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Cancer localisé de la prostate : Généralité et 5 options de traitements

Le cancer localisé de la prostate s’identifie comme le premier stade du cancer de la prostate. Il constitue une étape d’évolution de la maladie où la tumeur n’est présente que dans la prostate elle-même. En fonction de sa catégorie de risque, le cancer localisé de la prostate peut engager ou non le pronostic vital du malade.

Après le diagnostic, plusieurs options de traitements sont tout de même envisageables. Il est toutefois important d’indiquer que ces traitements sont susceptibles de perturber la qualité de vie des malades. La connaissance de toutes les informations possibles sur ces traitements s’avère donc nécessaire.

Cancer localisé de la prostate : Généralité sur la maladie

Le cancer de la prostate est une tumeur de la famille des adénocarcinomes. Il s’agit en effet d’une tumeur, généralement maligne, dont le développement se fonde sur les cellules qui servent de revêtement à la prostate. Cette dernière constitue elle-même une glande qui se trouve en dessous de la vessie.

Elle est composée d’une partie centrale qui entoure l’urètre et d’une autre partie qui est plus périphérique. Avec une taille initiale de 15 g à la puberté, la prostate évolue pour atteindre une taille avoisinant les 70 g chez les personnes âgées. La manifestation première de son augmentation de volume constitue les troubles urinaires.

Il faut rappeler que le rôle de la prostate est d’assurer la production d’un liquide que l’on retrouve dans la composition du sperme. Ce liquide est responsable de la croissance, de la survie et de la mobilité des spermatozoïdes. La prostate est également l’organe responsable de l’éjaculation chez l’homme. En raison donc de ses fonctions vitales, l’apparition de la prostate entraîne d’importantes modifications et affecte la qualité de vie de l’homme.

Toutefois, l’impact de la maladie sur la qualité de vie dépend essentiellement de son stade. On distingue en effet trois stades de la maladie. Ils renseignent sur le niveau d’évolution de la maladie. On peut citer :

  • Le stade localisé du cancer de la prostate ;
  • Le stade de localisation avancée du cancer de la prostate ;
  • Le stade métastasé du cancer de la prostate, etc.

Les chances de guérison dépendent du stade à laquelle la maladie a été diagnostiquée. Cependant, les facteurs de risque du cancer de la prostate et les modes de diagnostic sont communs à tous les stades de la maladie.

Les facteurs de risque du cancer de la prostate

La survenue du cancer de la prostate peut être reliée à plusieurs facteurs de risque. Des études ont démontré que les personnes ayant des antécédents familiaux ont plus de chances de développer la maladie. De même, l’âge, l’augmentation de la masse prostatique, l’alimentation, l’ethnie, ainsi que des facteurs professionnels et environnementaux peuvent être pris en compte.

Les facteurs génétiques

Une étude publiée en 2019 (Nombela, 2019) a indiqué que la mutation génétique BRCA2 augmente fortement le risque d’un mauvais pronostic vital du cancer de la prostate. Cette même mutation est déjà présente dans les facteurs de risque du cancer de seins notamment. La mutation HOXB13 est elle aussi indexée par certaines études.

Le risque d’être atteint par le cancer de la prostate est également important chez les personnes ayant un antécédent familial. Celles dont les ascendants directs (ou au second degré) ont eu la maladie ont des chances de la contracter.

Les facteurs physiologiques

Les facteurs physiologiques incriminent principalement l’âge et la taille des hommes. D’abord, l’âge est identifié comme le premier facteur de risque. Cela se justifie par le fait, que la taille de la prostate augmente à mesure que l’âge évolue. À l’âge de 50 ans, la taille de la prostate se situe dans les 40 ou 50 g, et expose au risque de développer la maladie. Toutefois, les chances de survenue de la maladie à cet âge sont très faibles, entre 1 et 7 %.

Ce pourcentage grimpe jusqu’à 26 % chez les personnes dont l’âge se situe entre 64 ans et 74 ans. À partir de l’âge de 80 ans, les hommes ont 50 % de chances de développer ce cancer. Cette possibilité de survenue de la maladie à ces âges est aussi liée à la taille des hommes. Ce facteur a été révélé à travers une étude publiée en 2018. Cependant, il est important de préciser que quelques réserves sont émises concernant cet aspect.

Les facteurs liés à l’alimentation

Comme pour tous les types de cancer, l’alimentation constitue également un facteur de risque du cancer de la prostate. Même si l’implication de certains aliments dans la survenue du cancer reste à déterminer, il est toutefois important de les mentionner.

Les premiers produits mis en cause sont les produits riches en graisse. Les acides gras contenus dans les aliments tels que le beurre, le fromage ou encore le ghee. Les produits laitiers sont fortement incriminés par des études ayant établi et confirmé leur rôle dans la prolifération du cancer de la prostate.

Une consommation excessive de produits ayant une forte teneur en calcium pourrait également causer la maladie. La quantité journalière de calcium recommandée est de 1000 mg. La consommation excessive de viande rouge serait également un facteur de risque de la maladie. Toutefois, les preuves sont insuffisantes pour démontrer son implication.

La vitamine D est également mentionnée dans les facteurs de risque nutritionnel. Cependant, ce n’est pas son excès qui pourrait causer le cancer, mais sa carence. Il en est de même de la faible consommation des fruits et légumes qui sont réputés avoir un effet protecteur.

Les facteurs de risque professionnels et environnementaux

Les facteurs de risque environnementaux et professionnels font notamment référence aux substances nocives auxquelles sont exposés les hommes. La principale substance indexée est l’arsenic. Elle entre dans le corps par inhalation soit sur les sites industriels où la substance est encore utilisée, soit par consommation active ou passive du tabac.

L’arsenic fait en effet partie des centaines de composés chimiques présents dans le tabac. C’est d’ailleurs à ce titre qu’il a été classé cancérogène par le centre international de recherche sur le cancer (CIRC). L’implication d’autres substances continue d’être évaluée dans la découverte de cancer, laquelle découverte fait nécessairement suite à un diagnostic.

Cancer localisé de la prostate : les modes de diagnostic

Cancer localisé de la prostate

La confirmation de la présence d’un cancer de la prostate se fait à la suite d’un diagnostic médical dûment posé. C’est une étape clé qui détermine les modalités de prise en charge du malade. Le diagnostic permet notamment de connaître :

  • l’aspect que présente la tumeur ;
  • le stade du cancer et son grade ;
  • les éléments caractéristiques nécessaires à la mise en place d’un traitement, etc.

Pour connaître tous ces éléments, plusieurs examens sont indispensables. Chacun d’eux permet d’obtenir des informations spécifiques sur la tumeur. Leur réalisation permet notamment d’éliminer les maladies qui pourraient également être suspectées, en se référant aux plaintes du patient.

Le toucher rectal

Il s’agit d’un examen réalisé par l’urologue à l’occasion d’une consultation. À travers une palpation, ce dernier tente d’avoir des informations sur le volume, la présence éventuelle d’anomalies ou encore sur la consistance de la prostate. C’est un examen simple et rapide, mais qui ne constitue que l’étape initiale du diagnostic.

Le dosage du taux de PSA

Le PSA (Prostate Specific Antigen) est une substance que l’on retrouve dans la prostate et dans le sang. Elle joue un rôle de marqueur tumoral et renseigne sur la présence et le développement d’une tumeur dans la prostate. Cet examen se réalise lorsque le toucher rectal donne des raisons de suspecter la présence d’un cancer. Il se réalise à travers une prise de sang.

À la suite de l’examen, on peut conclure la présence d’une tumeur prostatique lorsque les valeurs indiquent un PSA compris entre 4 et 10 kg par millilitre. Dans ce cas spécifique, il s’agit d’un cancer localisé de la prostate. Les stades avancés sont déterminés par des valeurs montrant un PSA supérieur à 30 kg par millilitre pour le cancer localement avancé. Il faudra atteindre un PSA supérieur à 100 kg par millilitre dans le cas d’un cancer de la prostate métastasé.

Les biopsies prostatiques et le score de Gleason

Les biopsies de la prostate se font par analyse d’échantillons prostatiques dans un laboratoire. Elles se réalisent sous anesthésie locale pour éviter que le prélèvement des échantillons au niveau de la prostate soit douloureux pour le patient. L’analyse de l’échantillon prélevé permet notamment de connaître les types de cellules présentes dans la prostate, le nombre de biopsies positives et l’état d’évolution du cancer.

Le score de Gleason

Il fait suite aux biopsies prostatiques et permet d’avoir des informations fiables sur le pronostic de la tumeur prostatique. Son analyse s’accentue sur la coexistence de populations tumorales dans la prostate, les grandes de ces populations et l’architecture de la prostate. Concernant cette architecture, elle détermine les chances de guérison du malade. Toutefois, lorsque la maladie se trouve au stade localisé, plusieurs options de traitements peuvent être envisagées.

Cancer localisé de la prostate : 5 options de traitements

Cancer localisé de la prostate

Le cancer localisé de la prostate correspond au premier stade de la maladie. À ce niveau, la tumeur se retrouve uniquement dans la prostate. Les cellules cancéreuses ne sont pas encore entrées dans une phase de prolifération. Toutefois, les traitements possibles et les chances de guérison dépendent de la catégorie de risque du cancer. On distingue notamment :

  • Le cancer localisé de la prostate à faible risque ;
  • Le cancer localisé de prostate à risque intermédiaire
  • Le cancer localisé à risque très élevé.

Chacune de ces catégories de risque présente des spécificités, notamment au niveau des caractéristiques de la tumeur. Cela laisse également entrevoir la possibilité de mettre en route des traitements différenciés. Cependant, il existe des options de traitement qui sont presque indispensables, et ce, quelle que soit la catégorie de risque du cancer localisé de la prostate.

1. La surveillance active

Cette option de traitement est choisie lorsque le malade ne souhaite pas entamer un traitement médical de façon immédiate. Cette option n’est valable que lorsque l’évolution du cancer est lente. Une telle décision se justifie notamment par les séquelles et les effets secondaires liés au traitement du cancer.

La surveillance active est donc une option standard permettant de suivre l’évolution de la maladie. Pour cela, des examens périodiques et des tests sont réalisés. En cas de complications, un traitement est dûment envisagé.

2. L’observation vigilante

L’observation vigilante

est une option de traitement qui reste dans la même logique que la première option. Elle est donc envisagée lorsque le patient ne peut supporter les effets secondaires d’un traitement médical. Toutefois, cette option cible spécifiquement les personnes âgées. L’observation vigilante se différencie également de la surveillance active par l’absence d’examens réguliers.

Cette option se base beaucoup plus sur l’observation des symptômes. Une fois que l’on remarque une aggravation des symptômes, le médecin traitant peut prescrire un traitement spécifique pour les traiter.

3. La prostatectomie

La prostatectomie correspond à l’ablation de la prostate. Les ganglions qui l’entourent sont également retirés. Cette option se réalise via une chirurgie. Avant le début de l’opération, le patient est placé sous anesthésie générale. Diverses voies chirurgicales peuvent être employées pour la réussite de l’opération. Il s’agit notamment de la voie mini-invasive avec l’assistance d’un robot, la voie ouverte ou enfin par voie de cœlioscopie.

L’opération commence généralement par le prélèvement des ganglions lymphatiques. Ils seront utilisés plus tard lors de la prise en charge postopératoire. Ensuite, le chirurgien procède à l’ablation proprement dite de la prostate avec toutes les précautions nécessaires. Une fois l’opération terminée, le patient est équipé d’une sonde urinaire. Quant à la glande prostatique retirée, elle est envoyée dans un laboratoire anatomopathologique pour analyse.

4. La radiothérapie

La radiothérapie est un traitement qui vise la destruction des cellules cancéreuses. Les crayons de forte énergie sont employés dans ce traitement. C’est une médication qui nécessite 5 séances par semaine. Au cours de chaque séance dont la durée est moyennement de 15 minutes, on administre au patient une dose déterminée de rayons d’énergie. La dose est administrée de façon fractionnée.

Toutefois, avant la mise en route de ce traitement, une planification se fait pour définir le mode d’irradiation de la tumeur. L’efficacité de la radiothérapie est prouvée. Comme tout type de traitement du cancer, il comporte des effets secondaires pouvant laisser de graves séquelles au patient.

Des troubles urinaires dus à une irradiation des organes voisins à la prostate sont souvent notés chez les patients. La dysfonction érectile, des ulcérations et des complications au niveau de la vessie sont à noter également. Pour limiter les effets secondaires, il est surtout recommandé aux malades ayant un cancer localisé à faible risque, une forme de radiothérapie appelée curiethérapie.

5. L’hormonothérapie

L’hormonothérapie est souvent associée à la radiothérapie. Elle peut intervenir avant, pendant ou après la radiothérapie. Le but de ce traitement est d’opérer des modifications hormonales visant à bloquer ou à freiner la prolifération des cellules cancéreuses. On distingue deux formes d’hormonothérapie. Il y a d’abord celle dite de première génération.

Son mode d’administration varie entre l’injection sous-cutanée ou une injection intramusculaire. L’hormonothérapie de seconde génération est généralement administrée en seconde intention. Il est administré par voie buccale. Il est nécessaire de préciser que l’hormonothérapie intervient surtout en cas de cancer localisé de la prostate métastatique.

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