Bien-être

BSA-Bloc Sino Auriculaire : Typologie, Causes, Prise en charge thérapeutique

Pour que le système cardiaque puisse fonctionner comme il se doit, des influx électriques doivent être envoyés d’un organe à un autre du cœur. En situation anormale, ce processus de transmission peut connaître un ralentissement ou une interruption. Quel que soit l’aspect que prend l’anomalie, elle est appelée bloc. En fonction du lieu où elle se produit, il est possible d’en distinguer trois types dont le bloc sino auriculaire. Il s’agit de la forme la plus rare, mais aussi la plus particulière parmi les diverses configurations de troubles de la conduction intra cardiaque existantes. Voici les raisons !

Bloc Sino Auriculaire (BSA) : Un trouble de conduction localisé à la jonction sinoatriale

Désormais connu sous le vocable de dysfonction sinusale ou de bloc sino-atrial, le bloc sino auriculaire (BSA) constitue à l’instar des blocs de branche et auriculo-ventriculaire un trouble de conduction de l’influx électrique au sein du cœur. Sa particularité est le lieu où il naît dans cet organe.

Le bloc sino auriculaire (BSA) intervient en effet au niveau de la jonction sinoatriale, c’est-à-dire sur le chemin partant du sinus pour les oreillettes. Entre ces deux composantes cardiaques, la transmission de l’impulsion électrique subit une anomalie, provoquant ainsi l’apparition du bloc sino auriculaire.

En réalité, d’après le fonctionnement du système cardiaque, c’est dans le sinus que naît le premier influx électrique automatique du cœur. Après être formée, l’impulsion d’action doit normalement quitter ce point d’origine pour finalement atteindre les ventricules en prenant le soin de passer par les oreillettes, et ce grâce aux voies auriculaires internodales.

Cependant, en présence d’une atteinte au bloc sino ventriculaire, l’influx électrique une fois sur le chemin des oreillettes peut se retrouver bloquer. Bien souvent, il connaît un retard et ce même effet est observé au niveau des battements auriculaires.

Bloc sino-auriculaire : Une bradycardie et une pause sinusale comme caractéristiques principales

Avec le retard que connaît la transmission de l’influx électrique à la jonction sinoatriale, il devient difficile pour l’activité cardiaque d’être menée à bien. Celle-ci chute alors en termes de fréquence. En effet, au lieu d’être de 60 à 100 par minute, les battements du cœur passent à moins de 50 par minute.

Il s’agit d’une anomalie connue sous le nom de bradycardie et elle s’observe dans la plupart des troubles de la conduction intra cardiaque. Le bloc sino auriculaire se distingue toutefois des autres affections de cette catégorie par la présence de ses pauses sinusales.

Il faut comprendre qu’en cas d’arrêt de transmission de l’influx, la lenteur de la fréquence cardiaque s’avère si poussée que la contraction est absente durant un laps de temps, plus précisément pendant plus de 3 s. La durée de cette pause semble courte, mais elle est suffisante pour entraîner toute forme de conséquences liées à une dysfonction sinusale. C’est-à-dire :

  • Un état de choc ;
  • Des étourdissements ;
  • Une syncope par ischémie cérébrale transitoire ;
  • Des douleurs thoraciques ;
  • Une réduction de l’acuité visuelle ;
  • Des vertiges ;
  • Une sensation de tête vide ;
  • Des lipothymies ;
  • Une fatigue rapide associée à une intolérance à l’effort.

Un grand de nombre de ces signes apparaît également lorsque la bradycardie est paroxystique. Quand cette dernière prend une forme permanente, c’est à un ralentissement cérébral ou une asthénie que peut être sujet le patient. Il est par ailleurs nécessaire de notifier que certains sujets sont asymptomatiques.

Bloc Sino Auriculaire : Deux grandes familles d’étiologies impliquées

Sur la base de l’élément déclencheur, un bloc sino-auriculaire (BSA) peut être qualifié de chronique ou d’aigu. Dans le premier cas, il faut retenir que la naissance du trouble est liée à une dégénérescence des tissus de la jonction sinoatriale.

Bien souvent, c’est le vieillissement cellulaire qui provoque cette destruction tissulaire. C’est pour cela les cas les plus fréquemment diagnostiqués de bloc sino-auriculaire concernent les sujets âgés. Il est également possible que cette dernière soit occasionnée par une blessure de quelque nature que ce soit.

En ce qui concerne la seconde catégorie, elle rassemble une diversité d’étiologies. Ainsi, lorsqu’un bloc sino-auriculaire est dit aigu, c’est qu’il a pu être causé par :

  • Un surdosage de médicaments (bêtabloquants, inhibiteurs calciques et surtout les digitaliques) ;
  • Une intervention chirurgicale ;
  • Une infection (fièvre dengue) ;
  • Un choc électrique externe ;
  • Une hyperkaliémie ;
  • Une ipertono vagal (lorsque le trouble affecte un jeune individu) ;
  • Des changements hormonaux.

Un certain nombre de maladies pourrait être aussi à la base d’un bloc sino-auriculaire. C’est l’exemple de l’angor de Printzmétal, de l’infarctus postérieur du myocarde et de l’hypervagotonie.

Bloc Sino Auriculaire : Un trouble du rythme cardiaque existant en 3 degrés

À l’instar des blocs auriculoventriculaires, un bloc sino auriculaire existe également en trois degrés. Chacune de ces catégories de bloc sino auriculaire possède des caractéristiques qui traduisent l’aspect électrocardiographique que présente l’activité cardiaque du sujet.

Le bloc sino auriculaire du 1er degré

Au 1er degré, la transmission de l’influx électrique au niveau de la jonction sinoatriale connaît déjà un allongement. Cela n’apparaît pas à l’ECG, car c’est à ce stade que débute la conduction, et ce en guise de rappel au sein du sinus.

Compte tenu du fait que les bandes électrocardiographiques ne sont pas conçues pour identifier ce qui se passe dans le nœud sinusal, elles n’affichent donc rien à la surface. Toutefois, il est possible d’observer ce déclenchement qui se produit au centre du nœud sinusal en faisant un examen d’électrophysiologie.

Un tel test exige d’inciser le cœur et d’installer sur le nœud sino-auriculaire une sorte de fil.

Au deuxième degré de bloc sino auriculaire

Ici, un bloc sino auriculaire prend deux formes. Ainsi, au deuxième degré, ce trouble de la conduction peut être de type I ou de grade II. Dans le premier cas, on peut aussi parler de bloc sino auriculaire de Wenckebach. À ce niveau à l’ECG, l’activité cardiaque montre :

  • Un intervalle R-R qui diminue graduellement ;
  • Une irrégularité de la conduction ;
  • Une constance de l’intervalle P-

Ce dernier demeure ainsi jusqu’à ce que disparaisse le segment QRS. Le second cas de grade, il est également possible de le désigner de bloc sino auriculaire de Mobitz. Ici, l’examen électrocardiographique affiche :

  • Une régularité du rythme susceptible également d’être lent ou normal ;
  • Une pause suite à la sortie de l’influx du sinus ;
  • Une pause qui constitue un multiple de l’intervalle P-P (2-4) ;
  • Une normalité de la transmission de l’impulsion lors de son passage par le nœud sino auriculaire.

Il faut préciser que cette conduction possède ce caractère jusqu’à ce que la pause apparaisse.

Aspect électrocardiographique du bloc sino auriculaire au 3ème degré

Ce que montrent les bandes électrocardiographiques donne l’impression qu’au troisième degré, le bloc sino auriculaire correspond à un arrêt sinusal. Pourtant, il s’avère que ce n’est pas ce qui se produit à ce stade, car si c’était le cas, il n’y aurait pas d’impulsions à observer.

De plus, au lieu qu’il y ait une évasion jonctionnelle à la fin de la pause, c’est plutôt une onde P qu’on observe. Outre cela, l’ECG affiche :

  • Une pause de longue durée qui ne constitue pas un multiple de l’intervalle P-R ;
  • Une pause apparaissant après le rythme ;
  • Une irrégularité du rythme.

Ce dernier prend aussi une forme lente ou normale.

Bloc Sino Auriculaire : Démarche diagnostique

Pour le diagnostic du bloc sino auriculaire, il faut nécessairement effectuer un ECG. Les données d’identification du trouble sont les caractéristiques électrocardiographiques présentées plus haut. Tout comme l’électrocardiogramme, un enregistrement Holter se révèle également indispensable. Il est cependant peu utile que le médecin procède à une étude endocavitaire d’électrophysiologie.

Bloc Sino Auriculaire : Une thérapie essentiellement basée sur le traitement de la cause du trouble

Certains médicaments déclenchent ou aggravent un BSA. C’est le cas de :

  • La digoxine ;
  • Le carbonate de lithium ;
  • Les antiarythmiques de classe III ;
  • Les anti-calciques ;
  • Les bêtabloquants.

Avant donc de prescrire un quelconque produit au malade, le médecin doit en amont chercher à savoir si ce dernier se trouve sous traitement de l’un de ces médicaments. Si la recherche est positive, alors il faudra supprimer l’administration de ces produits si les maux pour lesquels ils ont été recommandés le permettent bien évidemment.

En ce qui concerne le traitement que le professionnel doit conseiller, celui-ci doit se rapporter au facteur ayant provoqué le trouble du rythme cardiaque. Une telle démarche ne garantit pas toujours la disparition de certains signes cliniques. Ainsi, si le sujet présente un nombre trop élevé de symptômes, il faut lui :

  • Effectuer une stimulation double chambre ;
  • Faire porter une sonde auriculaire ;
  • Ou selon la situation deux sondes.

Dans l’optique de corriger une possible insuffisance chronotrope, il faut réaliser une fréquence asservie. Tous ces gestes doivent être associés à un entraînement électrosystolique. Par ailleurs, il est à titre transitoire possible d’administrer per os au patient de la théophylline ou 2 à 3 mg d’atropine par voie veineuse.

Il faut retenir que face à un cas de bloc sino auriculaire, ces produits ne s’emploient que si le sujet possède une bradycardie de forme aiguë. Lorsque la lenteur de la fréquence cardiaque de l’individu est de type paroxystique ou permanent, le spécialiste doit en amont chercher à savoir si en cas d’effort il ne va pas présenter une incompétence chronotrope avant de lui prescrire ces médicaments.

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