Santé

Bloc auriculo-ventriculaire (BAV) : causes, symptômes, diagnostic, traitement

Le bloc auriculo-ventriculaire (BAV) constitue une pathologie qui affecte un organe vital dans l’organisme humain : le cœur. En effet, cette maladie est décrite comme une perturbation du rythme cardiaque caractérisée par des symptômes aussi variés que dangereux. Dans ce même contexte, l’étiologie de cette affection se montre assez large.

La prise en charge sérieuse du bloc auriculo-ventriculaire s’avère une nécessité urgente pour tout patient, car la maladie peut aboutir dans de graves cas à la mort subite. Quelles sont alors les mesures concrètes à prendre face à cette pathologie ? Que faut-il savoir sur les causes, les symptômes, le diagnostic et le traitement de ce mal ? Voici la réponse.

Bloc auriculo-ventriculaire (BAV) : Généralités

Avant d’aborder les aspects spécifiques à cette maladie, il importe de procéder à une brève présentation des généralités attachées aux mécanismes de sa survenance. En effet, un cœur qui fonctionne normalement effectue un nombre standard de battements dans un intervalle de temps donné. Ces contractions, mesurées en termes de fréquence cardiaque, s’estiment dans la fourchette de 60 à 90 battements par minute. Évidemment, il existe toujours des normes atypiques qui ne relèvent pas encore de la pathologie.

Toutefois, lorsque le rythme cardiaque est perturbé à travers de grands écarts entre la norme de battements et le nombre concret de contraction réalisé, on parle de trouble. Celui-ci peut se traduire par un défaut de conduction électrique entre les oreillettes et les ventricules : c’est le bloc auriculo-ventriculaire. Il se résume en termes simples comme un dysfonctionnement (généralement un déficit) des battements enregistrés au niveau du cœur.

Les niveaux de blocs auriculo-ventriculaires

Trois niveaux de BAV existent. Classifiés en degré, ils déterminent dans l’ordre croissant, le stade de gravité d’occurrence de la maladie. On distingue notamment :

  • Le bloc auriculo-ventriculaire de premier degré (un temps de conduction légèrement plus long que la normale)
  • Le bloc auriculo-ventriculaire de second degré (une augmentation significative du temps de transmission entre les oreillettes et les ventricules)
  • Le bloc auriculo-ventriculaire de troisième degré (sauts de battements pendant un long moment ; une prise en charge spécifique est requise pour prévenir une mort subite du patient).

Il existe aussi un BAV aigu qui régresse de lui-même ainsi qu’un BAV chronique correspondant à des lésions persistantes sur le trajet de l’influx électrique entre les oreillettes et les ventricules.

Bloc auriculo-ventriculaire (BAV) : Causes

Les causes possibles de la survenance d’un bloc auriculo-ventriculaire sont diverses. Il peut s’agir de :

  • Vieillissement du cœur (la maladie touche le plus souvent les personnes âgées qui évidemment présentent un système cardiovasculaire affaibli)
  • Infarctus du myocarde
  • Inflammation ou infection (rhumatisme articulaire aigu, endocardite, maladie de Lyme, myocardites cardiaques, diphtérie…)
  • Fibrose et sclérose idiopathiques du système de conduction
  • Suites postopératoires d’interventions cardiaques
  • Surdosage de bêtabloquants, d’amiodarone ou de digitaliques…
  • Cardiopathie ischémique,
  • Valvulopathie,
  • Augmentation du tonus vagal, etc.

En outre, les cas de BAV chronique sont associés à une origine congénitale. Justement, l’hérédité représente un facteur de risque important même si la transmission ne s’effectue pas d’office.

Bloc auriculo-ventriculaire (BAV) : symptômes et complications

Les symptômes du BAV varient d’un individu à l’autre. Cet état de choses se justifie par la différence de niveau de gravité attaché à l’occurrence de la maladie, l’âge du patient ou encore sa condition physique. Ainsi, on peut remarquer parfois une absence de signes chez certains profils pendant que la syncope signalera la maladie chez d’autres. Dans tous les cas, les manifestations physiques possibles d’un BAV sont :

  • La fatigue (pendant la mise en exergue d’efforts physiques modérés), une sensation de faiblesse
  • Des difficultés respiratoires
  • Les douleurs thoraciques
  • La confusion et les vertiges
  • La sensation d’évanouissement, de tête vide, de voile noir,
  • La lipothymie,
  • Une insuffisance cardiaque congestive,
  • Les syncopes.

Au-delà de ces symptômes classiques, on peut noter le ralentissement de la pulsation chez le patient comme signe caractéristique de la maladie. Précisons par ailleurs que les cas de survenance complètement asymptomatiques de la maladie relèvent du premier degré de gravité. On constate ces formes chez les jeunes (généralement des sportifs pendant l’entrainement).

Complications

Les complications des blocs auriculo-ventriculaires sont liées à la survenance de syncopes. En effet, celles-ci peuvent se répéter et devenir de plus en plus longues avec le temps. Cet état de choses peut se justifier par une absence de prise en charge adaptée (permettant au mal de passer aux degrés supérieurs) ou tout simplement un défaut initial de conduction très grave.

Dans les deux cas, la survenance à répétition de syncopes prolongées dans le temps entrainera inéluctablement des lésions cérébrales irréversibles. La plus grande incidence possible de cette complication sera la mort subite du patient. Il importe donc de diagnostiquer la maladie au plus tôt pour éviter d’en arriver à ces conséquences extrêmes.

Bloc auriculo-ventriculaire (BAV) : Diagnostic

Le diagnostic d’un BAV est essentiellement clinique. Seul un cardiologue pourra procéder aux différents examens nécessaires pour conclure à la présence de la maladie, même si dans un premier, une anomalie de la pulsation peut permettre à tout médecin d’évoquer le BAV. Le spécialiste, après quelques examens physiques, associera d’autres tests pour confirmer son diagnostic. Il s’agit de :

  • L’électrocardiogramme
  • L’examen électrophysiologique
  • L’holster
  • L’échocardiographie
  • Le stress test sur tapis roulant
  • L’implantation d’un reveal, etc.

Chaque type d’examen présente des spécificités et une utilité pour le diagnostic. Pendant que la pose du reveal permettra de surveiller l’activité du cœur sur une période afin de confirmer la présence d’un BAV, une échocardiographie servira à connaitre ponctuellement l’état du cœur. L’électroencéphalogramme (EEG) restera toujours l’examen de référence pour mieux cerner les implications entre la maladie et l’activité du cerveau.

Il faut dire que le BAV par son mode d’action (affecter le fonctionnement du cœur) crée des menaces pour tous les autres organes importants de l’organisme. Il engage très vite le pronostic vital des patients, ce qui justifie la mise en œuvre de ces examens variés pour situer avec précision son degré d’occurrence. Aussi, un BAV affiche des signes similaires à d’autres troubles cardiaques, rendant le prononcé du diagnostic difficile.

Bloc auriculo-ventriculaire (BAV) : traitement

Le traitement d’un bloc auriculo-ventriculaire dépend essentiellement de la cause associée à sa survenance et de sa gravité d’occurrence. Ainsi, lorsqu’une pathologie est à l’origine de la manifestation, il faudra penser à traiter l’affection et procéder à un suivi efficace du patient. Si la cause est naturelle à l’instar d’un vieillissement du cœur (avec un faible degré), un traitement médicamenteux pourra s’envisager.

La substance la plus sollicitée dans le cadre du traitement médicamenteux est l’isoprénaline. Son mode d’action permet de favoriser une augmentation du rythme cardiaque dans l’organisme. Dans les cas les plus graves, la solution habituellement utilisée est le pacemaker. Il s’agit d’un équipement installé dans l’organisme (par chirurgie) afin de stimuler l’activité cardiaque.

Le pacemaker délivrera des chocs plus ou moins réguliers pour la stimulation de l’activité cardiaque et donc, la baisse des manifestations de la maladie ainsi que la réduction du risque de mort subite.

Cas de la femme enceinte

Pour traiter le BAV chez la femme enceinte, un suivi à la fois obstétrical et cardiologique doit se mettre en place. Cette mesure permettra d’intervenir de manière contingente pour assurer la santé de la mère tout en réduisant le risque d’un BAV congénital. Concrètement, les traitements usuels seront utilisés pour les cas d’occurrence de faible degré de gravité de la maladie. Mais pour les situations où le risque de mortalité est élevé aussi bien chez la mère que chez l’enfant, un protocole de prise en charge plus complexe et spécifique devra s’appliquer. Le médecin traitant décidera au cas par cas.

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