Quand une per­sonne consomme du can­na­bis de façon régu­lière, cela peut entraî­ner des consé­quences néga­tives. Il n’est en effet pas rare qu’elle perde le contrôle de sa consom­ma­tion et qu’elle devienne dépen­dante. Pour arrê­ter le can­na­bis, il faut pas­ser par une phase de sevrage qui peut être assez pénible.

Quels sont les symptômes de sevrage du cannabis ?

La com­pré­hen­sion des symp­tômes est une étape cru­ciale pour gué­rir de la dépen­dance au can­na­bis et réa­li­ser un chan­ge­ment posi­tif dans votre vie. Que votre consom­ma­tion soit régu­lière ou occa­sion­nelle, le sevrage peut entraî­ner toute une série d’ef­fets sur votre corps et votre esprit.

Avant tout, il est essen­tiel de rap­pe­ler que contrai­re­ment à cer­taines croyances popu­laires, le can­na­bis n’est pas une sub­stance sans dan­ger et non addic­tive. Des études ont en effet éta­bli que la consom­ma­tion régu­lière et pro­lon­gée par inha­la­tion de cette sub­stance peut entraî­ner une dépen­dance phy­sique et psy­cho­lo­gique. Ain­si, à l’ar­rêt du can­na­bis, le corps et le cer­veau doivent s’a­dap­ter à l’ab­sence de la sub­stance. C’est à ce stade que les symp­tômes du sevrage se manifestent.

Les symp­tômes de sevrage can­na­bique peuvent varier d’une per­sonne à l’autre, en fonc­tion de plu­sieurs fac­teurs comme la fré­quence et la durée de la consom­ma­tion, ain­si que la sen­si­bi­li­té indi­vi­duelle. Les symp­tômes peuvent affec­ter à la fois l’é­tat men­tal et physique.

En géné­ral, les symp­tômes men­taux du sevrage sont l’en­vie irré­sis­tible de consom­mer, la colère, l’a­gres­si­vi­té, les crises d’an­xié­té, l’in­som­nie, les rêves per­tur­bants ain­si que la dimi­nu­tion de l’ap­pé­tit. Le manque peut aus­si se mani­fes­ter par de l’a­gi­ta­tion ain­si que par une dépres­sion pas­sa­gère. Pour ce qui est des symp­tômes phy­siques, il y a les dou­leurs abdo­mi­nales, les trem­ble­ments, les fris­sons ain­si que des cépha­lées. Il est impor­tant de com­prendre que ces symp­tômes peuvent varier d’une per­sonne à l’autre en termes d’in­ten­si­té et de durée.

Gérez les envies et les pulsions de consommer du cannabis

Il peut être très dif­fi­cile de sur­mon­ter les envies et pul­sions de consom­mer du can­na­bis. Il s’a­git d’ailleurs d’un phé­no­mène que l’on désigne sous le nom de « cra­ving » en addic­to­lo­gie. Il est impor­tant de se pré­pa­rer à res­sen­tir ces envies et de les accep­ter, sans les juger. Elles font par­tie inté­grante du pro­ces­sus de gué­ri­son, et il est nor­mal de les res­sen­tir. Cepen­dant, il est essen­tiel de mettre en place des stra­té­gies pra­tiques pour les gérer de manière saine et constructive.

Une des meilleures stra­té­gies per­met­tant de gérer les envies et les pul­sions de consom­mer du can­na­bis est de trou­ver des sub­sti­tuts sains qui peuvent satis­faire vos besoins et vos dési­rs. Il peut s’a­gir d’ac­ti­vi­tés phy­siques telles que la marche, le yoga ou le sport, qui libèrent des endor­phines et pro­curent une sen­sa­tion de bien-être. La pra­tique de la médi­ta­tion ou de la res­pi­ra­tion pro­fonde peut éga­le­ment aider à apai­ser l’es­prit et à réduire l’an­xié­té asso­ciée aux envies. De plus, trou­ver des passe-temps ou des loi­sirs qui vous pas­sionnent peut-être une excel­lente façon de détour­ner votre atten­tion et de rem­pla­cer les pul­sions par des acti­vi­tés enrichissantes.

Gérez les symptômes physiques et émotionnels

Le sevrage can­na­bique pro­voque des symp­tômes phy­siques et émo­tion­nels qui peuvent être très pénibles. Pour les gérer effi­ca­ce­ment, il y a plu­sieurs stra­té­gies possibles.

Mettez en place une nouvelle routine

Chan­ger de rou­tine aide à créer de nou­velles habi­tudes de vie même si cela demande de l’a­dap­ta­tion. La consom­ma­tion de can­na­bis est sou­vent ritua­li­sée et à des moments pré­cis de la jour­née pour la plu­part des fumeurs. Ten­tez de chan­ger cer­taines habi­tudes rou­ti­nières telles que vous lever plus tôt, boire une bois­son apai­sante avant de vous cou­cher ou encore chan­ger vos horaires pour avoir moins de moments « vides » au cours de votre journée.

Faites de nouvelles activités

Vous pou­vez vous mettre à de nou­velles acti­vi­tés afin d’a­voir moins de temps pour pen­ser à la consom­ma­tion de can­na­bis. Il faut cepen­dant faire atten­tion à ce que ces nou­velles acti­vi­tés ne soient pas qu’une diver­sion, mais plu­tôt quelque chose dans lequel vous êtes réel­le­ment impli­qué. Il faut aus­si que les acti­vi­tés de rem­pla­ce­ment puissent répondre au même besoin que la consom­ma­tion sans être nocives. Il ne s’a­git pas de rem­pla­cer une addic­tion par une autre. Vous pou­vez par exemple par­ler à une per­sonne qui ne consomme pas du can­na­bis et qui vous sou­tient mora­le­ment, faire la cui­sine ou encore par­ti­ci­per à des acti­vi­tés de groupe saines.

Mettez-vous au sport

Faire de l’exer­cice phy­sique peut être déci­sif lorsque vous ces­sez de consom­mer du can­na­bis et essayez de venir à bout de votre addic­tion. En plus d’être une dis­trac­tion très saine et béné­fique pour la san­té, c’est éga­le­ment un moyen d’atté­nuer les symp­tômes du sevrage.

Recherchez le soutien d’autres personnes en sevrage

Il est tout à fait pos­sible de ces­ser la consom­ma­tion de can­na­bis par soi-même, sans recou­rir à une aide externe. De nom­breux consom­ma­teurs y par­viennent avec suc­cès. Tou­te­fois, cela dépend des indi­vi­dus, des sub­stances consom­mées et des habi­tudes de consom­ma­tion. En pra­tique, une fois qu’une cer­taine habi­tude ou dépen­dance s’est ins­tal­lée, il peut s’a­vé­rer plus dif­fi­cile d’ar­rê­ter que ce que l’on avait anticipé.

C’est pour­quoi il est for­te­ment recom­man­dé, avant d’en­ta­mer tout pro­ces­sus d’ar­rêt, de consul­ter un pro­fes­sion­nel spé­cia­li­sé en addic­to­lo­gie. Cette démarche per­met­tra d’é­va­luer votre dépen­dance et d’é­ta­blir un pro­to­cole d’ar­rêt per­son­na­li­sé. Un sevrage peut être réa­li­sé en ambu­la­toire ou en milieu hos­pi­ta­lier, et une réflexion appro­fon­die sur l’im­pact de la drogue dans votre vie ain­si que les rai­sons sous-jacentes à votre consom­ma­tion sera éga­le­ment entre­prise. Une approche glo­bale de prise en charge s’a­vère essen­tielle, étant don­né que la consom­ma­tion de drogue ne consti­tue jamais un pro­blème iso­lé dans la vie d’un individu.

S’ap­puyer sur le sou­tien de votre entou­rage peut se révé­ler ines­ti­mable. Les impli­quer dans votre déci­sion vous aide­ra à ne pas affron­ter seul les nom­breux chan­ge­ments induits par l’ar­rêt. Bien que votre moti­va­tion joue un rôle déter­mi­nant dans le pro­ces­sus d’ar­rêt, il est cru­cial que vous ne vous retrou­viez pas seul, sur­tout si vous res­sen­tez des envies irré­pres­sibles de consom­mer des drogues.

Restez positif et concentrez-vous sur vos objectifs

L’ar­rêt de la consom­ma­tion de can­na­bis n’est pas un pro­ces­sus linéaire : il faut adop­ter une stra­té­gie gra­duelle et avan­cer à votre propre rythme. Mais vous avez le choix entre la manière dégres­sive ou d’un seul coup. Quel que soit votre choix, il est impor­tant de noter que votre suc­cès repose sur votre atti­tude, autre­ment dit votre capa­ci­té à res­ter positif.

Si vous faites une rechute, ne vous fus­ti­gez pas trop sévè­re­ment : revoyez votre approche et ten­tez de com­prendre pour­quoi votre méthode n’a pas fonc­tion­né. Par­fois, il faut cer­taines étapes inter­mé­diaires afin de mieux avan­cer. Même s’il y aura des moments de remise en ques­tion, tenez bon et foca­li­sez-vous sur les aspects posi­tifs de votre démarche.

N’abandonnez pas – les symptômes finiront par s’atténuer

La meilleure manière pour arrê­ter la consom­ma­tion de can­na­bis et ne pas aban­don­ner vos réso­lu­tions en cours de route consiste à envi­sa­ger tous les avan­tages qui vous attendent grâce à votre future dés­in­toxi­ca­tion. Pour n’en citer que quelques-uns : une meilleure condi­tion phy­sique, une clar­té d’es­prit, le renoue­ment de rela­tions sociales saines, un som­meil amé­lio­ré, des éco­no­mies finan­cières, et bien plus encore.

En ce qui concerne l’as­pect finan­cier, vous pou­vez même cal­cu­ler le coût de votre consom­ma­tion heb­do­ma­daire ou men­suelle, afin de vous moti­ver en met­tant cet argent de côté. Par la suite, vous aurez la pos­si­bi­li­té d’u­ti­li­ser cette somme de dif­fé­rentes manières : vous récom­pen­ser pour vos efforts et vous faire plai­sir, ou bien inves­tir dans un pro­jet per­son­nel qui vous tient à cœur. Quelle que soit votre déci­sion, cela sym­bo­li­se­ra la fin de votre période de dés­in­toxi­ca­tion.

Pre­nez le temps d’é­crire et de visua­li­ser la façon dont vous vous ima­gi­nez dans plu­sieurs mois. Visua­li­sez le nou­veau « vous » qui émerge : vous serez sur­pris de consta­ter à quel point cette vision de votre future réus­site vous aide­ra à tra­ver­ser le pro­ces­sus de sevrage du can­na­bis avec plus de sérénité.