Santé

La maladie des griffes du chat : Causes, Signe, Diagnostic, Traitement

Au sein de nombreux foyers français, les chats constituent les animaux domestiques les plus rencontrés, car ils sont propres, indépendants, adaptés aux petits espaces et appréciés des enfants. S’ils sont également capables d’améliorer la santé de leur maître en réduisant son niveau de stress, ces petits félins peuvent aussi la dégrader. En effet, les chats sont capables de transmettre des pathologies à l’homme au nombre desquelles figure la maladie des griffes du chat. Pourquoi cette affection porte-t-elle ce nom et quel est son mécanisme de fonctionnement ? Les réponses ici.

La maladie des griffes du chat : Une zoonose très présente chez les moins de 15 ans

À lire l’expression maladie des griffes du chat, il est possible de penser que la pathologie touche les griffes du félin. En réalité, aucune des parties du corps du chat n’est affectée par la maladie. Les dégâts de cette dernière s’observent chez l’humain. À vrai dire, l’affection se transmet à l’homme ; raison pour laquelle elle est désignée de zoonose.

La contamination survient généralement (75 % des cas) après une griffure de chat. Toutefois, la transmission de la maladie des griffes du chat peut aussi se faire suite :

  • À un contact avec la salive du félin ;
  • Au frottement des yeux suite à un contact avec le chat ;
  • À une morsure du félin.

De façon exceptionnelle, une piqûre de puces ou une griffure de ronces peut conduire à la zoonose. Tous les types et âges d’individus sont concernés par cette pathologie. C’est dans le rang des enfants de moins de 15 ans que les cas d’atteinte à la maladie des griffes du chat semblent le plus souvent enregistrés.

Cette prévalence repose sur le fait que ces sujets sont fréquemment en contact avec les chats. De même, l’affection se transmet aussi bien par les chats domestiques que ceux sauvages. Ce sont les chatons, notamment ceux de moins d’un an qui constituent les principaux vecteurs de la maladie chez l’homme.

La maladie des griffes du chat : Une affection de nature bactérienne

La lymphoréticulose bénigne d’inoculation ou maladie des griffes du chat se propage d’un chat à un autre par le biais de puces infectées. Pour que le cycle de contamination de la pathologie puisse débuter, ces insectes doivent transmettre au félin la Bartonella henselae.

Il s’agit d’une bactérie appartenant à la famille des bartonellaceae et de type Gram négatif. Elle pénètre l’organisme du chat lorsque la puce pique celui-ci pour se nourrir de sang. Il est également possible que les bartonnelles se retrouvent dans les globules rouges du félin lorsque ce dernier effectue sa toilette.

Dans ce cas de figure, la puce laisse sur le pelage du chat des crottes renfermant le germe infectieux. Lorsque l’animal de compagnie se lèche ou se gratte afin de se débarrasser de ces déjections, les bactéries infectent sa salive ou ses griffes. Il ne suffira dès ce moment que l’une des voies de transmission de la maladie entre en jeu pour que l’homme se retrouve à son tour contaminé.

Cependant, il s’avère nécessaire de préciser qu’il faut que le chat soit bactériémique pour que la Bartonella henselae puisse être transmise à l’homme. Il faut en réalité comprendre qu’il existe deux statuts de physiopathologie de la bartonellose chez le chat.

Le félin peut être séropositif et dans ce cas, son organisme fabrique des anticorps après qu’il soit entré en contact avec l’agent infectieux. La contamination s’effectue concrètement en cas de bactériémie. C’est-à-dire que la bactérie héberge déjà dans le sang de l’animal. Ce sont 11 % de chats qui possèdent un tel statut à Paris.

La maladie des griffes du chat : Des symptômes majoritairement locaux

La bartonellose ne présente pas de symptômes chez l’animal concerné. Celui-ci peut donc sembler sain alors qu’il est porteur des bactéries. En revanche, du côté de l’humain, la présence de la Bartonella henselae dans son organisme ne manque généralement pas de se manifester.

Les signes caractéristiques de la pathologie surviennent après une période d’incubation d’une à deux semaines suite au contact à risque avec le félin. Ils sont pour la plupart locaux, c’est-à-dire visibles sur le site où est intervenue la griffure ou la morsure.

Les manifestations de la bartonellose

Tout commence par l’apparition d’une petite lésion rouge en forme de bouton appelée papule au niveau du site de contamination. Elle survient au bout de 3 à 10 jours après la morsure ou la griffure, évolue ensuite vers une pustule puis devient enfin une croûte. Au bout de 1 à 3 semaines, ce symptôme disparaît pour laisser place aux ganglions lymphatiques.

Ces derniers se localisent dans une zone proche de la griffure. Leur position dépend en réalité du lieu où est survenu le contact à risque avec le chat. Ainsi, si la morsure s’est faite au visage, à la jambe, au bras (ou à la main), les ganglions lymphatiques se font respectivement remarquer :

  • Derrière les oreilles ou dans le cou ;
  • Au niveau de l’aine ;
  • Sous l’aisselle.

Quelques jours après

que ce signe clinique se soit manifesté, il se produit ce que l’on appelle une adénopathie. Les ganglions lymphatiques vont en effet se mettre à gonfler et devenir douloureux. Cette situation invalidante pour le sujet dure plusieurs mois avant de s’estomper.

Les autres symptômes de la maladie

Une atteinte à la maladie des griffes du chat se manifeste aussi par des symptômes généraux à savoir :

  • Douleurs articulaires et musculaires ;
  • Céphalées ;
  • Mal de gorge ;
  • Perte de l’appétit ;
  • Malaise général ;
  • Fatigue ;
  • Fièvre.

La lymphoréticulose bénigne d’inoculation conduit également à :

  • Un érythème noueux ;
  • Un purpura thrombopénique ;
  • Une hépatomégalie ;
  • Des encéphalites ;
  • Un syndrome oculo-glandulaire de Parinaud ;
  • Une endocardite ;
  • Des convulsions ;
  • Des affections pulmonaires.

Il faut préciser que l’apparition de ce dernier lot de symptômes traduit que la maladie a évolué vers sa forme grave ou sévère. De telles complications s’observent dans la plupart des cas chez les enfants et les personnes immunodéprimées en raison de la fragilité de leur système immunitaire.

La maladie des griffes du chat : Un diagnostic basé sur la sérologie et l’examen clinique

La maladie des griffes du chat

La lymphoréticulose bénigne d’inoculation se suspecte fortement en présence de ganglions gonflés et d’une griffure, morsure ou toute autre forme de contact à risque avec le chat. Pour rendre certain le diagnostic, le médecin dispose de quatre principales options que sont :

  • Le test sérologique ;
  • La ponction ganglionnaire ;
  • L’hémoculture ;
  • La biopsie de ganglion lymphatique.

Le premier type d’examen consiste à rechercher dans le sang de l’individu suspecté des anticorps de type IgM dirigés contre la bactérie en cause. La présence de ces molécules traduit donc une atteinte à la maladie des griffes du chat.

À défaut de choisir cette solution de diagnostic, le praticien peut recueillir un peu du liquide contenu dans l’un des ganglions lymphatiques du patient en perçant celui-ci à l’aide d’une aiguille. C’est le principe de fonctionnement de la ponction ganglionnaire. Dans ce cas, c’est la technique PCR qui est adaptée pour effectuer le test.

En ce qui concerne l’hémoculture, il faut retenir qu’elle reste la meilleure alternative de diagnostic de la bartonellose chez les individus très malades ou immunodéprimés. Elle a pour objectif d’identifier les bactéries responsables des symptômes que présente l’individu. Pour cela, le sang de ce dernier est recueilli puis envoyé pour mis en culture dans un laboratoire.

Quant à la biopsie de ganglion lymphatique, il s’agit d’une méthode diagnostique qui se choisit en cas de suspicion à un cancer. Dans ce contexte, le diagnostic de la maladie des griffes du chat se confirme lorsque des micro-organismes sont identifiés par immunofluorescence ou quand des signes histopathologiques comme des granulomes suppurés sont détectés.

La maladie des griffes du chat : Un traitement non standard

La maladie des griffes du chat ne se prévient pas avec un vaccin. Une chose qui réjouit toutefois au niveau de cette pathologie, c’est qu’elle peut disparaître sans qu’aucun traitement n’ait été adopté. Cette guérison spontanée ne laisse généralement pas de séquelles.

Compte tenu cependant du fait que l’affection peut dans certains cas évoluer vers sa forme grave et que ses symptômes affectent le quotidien du patient, il est conseillé de la traiter. Le choix de la solution thérapeutique va dépendre du statut du système immunitaire du malade et du niveau de la pathologie.

Ainsi, lorsque le sujet possède un système immunitaire affaibli, il doit être traité avec des antibiotiques comme la :

  • Doxycyline ;
  • Gentamicine ;
  • Ciprofloxacine.

Ce sont des médicaments qui doivent être pris sur plusieurs semaines voire des mois. En revanche, les produits de cette famille thérapeutique ne peuvent pas être employés chez le malade immunocompétent. Chez ce dernier, la maladie des griffes du chat se soigne avec des antalgiques et l’application de chaleur sur la partie concernée.

Cependant, les antibiotiques peuvent être utilisés chez ce type de patient. Cela n’est possible que lorsque l’objectif est de limiter l’extension de la maladie et le gonflement des ganglions lymphatiques. De plus, ces produits doivent s’agir soit de la doxycycline ou de l’azithromycine.

Par ailleurs, il est possible de bénéficier d’une sorte d’apaisement, notamment en ce qui concerne les douleurs lorsque le liquide contenu dans le ganglion lymphatique est évacué.

La maladie des griffes du chat : Une possible prévention grâce à quelques gestes utiles

Il n’existe certes pas de vaccin contre la maladie des griffes du chat. Malgré cela, l’atteinte à cette pathologie peut être évitée grâce au respect de certaines règles à savoir :

  • Se nettoyer les mains avec du savon après avoir été en contact avec un chat ;
  • Veiller à la propreté du félin ;
  • Traiter son chat ou chaton contre les puces ;
  • Éviter de se faire lécher une plaie ou toute autre forme de lésion cutanée par un chat ;
  • Adopter avec le chat des comportements qui mettent à l’abri des morsures ou griffures ;
  • Laver immédiatement la zone concernée à l’eau et au savon suite à une griffure ou morsure.

Il est également recommandé de désinfecter la partie et de garder un œil sur celle-ci afin d’observer l’évolution de la lésion. Si un ganglion apparaît, il faut au plus vite consulter un médecin, car cette anomalie pourrait cacher une lymphoréticulose bénigne d’inoculation.

 

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