Santé

ALGIE VASCULAIRE DE LA FACE (AVF) : CAUSES, TYPOLOGIE, ÉTIOLOGIE, MANIFESTATIONS, DIAGNOSTIC, TRAITEMENTS

Encore appelée « céphalées en grappe » ou « céphalées de Horton », l’algie vasculaire de la face (AVF) désigne une forme de céphalées très rare. Elle est caractérisée par des douleurs en grappes ou groupées, c’est-à-dire localisées à une région donnée, celle du nerf trijumeau. Très fréquentes chez les hommes, ces céphalées sont de causes diverses et leur diagnostic repose sur un interrogatoire et un examen clinique. Au cours de ce dernier, les spécialistes identifient des maladies potentiellement responsables afin d’établir un plan de traitement adéquat. Que faut-il alors retenir sur l’AVF ? On le verra dans la suite !

AVF : DÉFINITION

Les céphalées en grappe constituent une série de maux de tête relativement très courts. Elles sont douloureuses et peuvent durer des semaines voire des mois, disparaître et réapparaître. Les victimes ont d’ailleurs tendance à les manifester une certaine période tous les ans. Par exemple, elles peuvent survenir pendant toutes les saisons « printemps à automne », et c’est surtout la raison pour laquelle elles sont considérées comme des manifestations du stress ainsi que des formes d’allergies.

Par ailleurs, l’AVF est une affection très sévère, car les personnes atteintes ont des difficultés à marcher et à rester assises lorsqu’elle se présente. En réalité, de nombreux spécialistes estiment que ces céphalées sont très primaires plutôt que secondaires. Pourquoi ? Tout simplement parce qu’il existe une différence entre ces deux termes.

De fait, les céphalées primaires commencent généralement après une réponse de la zone du cerveau qui émet les signaux douloureux. Elles ne sont donc pas provoquées par d’autres pathologies. En revanche, celles de forme secondaire surviennent en raison d’une autre pathologie en cause. Par exemple, on peut citer les congestions nasales, les traumatismes, l’otite et la déshydratation.

Cette maladie peut constituer une gêne très importante, car elle apparaît le plus souvent en journée ou la nuit. Ainsi, elle peut perturber la qualité du sommeil, pouvant avoir d’autres répercussions (fatigue incessante, somnolence, etc.).

AVF : TYPOLOGIE

Selon la fréquence ou la durée de leur apparition, on distingue deux types de céphalées de Horton :

  • Les céphalées épisodiques ;
  • Les céphalées chroniques.

Les premières se présentent sous forme d’épisodes qui durent une semaine (7 jours) à un an. Ensuite, on assiste à une période qualifiée de « sans douleur » pendant laquelle la victime ne présente pas de céphalée ni aucun symptôme découlant. Celle-ci dure en moyenne un mois ou plus (3 mois). On précise que les céphalées épisodiques surviennent le plus souvent de façon régulière. Chez la plupart des personnes, elles persistent pendant 14 jours à 3 mois.

Quant aux céphalées chroniques, elles surviennent de façon régulière pendant plus d’une année. Dans certains cas, on n’observe aucune période de rémission, mais lorsque cette dernière s’en suit, elle ne dure que moins d’un mois (ou 3 mois). C’est le type le plus courant, car les personnes atteintes de céphalées épisodiques peuvent également le développer. Le contraire est tout de même possible. Pendant les épisodes, les victimes peuvent avoir des céphalées chaque jour ou dans l’intervalle de 2 jours.

AVF : MÉCANISME ET CARACTÉRISTIQUES

D’une part, les céphalées en grappe surviennent en raison de la stimulation d’une voie nerveuse (située à la racine du cerveau). Le stimulus provient généralement de l’hypothalamus, la zone où se trouve l’horloge biologique interne. Cette dernière a pour rôle la régulation des cycles d’éveil et de sommeil.

D’autre part, l’élargissement des vaisseaux sanguins qui apportent le sang aux cellules du visage et du cerveau irrite le nerf crânien appelé « nerf trijumeau ». L’irritation de ce dernier provoque alors les douleurs intenses dans le visage. En effet, on le retrouve près des zones faciales qui regroupent l’œil, le front et la mâchoire. Alors, il peut s’étendre à la joue et à une oreille (le plus souvent celle située du même côté que l’œil touché).

Par ailleurs, les céphalées en grappe, contrairement à ce que pensent la plupart des gens, se distinguent des maux de tête habituels par des caractéristiques spécifiques.

Intensité et douleurs localisées

Les maux de tête de l’algie vasculaire de la face deviennent intenses entre 5 et 10 minutes. Les douleurs se font le plus souvent ressentir d’un seul côté de la tête. Aussi, elles se manifestent de ce même côté pendant tous les épisodes. Bien qu’il soit possible qu’elles viennent du second côté, il faut remarquer qu’il s’agit d’un cas très rare.

Les spécialistes et les victimes les décrivent comme des douleurs brûlantes, lancinantes et constantes. Elles s’étendent parfois aux joues et au niveau du cuir chevelu, surtout lorsqu’il est très sensible. Dans quelques cas, les victimes ressentent les pulsations du sang.

Courte durée

Les maux de tête en grappe sont de courte durée à chaque épisode (30 à 90 min). Toutefois, dans certains cas d’exception, ils sont relativement de longue durée (1 heure). Chez certaines victimes, ils apparaissent 2 ou fois par jour, mais d’autres les manifestent jusqu’à 8 fois tous les jours.

Douleurs prédictibles

De nombreux spécialistes suggèrent que les épisodes de céphalées sont liés à l’horloge biologique de 24 heures et donc au rythme circadien. Cela se confirme par leur apparition à la même heure chaque jour. Certains appellent alors les céphalées en grappe les « maux de tête du réveil ».

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Les victimes atteintes de l’algie vasculaire de la face ont des céphalées quotidiennes pendant des périodes constantes.

AVF : ÉTIOLOGIE

ALGIE VASCULAIRE DE LA FACE (AVF)

L’AVF est très rare, c’est-à-dire qu’elle touche 1 personne sur 1 000. Aussi, selon de nombreuses études, elle toucherait principalement des personnes de sexe masculin âgées de 20 à 40 ans. Il convient de mentionner qu’elle affecte aussi les femmes, même si leur fréquence est plus rare.

En ce qui concerne son étiologie, les chercheurs n’ont pas encore identifié les causes profondes en dehors du mécanisme expliqué ci-dessus. Cependant, elle semble liée à une libération dans le corps de la sérotonine (neuromodulateur) ou de l’histamine (neurotransmetteur).

En outre, les céphalées de Horton sont plus courantes chez les personnes dépendantes à l’alcool et au tabac. Puisqu’elles sont étroitement liées au rythme circadien, elles affectent les victimes de troubles du sommeil comme l’apnée obstructive. Parmi les autres facteurs déclenchants, on peut citer :

  • Les altitudes extrêmes ;
  • La lumière intense ;
  • L’activité ou l’effort physique intense ;
  • La température élevée (bain chaud ou périodes chaudes) ;
  • La prise de stimulants tels que la cocaïne ;
  • Les odeurs fortes ;
  • Le manque de sommeil ;
  • Les modifications hormonales (chez les femmes surtout pendant les menstrues) ;
  • La prise de certains médicaments (vasodilatateurs) ;
  • Les aliments riches en nitrates (bacon).

D’après les résultats de quelques recherches, il semblerait que les céphalées de Horton soient favorisées par une prédisposition génétique.

AVF : MANIFESTATIONS

L’algie vasculaire de la face se manifeste généralement par des douleurs derrière la tête et d’un côté. Les signes suivants peuvent s’en suivre :

  • Congestion nasale (nez qui coule ou se bouche d’un seul côté) ;
  • Douleurs oculaires ;
  • Brûlure du côté affecté ;
  • Gonflement de l’œil ou paupière tombante ;
  • Larmoiement des yeux ;
  • Chaleur et visage virant au rouge ;
  • Sensibilités à la lumière ;
  • Agitation ;

Les complications qui s’observent sont des nausées, des vomissements, la perte de l’odorat et l’hyperacousie. Parfois, les victimes ont des fourmillements ou des engourdissements, la faiblesse généralisée et des difficultés à entendre et à parler.

AVF : DIAGNOSTIC

Le diagnostic des céphalées de Horton (AVF) est principalement différentiel. Il repose sur un examen physique et neurologique. Par la suite, il procède par élimination des potentielles causes. Parmi les étudiées figurent :

  • La dissection carotidienne : le médecin réalise alors un doppler vasculaire pour confirmer ou infirmer.
  • L’hémicrânie paroxystique de forme chronique (HPC) : contrairement à l’AVF, les douleurs sont beaucoup plus intenses et fréquentes.
  • La névralgie du nerf trijumeau ;
  • L’artérite temporale encore appelée la maladie de Horton ;
  • La névralgie du glosso-pharyngien ;
  • Les migraines ;
  • Les algies nasales.

Le professionnel effectue des tests tels que la tomodensitométrie (TDM) et l’IRM pour évaluer les fonctions cérébrales. Cela permet d’éliminer les tumeurs ou autres maladies vasculaires.

AVF : TRAITEMENTS

ALGIE VASCULAIRE DE LA FACE (AVF)

Les options employées dans le traitement de l’algie vasculaire de la face sont multiples et de plusieurs types.

Traitement médicamenteux

Les médicaments aident à éliminer les douleurs (traitement de la crise) et à réduire leur fréquence (traitement de fond).

Traitement de crise

Les médicaments recommandés pour la crise de l’AVF sont :

  • Les Triptans : cette classe de médicaments est la plus efficace pour faire disparaître les douleurs. Ils comprennent le SUMATRIPTAN (administré par inhalation ou par injection) et le ZOLMITRIPTAN.
  • La dihydroergotamine (DHE) : ce produit comprend l’ergot du seigle et est administré par voie nasale.
  • L’octréotide : somatostatine artificielle administrée par injection intraveineuse.
  • La lidocaïne : analgésique sous forme de vaporisateur nasal.

Outre ces médicaments, on peut procéder à une oxygénothérapie qui consister à inhaler l’oxygène à travers un masque facial.

Traitement de fond

Les médicaments utilisés pour le traitement de fond sont entre autres l’acide valproïque commercialisé sous l’appellation DEPAKINE, le vérapamil (ISOPTINE) et le carbonate de lithium (TERALITHE). La DHE peut également être administrée si les épisodes de céphalées en grappe sont de très courte durée. En outre, certains médecins tentent une corticothérapie.

Interventions non médicamenteuses

En cas d’inefficacité des médicaments, les spécialistes recommandent une stimulation des nerfs. La première intervention à cet effet est appelée stimulation du nerf occipital. Elle consiste à implanter un dispositif pour stimuler les nerfs occipitaux.

La seconde intervention est la neuromodulation. Elle consiste à stimuler des nerfs spécifiques en connectant des électrodes grâce à des dispositifs non invasifs. Les plus approuvés sont Céfaly (nerf supra orbitaire) et GammaCore (nerf vague).

La troisième intervention possible est la chirurgie utilisée en dernier recours. Elle est connue sous le nom « stimulation cérébrale profonde » et consiste à insérer des électrodes dans le cerveau. Certaines procédures visent à bloquer le nerf trijumeau.

Autres traitements

Ils consistent essentiellement à faciliter la respiration et à favoriser le sommeil.

Faciliter la respiration

Les exercices de respiration ont pour but d’aider les victimes à gérer le stress causé par les céphalées. Malgré qu’ils n’aient pas fait l’objet d’études, ils valent la peine d’essayer. Par exemple, les personnes atteintes devront trouver un endroit calme et s’asseoir confortablement lorsqu’elles pressentent les douleurs. Elles pourraient également essayer la respiration profonde qui consiste en ces étapes :

  • Mettre la main sur le nombril et se concentrer sur cet objectif.
  • Inspirer et expirer lentement par le nez en aspirant le nombril (rentrer le ventre).
  • Se détendre et se départir de toutes inquiétudes.

Il serait également intéressant d’essayer la respiration rythmée qui consiste à inspirer et à expirer en comptant jusqu’à un certain nombre.

Favoriser le sommeil

Pour atténuer les troubles de sommeil, le médecin traitant pourrait recommander un vaporisateur nasal appelé la CAPSAÏCINE ou la MELATONINE (hormone du sommeil) commercialisée sous forme de supplément. En réduisant les troubles du sommeil, on peut atténuer les céphalées de Horton.

AVF : MESURES DE PRÉVENTION

Pour prévenir l’algie vasculaire de la face, la meilleure méthode est de limiter les facteurs déclencheurs. Par exemple, on peut limiter ou d’arrêter la consommation de l’alcool, du tabac et de la cocaïne. De plus, il faudra réduire l’utilisation des produits à très forte odeur (parfums, gels, pentures ou détergents).

Les exercices physiques intenses étant impliqués dans le déclenchement des céphalées, il est important de les éviter autant qu’on peut. Principalement, les personnes qui ont déjà eu des crises de céphalées doivent préférer les exercices de faible intensité, notamment les marches et les courses à pied. Il est recommandé de garder sur soi les médicaments prescrits pas le praticien traitant.

 

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