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Le bâillement : mécanisme et significations

Commun à presque toutes les espèces vertébrées sur terre, le bâillement est l’un des comportements les plus anciens qui continuent d’exister. Ce mouvement se caractérise essentiellement par une inspiration profonde et une expiration relaxante. L’opinion publique veut qu’un bon bailleur soit capable d’en faire bâiller d’autres. Ce mouvement serait alors une sorte de communication à travers laquelle on peut éprouver de la solidarité ou de l’empathie. Découvrez ici l’essentiel des informations sur le bâillement.

Définition et mécanisme de mise en place du bâillement

Le bâillement est considéré par de nombreuses études comme étant le plus ancien des comportements des êtres vivants. Il s’agit également de l’un des rares comportements qui soient communs à tous les vertébrés vivant sur la terre (aussi bien dans les airs que dans les eaux). Le bâillement est défini comme un cycle respiratoire qui atteint le paroxysme. La période fœtale est celle durant laquelle l’homme bâille le plus.

Le bâillement se met en place à travers des évènements précis et successifs. Le processus commence généralement par une profonde inspiration à travers la bouche, qui est grandement ouverte. En effet, cela se produit grâce à un étirement maximal du pharynx qui est la zone reliant la gorge au nez et à la bouche. Dans ces conditions, le larynx (une sorte de conduit qui relie la gorge à la trachée et qui contient les cordes vocales) s’ouvre avec une ouverture des cordes vocales.

Ensuite, on assiste à un bref arrêt de la respiration provoqué par un remplissage du thorax puis à une brève fermeture des yeux. Vient enfin la phase de l’expiration qui est assez bruyante et lente chez l’homme. Cela s’accompagne d’un relâchement des muscles et de la fermeture de la bouche. Pour finir, on assiste à une remise en place du larynx, qui donne une sensation de bien-être général.

Cependant, le bâillement ne se résume pas à de larges inspirations ou à des expirations relaxantes. Derrière, c’est tout un mouvement d’étirement des muscles respiratoires qui se produit. Ces mouvements concernent notamment les muscles du diaphragme, les intercostaux, les muscles du cou et même ceux de la gorge.

Par ailleurs, l’audition diminue de façon considérable pendant le bâillement à cause de l’ouverture des trompes d’Eustache, qui sont localisées à l’intérieur du conduit auditif. Des larmes peuvent aussi couler des yeux pendant le bâillement. Cela s’explique par la compression du canal lacrymal pendant l’étirement du visage. Le bâillement, bien plus complexe qu’on ne le pense, est donc un ensemble de mécanismes réflexes qu’on ne peut absolument pas contrôler.

Il est aussi important de préciser que nous réprimons parfois les bâillements lorsque ceux-ci surviennent à des moments inopportuns (en entreprise, avec des amis, etc.). L’intensité du bâillement dépend aussi de la volonté que l’on a de s’étirer et de se relaxer.

Les significations chrétiennes et islamiques du bâillement

Même si le bâillement est un mouvement bien expliqué par la science, certaines religions gardent des significations très différentes de ce mouvement.

Pour les chrétiens, ce sont les esprits maléfiques qui se servent du bâillement pour posséder un corps. C’est pour cette raison que les catholiques s’abstenaient le plus possible de bâiller au Moyenâge. Les chrétiens, plus précisément les catholiques, ont alors pris l’habitude de s’excuser auprès des personnes qui se trouvent autour d’eux quand ils bâillent. Pour eux, leur bâillement était susceptible de mettre ces personnes en danger. Toutefois, ces superstitions ont disparu petit à petit, au fil des siècles.

La signification que se fait l’islam du bâillement est assez proche de celle des chrétiens. Pour eux, c’est un moyen pour le diable d’entrer dans un corps. Par ailleurs, certaines interprétations islamistes estiment qu’il y aurait un esprit maléfique qui se moque d’une personne qui bâille. Les musulmans, eux, ont alors pris l’habitude de réprimer le plus possible les bâillements. Ici encore, ces pensées se sont émoussées avec les nouvelles explications scientifiques.

Pour quelles raisons bâille-t-on ?

Le bâillement peut être expliqué par de nombreux facteurs.

Une des raisons les plus courantes pour lesquelles on bâille correspond à la stimulation de notre vigilance. Ce mouvement permettrait en effet d’augmenter la concentration et d’activer notre vigilance. Cela est très important, surtout dans les moments dans lesquels l’éveil est modifié (avant ou après un repas, au réveil, en cas de fatigue ou après un long repos).

Ensuite, le bâillement est identifié comme un mouvement qui permettrait de faire disparaître le stress. En effet, ce mouvement est d’une relaxation sans égal. C’est d’ailleurs la raison pour laquelle des étudiants ou la majorité des sportifs se laissent aller au bâillement. Cela leur permet d’être détendus et dépourvus de tout stress en face de leurs épreuves.

Précisons pour finir que la plupart des personnes bâillent quand elles voient une autre personne bâiller. Que cela soit en réunion de travail, entre amis, ou encore en famille, les envies de bâiller deviennent très intenses, quand une autre personne bâille. Les liens sociaux et empathiques qu’on tisse avec d’autres personnes seraient à l’origine de ce comportement.

Lorsqu’une personne bâille autour de nous, nous reproduisons ce mouvement par empathie ou par loyauté, pour rejoindre cette dernière dans son univers. Le bâillement est alors perçu comme un lien social déguisé, une sorte de communication non verbale à travers laquelle l’on montre son attachement envers les personnes autour de soi.

Le bâillement : quelles sont les conséquences possibles ?

Le bâillement n’est pas un mouvement aussi anodin qu’on peut bien le penser. Ce phénomène physiologique peut révéler ou entraîner des pathologies ou être représentatif d’un défaut de fonctionnement de l’organisme.

Pour commencer, les personnes qui bâillent en ouvrant trop grandement leur bouche sont exposées à d’importants risques de décrochage de la mâchoire. Aussi, la fréquence des bâillements peut être une caractéristique de certaines pathologies. Par exemple, la fréquence des bâillements augmente de manière significative chez les personnes qui sont atteintes de la maladie de Parkinson.

Quant aux personnes dépressives qui sont traitées avec des inhibiteurs ou de la sérotonine, leur fréquence de bâillement est beaucoup plus importante que la moyenne. La fréquence de bâillement de ces personnes est d’environ 200 fois par jour, la normale étant comprise entre 5 et 10 fois par jour. Les maladies neurologiques, les tumeurs cérébrales et même les hypertensions crâniennes peuvent être à l’origine d’une augmentation de la fréquence de bâillement chez certaines personnes.

En dehors des maladies, le bâillement peut aussi être positif. En effet, ce mouvement peut permettre de déboucher les oreilles en altitude et de procéder à une régulation des problèmes de pression dans les tympans.

Quelques informations complémentaires à connaître sur le bâillement

De nombreuses superstitions existent autour du bâillement, certaines plus vraies que d’autres. Ici, nous avons rassemblé certaines informations en rapport avec le bâillement et qui ont été scientifiquement prouvées.

  • Un bon bailleur fait bâiller au moins sept personnes autour de lui.

Dès qu’on commence à parler du bâillement, une soudaine envie de bâiller nous prend. Peut-être même que vous bâillez en lisant cet article. Plus haut, il a été démontré que le bâillement permettait d’activer la vigilance. Ce mouvement peut donc aussi permettre de dire aux personnes autour de nous d’être vigilantes. Ces dernières adoptent le même mouvement, soit par loyauté, soit par empathie. Le bâillement peut aussi être considéré comme un appel au sommeil ou à manger. Le fait qu’un bailleur fasse bâiller d’autres personnes n’est propre qu’aux hommes. Chez les autres vertébrés, les bâillements sont indépendants.

  • Plus l’on vieillit, moins l’on devient sensible au bâillement, surtout pour le bâillement communicationnel.

Ainsi, une étude menée par des chercheurs de la Duke University a révélé que les personnes de moins de 25 ans sont plus réceptives aux bâillements que les personnes de 26 à 50 ans. Ces dernières sont elles-mêmes plus réceptives que celles qui sont âgées de plus de 50 ans. Aucune explication scientifique n’a été apportée à cette implication de l’âge dans le bâillement communicationnel, mais on sait au moins que ce n’est pas l’empathie qui en est responsable puisque l’augmentation de l’âge ne fait pas diminuer l’empathie.

  • Le bâillement est étonnamment bon pour la santé.

Même s’il est assez mal vu en public et que tout le monde essaie de le réprimer, le bâillement est quand même bon pour la santé, dans la mesure où il permet au corps de se relaxer. Il est même recommandé de provoquer des bâillements à certains moments de la journée, surtout si on se sent fatigué ou stressé. Ce mouvement permet alors de se détendre et de libérer les tensions physiques et psychiques.

  • Le bâillement et la sexualité sont liés.

C’est incroyable, mais des études ont montré l’existence d’un lien entre le bâillement et la sexualité. Chez certaines espèces animales par exemple, c’est le mâle dominant qui bâille plusieurs fois avant l’accouplement, pour montrer sa domination sur la femelle. Chez les humains par contre, les bâillements suivis d’étirements sont très souvent caractéristiques de désirs sexuels, surtout chez la femme. Il faut cependant préciser que ce lien entre sexualité et bâillement n’a pas encore été scientifiquement expliqué.

Par ailleurs, la girafe serait le seul vertébré au monde qui ne bâille pas. En effet, il n’existe pas de rythme biologique chez la girafe. Cet animal dort très peu et de manière assez sporadique.

Il faut aussi rappeler que même les fœtus bâillent, déjà à partir de la douzième semaine de la grossesse.

Chez certaines personnes, le bâillement est même considéré comme un tic, qui permet de se relâcher et de retrouver une sensation de bien-être absolu.

En partant de l’hypothèse qu’un homme normal bâille entre 5 et 10 fois par jour, on estime qu’un homme bâille environ 250 000 fois par an.

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