer des doses massives de rayonnement de haute intensité sur les ganglions impliqués dans la tumeur. Le professionnel prend le soin de préserver au maximum les organes sains situés à proximité.

Préparation

Pour ce type de thérapie, une préparation préalable est nécessaire. En d’autres termes, on doit avant tout procéder à la réalisation d’un scanner appelé scanner de centrage. À l’issue de celui-ci le médecin dessine de petits tatouages ​​de points d’alignement sur la peau du patient, à l’aide d’encre et d’une petite aiguille.

Ensuite, en accord avec le physicien médical, il élabore le plan de traitement à l’aide des images CT. Ces dernières permettent de visualiser les ganglions lymphatiques touchés par la tumeur, et le traitement proprement dit peut être effectué.

Thérapie proprement dite

La radiothérapie proprement dite est réalisée à l’intérieur d’un bunker. Un technicien en radiothérapie place le patient sur un lit rigide. En observant les tatouages ​​​​dessinés sur la peau du patient et à l’aide d’un système laser, il le positionne. Il suit ainsi les images du CT scan et laisse le patient seul pendant la durée de l’unique séance (généralement quelques minutes). La machine peut alors émettre des radiations appelées accélérateur linéaire qui tournent autour du lit.

Il faut généralement pratiquer la radiothérapie pendant 3 à 4 semaines, les jours non ouvrés exceptés. Par ailleurs, le rayonnement ne se voit pas et ne provoque pas de douleur, ni ne quitte le patient radioactif. Ainsi à la fin de chaque séance, il pourra rentrer chez lui et avoir des contacts avec sa famille y compris les enfants et les femmes enceintes.

Les anticorps monoclonaux

Ils sont capables de reconnaître et de détruire les cellules cancéreuses en se liant à des composants spécifiques. Ceux-ci sont présents à la surface des cellules cancéreuses elles-mêmes. Le rituximab est l’anticorps monoclonal largement utilisé dans le traitement des lymphomes. Principalement, il est efficace en présence du lymphome folliculaire et des lymphomes non hodgkiniens diffus à grandes cellules B. Il agit en se liant au composant CD20 présent à la surface de tous les lymphocytes B en provoquant leur mort.

Le rituximab n’est pas seulement utilisé dans la prise en charge des cancers du sang, mais également pour :

  • La leucémie lymphoïde chronique,
  • Les formes sévères de la polyarthrite rhumatoïde,
  • Dans deux maladies inflammatoires des vaisseaux sanguins : granulomatose de Wegener et polyangéite microscopique.

On administre le traitement par anticorps monoclonaux par perfusion dans une veine, seul ou en association avec une chimiothérapie. De même, certains des anticorps (ibritumomab et tixuetan) sont liés à un composant radioactif. Par conséquent, ils délivrent directement une dose de rayonnement une fois qu’ils entrent en contact avec les cellules cancéreuses.

Les greffes

Dans les cas où la maladie ne répond pas au traitement ou rechute après un certain temps, il est possible de faire recours aux greffes. Plus précisément, on recommande une greffe autologue de cellules souches hématopoïétiques ou une greffe allogénique.

La greffe autologue de cellules souches hématopoïétiques

Elle est précédée d’une thérapie appelée conditionnement avec une chimiothérapie à haute dose parfois en association avec la radiothérapie. La greffe autologue implique la réinfusion des propres cellules souches hématopoïétiques du patient après un traitement par chimiothérapie à haute dose.

La chimiothérapie à haute dose (éventuellement associée à la radiothérapie) est généralement capable de détruire les cellules cancéreuses qui ont résisté aux traitements antérieurs. Il en est de même pour celles qui sont revenues après une première cure. Cependant, des doses élevées comportent un risque accru de lésions graves de la moelle osseuse. Le spécialiste doit alors réaliser un prélèvement des cellules souches hématopoïétiques du patient.

À la fin de la chimiothérapie à haute dose, les cellules souches récoltées peuvent être décongelées et réinfusées au patient. Lors de la réinfusion, le patient peut ressentir de la chaleur, des nausées, de la sécheresse ou un mauvais goût dans la bouche. La greffe autologue est actuellement une procédure sûre, associée à une très faible mortalité.

La greffe allogénique

En ce qui concerne la greffe allogénique, elle consiste en la réinfusion de cellules souches hématopoïétiques de la moelle osseuse. Il est possible que celles-ci proviennent du sang veineux périphérique d’un donneur sain compatible avec le sujet atteint de tumeur. Elle est également précédée d’une chimiothérapie à haute dose et d’une radiothérapie).

La compatibilité entre donneur et receveur est un préalable indispensable à la réalisation de la greffe. Généralement, les frères ou les sœurs ont une probabilité plus élevée d’être compatibles avec le patient. En revanche, un parent ou un enfant du patient a une compatibilité inférieure. En l’absence de membres compatibles dans la famille, il est possible de recourir à des donneurs volontaires.

Ceux-ci sont dûment inscrits dans les registres internationaux des donneurs de cellules souches hématopoïétiques. On peut toutefois recueillir un échantillon de sang de cordon ombilical (cas d’enfants malades). Celui-ci est le plus souvent conservé dans des banques spécialisées. Ce prélèvement doit avoir été fait sur un donneur au moment de l’accouchement.

Pour établir la compatibilité, il faut que les antigènes présents à la surface des cellules souches du donneur et du receveur soient les mêmes. Cela peut être obtenu avec un test de biologie moléculaire. Si les cellules souches du donneur ne sont pas compatibles, une fois réinfusées, elles seront reconnues comme étrangères. Il y aurait donc un risque élevé de rejet de greffe, un événement grave. D’autres complications possibles de la transplantation allogénique sont le développement d’infections ou de dommages aux vaisseaux sanguins.

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