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La ménopause : présentation, diagnostic, traitements

Provoquée par la diminution de l’activité ovarienne, la ménopause désigne un phénomène qui se traduit par l’arrêt définitif des menstruations. Il ne s’agit pas d’une maladie. Cependant, en raison du changement hormonal auquel elle est associée, la ménopause peut être à l’origine de diverses affections. Il existe toutefois des traitements permettant à la femme concernée de bénéficier d’une meilleure qualité de vie au cours de cette période. Voici leur présentation et les conditions dans lesquelles ils semblent adaptés.

La ménopause : Un mécanisme qui signe la fin de la période reproductive de la femme

Malgré tous les progrès enregistrés dans le domaine médical, les scientifiques estiment qu’il semble difficile de dire avec exactitude le moment auquel chaque femme devra atteindre le stade de la ménopause. En réalité, la survenue d’un tel phénomène est majoritairement influencée par les gènes de la femme concernée.

Elle peut être également liée à certains facteurs individuels tels que :

  • Une chimiothérapie ;
  • Un traitement contre le cancer ;
  • Les affections auto-immunes ;
  • L’état de santé ;
  • Le mode de vie ;
  • Une radiothérapie.

Généralement, lorsque la ménopause est associée à l’un ou l’autre de ces éléments, elle survient de façon précoce, c’est-à-dire avant l’âge de 40 ans. On parle alors de ménopause prématurée. Il faut comprendre que suite à diverses études effectuées sur plusieurs femmes âgées, la communauté médicale a conclu que la ménopause se manifeste entre 45 et 55 ans.

Dans la majorité des cas, elle survient à 50 ans. Elle peut aussi prendre du temps avant de surgir et apparaître à 60 ans. Ici, la ménopause est qualifiée de tardive. Quelle que soit cependant la forme qu’elle prend, une ménopause se traduit par la fin des menstruations.

Pour ne pas que ce terme soit utilisé à tort, il faut que les règles aient disparu depuis au moins 12 mois. Dans ce genre de situation, la femme concernée se retrouve dans l’incapacité de procréer à nouveau.

La ménopause : Un phénomène naturel et progressif

Bien qu’il soit possible de la provoquer (par une ablation des ovaires par exemple), la ménopause reste un phénomène naturel. Aucune femme ne peut donc échapper à sa survenue. De plus, malgré le fait que ce soit à un moment précis que l’activité ovarienne se retrouve à l’arrêt, la ménopause elle-même ne constitue pas un mécanisme spontané.

Elle s’installe de manière progressive. En réalité, la ménopause est provoquée par l’épuisement du stock des ovocytes. Ces derniers désignent des ovules immatures et chaque fille en possède près de 2 millions à sa naissance. Sous l’action de l’apoptose, un grand nombre de ces ovocytes est détruit avant la puberté.

Il n’en reste près que 400 à 500 mille qui résistent jusqu’à cette période. Dès ce moment, lorsqu’à chaque cycle (survenant chaque mois), les ovaires sécrètent les hormones sexuelles puis libèrent un ovocyte et que ce dernier n’est pas fécondé, il est évacué à travers les menstrues.

Au fil donc des années, le nombre des ovocytes chute progressivement jusqu’à atteindre le millier. C’est généralement à ce stade que le fonctionnement des ovaires connaît également un dérèglement. Même s’ils continuent de sécréter des hormones, ils ne répondent plus comme il se doit à l’action de la lutéinostimuline (LH) et de la folliculostimuline (FSH).

À ce dysfonctionnement s’associent l’accentuation du syndrome prémenstruel et l’irrégularité des règles. Tous ces changements qui durent entre 1 et 7 ans constituent des signes caractéristiques de la périménopause ; la période de transition vers la ménopause.

Cette dernière n’est effectivement mise en place que lorsque plus aucun ovocyte n’est libéré et que les ovaires cessent de fabriquer des hormones.

La ménopause : Diagnostic

Le bouleversement hormonal qui survient durant la périménopause possède diverses conséquences sur lesquelles le médecin peut se baser afin d’évoquer l’arrivée imminente ou la présence de la ménopause. Parmi ces symptômes, les plus courants sont les signes climatériques.

Ces derniers possèdent ce qualificatif, car ils affectent spécifiquement la température de la femme concernée. Il s’agit notamment des :

  • Frissons ;
  • Bouffées de chaleur ;
  • Sueurs nocturnes ;
  • Sans oublier la sécheresse vaginale.

Ces divers signes durent généralement moins de 5 ans. Chez certaines femmes, elles peuvent persister plus d’une dizaine d’années. De plus, ils ne surviennent que chez 80 % des ménopausées.

Les symptômes de la ménopause : L’aspect corporel aussi concerné

La ménopause

En dehors de la température, le déficit en hormones sexuelles engendrant la ménopause provoque également des désagréments sur l’aspect physiologique de la patiente. Ainsi, cette dernière se retrouve avec :

  • Une chevelure moins dense et cassante ;
  • Un développement de la pilosité au niveau des joues et de la lèvre supérieure ;
  • Une prise de poids ;
  • Un amincissement de la peau ;
  • Une diminution du pouvoir érectile et de la taille des mamelons ;
  • Un assèchement cutané ;
  • Une raréfaction de la pilosité ;
  • Un vieillissement de la peau ;
  • Une accentuation des rides.

La ménopause peut également être à la base de la perte de tonicité puis d’élasticité de la vessie, de l’utérus et du vagin. Les modifications qui surviennent au niveau de ces trois organes entraînent infections et incontinence urinaires.

Les signes de la ménopause : l’humeur et la sexualité également touchées

Les œstrogènes constituent des hormones qui contribuent grandement au contrôle comportemental et émotionnel. Compte tenu du fait qu’elles sont absentes lors de la ménopause, cela provoque un dysfonctionnement au niveau des zones cérébrales qui gouvernent les émotions et les comportements. De ce fait, la ménopausée peut présenter des signes de :

  • Dépression ;
  • Irritabilité ;
  • Sauts d’humeur ;
  • Anxiété.

Par ailleurs, il faut ajouter que les conséquences de la ménopause s’observent aussi sur la sexualité. Concernant cet aspect, il faut retenir que malgré la ménopause, une femme peut continuer à avoir une vie sexuelle.

Cette dernière se retrouve énormément affectée en raison des divers changements. En effet, les rapports intimes peuvent devenir plus douloureux en raison de la sécheresse vaginale. De plus, les troubles urinaires peuvent rendre les relations sexuelles plus courtes et la perte de la libido les rend moins fréquentes.

Diagnostic de la ménopause : La nécessité de faire un examen clinique

Les symptômes évoqués plus hauts ne semblent pas suffisants pour confirmer le diagnostic de la ménopause, d’autant plus que les plus courants signes de ce phénomène sont similaires à ceux de certaines affections telles que :

  • La spasmophilie ;
  • Les infections chroniques ;
  • L’anorexie mentale ;
  • L’aménorrhée psychogène.

Suite à l’appréciation des divers symptômes, il s’avère donc nécessaire d’effectuer aussi un examen clinique qui repose en partie sur un interrogatoire. Au cours de celui-ci, le médecin se renseigne sur les antécédents médicaux personnels et familiaux de la patiente.

Cela aide à vérifier si cette dernière possède des risques d’être atteinte de certaines maladies comme l’ostéoporose ou le diabète sur le long terme. Lors de cet entretien, le praticien doit aussi s’intéresser à l’aménorrhée. Si celle-ci est absente depuis une moyenne d’un an, la présence de la ménopause est alors évidente.

Les examens gynécologique et général

L’examen général se focalise sur :

  • La prise de la tension artérielle ;
  • Le contrôle de l’état des veines ;
  • La masse corporelle ;
  • La mesure de la taille (recherche d’une perte qui au-delà de 3 cm traduit une ostéodensitométrie).

En ce qui concerne le test gynécologique, il repose sur :

  • Le toucher pelvien à la recherche de tout signe anormal comme des masses pelviennes ou une atrophie vulvo-vaginale ;
  • La mammographie ;
  • Le contrôle du col utérin à la recherche de la sécheresse vaginale.

Un examen peut être aussi effectué au niveau de la vulve afin de vérifier si elle est atrophiée.

Les tests spécifiques

Avec la symptomatologie, l’âge et l’absence de menstruations depuis plus de 12 mois, aucun examen sanguin ne se révèle nécessaire pour confirmer la présence d’une ménopause. Cependant, une prise de sang peut devenir indispensable dans les cas comme :

  • Une hystérectomie (ablation de l’utérus) ;
  • Une ménopause précoce ;
  • Un port de DIU au lévonorgestrel ;
  • Un traitement récent à base de contraceptifs oraux.

Dans ce genre de situation, il est possible de procéder à des dosages d’hormones, notamment de l’estradiol et de la FSH. La ménopause est confirmée si la première hormone est inférieure à 20 pg/L et si la seconde est supérieure à 20 UI/L.

À défaut de cet examen, le professionnel de santé peut aussi réaliser un test aux progestatifs. Il repose sur la prescription durant 3 mois d’affilée d’un progestatif à prendre durant 10 jours chaque mois. Si au cours de ce traitement, les menstruations ne refont pas surface, le diagnostic de la ménopause est confirmé.

La ménopause : La préférence du traitement hormonal

Pour traiter les divers changements qui surviennent lors de la ménopause, le médecin peut recommander une thérapie cognito-comportementale, l’adoption d’un mode de vie sain ou des solutions non hormonales. Aucune de ces alternatives ne semble aussi efficace que le traitement hormonal ; raison pour laquelle il est le plus souvent envisagé.

Autrefois désigné de traitement hormonal substitutif (THS), le traitement hormonal de la ménopause (THM) repose sur la prise de progestogènes ou d’œstrogènes ou sur l’administration simultanée de ces deux molécules. Il faut préciser que chacune de ces substances joue un rôle particulier dans le cadre du traitement.

Les œstrogènes

L’usage d’œstrogènes dans le contexte du traitement de la ménopause a pour objectif de prévenir l’ostéoporose et de soulager les signes climatériques. Ce type de molécules peut être de synthèse (conjugué ou estérifié) ou naturel. Il peut être sous forme de comprimés à consommer par voie orale ou prendre l’aspect de patchs ou de gels.

Dans ces deux derniers cas, le traitement est administré par voie cutanée. C’est justement ce mode d’usage qui paraît le plus adapté, car il minimise les risques de :

  • Premier passage hépatique ;
  • Coagulation ;
  • Accidents veineux thromboemboliques.

Par ailleurs, il est nécessaire de préciser qu’en France, les praticiens préfèrent utiliser les œstrogènes naturels. Dans les officines, ces hormones seraient représentées par le 17 — bêta-œstradiol. Pour la prévention de l’ostéoporose, il est conseillé de prendre par voie intradermique et par semaine 50 à 100 mg du médicament.

Si l’administration doit se faire per os, le dosage hebdomadaire varie entre 1 et 2 mg. Dans le cadre du soulagement du syndrome climatérique, les doses sont à adapter en fonction de l’intensité des symptômes. Quelle que soit la raison, le 17 — bêta-œstradiol s’utilise chaque mois durant au moins 25 jours.

Les médecins ont pour habitude de l’accompagner d’un progestatif (progestérone de synthèse). Cependant, il faut retenir que cette association ne sera indispensable que si la ménopausée dispose d’un utérus. Cela permet de mettre cette dernière à l’abri du cancer de l’endomètre.

Les progestogènes

Chez la femme ménopausée et dotée d’un utérus, un traitement à base d’œstrogènes l’expose au cancer de l’endomètre. Pour minimiser alors le risque de survenue de cette tumeur, il demeure obligatoire de lui prescrire des progestogènes. Il s’agit d’un terme qui regroupe à la fois la progestérone de synthèse et celle dite naturelle.

Dans le cas d’une femme ménopausée et hystérectomisée, l’usage de ces hormones est interdit, car diverses études comme celle WHI démontrent qu’il l’expose au cancer du sein. En ce qui concerne le mode d’administration de ce traitement seul, il s’effectue généralement par voie intra-utérine (via l’usage d’un DIU) ou orale.

Lorsque la progestérone devra être associée à l’œstrogène, les modalités d’emploi vont dépendre du souhait de persistance des règles de la patiente. Ainsi, si cette dernière préfère continuer à avoir ses menstruations, il faudra effectuer un traitement continu. C’est-à-dire que l’administration va se faire de façon séquentielle.

En effet, il faudra d’abord débuter avec uniquement les œstrogènes puis procéder ensuite à une combinaison œstrogène plus progestérone. Dans le cas où la femme concernée ne souhaite plus conserver ses règles, le médecin devra procéder à un traitement discontinu. Ici, les deux molécules seront prises de manière simultanée.

Traitement hormonal de la ménopause (THM) : Conditions d’emploi

La ménopause

Que ce soit sur le court ou le long terme, un traitement hormonal de la ménopause possède des bénéfices. Il n’est cependant pas exempt de dangers. En effet, les médicaments utilisés dans le cadre d’une telle thérapie peuvent être à l’origine de :

  • Accidents vasculaires cérébraux ;
  • Lithiases biliaires ;
  • Accidents veineux thromboemboliques ;
  • Cancers hormono-dépendants (cancers de l’endomètre et du sein).

Pour éviter de favoriser la survenue ou un nouvel épisode de l’une de ces complications chez la patiente, il est déconseillé de lui prescrire un traitement hormonal de la ménopause lorsqu’elle possède un cancer de l’endomètre ou du sein.

La contre-indication est maintenue en cas d’antécédents thromboemboliques veineux ou artériels. La présence d’une maladie hépatique et d’une hémorragie génitale non diagnostiquée empêche également le recours de ce type de soins.

Les indications du THM

Le traitement hormonal de la ménopause peut être proposé aux femmes qui ne se retrouvent pas dans un cas de contre-indication.

De plus, avant la prescription d’une forme de thérapie hormonale, il est conseillé de bien évaluer son rapport bénéfices/risques au niveau de la patiente puis de s’assurer que cette dernière présente véritablement les signes climatériques associés à la ménopause.

Le THM : Alternatives thérapeutiques

Lorsqu’une patiente se retrouve dans l’incapacité de recevoir un traitement hormonal de la ménopause, il est possible de lui proposer :

  • Les modulateurs sélectifs des récepteurs de l’œstrogène (SERM) pour prévenir l’ostéoporose ;
  • Les hydratants vaginaux et des œstrogènes à usage local pour soulager la sécheresse vaginale ;
  • Les lubrifiants pour empêcher les douleurs lors des rapports intimes.

L’adoption d’un mode de vie sain

incluant par exemple la pratique régulière d’activités sportives et une consommation réduite d’alcool offre aussi un certain soulagement des effets secondaires de la ménopause.

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