Santé

Optimisation de la santé de la prostate : implications de quelques études

Les troubles de la prostate, notamment le cancer, sont des problèmes assez récurrents chez la population masculine. Leur prévalence chaque année, aussi bien en France que dans les autres pays du monde. Dans le but de réduire les cas, les scientifiques se sont lancés dans la lutte contre ces affections par la prévention et une meilleure prise en charge. Ainsi, grâce à quelques études, ils ont pu établir l’efficacité d’un médicament appelé finastéride ou inhibiteur de la 5-alpha réductase (I5AR). En plus de ce traitement médicamenteux, les hommes devront suivre quelques règles simples pour optimiser la santé de la prostate.

Optimisation de la santé de la prostate : présentation générale

La prostate est une glande qui fait exclusivement partie du système génital masculin. Elle participe activement à la formation du liquide séminal et se présente sous la forme d’une châtaigne, le sommet vers le bas. Localisée dans la région inférieure de la vessie, sa dysfonction peut entrainer diverses pathologies notamment :

  • Le cancer de la prostate,
  • La prostatite,
  • L’hypertrophie bénigne de la prostate.

Ces affections sont très fréquentes et touchent des personnes de plus de cinquante ans en Europe. Elles sont moins courantes sur le continent asiatique. Les facteurs de risque sont variés et incluent l’âge, le sexe, la race et la prédisposition génétique.

Optimisation de la santé de la prostate : quelques essais cliniques sur la prévention

Les chercheurs ont publié deux grandes études qui ont permis d’étudier les bénéfices du finastéride encore connu sous l’appellation « inhibiteur de la 5-alpha réductase ». Il s’agit notamment de l’étude Medical Therapy of Prostatic Symptoms (MTOPS) et de l’essai Prostate Cancer Prevention Trial (PCPT).

L’étude MTOPS

L’étude MTOPS est un essai randomisé qui a rassemblé des personnes de sexe masculin qui sont atteintes d’une hypertrophie bénigne de la prostate. Elle a permis d’évaluer les avantages du finastéride en association avec un médicament appelé la doxazosine ou seul. Ceci s’est avéré efficace dans le traitement de cette affection. En fait, ces médicaments ont permis de réduire l’évolution de la maladie. Ainsi, le finastéride est utile dans la prévention et la prise en charge des troubles de la glande de prostate.

L’étude PCPT

Il s’agit d’un essai qui avait pour but de déterminer les bénéfices de l’administration du finastéride dans la prévention du cancer de la prostate. Principalement, il a ciblé les hommes de 55 ans au moins (l’âge moyen de risque de cette affection). Aussi, il a été initié à la fin des années 90, plus précisément en 1994 aux États-Unis. L’étude s’est par ailleurs poursuivie jusqu’en 2003, car l’objectif était on ne peut plus atteint. Quelques années plus tard, les analyses ont de nouveau montré une évolution des avantages.

Présentation

Il convient de rappeler que cette étude a été financée par l’Institut national sur le cancer (NCI). Ce dernier a en effet octroyé au groupe de scientifiques, chercheurs sur les tumeurs malignes, une somme de soixante-treize-millions de dollars. En outre, le laboratoire fabricant du médicament utilisé (I5AR) a contribué à la réalisation de cet essai en fournissant gratuitement son produit, de même que les placébos. Il a également subventionné une distribution de pilules dans tous les centres qui ont accueilli les participants de l’étude.

Participants

Comme évoqué, seuls les hommes de la tranche d’âge de plus de 55 ans ont été ciblés. Ils ne présentaient pas de symptômes du cancer de la prostate au début de l’essai. Après le recrutement qui a duré 3 ans, environ 18 882 personnes de sexe masculin se sont inscrites pour participer à l’étude.

En ce qui concerne l’âge, la majorité des participants étaient plus âgés 64 ans. Quant à la race, il y avait approximativement 92 % d’hommes blancs. La plupart de ces patients n’avaient pas d’antécédents familiaux. Néanmoins, certains avaient des parents ou des enfants victimes de cancer de la prostate. Il faut préciser que la détermination des taux de PSA et l’évaluation des échantillons de cellules ont permis de dépister la tumeur.

Résultats de l’étude

Pendant les premières années de l’étude, les résultats ont pour montrer l’efficacité du médicament I5AR dans la réduction des risques de cancer. Plus précisément, le taux de réduction était de 25 % comparativement à ceux qui ont reçu un placébo. En somme, le médicament est très utile, surtout à titre préventif dans le développement du cancer de la prostate.

Optimisation de la santé de la prostate : efficacité et mode d’action du finastéride

Le finastéride permet de réduire les taux de la forme et de transformer la testostérone (dihydrotestostérone). C’est donc un métabolite qu’on retrouve dans la prostate et le sang. Étant aussi une hormone, elle contribue à l’évolution anormale ou normale de cette glande. Elle a également une implication dans le cancer de la prostate.

En effet, ce précurseur de l’hormone sexuelle mâle peut bloquer l’activité de l’inhibiteur I5AR. Il convient de préciser que celui-ci joue un rôle non négligeable dans la conversion de la testostérone en dihydrotestérone (DHT). Pour y parvenir, le principe actif finastéride se fixe à la 5-alpha réductase, alors celle-ci n’est plus en mesure de convertir la testostérone.

Optimisation de la santé de la prostate : dépistage

Le dépistage des troubles de la prostate est également très important dans l’optimisation de la santé de cette glande. L’un des marqueurs du dysfonctionnement de cette dernière est le PSA (Prostate Specific Antigen). C’est une protéine synthétisée par les cellules de la glande. En fait, les petites concentrations de celle-ci sont présentes dans le sérum de la population masculine. On peut alors les détecter grâce à une analyse de sang.

Physiologiquement, la fonction de cette protéine est de conserver le liquide séminal après l’éjaculation. Ainsi, les spermatozoïdes peuvent plus facilement circuler plus facilement dans le tractus génital féminin. Cet antigène PSA est très utilisé en tant que marqueur des troubles de l’organe en question. Son dosage est d’ailleurs très bénéfique pour le diagnostic précoce de ces pathologies.

Il convient de garder à l’esprit que les concentrations de PSA augmentent en présence d’hypertrophie bénigne de la prostate et de la prostatite. De plus, elles peuvent être élevées en raison de l’activité sexuelle récente, de la palpation de la prostate pour un examen spécialisé. Sans oublier qu’elles peuvent aussi augmenter après l’utilisation de certains médicaments, ce qui pourrait engendrer de faux tests positifs. Pour améliorer la spécificité diagnostique du dosage, on peut procéder à celui du PSA dit libre. En réalité, en présence du cancer de la prostate, les concentrations de PSA lié (une autre composante du PSA) peuvent augmenter.

Optimisation de la santé de la prostate : alimentation

Les divers troubles de la prostate peuvent également provenir d’une mauvaise alimentation, surtout lorsqu’elle est riche en graisses et en sucre. Choisir les bons aliments à apporter à table est important pour maintenir un mode de vie sain. Cela permet aussi de prévenir les maladies telles que la prostatite, l’hypertrophie bénigne de la prostate et le cancer de la prostate.

Les aliments à privilégier

Pour protéger la prostate ou soulager les symptômes gênants du bas appareil urinaire, voici les aliments recommandés pour l’optimisation de la santé de la prostate.

Les antioxydants

Le corps utilise les antioxydants comme mécanisme de défense contre la production de radicaux libres. Par conséquent, les régimes à forte consommation de fruits et légumes, riches en antioxydants, peuvent réduire le risque des maladies de la prostate. En particulier, les produits à base de tomates peuvent augmenter les taux de lycopène (antioxydant puissant) dans la prostate.

Par ailleurs, boire du jus de grenade peut augmenter les niveaux de polyphénols (famille des antioxydants). Les légumes appartenant à la famille des crucifères contiennent des substances qui protègent la prostate. Elles aident à prévenir le cancer en général. Entre autres, on peut citer :

  • Le brocoli,
  • Les choux de Bruxelles,
  • Le chou-fleur.

Ces légumes contiennent essentiellement du sulforaphane, l’une des substances susmentionnées. Les baies et les fruits rouges, tels que les fraises, les myrtilles, sont riches en antioxydants naturels. Ils aident alors à maintenir un volume normal de la prostate. Enfin, le thé vert est une boisson riche en composés antioxydants (catéchines), très utile. Il peut prévenir la dégénérescence des cellules en présence du cancer de la prostate.

Les vitamines et les sels minéraux

Non seulement il faut privilégier les antioxydants, mais aussi des vitamines et des minéraux. On les retrouve aussi dans les fruits et légumes. Ils peuvent agir à la fois contre la production de radicaux libres et contre l’inflammation. Cependant, il faut être prudent lors de la préparation. La cuisson en général peut faire perdre aux légumes leurs nutriments.

En effet, les préparations au micro-onde et à la vapeur sont recommandées pour préserver le contenu nutritionnel. Alternativement, on peut penser à varier au maximum les crudités. La tomate est une exception, car pour faciliter l’absorption du lycopène, il est bon de manger des tomates cuites.

Les fibres

Ce sont aussi des éléments importants de protection de la prostate. Selon une étude, la consommation habituelle d’aliments riches en fibres solubles et insolubles aide à la prévention des tumeurs. Ce sont notamment les grains entiers, les fruits et légumes. Il faut donc une quantité d’au moins deux portions de légumes et trois fruits chaque jour, de préférence de saison.

Il est possible de les associer à des céréales. Dans le monde végétal, les herbes aromatiques et les épices, sources de molécules antioxydantes, sont également à prendre en compte. Ce sont :

  • L’ail,
  • Le basilic,
  • Le romarin,
  • Le persil,
  • La cannelle,
  • Le curcuma,
  • Le curry.

Les noix et les graines oléagineuses sont également une source de micronutriments et d’acides gras essentiels Oméga 3 et 6. Ces derniers ont un effet anti-inflammatoire et protecteur sur les cellules, et ainsi préviennent le cancer. Par exemple, les noix du Brésil, grâce à la vitamine E et au sélénium qu’elles contiennent, sont considérées comme des aliments anticancéreux.

Elles augmentent en fait le taux de testostérone et renforcent le système immunitaire. Les légumineuses comme les arachides, les haricots et les lentilles sont également capables de supprimer la croissance tumorale dans les cellules de la prostate. Le poisson est tout aussi une source d’acides gras polyinsaturés (oméga 3 et 6) qui aident à renforcer la santé de la prostate.

Les aliments à éviter

Les aliments qu’il faut limiter pour préserver l’organisme de l’apparition de pathologies de la prostate sont tous ceux qui ont un effet irritant et inflammatoire. Plus précisément, on note les saucisses, les épices en grande quantité et les viandes rouges. Par ailleurs, les aliments à densité calorique élevée sont à éviter. Il s’agit de ceux riches en matières grasses et en sucre. Par exemple, on peut citer les plats cuisinés de façon industrielle et artisanale. Ils sont principalement responsables de la prise de poids. En particulier, les boissons sucrées induisent des calories sans donner de sensation de satiété ni de nutriments essentiels.

Pour réduire le risque de contracter un cancer, il est également recommandé de maintenir une glycémie basse. Ceci aide également à réduire l’insuline, et donc les facteurs de croissance tumorale. Le conseil est ainsi de s’habituer progressivement à des choses moins sucrées et d’éviter les aliments riches en matières grasses.

L’hydratation

L’hydratation est essentielle pour la santé et le bien-être du corps. Si on ne boit pas suffisamment, le corps est incapable d’effectuer les actions les plus simples. Dans plusieurs cas, les effets peuvent être graves, augmentant également la probabilité de développer une prostatite. Il en va de même des tumeurs des voies urinaires (prostate, reins).

Les scientifiques recommandent au moins deux litres d’eau par jour pour une bonne hydratation. On doit boire encore plus en été lorsque les pertes de liquide augmentent en raison de la transpiration. En ce qui concerne la prévention du cancer de la prostate et même des autres maladies de cette glande, l’hydratation est également importante.

En fait, elle permet de nettoyer en quelque sorte la prostate des produits irritants et nocifs. Principalement, elle aide à améliorer les fonctions intestinales et la constipation. Il faut mentionner que celle-ci est l’un des facteurs de risque de la prostatite. Cependant, il est recommandé de réduire l’apport hydrique 2 à 3 heures avant d’aller au lit. Ainsi, on peut éviter de se lever la nuit pour uriner en raison d’une diurèse accrue.

Optimisation de la santé de la prostate : quelques recommandations

Optimisation de la santé de la prostate

En plus de ces différentes recommandations sur l’alimentation, voici quelques conseils simples qui vont permet d’optimiser la santé de la prostate. Effectuer au moins une fois tous les douze mois, un examen urologique à partir de 50 ans

Les hommes de 50 ans et plus sont tenus de faire des visites médicales pour un examen urologique. Chaque visite doit être précédée du dosage du PSA dans ses trois fractions ; c’est-à-dire total, libre et libre/total. Il faut aussi procéder à une échographie spécialisée de la prostate. Dans ce cas, on utilise une sonde transrectale. Chez les personnes à risque (présentant des antécédents familiaux de maladies de la prostate), il est nécessaire de faire un dépistage précoce. Ce dernier doit être réalisé à partir de 40 ans, à fréquence régulière.

Suivre un mode de vie adéqua

L’inflammation de la prostate dépend très souvent s’aggrave en raison de changements négatifs dans le mode de vie. Cela prend en compte l’alimentation et les solutions de traitement symptomatique. En outre, la sédentarité peut favoriser l’apparition de tumeurs, dont le cancer de la prostate. C’est indirectement l’une des principales causes de surpoids et d’obésité.

Par conséquent, pratiquer un exercice d’aérobie (marche, vélo, natation) d’au moins 150 minutes par semaine est très conseillé. Le patient peut diviser la session en trois à cinq entrainements constants de 30 minutes. Ces exercices sont particulièrement efficaces pour augmenter les concentrations naturelles d’antioxydants dans le corps. En fait, ils peuvent aussi aider à éliminer les molécules inflammatoires qui favorisent le cancer.

Susciter une fonction intestinale régulière

La fonction intestinale doit être régulière. La constipation chronique et la diarrhée peuvent provoquer le passage de bactéries entre l’intestin et la prostate. On recommande également de boire assez de liquides, l’eau de préférence. Aussi, il faut limiter les aliments qui ne facilitent pas la digestion et donc constituent une gêne pour la flore intestinale.

Modérer l’utilisation des engins à deux roues

Les microtraumatismes périnéaux peuvent être responsables de processus inflammatoires de la prostate. L’utilisation de selles rembourrées ne permet que partiellement de réduire ces phénomènes. Ainsi, il est recommandé de limiter l’utilisation des engins à deux roues comme le vélo (classique ou d’appartement), la moto et le scooter.

Avoir une activité sexuelle régulière

L’activité sexuelle n’est pas nocive en soi. Au contraire, si elle est pratiquée régulièrement, elle a des effets bénéfiques. D’autre part, une abstinence prolongée entraîne une stagnation des sécrétions dans la glande de prostate. Une éventuelle infection séminale peut alors survenir. C’est pourquoi on recommande d’avoir une activité sexuelle régulière.

Éviter le coït interrompu

Lorsque la stimulation sexuelle est active et que l’éjaculation est prête de se produire, il est toujours important de laisser le processus se poursuivre naturellement. Les experts déconseillent fortement l’interruption volontaire. En effet, cela permet d’éviter les phénomènes gênants de reflux du liquide séminal, qui peuvent favoriser un dysfonctionnement de la prostate.

Pratiquer une activité physique

Toutes les activités physiques et sportives aérobies réduisent la congestion de la prostate et stimulent la circulation pelvienne. C’est aussi le cas de la sédentarité.

Enfin, il faut garder à l’esprit que la « transgression » de ces recommandations qui constituent des règles phares engendre des conséquences. En fait, les patients peuvent présenter des processus inflammatoires au niveau de la prostate. La combinaison de plusieurs facteurs détermine par ailleurs une amplification de ces phénomènes sur la fonction de la prostate.

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