Santé

L’Hypertension artérielle de l’adulte : comment mieux vivre avec ?

L’hypertension artérielle est la maladie chronique la plus répandue au monde. Elle est à base d’un décès sur 8 dans le monde entier. C’est la raison pour laquelle l’OMS la classe comme première cause de mortalité. Il s’agit d’une maladie multifactorielle dont les causes concernent des facteurs modifiables et des facteurs non modifiables. Elle est asymptomatique et se détecte seulement grâce à la vigilance des agents de santé avertis. Cela rend son diagnostic souvent tardif et son traitement difficile, en raison des complications qu’elle engendre. Lorsqu’elle est dépistée, l’hypertension artérielle peut être traitée par différents moyens, et le traitement s’adapte en fonction de l’évolution du mal. Voici quelques informations sur l’hypertension artérielle chez les adultes.

Définition et épidémiologie de l’Hypertension artérielle chez les adultes

On appelle hypertension, une augmentation anormale et persistante de la pression sanguine sur la paroi des artères. On distingue deux différents types d’hypertension artérielle. L’hypertension artérielle essentielle est plus fréquente et survient sans cause apparente. Elle est juste favorisée par les facteurs de risques. Dans le second cas, on parle d’hypertension artérielle secondaire. Cette dernière est plutôt rare et causée par des maladies préexistantes, la consommation de produits toxiques comme le tabac, la drogue, etc.

En effet, il existe une relation très étroite entre le niveau de la pression artérielle et la survenue des accidents vasculaires et cardiaques. Chez un sujet normal, la pression artérielle est de 130 mmHg pour la systolique et une diastolique de 85 mmHg. Voici quelques facteurs susceptibles d’influencer le niveau de la pression artérielle :

  • L’âge ;
  • Le sexe ;
  • L’ethnie ;
  • L’état de grossesse ;
  • Les différents moments de la journée ;
  • La saison ;
  • L’effort physique ;
  • Le stress ;
  • Les rapports sexuels.

L’hypertension artérielle est reconnue comme la maladie chronique la plus répandue et la plus meurtrière au monde. En France, elle atteint environ 14 millions de personnes.

Quelles sont les causes de l’hypertension artérielle chez les adultes ?

On parle d’hypertension artérielle essentielle dans les 95 % des cas d’hypertension artérielle où on ne trouve aucune cause médicale. Les 5 % restants sont des cas d’hypertension artérielle secondaires qui sont pourvus de causes médicales.

En effet, l’hypertension artérielle est une maladie multifactorielle. Il en est ainsi parce que de nombreux facteurs peuvent influer sur le niveau de la pression artérielle. Entre autres, on peut citer :

  • Les facteurs génétiques et constitutionnels: il s’agit généralement de l’ethnie, du sexe, de l’âge, etc ;
  • Les facteurs environnementaux: cela concerne principalement deux types de facteurs. Les premiers sont les facteurs nutritionnels concernant la sédentarité, l’obésité, la consommation de sel et de l’alcool, etc. Les seconds sont les facteurs psychosociaux comme le stress professionnel, les vécus du quotidien et bien d’autres encore.

On remarque que les facteurs environnementaux sont ceux qui influent le plus sur la variation de la pression artérielle. Ils expliquent au moins 50 % des évolutions anormales de la pression artérielle. Aussi des changements effectués sur ces facteurs ont contribué à une baisse de la tension artérielle. Par exemple, un patient qui a réussi à réduire son poids de 10Kg a vu sa tension artérielle diminuer. D’un autre côté, un patient qui a respecté les recommandations concernant son alimentation (alcool, sel, fruits, etc) a constaté une diminution de cette grandeur.

Quels sont les facteurs de risques de l’hypertension artérielle ?

Comme pour la plupart des pathologies, certaines personnes sont plus exposées à l’hypertension artérielle que d’autres. Les facteurs de risques peuvent être classés en deux catégories : les facteurs non modifiables et les facteurs modifiables.

Les facteurs de risque non modifiables de l’hypertension artérielle sont les facteurs innés et individuels. Ils concernent l’âge au-delà de 50 ans chez les hommes et de 60 ans chez les femmes. Aussi, on constate que les hommes sont plus touchés que les femmes. On peut également citer l’hérédité. En effet, les antécédents d’accident cardiaque ou une mort subite chez le père ou un parent masculin du premier degré avant les 55 ans ou chez la mère ou un parent féminin du premier degré avant les 60 ans.

Les facteurs modifiables quant à eux sont liés au quotidien et au mode vie. Il s’agit de :

  • Obésité ou IMC supérieure à 25 kg/m2 ;
  • Diabète (déjà traité ou non) ;
  • Tabagisme en cours ou sevrage de moins de 3 ans ;
  • Dyslipidémies ou hypercholestérolémie (HDL < 0,40 g/l et LDL > 1,60 g/l) ;
  • Absence d’exercice physique ;

Ces derniers facteurs sont modifiables et donc prévisibles.

Quels sont les symptômes de l’hypertension artérielle chez les adultes ?

Dans la grande majorité des cas, l’hypertension artérielle est asymptomatique. Elle n’est souvent découverte que lors d’une visite médicale de prévention.

Toutefois, il existe certains signes cliniques qui devraient vous amener à suspecter une hypertension artérielle. Il s’agit entre autres de :

  • Occipitale parfois battante qui s’estompe au bout de la prise d’antalgiques ;
  • Céphalées récentes ;
  • Acouphènes ;
  • Phosphènes ;
  • Nervosité ;
  • Pseudo-vertige, insomnie.

Il arrive également que les patients manifestent des signes qui évoquent une atteinte de certains organes cibles. Les signes comme un déficit moteur ou sensitif et des souffles carotidiens indiquent une atteinte du cerveau. Lorsque le cœur est atteint, le patient est sujet à une tachycardie, un galop, des râles pulmonaires, des troubles du rythme et des œdèmes des membres inférieurs. Quant aux artères inférieures, on dit qu’elles sont atteintes lorsque le patient ressent une diminution ou une asymétrie des pouls, des extrémités froides, des lésions cutanées à allure ischémique, etc.

Par ailleurs, on identifie des causes propres à une hypertension artérielle secondaire. Il s’agit de :

  • Souffle aortique (en cas d’hypertension artérielle rénovasculaire) ;
  • Souffle précordial (coarctation) ;
  • Anomalies cutanées de neurofibromatose ;
  • Gros reins palpables (indique une polykytose) ;
  • Signes du syndrome de Cushing.

Toujours dans le cadre d’une hypertension artérielle secondaire, deux signes indiquent qu’elle accompagne une obésité viscérale. On distingue le surpoids et le tour de taille (> 102 cm chez les hommes et > 88 cm chez les femmes).

Toutefois, l’apparition de ces signes n’induit pas forcément l’hypertension artérielle. Seuls les différents relevés de la tension artérielle en automesure et/ou la mesure en ambulatoire appuyés par les différents examens, peuvent confirmer le diagnostic.

Pour finir, notons que contrairement à la croyance populaire, l’épistaxis n’est pas un indicateur de la gravité de l’hypertension artérielle.

Quelles sont les complications possibles de l’hypertension artérielle chez les adultes ?

L’hypertension artérielle est une maladie qui ne se détecte que tardivement dans la plupart des cas. Ainsi, il a le temps de se développer et de créer des complications pour la plupart irréversibles.

Cette maladie est un facteur majeur des maladies cardiovasculaires et de l’artériosclérose. En effet, l’évaluation du risque cardiovasculaire est basée sur la mesure du niveau de la pression artérielle, de l’état des organes cibles et de certaines maladies associées et de la présence de certains facteurs de risque majeur.

L’hypertension artérielle peut également provoquer des infarctus du myocarde et des accidents vasculaires cérébraux. Elle participe également à déclencher l’insuffisance cardiaque, l’hypertrophie ventriculaire gauche et bien d’autres pathologies cérébrovasculaires comme les démences. Lorsqu’elle s’aggrave est peut-être à la base de nombreuses autres artériopathies comme la dissection aortique, l’artériopathie des membres inférieurs ou encore l’anévrisme. Les insuffisances rénales, la rétinopathie et l’éclampsie sont autant de maladies auxquelles sont exposées les personnes hypertendues.

En raison du pronostic vital engagé pour la plupart de ces maladies, l’hypertension artérielle se classe comme l’une des causes les plus fréquentes de mortalité dans le monde.

Que savoir sur les urgences hypertensives ?

Les urgences hypertensives sont caractérisées par une hypertension artérielle sévère ou une hypertension artérielle qui intervient brusquement chez un patient normal suivi d’une complication concernant l’un des organes cibles à savoir : le cerveau, le cœur, le rein, l’œil et l’aorte.

Il ne faut pas les confondre avec les poussées hypertensives qui interviennent dans le cadre d’une hypertension artérielle dite de grade III (la tension artérielle est au-delà de 180 mmHg) sans complication cardiaque, rénale ou neurologique.

Les urgences hypertensives les plus connues :

  • L’accident vasculaire cérébral (AVC) : elle peut être d’origine hémorragique (20 %) ou ischémique (80 %). Dans ce cas, il est nécessaire de faire un bilan d’imagerie cérébrale avant de traiter l’hypertension artérielle sévère.
  • La dissection aortique : elle provoque une brusque chute de la pression artérielle.
  • L’insuffisance ventriculaire gauche : elle peut s’accompagner d’une poussée hypertensive et déclenche une baisse de la pression artérielle.
  • L’encéphalopathie hypertensive: elle impose aussi une chute de la tension artérielle.
  • L’éclampsie: elle intervient dans le cadre d’une grossesse. Elle impose une extraction en urgence du fœtus.
  • Une insuffisance cardiaque aigüe : elle exige une assistance circulaire d’urgence.

Les urgences hypertensives sont certes rares, mais elles peuvent être fatales. Lorsqu’elles surviennent, elles imposent une hospitalisation en soins intensifs. Leur traitement implique souvent l’usage d’antihypertenseurs par voie cutanée pour réduire rapidement la tension artérielle. Il faut aussi installer un monitoring de la pression artérielle pour mieux suivre et détecter les anomalies dans son évolution.

Comment établir le diagnostic de l’hypertension artérielle chez l’adulte ?

L’hypertension artérielle est une maladie silencieuse qui n’induit presque pas de symptômes. C’est d’ailleurs pour cette raison que la moitié des personnes hypertendues s’ignorent. Ce groupe de personnes est donc plus exposé aux risques de complications.

Pour cela, les médecins de divers ordres sont en première ligne dans le processus de dépistage précoce. Ils devraient procéder à une mesure de la tension artérielle à chaque contact avec leurs patients qu’importe le motif de la consultation. Les autres professionnels de la santé tels que les médecins de travail, les autres spécialistes, les infirmiers, les pharmaciens et bien d’autres encore sont également encouragés à prendre cette mesure. Ainsi, ils pourront identifier les niveaux anormaux de la pression artérielle. Lorsqu’ils remarquent des mesures anormales de manière persistante, ils pourront orienter le patient pour poser un diagnostic.

Pour ce faire, il est recommandé de prendre des mesures de la pression artérielle en dehors du milieu hospitalier. Il peut s’agir d’une mesure à domicile par le patient lui-même à l’aide d’un dispositif d’automesure. On peut également le faire en ambulatoire avec l’aide des professionnels : on parle de Mesure Ambulatoire de Pression Artérielle (MAPA).

Précisons qu’il est important de faire cette confirmation par l’un ou les deux des méthodes avant de confirmer le diagnostic et surtout avant d’envisager un traitement antihypertenseur. Toutefois, l’o peut se passer de cette confirmation dans les cas d’urgence hypertensive.

Après avoir posé le diagnostic. Il est important de faire une série d’examens complémentaires pour apprécier le retentissement sur certains organes cibles. Il s’agit principalement du cœur, les artères, les reins et les yeux.

Tout commence par une prise de sang dans le but de vérifier sa contenance. Les examens à effectuer sont les suivants :

  • Un ionogramme du sang prélevé: il permet de mesurer sa teneur en sodium, en calcium, en potassium et aussi l’uricémie.
  • Une créatinine: pour évaluer la fonction rénale, les médecins déterminent le taux de créatine dans le sang.
  • Un Bilan lipidique: il permet d’avoir une idée de la quantité de cholestérol total (LDL et HDL).

Ensuite à l’aide d’un cardiologue et des outils appropriés, on effectue un bilan cardiaque. Il consiste en :

  • Un électrocardiogramme : on y entrevoit le retentissement de la maladie sur les cavités gauches du cœur.
  • Un échocardiogramme : pour dépister une éventuelle hypertrophie ventriculaire gauche et d’autres maux du cœur associés.
  • Une radiographie du thorax : c’est un examen très important. Il consiste à visualiser e la forme et le volume du cœur. Il permet aussi et surtout de rechercher des encoches costales et un éventuel élargissement de l’aorte. Il cherche également des complications à un stade évolué comme un œdème pulmonaire.

Un autre examen consiste à analyser le fond de l’œil. Il permet d’évaluer les artérioles et de mesurer la gravité de l’hypertension. Il recherche une artériosclérose et ses complications, des sinuosités, des exsudats, et des hémorragies ou œdèmes papillaires dans le cas d’une l’hypertension artérielle maligne.

Traitements de l’hypertension artérielle chez les adultes

L’objectif principal du traitement de l’hypertension artérielle reste la réduction du risque cardiovasculaire. De manière pratique, cette lutte consiste à maintenir la tension en dessous de 140/90 mmHg (et inférieur à 150 mmHg chez les patients de plus de 80 ans). Cette réduction doit s’opérer dans un délai de 6 mois.

Il a été clairement établi que la plupart des facteurs qui influent sur la pression artérielle dépendent du mode de vie du patient. C’est pourquoi, dès que le diagnostic de l’hypertension artérielle se confirme, des règles hygiénodiététiques sont mises en place. Ces règles sont généralement liées à l’alimentation, l’arrêt du tabac, la réduction de la consommation du sel et de l’alcool, la perte de poids en cas de surpoids, etc.

En effet, la consommation du sel et de l’alcool a un impact direct sur l’élévation du niveau de la pression artérielle. C’est pourquoi ils doivent être réduits au strict minimum pendant toute la durée du suivi.

Pour renforcer les effets des différents changements apportés au niveau diététique. On met un accent sur la perte de poids en cas de surpoids, et surtout l’exercice d’une activité physique pour tous les patients. En effet, des études ont prouvé qu’une réduction du poids de 5,1 kg implique une baisse de 4,4 mmHg de la tension artérielle systolique et de 3,6 mmHg de la tension artérielle diastolique. En règle générale, on recommande un indice de masse corporelle d’environ 25 kg/m2 chez les adultes. La circonférence abdominale normale est de 102 cm chez les hommes et 88 cm chez les femmes.

Après quelques temps d’observation des mesures hygiénodiététiques, le médecin évalue la nécessité du recours à un traitement médicamenteux. S’il s’avère indispensable, le médecin se doit de proposer un traitement très peu contraignant pour permettre au patient de le suivre facilement et d’y adhérer. Il doit consister en une seule prise par jour. On préconise les comprimés composés d’associations fixes de plusieurs molécules en cas de recours à une biothérapie. Toutefois, il faut s’assurer que l’organisme du patient tolère bien un tel traitement.

Il n’est plus un secret qu’un traitement de l’hypertension artérielle se suit chaque et dure toute la vie. C’est pourquoi les professionnels se doivent d’informer et d’éduquer le patient par rapport à son mal, aux traitements et aux objectifs poursuivis.

Comment vivre avec l’hypertension artérielle ?

L’hypertension artérielle est certes une maladie silencieuse qui n’importune pas le patient à tout moment. Mais, il est important de prendre en compte certains principes de vie pour éviter les complications et vivre une vie paisible.

Vous devez commencer par bien comprendre votre maladie. Notamment, vous devez maîtriser les chiffres de la tension artérielle que vous ne devez pas excéder. Vous devez aussi connaitre les marches à suivre si cela arrivait. En cas de doute ou d’interrogation, n’hésitez pas à consulter votre médecin.

Par ailleurs, vous devez surveiller votre alimentation. Le premier aspect concerne l’apport en sel qui doit être situé entre 4 et 6 g par jour. Votre poids aussi doit rester normal. Pour cela, assurez-vous que votre indice de masse corporelle reste en dessous de 25 kg/m2. Vous devez également réduire les lipides et particulièrement les lipides saturés comme les graisses animales qu’on trouve dans les fromages, la charcuterie, les viandes rouges, et bien d’autres encore. Il faut veiller à équilibrer les apports en acides gras polyinsaturés comme l’oméga 3 et l’oméga 6

Plus généralement, il est conseillé de consommer au minimum 3 repas équilibrés par jour. Pour les lipides, préférez l’huile d’olive pour votre cuisson, l’huile de colza, de noix ou encore de tournesol pour vos sauces, et les margarines molles au tournesol pour vos tartines. Les produits laitiers et les laitages ne doivent pas dépasser les 20 % de votre alimentation. Pour ce qui est des protides, privilégiez du poisson ou au plus deux parts de viande dépourvue de graisse par jour.

Il est évident que vous devez faire exercer régulièrement une activité physique. Choisissez-en une qui vous plait et faites-vous suivre par un professionnel qui saura vous aider à trouver le bon rythme et à vous adapter au fil du temps.

Il est plus que temps d’arrêter de fumer ! C’est certes un conseil qu’on donne à tous les fumeurs, mais il concerne bien plus les personnes hypertendues. Cela accroît leur risque d’avoir une maladie cardiaque.

Si vous êtes hypertendu, vous devez également modérer l’alcool. Désormais, limitez-vous à 2 ou 3 verres de vin par jour et au plus deux fois par semaines. En effet, l’alcool agit directement sur la pression artérielle.

Le sommeil est également un facteur très important. Il n’y a pas de normes, mais vous devez dormir suffisamment. Il est important de consulter votre médecin s’il vous arrive de ronfler.

Pour votre environnement, on conseille d’éviter la chaleur intense, de bien vous hydrater et d’éviter les endroits pollués. Lorsque vous voyagez, assurez-vous de détenir une ordonnance de vos médicaments écrits en dénomination commune internationale (DCI). Mais le mieux serait de prévoir les doses qui vous suffiront pour la durée du voyage.

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