Santé

Les bradycardies : causes, manifestations, diagnostic, solutions  

Lorsque certaines conditions sont réunies, il devient tout à fait normal que le cœur batte lentement. Hormis celles-ci, un faible rythme cardiaque est le signe révélateur d’une anomalie appelée la bradycardie. Ce trouble de l’activité électrique du cœur prend généralement du temps à s’installer et dans ce cas, il est souvent sans danger.

Lorsqu’elle survient de manière brusque, la bradycardie peut cacher une pathologie assez sévère. Pour éviter alors d’éventuelles complications, il faut au plus vite mettre en place un traitement. Quelles sont les solutions proposées dans ce cadre. Qu’en est-il des causes et symptômes du trouble ? Voici tout ce que vous devez savoir sur les bradycardies.

Bradycardie : définition

La bradycardie est un trouble de l’activité électrique du cœur. Elle correspond à une faiblesse de la fréquence cardiaque. En réalité, chez un adulte en bonne santé, le cœur effectue normalement par minute un total de 60 à 80 battements.

Chez une personne souffrant d’une bradycardie, le nombre de ces pulsations s’avère bien plus réduit. Il est en effet inférieur à 50 battements par minute. La fréquence cardiaque est donc lente. Précisons qu’elle n’est pas irrégulière. Lorsque c’est le cas, il ne s’agit plus d’une situation de bradycardie, mais plutôt de brady-arythmie.

Bradycardie : causes

Les éléments pouvant entraîner une bradycardie sont multiples et se rassemblent donc en diverses catégories.

Les facteurs physiologiques

Lorsqu’elles sont qualifiées de physiologiques, les bradycardies sont tout simplement la réaction normale du cœur suite à une activité physique importante. En réalité, lorsqu’une personne effectue un entraînement intensif, la fréquence cardiaque s’adapte au fur et à mesure à l’intensité de l’effort. Ce qui entraîne une lenteur des pulsations.

C’est pour cette raison que les sportifs de haut niveau présentent souvent ce trouble. Il faut dire que comme cette anomalie est dans ce cas une réponse normale, elle n’est pas perçue comme une pathologie.

Par conséquent, il ne s’avère pas nécessaire de surveiller médicalement le patient ou de lui administrer un traitement spécifique. Ajoutons que ce même phénomène naturel survient durant certaines phases de sommeil et lors des malaises vagaux.

Les causes rythmiques pures

Les facteurs rythmiques purs de la bradycardie désignent l’ensemble des situations de défaillance du circuit électrique cardiaque ayant provoqué l’anomalie. Concrètement, ces dernières font référence aux dysfonctionnements de conduction de l’influx électrique entre les ventricules et les oreillettes.

En réalité, pour fonctionner, le cœur, hormis son appareil musculaire, a également besoin de son système électrique. Au niveau de celui-ci, il existe des impulsions électriques traversant les ventricules et les oreillettes. Leur passage entraîne la contraction du muscle cardiaque, phénomène plus connu sous le terme de rythme cardiaque.

Ajoutons que dans un cœur fonctionnant normalement, ces influx électriques partent de l’oreillette droite. En cas de défauts, la conduction s’effectue autrement, provoquant ainsi la bradycardie. Pour la petite information, ces derniers sont de trois ordres. Chacune de ces défaillances fait référence à un niveau de gravité du trouble.

Nous retrouvons d’une part le battement trop lent des oreillettes qui est qualifié de bradycardie sinusale. Il correspond au troisième degré de l’anomalie de bradycardie et constitue la forme la plus fréquente. Nous avons d’autre part le blocage de l’influx électrique. En cas de présence de ce défaut, la bradycardie est de type premier degré et est désignée d’auriculo-ventriculaire.

Il existe également le dysfonctionnement du nœud sinusal qui représente une défaillance du second degré provoquant une bradycardie caractérisée de sino-auriculaire.

Les bradycardies iatrogènes

Pour corriger les accélérations anormales du cœur, certains médecins prescrivent à leurs patients des médicaments spécifiques. Il s’agit entre autres des :

  • Digitaliques ;
  • Inhibiteurs calciques ;
  • Bêtabloquants.

Bien qu’ils soient destinés à ralentir la fréquence cardiaque, ces traitements sont considérés comme un facteur déclencheur de la bradycardie.

Les causes secondaires

Il existe certaines pathologies, généralement d’ordre chronique qui sont connues pour entraîner ce trouble du rythme cardiaque qu’est la bradycardie. Dans une telle situation, la cause est qualifiée de secondaire. Par ailleurs, lesdites affections susceptibles de faire naître l’anomalie sont :

  • L’amylose ;
  • Les ictères ;
  • Un syndrome d’apnée du sommeil ;
  • L’épilepsie ;
  • L’hypothyroïdie ;
  • L’hypertension intracrânienne.

À ces maladies, s’ajoutent celles désignées d’auto-immunes, de génétiques, d’infiltratives et d’infectieuses.

Les facteurs d’origine cardiaque de la bradycardie

Les causes de la bradycardie peuvent aussi être d’origine cardiaque. Cette catégorie de facteurs rassemble toutes les pathologies affectant une partie quelconque du cœur et qui sont susceptibles de provoquer l’anomalie. Il s’agit par exemple de :

  • L’infarctus du myocarde ;
  • Endocardites ;
  • Péricardites.

Il y a également l’hémochromatose qui est une maladie se traduisant par un dépôt de fer dans les cavités du cœur.

Bradycardie : symptômes

Bradycardie

Certaines personnes peuvent être plus tolérantes à la bradycardie et ne présentent donc aucun signe d’atteinte du trouble. Dans ce cas, ce n’est que de manière fortuite que l’anomalie finit par être découverte.

Il existe cependant de ces patients qui sont plus sensibles à la bradycardie. Avec eux, la présence de l’affection ne passe donc pas inaperçue. Précisons bien que le symptôme qui sera révélé dépendra du niveau de gravité du trouble.

Ainsi, en cas de forme sévère de la bradycardie, les manifestations sont le plus souvent les syncopes et malaises. Lorsque l’anomalie semble moins grave, les symptômes sont généralement :

  • Les vertiges ;
  • La fatigue excessive ;
  • L’étourdissement ;
  • La faiblesse générale.

Nous avons également le ralentissement psychique, les essoufflements et palpitations.

Bradycardie : diagnostic et prise en charge

Lorsqu’une bradycardie est suspectée, le médecin va procéder à divers examens pour en être certain et identifier par la même occasion les causes du trouble. Sur la base des résultats des analyses, un traitement adapté sera alors proposé. Dans la pratique, le processus de prise en charge se passe bien plus différemment et s’avère un peu plus long.

L’ECG : l’examen principal de diagnostic

Les cardiologues ne se focalisent pas uniquement sur les symptômes révélateurs pour conclure que leur patient souffre du trouble du rythme cardiaque. Un diagnostic spécifique devra en réalité être réalisé afin de confirmer ou non l’existence de l’anomalie.

Dans ce cadre, c’est l’électrocardiogramme (ECG) qui est l’examen le plus souvent effectué. Il consiste à poser sur le thorax et parfois sur les pieds ou mains aussi des électrodes afin d’enregistrer le fonctionnement électrique du cœur.

Au cours de cet ECG, le médecin va particulièrement s’intéresser aux éventuelles pauses de l’activité cardiaque, à la régularité de celle-ci puis à la synchronisation entre les ventricules et les oreillettes. Grâce à ces données, le professionnel de santé obtient plus de précisions sur l’état actuel et les antécédents médicaux du cœur de son patient.

Ce même examen peut également aider à trouver la potentielle cause de la bradycardie.

Les autres examens de diagnostic

Si l’électrocardiogramme permet le plus souvent d’obtenir un diagnostic certain de la bradycardie, il faut dire que dans certaines situations, il peut se révéler insuffisant. En réalité, il est possible de rencontrer de ces patients qui malgré leur symptôme de bradycardie possèdent un ECG normal. Parfois, ce diagnostic principal ne révèle donc pas la cause du trouble cardiaque.

Il faut dans ce cas alors se tourner vers des examens complémentaires. C’est le cas du R-test ou de l’Holter. Il consiste à enregistrer sur carte mémoire durant une période continue de 24 heures les pulsations cardiaques. Ce sont ces dernières qui seront par la suite analysées par le cardiologue afin de donner son avis médical.

À défaut de pratiquer cette forme de diagnostic, le médecin peut opter pour l’examen électrophysiologique (EPP) ou l’échocardiographie.

L’examen électrophysiologique (EPP)

Dans ce premier cas, ce sont des sondes qui sont employées pour mesurer l’activité électrique cardiaque. Il faut dans ce cas que ces tubes minces et longs se retrouvent dans le cœur.

Pour les installer alors au sein de cet organe, une ouverture des veines est d’abord faite au pli de l’aine. Les mini-appareils sont par la suite remontés vers le lieu de destination finale. Une hospitalisation, de courtes durées bien évidemment s’avère nécessaires ici.

L’échocardiographie

Ici, c’est la technique des ultrasons qui est utilisée. Elle servira en réalité à obtenir des clichés du cœur. Outre toutes ces possibilités, le médecin peut également procéder à une épreuve d’effort.

Il s’agit à ce niveau de faire marcher le patient sur un tapis roulant afin de provoquer une accélération de sa fréquence cardiaque. À l’aide d’électrodes spécifiques, les pulsations seront enregistrées puis évaluées plus tard sur la base de la réaction du cœur en cas d’efforts.

Toujours dans l’optique de diagnostiquer la bradycardie, le médecin traitant peut réaliser des dosages sanguins ou effectuer un reveal, c’est-à-dire insérer un minuscule appareil sous la peau. Ce dernier peut y rester durant des mois sans excéder la durée maximale de 3 ans.

Bradycardie : traitements possibles

Bradycardie

Le traitement d’une bradycardie dépend de son origine. En réalité, c’est le type de facteur ayant déclenché l’anomalie qui permettra de décider de la solution de prise en charge convenable. Ainsi, lorsque ce trouble du rythme cardiaque possède une cause iatrogène, il faut aussitôt arrêter la prise dudit médicament.

Lorsque l’anomalie est déclenchée par des problèmes sanitaires, ce sont des bêtabloquants qui sont utilisés. Dans le cas où la bradycardie serait née d’une défaillance du circuit électrique du cœur, c’est un pacemaker qui est choisi comme solution de traitement.

Les bêtabloquants en cas de bradycardie

Les bêtabloquants sont des médicaments permettant de traiter une diversité de pathologies cardiaques. Le plus souvent, ils sont employés dans l’optique de ralentir la fréquence cardiaque. Lorsque les pulsations du cœur s’avèrent déjà lentes, il est également possible d’utiliser ce même produit.

Dans ce cas, il existe des types particuliers de bêtabloquants à utiliser, car il y en a plusieurs. Nous voulons plus spécifiquement parler des bêtabloquants avec activité sympathomimétique intrinsèque et ceux avec activité stabilisante. Les premiers possèdent un mode d’action consistant à se fixer sur les récepteurs bêta 1 puis à stimuler de manière légère ces derniers.

Il s’agit d’un type de bêtabloquant assez efficace en cas de bradycardie importante ou sévère. Le second type de bêtabloquant a pour rôle d’empêcher entre les cellules les échanges de potassium et de sodium. Ce traitement s’avère plus adapté en cas de bradycardie légère. Il peut être également utilisé pour soigner toutes les autres formes de troubles du rythme cardiaque.

Bien que l’efficacité de ces deux médicaments soit reconnue, ils ne doivent pas être consommés sans un avis médical. Il n’y a qu’une personne expérimentée qui puisse en effet vous dire si ces traitements sont effectivement ce qu’il vous faut. De plus, seul un médecin pourra conseiller sur les doses à prendre, les interactions à éviter et la durée du traitement.

Le pacemaker

Le pacemaker désigne un appareil qui va corriger le défaut de conduction de l’influx électrique survenu au sein du système cardiaque. En réalité, il va stimuler et coordonner les contractions du cœur entraînant ainsi des pulsations plus normales.

Pour cela, il doit être placé sous la peau. Une intervention chirurgicale s’avère alors nécessaire. Celle-ci s’effectue sous sédation et anesthésie locale puis possède une durée de moins d’une heure. Au cours de cette opération, le générateur, une composante du pacemaker va être introduite en dessous de la clavicule.

Une incision de 5 à 10 cm de long est dans ce cas généralement réalisé. Cette batterie sera ensuite raccordée à une ou plusieurs sondes situées dans le cœur. Cependant, la place précise de ces tubes au sein de cet organe ainsi que leur nombre dépendront de la partie du cœur possédant le défaut.

S’il s’agit par exemple des ventricules qui présentent un défaut, c’est au sein de ces derniers qu’il faudra installer les sondes. Il doit y en avoir trois y compris un dans le ventricule gauche. Quand l’arythmie provient des oreillettes, il faudra visser qu’une seule sonde, plus précisément dans le ventricule droit.

Une fois que la connexion entre tous les éléments du pacemaker est établie et que ce dernier est aussi programmé, les incisions sont refermées. Le patient va dès ce moment commencer à bénéficier d’une activité cardiaque plus normale, et ce, sur une période de 8 à 12 ans. Chaque 6 mois, il faudra venir en consultation pour un contrôle.

Précisons par ailleurs que le port du pacemaker exige de se soumettre à une règle importante. Vous ne devez en effet pas rapprocher des appareils produisant des interférences électriques de la partie du corps où se trouve le pacemaker.

Cela pourrait modifier le fonctionnement du simulateur cardiaque et provoquer à nouveau une bradycardie.

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