Santé

Troubles de l’odorat : causes, symptômes et traitements

Les troubles de l’odorat concernent 10 à 12% de la population. Pourtant, ce sont des maux longtemps marginalisés qui affectent sérieusement le quotidien des personnes atteintes. Il existe plusieurs types de troubles de l’odorat : perte partielle, l’anosmie complète, etc. Les causes sont diverses et les manifestations se présentent sous diverses formes. Toutefois, certains signes avant-coureurs pourraient pousser à consulter un médecin et trouver les moyens de lutter contre les causes qui l’occasionnent. Zoom dans cet article sur les causes, les symptômes et les traitements contre les troubles de l’odorat.

Que comprendre du mécanisme olfactif ?

On parle d’odeur lorsqu’une substance est susceptible d’être détectée par la muqueuse olfactive qui tapisse les cavités nasales. Cette muqueuse contient des neurones olfactifs qui sont chargés de traduire un message chimique en un flux nerveux que le cerveau peut interpréter. Le cerveau accomplit cette tâche à l’aide du bulbe olfactif. De cette manière, lorsque les neurones olfactifs sont altérés, ils ne détectent plus efficacement les molécules odorantes pour les transmettre au bulbe olfactif. On parle alors de trouble de l’odorat.

Qu’est-ce qu’un trouble de l’odorat ?

L’olfaction est un synonyme de l’odorat, le sens qui permet de percevoir les odeurs. On appelle trouble de l’odorat, un trouble post-traumatique ou neurosensoriel qui induit une altération de l’olfaction. Une altération de l’olfaction peut être soit quantitative (réduction de l’odorat) ou qualitative (mauvaise perception des odeurs).

Le trouble olfactif le plus connu est l’anosmie. Il s’agit de la perte de l’odorat. Elle a longtemps été méprisée parce que considérée comme une pathologie bénigne. Mais l’avènement de la Covid 19 a multiplié les cas d’anosmie de par le monde, surtout la variante Omicron.

A l’opposé, la normosmie est un terme qui désigne une perception olfactive normale. Entre cette dernière et l’anosmie, il existe de nombreux autres troubles de l’odorat qu’on appelle les dysosmies.

Quels sont les troubles de l’odorat connus ?

On distingue deux catégories de troubles olfactifs : les troubles de l’odorat quantitatifs et les troubles de l’odorat qualitatifs.

Les troubles quantitatifs sont :

  • L’anosmie : la perte totale de l’odorat ;
  • L’hyperosmie : l’accroissement de la sensibilité aux odeurs. Le sujet sent de fortes odeurs ;
  • L’hyposmie: la réduction de l’odorat.

Les troubles de l’odorat qualitatifs sont :

  • La parosmie : il s’agit du décalage d’une odeur vers une autre. Généralement l’odeur perçue est désagréable. Le sujet confond donc les odeurs :
  • La phantosmie : on parle aussi d’hallucination olfactive. Le sujet perçoit des odeurs fantômes bonnes ou mauvaises en l’absence de toute source d’odeur.
  • L’agnosie : elle désigne une incapacité à reconnaître une odeur alors que les cellules olfactives restent intactes.
  • La cacosmie : une altération des cellules olfactives induit une mauvaise odeur permanente, et ce, quelle que soit la source d’odeur présente.

Chacun de ces troubles de l’odorat intervient dans une circonstance précise.

Quelles sont les causes des troubles de l’odorat ?

Notons d’abord que la zone olfactive, centre de détection des odeurs, est localisée dans la partie supérieure du nez. Ensuite, la perte de l’odorat peut avoir de nombreuses origines. La plupart du temps, elle est due à un trouble acquis, mais elle peut également provenir d’une anomalie congénitale que le patient traîne dès sa naissance.

Les troubles acquis pouvant provoquer une perte de l’odorat sont les suivants :

  • Une détérioration du nerf olfactif: cela trouble la communication des informations olfactives ;
  • Une occlusion des fosses nasales : cette obstruction perturbe la perception des odeurs.

Plusieurs facteurs peuvent favoriser une détérioration du nerf olfactif. Entre autres :

  • Une intoxication ;
  • Le tabagisme ;
  • La prise de certains médicaments ;
  • Une hépatite virale ou autre infection du foie par virus ;
  • Un traumatisme crânien très souvent dû à une blessure à la tête ;
  • Certaines infections (comme celles du virus de l’influenza, celles provoquées par le virus herpès simplex ou autres infection virales) ;
  • La maladie d’Alzheimer pour les personnes âgées;
  • Certaines maladies neurologiques ;
  • Des méningiomes.

Les obstructions des fosses nasales peuvent provenir de situations comme :

  • Une sinusite: une inflammation des muqueuses situées au niveau des sinus, surtout dans ses formes chroniques ;
  • Une rhinite: une inflammation de la muqueuse des fosses nasales très souvent d’origine allergique ;
  • Une polypose naso-sinusienne : il s’agit de la formation de quelques excroissances appelées polypes sur les muqueuses ;
  • Une déviation accidentelle ou non de la cloison nasale : elle peut avoir diverses origines.

La cause congénitale est un cas très rare. L’anosmie congénitale se manifeste, en effet, dès la naissance. Les données scientifiques actuelles affirment même que ce type d’anosmie serait un symptôme de syndrome de Kallmann, une maladie génétique qui apparaît dès le développement embryonnaire. Par ailleurs, l’anosmie peut être aussi causée par la COVID -19. Cette maladie respiratoire aiguë est causée par un coronavirus (le SARS-CoV 2) qui a fait des ravages dans le monde entier.

Quelles sont les complications possibles d’un trouble de l’odorat ?

Dans la majorité des cas, l’anosmie est un mal passager. Par exemple, le trouble de l’odorat est temporaire dans le cadre d’une obstruction des fosses nasales causée notamment par une rhinite.

Mais il peut arriver qu’elle soit persistante. Dans ce cas, ce mal a de grosses répercussions sur la vie quotidienne du patient. Ces conséquences varient d’un cas à un autre. Entre autres, on peut citer :

  • Une incapacité à apprécier les aliments à cause d’une potentielle agueusie (perte du goût) ;
  • Une sensation de mal-être qui favorise un repli sur soi et pire, un syndrome dépressif ;
  • Une insécurité liée à l’incapacité à sentir des signaux d’alerte de fumée ou de gaz par exemple ;
  • Une mauvaise hygiène générale causée par l’incapacité à détecter les mauvaises odeurs.

Une personne ayant perdu son odorat est donc constamment menacée et subit un mal-être régulier.

Troubles de l’odorat et Covid-19

L’anosmie et l’agnosie sont des symptômes les plus fréquents de la Covid-19. En effet de nombreuses études prouvent que le SARS-CoV-2 attaque les neurones sensoriels et induit une inflammation de l’épithélium. Il induit par la suite une inflammation du système nerveux olfactif. Le patient se retrouve donc sans odorat sans pour autant avoir le nez qui coule ou le nez bouché.

Les médecins affirment que l’anosmie est plus présente dans les formes légères de la Covid-19 et peut durer plusieurs mois

Quand faut-il consulter un médecin ?

Il existe des signes avant-coureurs qu’il convient de prendre au sérieux. Il s’agit principalement d’un dysfonctionnement du système nerveux se manifestant par une faiblesse générale, des difficultés à voir, à avaler, à parler ou encore des problèmes d’équilibre. Toute personne qui présente ces signes particulièrement préoccupants doit consulter immédiatement un médecin. Ceux qui présentent les autres signes doivent voir aussi un spécialiste dès que possible.

Généralement, la consultation commence auprès d’un médecin généraliste. Ce dernier interroge le patient sur ses antécédents médicaux. Il s’enquiert également des conditions d’apparition et la durée de l’anosmie et ses liens avec une grippe, un rhume ou un traumatisme cranio-cérébral. Après ces premières observations, il fait attention à de nombreux symptômes avant d’orienter le patient vers un médecin Oto-rhino-laryngologiste (ORL) qui fera les examens complémentaires.

Quels examens faut-il faire en cas de troubles de l’odorat ?

Le médecin ORL se base sur les observations et notes du médecin généraliste. Ces dernières l’orientent déjà sur les causes probables de la perte de l’odorat. Toutefois, il devra effectuer d’autres examens pour affiner son diagnostic et envisager un traitement. Ces examens incluent souvent une prise de sang, des tests allergiques, un bilan stomatologique, etc.

Lorsque le spécialiste soupçonne un cas d’infection à la Covid-19, il réalise les analyses virales nécessaires. Le patient est alors pris en charge conformément aux protocoles en vigueur sur plan local ainsi qu’une potentielle mise en quarantaine. Il peut arriver qu’aucune cause évidente de l’anosmie ne soit visible. Dans ce cas, le médecin réalise une imagerie par résonance magnétique (IRM) ou une tomodensitométrie de la tête et des sinus. Le but étant de rechercher des anomalies structurelles telles qu’un abcès, une fracture ou encore une tumeur.

Au-delà de tous ces examens, il existe le test de l’odorat qu’on réalise dans la plupart des cas. Pour ce faire, les médecins utilisent plusieurs substances parfumées couramment utilisées telles que le savon, les clous de girofle, le café, la vanille, etc. Il est alors demandé au patient de reconnaître les différentes odeurs à travers une seule narine à la fois. Toutefois, il existe des moyens de tester l’odorat plus formellement. Il s’agit des kits de test de l’odorat. En fonction des résultats obtenus, le médecin oriente son diagnostic.

Comment traiter une perte les troubles de l’odorat ?

Le traitement d’un trouble de l’odorat dépend entièrement de sa cause. Le traitement médicamenteux est une cure de base dans les cas d’anosmie. Il s’administre après consultation du médecin ORL et concerne beaucoup plus les cas d’inflammation des voies respiratoires. Plus particulièrement, on utilise les corticoïdes en local lorsqu’il s’agit d’une inflammation des sinus ou de la muqueuse nasale. Lorsqu’il s’agit uniquement des irritations ou infections des sinus, on conseille des inhalations de vapeurs spécifiques que le médecin indique.

En cas de tumeur ou lorsque des polypes nasaux bouchent la cavité nasale, le patient est exposé à une potentielle chirurgie. Lorsqu’elle est possible, cette intervention permet de lever les éléments qui obstruent la cavité. Dans la majorité des cas, on a également recours à une stimulation par rééducation olfactive. Cette étape vise à stimuler les cellules olfactives pour leur permettre de retrouver leur état de fonctionnement normal. Lorsque la perte de l’odorat entraîne des complications sur le plan psychologique, il est conseillé de faire suivre le patient par un psychothérapeute.

Pour s’assurer de l’efficacité des traitements, il suffit au patient d’effectuer des tests réguliers de l’odorat. Il faut toutefois préciser que les patients ne retrouvent pas toujours leur odorat à 100%. La perte de l’odorat est un phénomène qui peut frapper tout le monde. La vitesse du rétablissement dépend également de la motivation du patient. Aussi, faut-il préciser que le soutien de l’entourage est primordial. Il permet au patient de surmonter son mal plus facilement et surtout d’échapper aux dangers et au mal-être.

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