Santé

Sinusite chronique : Causes, symptômes, diagnostic, traitement et prévention

Autour du nez d’un homme, il existe plusieurs cavités osseuses appelées sinus. Et comme tout organe, il arrive que ces derniers subissent des perturbations ou soient affectés. Dans ce cas, on parle de sinusite, une affection très fréquente dont le développement peut prendre une forme aigüe ou chronique.

Il s’agira ici de faire le tour d’horizon de la sinusite chronique, les éléments à l’origine de ce mal, les différents symptômes, le traitement, les méthodes de prévention, etc. Voici donc l’essentiel à savoir à propos de la sinusite notamment sa forme chronique.

Sinus, sinusite aigüe, sinusite chronique : que retenir ?

Les sinus sont des cavités osseuses situées au niveau du crâne et du visage d’un être humain. Il en existe 4 types :

  • Frontaux (sous le front) ;
  • Maxillaires (sous les pommettes) ;
  • Ethmoïdaux (entre les yeux) ;
  • Sphénoïdaux (en arrière des yeux).

Par ailleurs, pour diverses raisons, l’ensemble ou l’un de ces groupes de sinus peut être affecté et causer une maladie appelée sinusite. Il s’agit d’une affection due le plus souvent à l’inflammation des sinus causée par une allergie ou une infection.

Elle touche une grande partie de la population mondiale, que ce soit dans les pays développés que ceux en développement. Généralement, elle se manifeste en association avec l’inflammation des fosses nasales (rhinite) de sorte que certains spécialistes l’appellent rhinosinusite. Elle se présente sur deux formes : la sinusite aigüe et la sinusite chronique.

On distingue l’une de l’autre selon le temps de traitement qu’elles requièrent. En effet, lorsque les traitements permettent d’en être totalement rétabli au bout d’un mois, il s’agit de la sinusite aigüe. Quant à la sinusite chronique, elle dure plus de 3 mois. Le plus souvent, elle peut être d’origine allergique ou la résultante d’une sinusite aigüe mal soignée.

Autres dérivés de la sinusite chronique

Rappelons qu’en dehors des formes aigüe et chronique de la sinusite, on recense d’autres formes dérivées telles la sinusite récurrente et la sinusite subaiguë. La première désigne une sinusite aigüe qui se manifeste de façon cyclique (environ 4 épisodes annuellement). La seconde est celle dont le traitement excède 4 semaines, mais ne dépasse pas 3 mois. À ces dérivés, on peut également ajouter :

Les boules fongiques

La présence de champignons dans le nez et les sinus de personnes bien portantes conduisent à une inflammation nasale ou sinusale plus ou moins importante.  Généralement, il s’agit de débris fongiques d’Aspergillus qui s’observent chez d’individus en bonne santé, provoquant ainsi des douleurs sinusiennes, une congestion nasale avec écoulement de liquide et surtout une sensation de pression au niveau du sinus affecté.

Ce malaise nécessite pour la plupart du temps une intervention chirurgicale afin de retirer les boules concernées.

La sinusite fongique invasive

La sinusite fongique invasive se rapporte à un trouble grave qui affecte les patients dont le système immunitaire est affaibli par un antécédent médical tel que la chimiothérapie, le diabète mal soigné, le sida, la leucémie, etc. Les symptômes qui en découlent sont l’écoulement nasal de pus, la fièvre, la douleur, etc.

Dans les cas les plus sévères, la bactérie peut provoquer une proptose (une saillie de l’œil affecté) voire une cécité. Elle se détecte suite à une biopsie et son traitement nécessite une intervention chirurgicale associée à l’administration par voie intraveineuse de médicaments antifongiques.

La sinusite fongique allergique

Elle se caractérise par la présence de polypes nasaux et sinusiens accompagnée d’une congestion nasale. En général, elle constitue le prolongement d’une sinusite chronique dont l’infection due à un champignon provoque chez le patient une réaction allergique.

En d’autres termes, les polypes bouchent les orifices nasaux et sinusiens et causent une inflammation chronique. La plupart des cas de sinusite fongique allergique se traitent par une intervention chirurgicale pour débarrasser les sinus des agents fongiques.

Il s’agit d’une intervention qui s’accompagne de l’administration d’antibiotiques, de corticoïdes et parfois d’antifongiques directement appliqués sur la partie affectée ou consommés par voie orale. Ces médicaments éliminent l’agent pathogène et combattent l’inflammation.

Les causes de la sinusite chronique

A priori, les praticiens disposent de peu d’éléments pouvant expliquer les causes de la chronicité de la sinusite. Toutefois, il est utile de préciser qu’en général, la forme chronique de la sinusite implique la présence d’agents déclencheurs d’une inflammation chronique tels que les allergies chroniques, le contact avec des irritants environnementaux ou les polypes nasaux.

En d’autres termes, cette infection peut être la conséquence d’une allergie aux radicaux libres, aux bactéries, au pollen, aux acariens, aux champignons, aux poils des animaux domestiques ou bien d’autres substances susceptibles de provoquer une inflammation des parois nasaux et des sinus.

En outre, elle peut provenir d’une prédisposition génétique. Des fois, elle se manifeste suite à l’abcès d’une dent de l’arcade supérieure. Ce qu’il faut retenir, c’est que la majorité des personnes qui manifestent une sinusite chronique développent une allergie ou sont sujettes à une rhinite allergique.

Par ailleurs, il existe de nombreux autres facteurs pouvant déclencher une sinusite chronique :

  • Sinusite aigüe mal soignée ou récurrente ;
  • Prise régulière ou non de tabac ;
  • Fibrose kystique ;
  • Faiblesse du système immunitaire ;
  • Perturbations de la communication entre les sinus et les fosses nasales dues à une anomalie anatomique ;
  • Irritation due au chlore présent dans les piscines (natation) ;
  • Consommation de stupéfiants par voie nasale ;
  • Reflux gastro-œsophagien mal soigné notamment chez les enfants.

Ces éléments dont la liste n’est pas exhaustive sont autant de facteurs qui peuvent être à l’origine d’une sinusite chronique.

Quelles complications après une sinusite chronique ?

symptômes sinusites chronique

Dans certains cas, l’affection de la sinusite peut prendre des proportions inquiétantes et devenir assez grave lorsque sa forme chronique résiste au traitement. À cet effet, l’infection bactérienne se propage aux tissus oculaires occasionnant quelquefois des douleurs aux yeux, des œdèmes autour de la vue voire des troubles visuels dans les cas extrêmes.

Dans d’autres circonstances, la sinusite peut affecter le cerveau et conduire à des céphalées sévères ainsi qu’à de la confusion. En résumé, la sinusite chronique peut entraîner de nombreuses complications :

  • La méningite ;
  • La présence d’abcès au cerveau ;
  • Une phlébite des veines oculaires ;
  • Une ostéomyélite des os du front souvent chez les plus jeunes ;
  • L’aggravation de troubles respiratoires chez les personnes atteintes d’asthme.

Il est utile de rappeler que les personnes atteintes de sinusite chronique et qui remarquent de telles complications doivent consulter d’urgence un médecin.

Sinusite chronique : quels symptômes ?

Généralement, les symptômes liés aux diverses formes de l’infection de la sinusite relèvent de l’accumulation de mucus associée à la propagation de bactéries dans les sinus. En principe, en dehors de la fièvre, les symptômes observés au niveau de la sinusite aigüe et celle chronique demeurent identiques.

Manifestations d’ordre général

  • Douleurs au niveau des pommettes souvent intenses en soirée et la nuit avec parfois une toux grasse ;
  • Congestions nasales et écoulement des deux fosses de liquides limpides combinés à la difficulté d’avaler ;
  • Mal de tête plus ou moins violent ;
  • Sensation de battement et/ou de pression au niveau des sinus lorsque le patient se penche vers l’avant en ayant la tête en bas ;
  • Éternuement répété et parfois intense
  • Écoulement de pus de couleur jaune ou vert du nez
  • Hyposmie (perte ou diminution de l’odorat) ;
  • Halitose (mauvaise haleine)
  • Réaction à l’exposition à la lumière vive.

En dehors de ces symptômes communs, on observe souvent au niveau de la sinusite chronique, de la fièvre pouvant aller jusqu’à 39 ou 40°. Par ailleurs, il faut noter que les enfants ne sont guère épargnés par l’infection de la sinusite.

Cas particulier des enfants

Les symptômes chez les enfants sont quelque peu liés aux sinus infectés et varient selon l’âge :

  • Entre 0 et 3 ans: lorsqu’ils sont affectés, cette catégorie d’enfants développe généralement une fièvre élevée suivie du gonflement d’un œil ainsi qu’une fatigue intense. Ici, il s’agit souvent de l’infection aigüe des sinus ethmoïdaux ;
  • Entre 3 et 10 ans: à ce stade de la croissance, les sinus maxillaires se développent et peuvent être à l’origine de sinusite maxillaire. Cette dernière se caractérise par des douleurs faciales, la congestion nasale, les maux de tête, une toux grasse accompagnée de sécrétions nasales purulentes ;
  • 10 ans et plus: à partir de cet âge, la sinusite chez les enfants est en général frontale et présente presque les mêmes symptômes que chez les adultes.

Sinusite chronique : spécialité ciblée, personnes cibles et comportements à éviter

Les maladies de la sinusite se développent dans les cavités osseuses du crâne et des alentours du nez appelées sinus. Elles incluent par conséquent les pathologies prises en charge par la spécialité de la médecine qu’on appelle oto-rhino-laryngologie souvent désignée par le sigle ORL.

En effet, cette branche de la science médicinale s’occupe de la physiologie et du traitement médical ou chirurgical des infections liées au nez, aux oreilles et à la gorge. Il faut souligner qu’avec les connaissances anatomophysiologiques actuelles associées aux avancées technologiques dans le domaine médical, l’ORL étend désormais ses interventions à la chirurgie plastique faciale et celle cervicale.

Personnes à risque

Rappelons que le mal de la sinusite n’épargne personne. Toutefois, il existe une catégorie de personnes qui y sont plus exposées :

  • Les plus jeunes: pour la plupart, les enfants contractent 6 à 8 fois le rhume annuellement. Or, dans environ 5 % des cas, cette infection nasale débouche sur la sinusite ethmoïdale, la plus fréquente chez les enfants ;
  • Les personnes ayant une fois développé l’infection de la sinusitesont susceptibles de la contracter à nouveau ;
  • Les patients atteints d’une quelconque allergie respiratoire ;
  • Les asthmatiques ;
  • Les personnes sujettes à une anomalie congénitale ayant entraîné l’obstruction des sinus ou du nez ;
  • Les individus atteints d’abcès dentaires ou de polypes nasaux ;
  • Les patients au système immunitaire affaibli ;
  • Les personnes qui développent une fibrose kystique.

En dehors de la prédisposition à la sinusite que présentent ces personnes, il existe également quelques facteurs ou comportements à risque. Entre autres, on peut citer l’exposition régulière ou fréquente à un environnement humide, abus de cigarette ou l’exposition à sa fumée ainsi qu’à d’autres polluants chimiques susceptibles d’irriter les sinus.

Comment diagnostiquer la sinusite chronique ?

L’évaluation du médecin

est obligatoire pour diagnostiquer une infection des sinus. Cet examen repose généralement sur la détection de symptômes typiques de la sinusite et peut s’étendre à une tomodensitométrie (TDM).

Ce dernier test se réalise lorsque l’individu présente une sinusite chronique ou des complications et permet de déterminer la gravité et l’étendue de l’infection. La radiographie des dents s’effectue également lorsque le praticien soupçonne la présence d’abcès dentaire.

L’autre moyen fréquemment utilisé désormais pour diagnostiquer la sinusite demeure l’endoscopie. Elle se réalise par l’introduction d’une fibre optique dans le nez du patient. Cette intervention permet de vérifier les orifices sinusaux et de procéder au prélèvement de sécrétions pour analyse. À noter que cet examen s’effectue sous anesthésie locale.

Concernant les enfants, les signes permettant de suspecter une sinusite sont en général :

  • Un écoulement de pus persistant au-delà de 10 jours ;
  • Fatigue extrême et toux ;
  • Douleurs faciales ;
  • Quelquefois de la fièvre.

En raison des risques liés à l’exposition aux rayons, l’examen du TDM n’est requis chez les enfants qu’en cas de sinusite chronique résistant à l’antibiothérapie.

Quels traitements en cas de sinusite chronique ?

Sans différence majeure avec le traitement de la sinusite aigüe, les soins relatifs à la sinusite chronique comprennent :

Des soins visant à mieux drainer les sinus

Les sinusites constituent une inflammation des sinus et leur obstruction. Du coup, les soins ont pour but de les désengorger et surtout d’éliminer les bactéries à l’origine de leur infection. À cet effet, de nombreuses applications demeurent possibles telles que la pose de serviettes mouillées chaudes aux niveaux des sinus affectés, l’inhalation de vapeur, la consommation de boissons chaudes, etc.

Entres autres solutions, certains spécialistes proposent l’irrigation nasale avec de la solution saline via un pulvérisateur. Ces traitements contribuent au soulagement des membranes enflées et à l’amélioration du drainage.

Les pulvérisateurs nasaux médicaux

À l’instar de la phényléphrine ou l’oxymétazoline, les sprays nasaux médicamenteux permettent le rétrécissement des membranes gonflées. Leur utilisation s’effectue suivant une durée limitée.

L’antibiothérapie

L’administration d’antibiotiques est requise lorsqu’on observe dans le cas de la sinusite une fièvre de 39° accompagnée de douleurs importantes. Il existe plusieurs types d’antibiotiques à utiliser par le patient souffrant de sinusite chronique. Il s’agit par exemple de l’amoxicilline ou acide clavulanique, la doxycycline, etc. à prendre sur une durée d’environ 4 à 6 semaines.

L’utilisation de dilatateur nasal

Encore appelés écarteurs de narines, les dilatateurs permettent d’améliorer la ventilation au niveau des narines. Ce besoin de dilatation est dû au fait que le développement de bactéries ou de champignons dans le nez entraîne une inflammation caractérisée par l’obstruction des sinus et du nez.

Ainsi, grâce aux écarteurs nasaux, on remédie à l’anaérobie qui est une difficulté de circulation de l’air dans ces canaux. En effet, on distingue deux types de dilatateurs : ceux de première génération et les écarteurs nasaux de seconde génération.

Les premiers se fixent à l’extérieur du nez tandis que les seconds, beaucoup plus efficaces, se fixent à l’intérieur des narines. Il faut préciser que de plus en plus de spécialistes optent pour les dilatateurs nouvelle génération.

Par ailleurs, lorsque les bactéries résistent à l’antibiothérapie, l’option d’une intervention chirurgicale demeure dès lors incontournable. Ainsi, grâce à la chirurgie, le spécialiste procédera au nettoyage des sinus et à l’amélioration de leur drainage en vue de traiter l’infection.

Il pourra également effectuer des prélèvements pour analyse. Il est utile de préciser qu’une intervention chirurgicale peut être également nécessaire lorsqu’une obstruction nasale perturbe l’écoulement.

En outre, durant le traitement, il faut privilégier le repos ainsi que la consommation fréquente d’eau pour mieux évacuer les sécrétions. Surtout, s’abstenir de prendre l’avion ou d’effectuer des activités qui requièrent un changement de pression telles que l’alpinisme, la natation, etc.

Peut-on prévenir la sinusite chronique ?

En raison de sa similarité avec les maladies prises en charge par l’ORL comme les rhinopharyngites, le rhume, etc., la sinusite requiert les mêmes recommandations en matière d’hygiène en ce qui concerne sa prévention. Entre autres mesures préventives, on peut noter :

  • Le lavage régulier des mains et surtout systématiquement après le contact avec des personnes enrhumées ;
  • Éviter de s’exposer aux polluants et aux allergènes tels que les acariens, les radicaux libres, le pollen, les animaux familiers, etc. ;
  • Aménager dans un environnement aéré, assaini avec un taux d’humidité raisonnable ;
  • S’assurer une bonne hygiène dentaire et veiller à une visite périodique chez le dentiste ;
  • Prendre, sur avis du médecin, des médicaments antiasthmatiques ou allergiques ;
  • Arrêter la consommation du tabac et éviter l’exposition à sa fumée ;
  • Renforcer son système immunitaire en adoptant un mode de vie équilibré avec une bonne alimentation, de l’activité physique, etc. ;
  • Utiliser les décongestionnants seulement sur avis médical ;

En dehors de ces mesures et comportements inhérents à une prévention efficace, il est salutaire de consulter de façon périodique le médecin pour des bilans et surtout en cas de soupçon d’une sinusite.

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