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Tics : causes, symptômes et prises en charge

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Les tics sont des gestes plus ou moins invo­lon­taires qu’une per­sonne fait de manière répé­ti­tive. Ils ne sont pas for­cé­ment le signe d’une mala­die cachée, mais repré­sentent sou­vent les symp­tômes de troubles ner­veux. Les tics varient selon les per­sonnes et peuvent se tra­duire par le besoin pres­sant de faire des gri­maces ou encore de cli­gner des yeux. Ces mou­ve­ments sont cau­sés par plu­sieurs fac­teurs tels que le stress, l’excitation, et peuvent être trai­tés de diverses manières. Décou­vrez donc dans cet article les causes, les symp­tômes et les prises en charge des tics.

Les causes des tics

Un tic est un mou­ve­ment ou un son invo­lon­taire, rapide et répé­ti­tif qui peut tou­cher le visage, les mains ou d’autres par­ties du corps. Le syn­drome de Gilles de la Tou­rette ou SGT est un par­fait illus­tra­teur de ce que repré­sente le tic. En effet, les per­sonnes qui en sont atteintes ne peuvent s’empêcher de reni­fler, de se racler la gorge ou de faire des bruits divers. Les tics sont remar­qués le plus sou­vent chez les enfants et les ado­les­cents, mais peuvent éga­le­ment tou­cher les adultes et les vieilles personnes.

Com­prendre les causes pos­sibles des tics peut aider à trou­ver un trai­te­ment effi­cace et à cal­mer l’anxiété des per­sonnes tou­chées. Les causes de ces mou­ve­ments invo­lon­taires se divisent en deux caté­go­ries que sont les causes phy­siques et géné­tiques, et les causes psychologiques.

Facteurs physiques et génétiques

Les causes phy­siques et géné­tiques des tics peuvent inclure :

  • Des infec­tions ;
  • Des ano­ma­lies génétiques ;
  • Des ano­ma­lies dans les régions spé­ci­fiques du cer­veau qui contrôlent le mou­ve­ment et l’activité obsessionnelle-compulsive.

Des études ont mon­tré qu’une infec­tion peut cau­ser un dys­fonc­tion­ne­ment bio­lo­gique. Par exemple, les virus qui gonflent et endom­magent les sys­tèmes ner­veux cen­traux peuvent entraî­ner une perte de cer­taines fonc­tions neu­ro­nales chez les per­sonnes atteintes. Les effets de ce dys­fonc­tion­ne­ment se mani­festent avec le tic.

De plus, beau­coup de théo­ries scien­ti­fiques auraient mis en évi­dence plu­sieurs risques géné­tiques pos­sibles asso­ciés au tic. Cer­taines varia­tions sur­ve­nant au niveau des chro­mo­somes 6, 8, 12 et 15 semblent influen­cer for­te­ment le déve­lop­pe­ment de ces mou­ve­ments invo­lon­taires. Ce lien avec le chro­mo­some 6 en par­ti­cu­lier est si pro­non­cé que cer­tains cher­cheurs soup­çonnent l’existence d’un lien cau­sal direct entre ce der­nier et le tic.

Par ailleurs, il a été révé­lé que des ano­ma­lies dans cer­taines régions du cer­veau peuvent contri­buer à la sur­ve­nue des tics. Ces régions sont celles contrô­lant le mou­ve­ment et l’activité obsessionnelle-compulsive.

Enfin, il existe plu­sieurs muta­tions géné­tiques qui peuvent être asso­ciées à une pré­dis­po­si­tion aux symp­tômes du trouble obses­sion­nel com­pul­sif (TOC). Il peut s’agir des ano­ma­lies chro­mo­so­miques telles que la tri­so­mie 21.

Il a été prou­vé que le risque de contrac­ter des tics est plus éle­vé si la per­sonne a un membre de sa famille proche qui souffre éga­le­ment de TOC. Bien que cela ne signi­fie pas néces­sai­re­ment qu’elle serait diag­nos­ti­quée avec ce trouble neu­ro­lo­gique, cela aug­men­te­ra les risques.

Facteurs psychologiques

De nom­breux fac­teurs psy­cho­lo­giques peuvent être à l’origine des tics. Par­mi ces fac­teurs, il y a le stress, l’angoisse et les idées obses­sion­nelles. Ces condi­tions peuvent être à l’origine directe des mou­ve­ments invo­lon­taires ou convul­sifs carac­té­ris­tiques des tics. Bien qu’elles soient sou­vent asso­ciées à un trouble obses­sion­nel com­pul­sif.

En effet, le stress est géné­ra­le­ment la prin­ci­pale cause des mou­ve­ments invo­lon­taires chez les enfants par exemple. Un enfant qui se sent trop stres­sé peut com­pen­ser son manque d’autonomie par la pré­sence d’un tic.

Ces mou­ve­ments invo­lon­taires aident à réduire le stress du moment et apportent une sen­sa­tion immé­diate de sou­la­ge­ment et de bien-être. Ce qui explique pour­quoi tant d’enfants déve­loppent des tics, lorsqu’ils sont sous pression.

L’anxiété est liée au stress et peut éga­le­ment don­ner nais­sance à des mou­ve­ments invo­lon­taires. Une anxié­té exces­sive peut cau­ser des pul­sions incon­trô­lables. Elle peut par­fois être accom­pa­gnée de symp­tômes phy­siques tels que des mou­ve­ments anormaux.

En outre, les pen­sées obses­sion­nelles sont sou­vent liées aux troubles obses­sion­nels com­pul­sifs et peuvent entraî­ner des tics.

Par ailleurs, des rituels com­pul­sifs beau­coup plus sub­tils qu’une mani­fes­ta­tion phy­sique peuvent se pro­duire pen­dant de longues périodes, avant qu’un trouble phy­sique ne devienne appa­rent chez le patient atteint.

Enfin, il faut noter que cer­tains effets secon­daires des médi­ca­ments uti­li­sés pour trai­ter la dépres­sion ou d’autres troubles neu­ro­lo­giques peuvent entraî­ner une aug­men­ta­tion tem­po­raire des symp­tômes des tics.

Com­prendre ces dif­fé­rents types de fac­teurs peut aider à iden­ti­fier les causes exactes et à trou­ver le trai­te­ment appro­prié pour cal­mer les symptômes.

Les symptômes des tics

Les tics peuvent être des symp­tômes de mala­dies ou de troubles com­plexes. Tou­te­fois, leur pré­sence est géné­ra­le­ment due à un dérè­gle­ment phy­sique. Dans tous les cas, leurs mani­fes­ta­tions sont variées et se regroupent en dif­fé­rents types de mou­ve­ments ou sons invo­lon­taires. Ils peuvent donc être moteurs, vocaux, visibles ou invisibles.

Tics moteurs ou musculaires

Les tics mus­cu­laires sont des gestes brefs et éphé­mères du corps. Ce sont entre autres :

  • Les cli­gne­ments des yeux ;
  • Le haus­se­ment des épaules ;
  • L’agitation du corps ;
  • Les gri­maces faciales.

Les autres signes com­prennent la flexion du cou et les mou­ve­ments rapides de la mâchoire.

Aus­si, les patients spé­ci­fi­que­ment atteints du syn­drome de Gilles de la Tou­rette pré­sentent géné­ra­le­ment des tics du pro­fil et des bras, ain­si que des sauts incontrôlés.

De plus, les symp­tômes habi­tuels des tics moteurs varient selon l’âge du patient et incluent des bouf­fées gros­sières ou une agi­ta­tion exces­sive chez les enfants. Chez les ado­les­cents, ils peuvent inclure des gestes simples, comme tou­cher un objet ou cares­ser sa main ou son épaule avec l’autre main.

Tics vocaux ou sonores

Les tics vocaux repré­sentent le plus sou­vent une répé­ti­tion motrice d’un son unique, comme un bruit court ou un cri court. Les patients atteints du SGT peuvent aus­si pro­duire des sons invo­lon­taires, asso­ciés à des phrases enten­dues ou pro­non­cées par d’autres.

Les tics vocaux sont moins com­muns que les tics moteurs. Leurs signes typiques com­prennent le bâille­ment exces­sif, le grin­ce­ment des dents, les mur­mures ou autres sons invo­lon­tai­re­ment répétitifs.

Chez les enfants plus jeunes, les symp­tômes peuvent inclure la réa­li­sa­tion de sons exces­sifs comme gro­gner ou reni­fler. Chez les ado­les­cents, ces mou­ve­ments invo­lon­taires peuvent se mani­fes­ter par le fait de crier un mot simple à répé­ti­tion et par le bâille­ment de manière exces­sive. Les per­sonnes plus âgées peuvent mur­mu­rer ou émettre d’autres sons invo­lon­tai­re­ment répétitifs.

Tics visibles et tics non visibles

Hor­mis cela, les symp­tômes phy­siques des mou­ve­ments ou sons invo­lon­taires se divisent en deux caté­go­ries : les tics visibles et les tics non visibles. Les pre­miers incluent des mou­ve­ments ocu­laires, des mou­ve­ments du visage, des mou­ve­ments des bras et des jambes, des mou­ve­ments du cou et des mou­ve­ments du tronc.

Les tics non visibles peuvent com­prendre des bruits, des sons et autres vocalisations.

Les tics peuvent aus­si être caté­go­ri­sés comme étant des tics simples (réac­tion rapide et immé­dia­te­ment ter­mi­née) ou des tics com­plexes, qui consistent en plu­sieurs gestes conscients entre eux.

Les conséquences des tics

Bien qu’il existe de nom­breuses mani­fes­ta­tions phy­siques asso­ciées aux tics, il existe éga­le­ment une gamme de consé­quences psy­cho­lo­giques qui y sont asso­ciées. Les effets psy­cho­lo­giques pos­sibles com­prennent la dépres­sion, l’anxiété, les com­por­te­ments inap­pro­priés et les troubles de l’apprentissage.

La dépression et l’anxiété

La dépres­sion et l’anxiété sont sou­vent les pre­mières consé­quences psy­cho­lo­giques de la pré­sence de tics chez un indi­vi­du. Les per­sonnes atteintes de ces mou­ve­ments ont ten­dance à être plus vul­né­rables aux sen­ti­ments néga­tifs et à un sen­ti­ment géné­ral d’insatisfaction face à la vie. Ces sen­ti­ments peuvent s’aggraver si la per­sonne est confron­tée à un manque de com­pré­hen­sion et d’acceptation sociale.

Les troubles du comportement

Les per­sonnes atteintes de tics ont ten­dance à se com­por­ter dif­fé­rem­ment dans cer­taines situa­tions sociales ou pro­fes­sion­nelles. Ces situa­tions peuvent les mettre mal à l’aise ou leur faire honte. Cela peut entraî­ner une varié­té de com­por­te­ments, notam­ment l’irritabilité, l’hypersensibilité émo­tion­nelle, l’agitation intense et le retrait social.

Un autre effet pos­sible des mou­ve­ments invo­lon­taires est le trouble bipo­laire. Il se carac­té­rise par des fluc­tua­tions mar­quées dans les humeurs telles que les sautes d’humeur (irri­ta­bi­li­té, impul­si­vi­té, com­por­te­ment maniaque, etc.) sans rai­son apparente.

Les prises en charge de ces mouvements nerveux involontaires

La prise en charge des mou­ve­ments invo­lon­taires se base sur une meilleure com­pré­hen­sion des symp­tômes et une amé­lio­ra­tion géné­rale du bien-être phy­sique et émo­tion­nel du patient. Les trai­te­ments peuvent aider à amé­lio­rer l’attention, le déve­lop­pe­ment social et cog­ni­tif, et à réduire l’anxiété asso­ciée aux troubles du tic. La prise en charge spé­ci­fique peut inclure une gamme d’interventions adap­tées aux besoins individuels.

Le diag­nos­tic de tic enfan­tin est géné­ra­le­ment fait par un méde­cin, après qu’une per­sonne se soit plainte de symp­tômes per­sis­tants. Les cri­tères pour diag­nos­ti­quer cor­rec­te­ment un tic sont :

  • Une durée conti­nue de plu­sieurs mois ;
  • L’absence d’amélioration des symptômes ;
  • L’absence d’intervention médicale ;
  • Les symp­tômes qui ne sont pas pro­vo­qués par une mala­die ou un trau­ma­tisme physique.

Une fois qu’un pro­fes­sion­nel de la san­té sus­pecte un trouble du tic chez un patient, il pro­cède géné­ra­le­ment à des tests neu­ro­lo­giques et psy­chia­triques, pour confir­mer son diagnostic.

Une varié­té de tests neu­ro­lo­giques peut être uti­li­sée pour éva­luer la force motrice et les réflexes. Ces tests peuvent inclure une ima­ge­rie par réso­nance magné­tique, une tomo­den­si­to­mé­trie ou une élec­troen­cé­pha­lo­gra­phie. De plus, une éva­lua­tion psy­chia­trique peut être effec­tuée, afin de déter­mi­ner si le patient pré­sente d’autres troubles asso­ciés aux troubles du comportement.

Par ailleurs, des trai­te­ments médi­ca­men­teux sont le plus sou­vent uti­li­sés pour trai­ter les tics, bien qu’ils puissent varier d’un patient à l’autre. Les prin­ci­paux médi­ca­ments pres­crits com­prennent des cata­ly­seurs sélec­tifs de la recap­ture de la séro­to­nine, des agents anxio­ly­tiques et des anti­psy­cho­tiques. En dehors de cela, les mou­ve­ments invo­lon­taires peuvent éga­le­ment être trai­tée par des trai­te­ments non médicamenteux.

Catalyseurs sélectifs de la recapture de la sérotonine

Ce type de médi­ca­ment inter­vient dans la réduc­tion des symp­tômes asso­ciés aux tics. Ils fonc­tionnent en amé­lio­rant les taux de séro­to­nine (un neu­ro­trans­met­teur qui influence le com­por­te­ment et le contexte émo­tion­nel). Cer­taines études indiquent que l’utilisation à long terme de ces inhi­bi­teurs peut poten­tiel­le­ment aider à sou­la­ger les symp­tômes liés aux tics chez 70 % des patients.

Antipsychotiques et benzodiazépines

Ces médi­ca­ments peuvent être admi­nis­trés pour réduire l’anxiété et régu­ler le com­por­te­ment du patient atteint de tic. Les effets secon­daires pos­sibles incluent une prise de poids impor­tante, une som­no­lence exces­sive, une confu­sion men­tale et une aug­men­ta­tion du risque de déve­lop­pe­ment de mala­dies cardiovasculaires.

Dans de très rares cas, une chi­rur­gie peut être pres­crite, si les pro­blèmes liés aux tics entravent gra­ve­ment la vie quo­ti­dienne de l’individu.

La thérapie cognitivo-comportementale

C’est une sorte de thé­ra­pie sou­vent uti­li­sée en conjonc­tion avec un trai­te­ment médi­ca­men­teux. Elle aide les patients à apprendre à contrô­ler leurs symp­tômes et à gérer le stress et les angoisses asso­ciés aux tics. La thé­ra­pie cog­ni­tive et com­por­te­men­tale aide le patient à iden­ti­fier et à modi­fier les pen­sées auto­des­truc­trices qui peuvent aggra­ver ses symptômes.

Les thérapies alternatives

Des thé­ra­pies alter­na­tives telles que l’acu­punc­ture, les herbes chi­noises ou le yoga peuvent aider à amé­lio­rer cer­taines condi­tions liées aux tics. En effet, elles peuvent aider à réduire la ten­sion mus­cu­laire, apai­ser l’esprit et réins­tau­rer le calme men­tal. Ces tech­niques peuvent éga­le­ment aider à amé­lio­rer l’humeur et la qua­li­té du som­meil, ce qui est impor­tant dans le trai­te­ment des troubles du tic.

La thérapie familiale

La thé­ra­pie fami­liale implique sou­vent la par­ti­ci­pa­tion active des proches du malade, dans le pro­ces­sus de trai­te­ment. Elle se concentre sur les inter­ac­tions entre les membres de la famille et sur la manière dont ces inter­ac­tions contri­buent aux pro­blèmes com­por­te­men­taux du patient. Lorsqu’elle est uti­li­sée comme trai­te­ment pour le tic, elle vise à ren­for­cer les rela­tions fami­liales et à amé­lio­rer la com­pré­hen­sion et l’acceptation mutuelles.

La thé­ra­pie fami­liale peut être très béné­fique pour le trai­te­ment des tics chez l’enfant. Elle per­met aux membres de la famille de mieux cer­ner et accep­ter les symp­tômes du syn­drome. Ce qui peut réduire consi­dé­ra­ble­ment le stress et aug­men­ter le niveau d’empathie entre tous les membres de la famille. Cette thé­ra­pie peut éga­le­ment per­mettre de créer un envi­ron­ne­ment posi­tif, pour aider les patients à apprendre des stra­té­gies et des tech­niques plus saines pour gérer leurs symptômes

Cepen­dant, il est néces­saire de pré­ci­ser que la thé­ra­pie fami­liale n’est pas adap­tée à tous les patients.

En conclu­sion, il est impor­tant de se rap­pe­ler que les symp­tômes liés aux tics varient gran­de­ment d’un cas à l’autre. Il est donc néces­saire qu’un méde­cin diag­nos­tique cor­rec­te­ment le trouble, afin de pou­voir choi­sir les meilleurs trai­te­ments pos­sibles pour chaque type de cas. Une prise en charge exhaus­tive est essen­tielle pour aider les patients et leurs familles à apprendre à gérer et à vivre avec ce trouble complexe.

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