Comment surmonter le décès d’un proche ?

Faire face à la perte d’un être cher est une épreuve particulièrement éprouvante. Les émotions qui submergent peuvent être chaotiques, oscillant entre colère, confusion, tristesse profonde et sentiment d’abandon. Mais, comment faire face à cet événement tragique? Découvrez ici des conseils pour vous guider à travers cette période difficile.

Pourquoi est-il difficile d’accepter le décès d’un proche ?

Dans la plupart des cas, la mort frappe à la porte sans prévenir. Dans de tels moments, un tourbillon d’émotions peut vous submerger, laissant place à un profond choc, parfois accompagné d’un déni difficile à ignorer. La réalité du décès semble irréelle, comme si votre esprit refusait obstinément d’admettre ce qui s’est passé. Même après les obsèques, il peut vous être difficile de remercier vos proches suite à un décès, tellement vous n’en revenez toujours pas.

Contrairement aux décès anticipés, tels que ceux résultant de maladies graves, un décès brutal ne laisse guère de temps pour se préparer mentalement et émotionnellement. Les proches, souvent tourmentés par des sentiments de culpabilité et de remords, se demandent si, d’une manière ou d’une autre, ils auraient pu empêcher ce tragique destin. Ils se demandent s’ils auraient dû dire ou faire quelque chose de différent.

Dans de tels cas, il peut manquer un sentiment d’achèvement. En réalité, les personnes endeuillées n’ont souvent pas l’occasion de faire leurs adieux ou de résoudre des questions en suspens avec leur défunt. Cela laisse un sentiment d’incomplétude qui pèse lourdement sur leur cœur. En fin de compte, la brutalité du décès peut donner l’impression que la vie est imprévisible et échappe au contrôle. Elle peut aboutir à  un état d’anxiété, de désespoir. Chez les témoins et les proches, cela peut provoquer un traumatisme. Cette épreuve remet en question la vision du monde. Elle rappelle la fragilité de la condition humaine.

Les idées reçues sur le deuil pourront-elles vous aider ?

Pour vivre au mieux le processus de deuil et le traverser avec sérénité, vous devez vous libérer des idées préconçues qui entourent cette période de douleur. La majorité de ces croyances peuvent engendrer des sentiments de culpabilité, de perplexité et même d’angoisse.  Les conseils d’un tiers, qui n’a pas connu l’expérience du deuil ou qui l‘a connu peut-être différemment, ne feront qu’envenimer la situation. Voici les conseils qui ressortent le plus souvent.

Vous devez vous changer les idées pour ne plus y penser

Contrairement à certaines idées préconçues, entamer le processus de deuil ne veut pas dire oublier l’événement douloureux ou la personne chère que l’on a perdue. Au contraire, il s’agit d’intégrer cette perte à  l’existence, de trouver un équilibre avec elle et de préserver les souvenirs heureux chaque fois que l’on pense à la personne disparue.

Avec le temps la douleur passera

Il est tout à fait possible que des années, voire des décennies, s’écoulent sans qu’un processus de deuil adéquat ait lieu. Le temps, lui, poursuit son implacable avancée, indifférent à l’état émotionnel dans lequel vous vous trouvez. Attendre passivement que les jours s’écoulent pour apaiser la douleur se révèle inadéquat et ne peut jamais compenser l’absence de la personne qui vous a quittée.

Certains deuils sont plus faciles que d’autres

Serait-il plus aisé de faire face au chagrin lorsque la personne disparue est plus âgée ou affaiblie par la maladie ? La réponse est non. Malheureusement, la tristesse ressentie ne se soumet à aucune logique prévisible. La réaction de chaque individu demeure unique, influencée par une multitude de facteurs :

• son histoire personnelle ;
• sa perspective sur la vie ;
• et même sa résilience face à des événements douloureux.

En réalité, la mort naturelle ou la perte d’une personne avec laquelle des conflits existaient ne simplifient en rien le processus de deuil. Les sentiments s’entremêlent et nouent le cœur à chaque fois que les souvenirs du disparu reviennent.

Les pleures ne feront que vous rendre plus triste

On pourrait penser que dissimuler son désarroi soit la meilleure façon de faire face au deuil. Pourtant, le fait de ne pas exprimer ouvertement ses émotions ne signifie pas pour autant que l’on ne les ressent pas. En réalité, refouler ses sentiments négatifs tout en cherchant à préserver les apparences peut aggraver la douleur ressentie lors de la perte d’un parent, d’un ami ou de tout être cher.

Il est suffisant d’observer les réactions de différentes personnes présentes à des funérailles pour comprendre cette réalité. Certaines d’entre elles ont peut-être à peine connu le défunt, mais versent des larmes sincères. En revanche, d’autres, qui étaient bien plus proches de la personne décédée, gardent un visage imperturbable. Votre capacité à extérioriser vos émotions ne se mesure pas nécessairement à l’intensité de la peine que vous éprouvez.

Il vaut mieux ne pas en parler

Tout part d’une bonne intention : éviter d’aggraver la douleur en faisant abstraction du sujet. On se retient de prononcer le nom de la personne disparue et on change rapidement de conversation dès que l’on effleure le sujet. Cependant, cette approche, malheureusement, ne favorise en rien le processus de deuil. Elle transforme plutôt le deuil en un tabou, une épreuve à laquelle on préfère ne pas faire face.

Il vaut mieux ne pas en parler du deuil aux enfants

Se confronter à la mort d’un être cher est déjà une épreuve particulièrement difficile pour un adulte, mais qu’en est-il pour un enfant ? Ne serait-ce pas traumatisant pour eux ? Serait-il préférable de déformer la vérité afin de les protéger ? En réalité, pour aider un enfant à faire face au décès d’un être aimé de la manière la plus apaisée possible, il est essentiel de lui offrir soutien et accompagnement.

Par exemple, vous devez éviter les détails. Dire à l’enfant que la personne décédée est « partie loin », « s’est endormie » ou « se repose dans le ciel » peut engendrer des malentendus et des inquiétudes. Trouver les mots justes n’est pas une tâche aisée, mais c’est une démarche importante pour aider un enfant à traverser le processus de deuil.

Que faut-il alors faire pour facilement surmonter son deuil ?

Bien que surmonter la perte d’un être cher soit un voyage personnel, et que chacun avance à son propre rythme, il existe plusieurs attitudes qui peuvent faciliter ce processus de guérison. Voici par où vous pouvez déjà commencer.

Reconnaître et accepter ses émotions

Affronter la perte d’un être cher déclenche une multitude d’émotions tumultueuses, parfois difficiles à discerner et à gérer. Derrière la douleur apparente se cachent, en réalité, une série d’angoisses et de préoccupations, un véritable kaléidoscope émotionnel : la crainte de l’avenir, le vide abyssal, la déception, la colère, l’incertitude, et même la frustration. Éprouver des pensées sombres après un deuil est tout à fait naturel, et cela fait partie intégrante du processus de reconstruction morale.

Il est crucial d’apprendre à identifier chaque sensation et chaque émotion qui émergent à la suite d’un deuil. C’est ainsi que vous prendrez conscience des blessures nécessitant guérison. Si exprimer verbalement vos émotions et trouver une oreille compatissante s’avère difficile, l’un des moyens les plus efficaces demeure l’écriture.

Prenez un carnet, et chaque jour, inscrivez-y vos réflexions. Vous vous sentirez plus à l’aise pour confier même vos pensées les plus sombres, voire les plus honteuses : « Pourquoi m’inflige-t-il cela en disparaissant ? ». Aucune pensée ne doit être réprimée : sentez-vous libre d’écrire chacune de vos idées. Ce carnet vous servira à vous décharger de l’ensemble des émotions qui vous submergent, tout en vous permettant de suivre leur évolution au fil du temps.

Entourez-vous de bonnes personnes.

Il peut s’avérer ardu de constater que malgré le départ de l’être aimé, le monde continue de tourner. Mais cette prise de conscience s’avère cruciale pour progresser dans le processus de deuil. Même si cela peut sembler contre nature de maintenir des interactions sociales, il est nécessaire de s’efforcer de voir régulièrement d’autres personnes pour réaliser que, malgré tout, « la vie continue« .

Apprenez à construire de nouvelles relations

Tout comme une attitude résiliente vous aide à accepter la mort comme partie intégrante de la vie, la pensée positive est également essentielle pour vos relations futures. Pour retrouver le bonheur, l’enthousiasme, la motivation et le désir, il est impératif d’apprendre à investir dans de nouvelles relations après un deuil. Prenez le temps de faire face à la solitude et au vide que vous ressentez après le décès. C’est seulement après avoir affronté ces émotions que vous serez prêt à aborder sereinement de nouvelles relations.

Appuyez-vous sur un rituel

Peu importe vos croyances, votre culture, vos traditions familiales ou votre religion, il existe mille et une manières de traverser sereinement un deuil grâce à une cérémonie, un discours, un geste ou un moment symboliques. Le rituel, en effet, signale un changement temporel. Il permet de marquer l’épisode douloureux et surtout de le délimiter dans le temps. Ce n’est pas parce qu’un enterrement ou un discours d’adieu se termine que votre peine s’évanouit.

Cependant, la mise en place d’un rituel funéraire offre l’occasion de rendre hommage au défunt et de reconnaître symboliquement sa disparition. Ce geste apporte un sentiment de conclusion et de respect. Il crée un espace où l’on peut exprimer ses émotions et partager les souvenirs du disparu avec de nouvelles relations.

Parvenir à traverser un deuil grâce au temps et à votre force de résilience intérieure

Gardez à l’esprit que l’état de détresse que vous traversez découle d’une situation extrêmement éprouvante pour tout être humain. Dans ces moments difficiles, faites preuve de bienveillance envers vous-mêmes et accordez-vous la possibilité de vous reconstruire. Confronter la mort ou la disparition d’un être cher pour la première fois représente un bouleversement inévitable de votre perception de la vie. Profitez de cette épreuve pour chercher le sens que vous souhaitez donner à votre existence et pour cultiver vos ressources intérieures.