Santé

Cancer de la prostate : stades d’évolution, causes et traitements

La prostate est l’organe le plus volumineux de l’appareil urogénital masculin. Cet organe est bien souvent exposé à de nombreux problèmes dont notamment, le cancer de la prostate. En effet, le risque d’apparition de ce cancer est plus important dès 50 ans d’âge. Ce cancer se développe à partir des glandes et peut avoir de nombreuses incidences sur la santé générale du patient. Quels sont les causes et facteurs de risque du cancer de la prostate ? Quels en sont les principaux symptômes et moyens de traitement ?

Définition du cancer de la prostate

En dehors des cancers de la peau, le cancer de la prostate est le plus fréquent chez les hommes, surtout après la cinquantaine. Ce cancer constitue même la troisième cause de décès la plus récurrente dans le monde.

La survenue d’un cancer de la prostate est provoquée par la multiplication incontrôlée des cellules cancéreuses au sein de la glande de la prostate. En fonction du stade auquel se trouve le cancer, ces cellules peuvent s’étendre jusqu’aux ganglions et même atteindre d’autres organes. Ce sont généralement des cellules de la prostate, initialement saines, qui commencent à se multiplier de façon anarchique, jusqu’à former une tumeur maligne.

Dans la majorité des cas, ces tumeurs ont la forme histologique d’adénocarcinome. Elles se développent en se servant des cellules qui assurent le revêtement de la prostate. Une fois suffisamment grande, la tumeur commence à se propager vers d’autres organes.

Les adénocarcinomes sont des cellules qui prennent naissance dans les glandes de la prostate. Ces glandes produisent du mucus et un liquide, dit prostatique, qui vont se mélanger aux spermatozoïdes pour former du sperme.

Lorsque le cancer est détecté très tôt, on le trouve uniquement dans la prostate. Les chances de traitement sont alors très grandes, contrairement au cas où la tumeur ait eu le temps d’atteindre d’autres parties de l’organisme.

Quelques formes de cancer de la prostate

Le cancer de la prostate peut prendre différentes formes. 95% des cas de ce cancer prennent leur source dans la zone périphérique du rectum, où est sécrété le liquide séminal. Les cancers formés dans cette zone sont appelés adénocarcinomes de la prostate. Ces tumeurs ont une sensibilité élevée face aux hormones sexuelles, notamment la testostérone. C’est pour cette raison que les médicaments pouvant inhiber l’action de la testostérone sont utilisés pour les traiter.

En dehors de cette forme de cancer de la prostate qui est la plus répandue, il en existe d’autres qui sont plus ou moins rares. Il s’agit notamment :

  • Du carcinome à cellules transitionnelles : cette forme de cancer se forme dans la vessie et a pour principale, la couche superficielle de la prostate ;
  • Le sarcome de la prostate : il s’agit d’une forme de cancer qui attaque les cellules musculaires de la prostate, et qui attaque plus les hommes de la quarantaine à la cinquantaine ;
  • Les tumeurs indifférenciées à petites cellules : elles sont à l’origine de malaises fréquents et de confusion mentale.

On peut également évoquer les cancers des globules blancs qui peuvent parfois attaquer la prostate.

Les différents stades d’évolution du cancer de la prostate

Le cancer de la prostate est une maladie à évolution lente. À l’image des autres cancers, celui-ci possède des niveaux d’évolution qui permettent de déterminer à quel point il est propagé dans l’organisme. En fonction du moment où le diagnostic est réalisé, le cancer de la prostate peut aller du stade 1 à 4, suivant le degré de propagation dans l’organisme.

Ainsi, on distingue les cancers de la prostate localisés qui englobent les stades 1 et 2 de la maladie. Cette catégorie peut parfois contenir le stade 3. Durant ces deux premiers stades, le cancer est à une phase précoce. Il n’a pas de contact avec les vésicules séminales ou d’autres organes.

Quant aux stades 3 et 4, ils correspondent aux cancers de la prostate localement avancés. C’est à cette étape que la tumeur arrive à franchir la capsule prostatique, et à se propager de façon locale.

Le dernier stade est le stade 4, où le cancer de la prostate se trouve dans un état métastatique.

Les causes du cancer de la prostate

Les tumeurs cancéreuses de la prostate sont majoritairement constituées de cellules ayant subi des modifications génétiques. Ces modifications entraînent la multiplication anarchique de ces cellules : ce qui conduit au cancer.

 

Les mutations génétiques responsables du déclenchement du cancer sont parfois héréditaires. Mais, il faut préciser que la plupart des mutations génétiques conduisant à un cancer de la prostate, surviennent après la naissance.

Parmi les gènes qui subissent ces mutations, certains ne conduisent pas directement à la tumeur. Ils augmentent juste la vulnérabilité des cellules face aux carcinogènes, qui sont les véritables déclencheurs du cancer de la prostate.

 

Il existe alors de très nombreux facteurs qui peuvent être à l’origine de l’augmentation du risque de cancer de la prostate chez un homme. Au nombre de ces facteurs, on peut citer :

  • L’âge : au-delà de 50 ans, les cellules de la prostate sont très vulnérables et le risque de cancer de la prostate est grand ;
  • Les antécédents familiaux : un individu dont le père ou un frère a un cancer de la prostate a deux fois plus de chance de le contracter ;
  • Le poids corporel : les hommes ayant une masse corporelle élevée ont un risque important de développer un cancer de la prostate. On peut aussi évoquer l’inactivité physique, qui peut représenter un facteur de déclenchement du cancer ;
  • Le tabagisme : les personnes qui fument sont celles ayant les plus grandes chances de développer un cancer de la prostate ;
  • L’alimentation : lorsqu’on consomme des viandes rouges, le risque de cancer de la prostate est important.

En ce qui concerne le régime alimentaire, son incidence dans le déclenchement du cancer de la prostate est très importante. De nombreux experts estiment que la consommation de fruits en quantité insuffisante, est une cause majeure de la maladie. Par ailleurs, l’apport important de calcium dans l’alimentation a également été associé au cancer de la prostate.

Quelques symptômes du cancer de la prostate

Généralement, les cancers de la prostate sont de très petite taille et ne produisent pas de symptômes. Voilà pourquoi on ne les découvre que lors d’analyses de sang ou d’intervention chirurgicale pour une hypertrophie bénigne de la prostate.

Lorsque le cancer de la prostate se trouve à un stade avancé, il exerce une certaine pression sur d’autres organes, dont notamment la vessie. Les conséquences sont une incontinence et des difficultés dans la miction. La tumeur peut aussi faire en sorte que l’activité des nerfs qui provoquent l’érection soit réduite. On parle alors de dysfonctionnement érectile, représentant ici un symptôme du cancer de la prostate.

Par ailleurs, le cancer de la prostate, à un stade avancé, peut se manifester par les facteurs suivants :

  • La sensation de douleurs lorsque la colonne vertébrale ou le bassin subit des pressions ;
  • Des émissions fréquentes d’urine ;
  • Des douleurs importantes lors de l’éjaculation ;
  • La présence inexpliquée de sang dans le sperme ou dans l’urine ;
  • Les sensations de douleur au niveau du bas du dos, de la hanche ou encore des cuisses.

Dans les cas graves où les cellules cancéreuses sont libérées dans la circulation sanguine, elles migrent vers d’autres organes, dans lesquels elles commencent à former de nouvelles tumeurs. Ces nouvelles tumeurs portent le nom de métastases, et sont responsables de diverses douleurs dans d’autres parties du corps.

Comment traiter le cancer de la prostate ?

Pour pouvoir traiter le cancer de la prostate, il faut déjà le détecter. Ce qui est très difficile, puisque la tumeur a une évolution très lente qui peut s’étendre sur 10 ans ou même plus. Il est alors important que le médecin procède à une surveillance active, pour s’assurer que la tumeur n’évolue pas plus rapidement que prévu.

Dans le cas où la tumeur a atteint d’autres organes, des médicaments anticancéreux ainsi que des analgésiques sont prescrits en guise de traitement. Si le cancer est encore rattaché à la prostate, il est possible de réaliser une intervention chirurgicale ou une radiothérapie pour retirer la tumeur.

La radiothérapie est la solution qu’on utilise le plus souvent. Le médecin se sert alors d’un faisceau de rayonnement externe, pour détruire les cellules cancéreuses. D’autres études sont en cours pour découvrir de nouvelles façons d’administrer la radiothérapie.

Lorsque la tumeur est à un stade vraiment avancé, l’intervention chirurgicale est plus adaptée. Dans ce cas, l’opération prisée est la prostatectomie radicale. Elle consiste en une ablation totale de la prostate. Pour la pratiquer, le chirurgien réalise une incision dans l’abdomen. Il peut également la réaliser entre l’anus et le scrotum. Ces façons de procéder sont celles qui offrent le plus de chances de guérir le cancer de la prostate.

Cependant, il est important de préciser qu’une ablation de la prostate entraîne de graves conséquences dont notamment l’impuissance et l’incontinence. Le sujet ne pourra avoir des érections que si les nerfs adjacents à la prostate sont présents. En effet, ces nerfs peuvent être incisés durant l’intervention s’ils ont été touchés par la tumeur.

Par ailleurs, le patient doit s’entretenir avec son médecin sur les risques de l’intervention, avant que cette dernière ne soit réalisée.

Très récemment, une nouvelle technique a été mise au point pour détruire les tissus cancéreux de la prostate. Il s’agit de la cryochirurgie qui consiste à détruire la tumeur avec une sonde à froid. L’efficacité sur le long terme de cette méthode n’a pas été démontrée, mais elle peut aussi entraîner l’impuissance et l’incontinence.

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