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La fièvre du sujet âgé : causes, symptômes diagnostic et traitement

Si une fièvre occasionnelle chez les jeunes adultes ne semble pas inquiétante, la présence de ce symptôme chez les personnes âgées peut s’avérer assez problématique. Avec les patients séniors fébriles, le mal se vit différemment. Il peut s’agir d’un signe faisant suite à un combat du corps contre une infection grave ou d’une légère réaction irritante. Cela peut être également le symptôme d’une photologie inconnue ou surprenante. Pour une meilleure compréhension de la maladie, découvrez ici tous les détails nécessaires sur son origine, ses symptômes, son diagnostic et le traitement adéquat pour y venir à bout.

La fièvre du sujet âgé : présentation

Un sujet souffre d’une fièvre lorsque son organisme présente une température supérieure à la ligne de base de 2 °F. À 100 °F, on parlera ainsi de fièvre légère chez les personnes âgées. Dans ce cas, les symptômes peuvent être multiples : frissons, maux de tête, faible appétit, éruption cutanée, douleurs musculaires…

À une température plus élevée, le patient sénior peut être soumis à une somnolence extrême, une irritabilité, des convulsions ou encore une confusion. Il est préconisé de consulter immédiatement un médecin dès que la fièvre atteint 103 °F.

La fièvre du sujet âgé : Causes

Chez les personnes âgées, les causes d’une fièvre peuvent être inconnues ou surprenantes. De même, une réaction à un nouveau traitement médicamenteux ou un problème de santé assez grave peut être en cause. Les sources courantes sont légion, dont :

  • la déshydratation,
  • un coup de chaleur,
  • la constipation sévère,
  • le diabète,
  • des infections des plaies ou bactériennes (IVU),
  • l’hypertension artérielle.
  • Des affections chroniques (polyarthrite rhumatoïde).

Par ailleurs, dans certains cas, le coronavirus (COVID-19) peut être en cause même si les chercheurs continuent d’en apprendre sur le virus et de mettre à jour leurs conclusions. Les séniors font partie des catégories de personnes à haut risque où l’infection pourrait entrainer des complications de santé assez complexes. En cas de forte fièvre associée à d’autres symptômes du COVID-19, la consultation d’un médecin se révèle indispensable pour se faire tester.

Les maladies infectieuses sont majoritairement à la source de la fièvre chez les personnes âgées qui se présentent aux urgences. À l’inverse des patients jeunes où la fièvre cache souvent un syndrome viral bénin, elle est généralement associée à une maladie bactérienne quant aux malades âgés.

Il faut préciser qu’à un âge plus évolué, le diabète sucré de même que les différentes tumeurs malignes sont susceptibles d’affaiblir la réponse immunitaire. De même, les déficiences de l’immunité avec une médiation cellulaire participent aussi à l’accroissement du taux d’infection chez les sujets de troisième âge.

La fièvre du sujet âgé : Symptômes

Se présentant sous diverses tailles et formes, les fièvres affectent les sujets différemment et les symptômes s’avèrent ainsi variés. Chez les personnes âgées, l’apparition d’une fièvre indique une situation d’anormalité (présence d’une maladie ou d’une infection) dans l’organisme. Dans la plupart des cas, les symptômes sont identifiables par :

  • des maux de tête accompagnés ou non de douleurs musculaires,
  • des frissons,
  • de la transpiration,
  • de la peau moite,
  • de la déshydratation.

La faiblesse ou la fatigue, l’irritabilité et la perte d’appétit constituent également des signes courants d’une augmentation temporaire de température chez les séniors. Les personnes présentent généralement une température corporelle plus basse que les jeunes adultes.

La température de base chez l’être humain change en réalité à partir de 65 ans et varie d’un individu à l’autre. Quoi qu’il en soit, il est capital de consulter en urgence un médecin si la température atteint 103 °F.

Pour ce qui est de la prise de température de la personne âgée, il est conseillé d’utiliser un digital sous le bras ou dans la bouche. En cas d’anormalité du résultat, il faudra effectuer différentes lectures sur une durée de 15 minutes afin de retenir un chiffre plus cohérent.

La fièvre du sujet âgé : Diagnostic

La fièvre du sujet âgé

Un diagnostic infectieux manqué peut soumettre la personne âgée à une morbidité (ou d’une mortalité) importante. En général, les cas d’infections représentent 40 % de la mortalité chez les individus dont l’âge est d’au moins 65 ans.

Le diagnostic différentiel

Quoique les étiologies potentielles chez le sénior fébrile soient légion, différentes études montrent que les infections des voies urinaires, des voies respiratoires et des tissus mous sont les principales causes de la fièvre. Le médecin-urgentiste doit avoir recours à d’autres diagnostics lorsqu’ils sont proposés par l’examen physique et l’anamnèse ou encore si une investigation de la triade « PUS » s’avèrerait négative.

Dans la population des personnes âgées, 40 % des cas de septicémie et de bactériémie surviennent et conduisent à près de 60 % des décès. Plus précisément, la vésicule biliaire et la gangrène de l’appendice sont les complications les plus fréquentes.

Durant la formulation du diagnostic différentiel, la prise en compte de l’état fonctionnel de même que le mode de vie du malade se révèle cruciale. Les résidents des maisons de retraite sont en effet plus sujets à des escarres infestées, une infection grave des voies urinaires ou une pneumonie nosocomiale que les sujets indépendants. Avec les patients récemment hospitalisés, une thrombophlébite septique ou une infection de plaie chirurgicale est à soupçonner.

L’examen physique

L’examen physique promet parfois des résultats surprenants. Si les médecins associent réflexivement l’infection à la fièvre, certains patients âgés présentent une infection grave avec une absence de fièvre. Afin d’identifier la source de la fièvre chez le sénior fébrile, il est capital de miser sur différents aspects.

La fièvre peut passer inaperçue dans certains cas. De nombreux sujets âgés ne sont pas soumis à une fièvre sous une infection documentée alors qu’ils affichent une augmentation de température de 2,4 °F au minimum de plus que la normale. Les études menées dans ce sens suggèrent qu’un changement de température d’au moins 2 °F comparativement à celle de base devrait alerter. Le médecin pourrait suspecter en effet une infection sous-jacente grave. En présence d’hypothermie, on pourrait suspecter une infection, mais aussi un résultat désobligeant dans la population gériatrique.

Dans nombre de cas, les signes cliniques de pneumonie de 3 à 4 jours font suite à une fréquence respiratoire rapide. Facile à obtenir, l’oxymétrie de pouls peut mieux renseigner sur une atteinte respiratoire subtile. Si l’apparition de crépitements à l’auscultation pulmonaire devait être la source d’une pneumonie, les tests peuvent s’avérer trompeurs à cause d’une atélectasie ou d’une pathologie pulmonaire chronique.

Le médecin doit également rechercher des signes génito-urinaires, neurologiques, cardiovasculaires ou encore des cicatrices chirurgicales qui représentent de potentiels indices sur les antécédents médicaux.

La fièvre du sujet âgé : Traitement

Le recours à une antibiothérapie est la pierre angulaire du traitement de la fièvre chez les personnes âgées. Un retard de traitement ou de diagnostic conduit à des complications graves. Toutefois, d’autres méthodes d’intervention s’imposent dans certains cas selon l’origine de la fièvre du sujet âgé.

Considérations antimicrobiennes

Avec les personnes âgées fébriles, il est crucial de bien sélectionner les antibiotiques puisque l’incidence de leurs effets indésirables est plus élevée de 1,5 à 3,0 fois comparativement aux sujets jeunes. L’ensemble des paramètres pharmacocinétiques a subi de modification chez les malades gériatriques.

Le choix de ces médicaments devra prendre en compte de nombreux facteurs, dont le système d’organe suspecté. Il faut également noter que les malades gériatriques sont non seulement sujets à un spectre d’agents pathogènes, mais aussi aux infections qui sont souvent polymicrobiennes. Les antibiotiques à large spectre sont donc les plus recommandés. Pour le traitement ambulatoire, une fréquence d’administration d’une ou de deux fois par jour est indiquée.

Produisant moins d’effets secondaires, les pénicillines et les céphalosporines constituent des antibiotiques les plus tolérés chez les séniors fébriles. Si les aminoglycosides produisent des effets assez intéressants sur de nombreux organismes gam-négatifs, ils ne sont pas sans effets néphrotoxiques et ototoxiques. En cas de prescription des aminoglycosides, la posologie doit être adaptée à la fonction rénale diminuée du sujet.

Par ailleurs, administrer uniquotidiennemment la gentamicine avec du nomogramme de Hartford permet de limiter les coûts et la toxicité. Cette option aide également à améliorer les résultats comparativement aux schémas thérapeutiques traditionnels.

Infections pulmonaires

Suite au diagnostic de pneumonie, le médecin devra administrer rapidement les antibiotiques. Un traitement débuté plus tôt affaiblira la mortalité et la morbidité chez le patient. Avec les malades hospitalisés, il faudra administrer la première dose d’antibiotiques avant le passage au lit d’hôpital.

Pour ce qui est des patients ambulatoires, l’administration de la première dose se fera au service des urgences avant de déplacement du patient. Une fluoroquinolone ou un macrolide de nouvelle génération accompagné d’une céphalosporine de troisième génération (ceftriaxone, céfotaxime…) est indiqué pour le traitement des patients nécessitant des soins intensifs.

Au cas où le virus de la grippe serait suspecté, le professionnel médical peut recourir à la rimantadine ou l’amantadine même s’ils ne sont efficaces que contre la grippe A. Il serait judicieux de réduire la dose de l’amantadine de moitié, la confusion étant un effet secondaire récurrent de ce médicament.

Infections des voies urinaires

Une infection des voies supérieures peut être en cause chez les personnes âgées fébriles présentant une association de fièvre élevée, de toxicité, de nouveaux changements mentaux, de sensibilité des flancs. Il en serait de même chez les patients ne présentant aucune amélioration après 72 heures de traitement antibiotique.

Un seuil d’admission plus faible est recommandé pour les sujets atteints d’infections des voies urinaires. Le risque d’atteinte d’une bactériémie et d’une urosepsie est plus élevé chez les personnes âgées souffrant de pyélonéphrite contrairement aux adultes plus jeunes.

En ambulatoire, les fluoroquinolones sont une solution efficace, même si le TMP-SMX est généralement prescrit. Les personnes atteintes d’urosepsie et celles souffrant de maladies des voies supérieures peuvent être soumises à une association de ceftriaxone ou d’ampicilline et d’un aminoglycoside.

L’utilisation d’un inhibiteur de bêta-lactamine/bêta-lactamase est également un traitement envisageable. En cas d’infection associée à une obstruction, une intervention chirurgicale ou une cystoscopie s’impose pour éliminer le calcul. Alors que les abcès intrarénaux peuvent être soignés par une antibiothérapie prolongée, les abcès périrénaux requièrent quant à eux un drainage chirurgical ouvert ou percutané dans la majorité des cas.

Infections abdominales

La cholécystite et l’appendicite sont des infections qui provoquent généralement une forte fièvre chez les personnes âgées. Pour un traitement efficace, les médecins ont recours à une :

  • stabilisation hémodynamique,
  • intervention chirurgicale précoce,
  • antibiothérapie empirique.

Pour ce qui est de la maladie diverticulaire non avancée, la prise en charge se limite généralement aux médicaments. Quant aux maladies bénignes, elles sont traitées en ambulatoire, et ce, sous un régime riche en fibres. Des antibiotiques peuvent également être associés. Les cas plus graves ou compliqués sont traités en hospitalisation avec une aspiration naso-gastrique, des liquides IV et des antibiotiques empiriques.

Fièvre d’origine inconnue

On parle de fièvre d’origine inconnue si la température du patient est fréquemment supérieure à 38,3 °C sur une durée de plus de 3 semaines et dont le diagnostic semble imprécis sur une semaine. Cependant, à l’ère des soins gérés, cette durée d’investigation hospitalière est passée à 3 jours ou 3 visites ambulatoires.

La fièvre d’origine inconnue est principalement causée par une maladie infectieuse. En cas de fièvre documentée, l’examen des dossiers médicaux ou une consultation avec le fournisseur de soins primaires peut orienter le médecin.

Les résultats de l’évaluation de la fièvre d’origine inconnue ne sont toujours pas faciles d’accès aux médecins d’urgence et il est important de faciliter le suivi au travers d’un fournisseur de soins primaires. Du reste, des causes de fièvre chronique, dont l’endocardite, la tuberculose et les abcès intra-abdominaux s’affichent systématiquement au tableau des diagnostics.

Conseils pour le traitement de la fièvre

Des résultats issus de nombreuses études montrent que la fièvre résulte d’une réponse protectrice en cas d’infection bactérienne. Bien qu’il n’existe pas de véritables essais cliniques relatifs aux bienfaits de la fièvre chez les séniors fébriles, certaines études prouvent que le taux de mortalité est plus élevé chez les sujets âgés afébriles.

Il est opportun de savoir que la fièvre elle-même peut modifier l’état mental, prédisposer à la déshydratation et aggraver une maladie cardiopulmonaire. Chaque augmentation de degré Fahrenheit s’accompagne d’un accroissement de 13 % de la consommation d’oxygène et des besoins hydriques et caloriques accrus. L’augmentation du taux métabolique basal propulse aussi la fréquence cardiaque. Pour plus de sécurité et d’efficacité, la fièvre chez les personnes âgées se traite avec des antipyrétiques.

 

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