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Hépatite B : La problématique du non répondeur en clinique

D’origine virale, l’hépatite B désigne une pathologie hépatique susceptible de conduire à la mort si elle n’est pas rapidement prise en charge. Cependant, bien qu’il existe un traitement contre cette affection grave, la guérison du patient n’est pas toujours garantie. Pour s’épargner alors de l’atteinte de cette maladie, l’idéal est de se faire vacciner. Si certains individus répondent bien à ce soin préventif, celui-ci semble moins ou pas efficace chez d’autres. Qui sont ces résistants au vaccin et quelle attitude adopter face à ce type de situation clinique ? Les détails sont ici.

La vaccination contre l’hépatite B : Le schéma d’administration

Dans la plupart des pays qui proposent la vaccination contre l’hépatite, le soin préventif est disponible sous deux formes. L’une est qualifiée de monovalente et généralement administrée aux adultes à risque puis aux enfants. L’autre s’utilise dans les autres cas et est désigné de combiné.

Quel que soit le type choisi, le vaccin contre l’hépatite B était à la base administré selon le schéma ci-après :

  • Trois injections par voie intramusculaire (une deuxième dose dans un délai de 1 mois après la première et une troisième 5 mois après la deuxième) ;
  • Un rappel à effectuer 12 mois après la première dose ;
  • Un rappel à faire chaque quinquennat après le précédent (celui évoqué au point précédent).

Depuis 1994, la démarche à suivre pour faire la vaccination anti-VHB est le suivant :

  • Injecter par voie intramusculaire deux doses espacées d’un mois ;
  • Faire 6 mois après la première injection un rappel.

Aucun rappel ultérieur ne s’avère nécessaire lorsque l’individu est non exposé professionnellement ou vacciné avant ses 25 ans. Par ailleurs, il faut noter que le vaccin contre le virus de l’hépatite B est recommandé chez les sujets à risque, les adolescents de moins de 15 ans et les enfants.

En revanche, chez les nourrissons, cette immunisation possède une force obligatoire, et ce depuis le début de l’année 2018. Cette obligation prévaut aussi chez les travailleurs du secteur sanitaire, mais depuis l’an 1991. Au niveau de ces divers types d’individus, ce n’est pas le schéma standard qui est toujours choisi pour l’administration du vaccin.

La vaccination chez les nouveau-nés et nourrissons

La vaccination contre l’hépatite B peut être faite à un individu à la naissance. Ce cas s’observe souvent lorsque la mère du nouveau-né possède l’antigène de surface de l’hépatite B (antigène HBs). Pour l’administration, tout soin anti-VHB peut être choisi à l’exception du HBVaxPro® 5 µg. Le médecin peut donc opter pour le vaccin monovalent :

  • Sci-B-Vac (SciVac) ;
  • Genhevac B ;
  • Fendrix ;
  • Engerix B.

L’un ou l’autre de ces vaccins doit être injecté en trois doses. Les deux dernières doivent être espacées de 6 mois. La première se fera à la naissance. Elle doit être associée à une injection d’immunoglobulines anti-HBs.

Par ailleurs, lorsque le nouveau-né possède à la naissance un poids en dessous de 2 kg ou est un prématuré, ce sont quatre doses du vaccin qu’il devra recevoir. Une vient à la naissance et les trois autres sont faites à respectivement à 1, 2 et 6 mois après la première. Du côté du nourrisson, le vaccin à administrer doit être de type hexavalent.

Le soin préventif devra être en effet combiné à tous les vaccins que l’enfant doit recevoir à l’âge de 2 mois. En ce qui concerne les doses, elles se font en trois temps, soit à 2, 4 et 11 mois. Entre les deux dernières injections, l’intervalle de temps est de 6 mois au moins. Cette période de latence doit être d’un mois en moyenne entre les deux premières doses.

L’administration du vaccin anti-VHB chez les adolescents

Les adolescents concernés ici sont eux qui n’avaient auparavant jamais reçu de vaccin contre l’hépatite B et sont âgés de 11 à 15 ans. Avec cette catégorie de sujets, deux possibilités existent en ce qui concerne l’administration du soin préventif. Celui-ci peut d’une part respecter le schéma standard.

D’autre part, l’injection peut se faire en deux doses espacées de 6 mois. Durant cet intervalle de temps, l’individu ne doit pas être sujet à un risque élevé d’être atteint du virus de l’hépatite B. Outre cela, le vaccin à choisir doit être soit le Genhevac B® Pasteur 20 µg ou l’Engerix B® 20 µg. Chez l’adolescente, les injections peuvent être combinées au vaccin HPV.

Les cas particuliers d’injection

Dans le cadre de l’immunisation contre le virus de l’hépatite B, il existe un schéma vaccinal qualifié d’accéléré. Ici les injections se font en trois doses et sur une durée de 21 jours. Les modalités d’administration dépendent du type de vaccin choisi. Lorsqu’il s’agit du Genhevac 20 µg/0,5 ml, il faut au :

  • J0 (jour 0) une première dose ;
  • J10 une deuxième dose ;
  • J21 la dernière dose.

Quand la sélection concerne le vaccin Engerix B 20 µ g/1 ml, il faut au :

  • J0 une première injection ;
  • J7 une deuxième dose ;
  • J21 une troisième injection.

Qu’il s’agisse de l’un ou l’autre des deux vaccins, le sujet doit un an après la première injection faire un rappel. L’individu concerné ici est un adulte. Ce mode de vaccination ne peut lui être appliqué que s’il n’a jamais été immunisé contre le virus de l’hépatite B et qu’une situation urgente de vaccination se présente.

Celle-ci peut être le fait de vouloir subir une greffe de foie ou de se rendre dans une zone endémique.

La vaccination contre l’hépatite B : Le titrage des anticorps anti-HBs

Après que le sujet ait reçu les doses de base (c’est-à-dire excepté celles du rappel) du vaccin, son système immunitaire réagit en libérant dans le sang des anti-AgHBs. Il s’agit des anticorps dirigés contre l’antigène du virus de la maladie. Ils sont généralement produits au bout de 2 à 3 semaines après la toute première injection.

Ce sont des substances qui vont permettre à la personne ayant subi la vaccination d’être immunisée contre l’agent infectieux de l’hépatite B. Si la communauté médicale pensait que cette protection se limitait à 5 ou 7 ans, des données récentes ont permis de conclure qu’elle dure jusqu’à 30 ans.

En réalité, l’hypothèse de l’efficacité du vaccin anti-VHB sur une courte période émanait du fait que le taux d’anticorps chute au bout d’un temps. Il s’avère que lorsque ces derniers sont produits, une mémoire immunologique se forme.

Par conséquent, même en cas de baisse du nombre des anticorps, l’individu peut toujours continuer à bénéficier d’une immunité. Cette dernière peut chez certaines personnes restée efficace toute la durée de leur vie.

La recherche de la réponse immunitaire adéquate

Dans un délai de 1 à 4 mois après la primo-vaccination (injection des trois doses de base) contre l’hépatite B, le patient devra subir un titrage des anticorps anti-HBs. Concrètement, une analyse doit être réalisée pour mesurer la concentration de ces molécules dans le sang de la personne concernée.

L’objectif est d’identifier la nature de la réponse immunitaire du sujet. L’idéal est que le niveau des éléments évalués soit au-delà de 10 mUl ml-1. Un tel résultat s’observe dans 90 % des cas. Chez les enfants et nourrissons, la probabilité d’obtenir cette réponse semble davantage élevée.

Elle est en effet de 95 % chez la première catégorie de sujets et de 99 % au niveau de la seconde. Par ailleurs, il faut noter que ce n’est pas dans tous les cas que le contrôle du titre des anticorps anti-HBs doit se faire. Une telle démarche doit être uniquement mise en œuvre à l’égard de certains individus à savoir les personnes :

  • Immunodéprimées ;
  • Ayant eu des relations sexuelles avec un individu porteur du virus de l’hépatite B ;
  • Sur le point d’effectuer une greffe de cellules, de tissu ou d’organe ;
  • Candidates à recevoir des produits dérivés du sang, des transfusions sanguines itératives ou massives ;
  • Enclins à être en contact direct avec des fluides biologiques, du sang ou des patients lors de l’exercice de leurs fonctions.

Hormis ces situations particulières, il ne s’avère pas nécessaire de contrôler le taux d’anticorps. L’injection de doses de rappel au patient ne révèle pas non plus son utilité.

Les raisons motivant le titrage

La vaccination contre l’hépatite B

Si l’obtention d’une bonne réponse immunitaire à la vaccination contre l’hépatite B semble presque certaine dans tous les cas, l’on se demanderait pour quelles raisons il est nécessaire de procéder à un titrage des anticorps anti-HBs.

En effet, il faut comprendre que même si cela s’avère peu fréquent, il est possible que le sujet manifeste une mauvaise réponse suite à l’injection du soin préventif contre le virus de l’hépatite B. Une telle situation est généralement favorisée par la présence de certains facteurs à savoir :

  • Les allèles HLA de classe II DRB1 et DQB1 ;
  • La consommation excessive d’alcool ;
  • Le tabagisme ;
  • Le surpoids ;
  • Le sexe (40 ans chez la femme et 30 ans du côté de l’homme) ;
  • L’âge.

Une absence ou une moins bonne réponse à la vaccination peut être aussi l’œuvre de l’existence d’une co-morbidité. Il peut s’agir d’un déficit immunitaire, d’une cirrhose, d’une insuffisance rénale ou du diabète.

La vaccination contre l’hépatite B : La situation de la non-réponse

Comme évoqué plus haut, l’organisme de certains individus peut se révéler insensible au vaccin contre le virus de l’hépatite B. On parle de non-réponse à la vaccination contre la maladie. Il faut notifier qu’une telle expression ne peut être employée que si la concentration d’anticorps mesurée dans l’organisme du sujet varie entre 1 et 10 mUl ml-1.

Cependant, le praticien doit faire attention à ne pas qualifier à tort le sujet de non-répondeur au vaccin. Chez certaines personnes, le taux d’anticorps mesuré à entre 4 et 8 semaines après la primovaccination peut se situer en dessous du seuil adéquat alors qu’il ne s’agit pas d’un cas de non-réponse. On parle dans ce genre de situation de réponse anamnestique.

En réalité, lorsque la première série d’injections de doses du vaccin est faite au sujet, les anticorps anti-HBs produits atteignent leur pic au moment de la mesure avant de se mettre à diminuer en nombre. Dans ce contexte particulier, ce processus survient plus rapidement.

Les anticorps atteignent donc plus tôt leur haut niveau et de ce fait chutent en concentration avant le délai escompté. Ce qui conduit à une situation de non-réponse. Pour éviter alors d’appliquer un traitement inadapté à la personne suspectée comme étant un non-répondeur, il est conseillé de s’assurer de son état.

Dans ce cas, le sujet va devoir recevoir une nouvelle dose du vaccin. Un autre titrage lui sera également effectué au bout de 4 à 8 semaines. Si le taux des anticorps anti-HBs se situe toujours en dessous de 10 UI/L, alors il n’y a plus de doute à avoir en ce qui concerne sa situation de non-répondeur.

L’intensification du schéma vaccinal

Les cas de non-réponse à la vaccination contre l’hépatite B s’observent généralement chez les personnes à risque. Néanmoins, lorsque l’existence d’une telle situation est confirmée, la communauté médicale recommande de procéder à ce que l’on appelle l’intensification du schéma vaccinal.

Concrètement, le sujet va devoir recevoir des doses supplémentaires du soin préventif sans que ces dernières ne dépassent le plafond de six. Il s’agit de la démarche de principe. La conduite à tenir en cas de non-réponse peut cependant dépendre de la nature du sujet.

Si ce dernier est hémodialysé ou présente une immunosuppression, il faut veiller à ce que son taux en anticorps soit toujours égal ou au-delà de 10 UI/L. Dans cette optique, l’individu concerné va devoir effectuer des injections supplémentaires puis être soumis à un titrage annuel.

En revanche, le patient doit recevoir sans dépasser le total de six, 1 à 3 autres doses. Dans un délai de 4 à 8 semaines après chaque injection, un titrage de ses anticorps doit être effectué. L’administration des doses restantes doit s’achever si suite à un contrôle une concentration adéquate des anticorps est identifiée.

La conduite en cas de nouvelle non-réponse

Malgré l’intensification du schéma vaccinal, il est toujours possible que le sujet ne réponde pas à la vaccination contre l’hépatite B. Dans ce genre de situation, le médecin doit d’abord évaluer le risque du patient d’être porteur du germe de la maladie. Selon le cas, il adoptera la démarche recommandée.

Il faut retenir que dans ce cas de non atteinte une fois de plus de la réponse immunitaire idéale, il n’existe pas un autre vaccin que le sujet pourrait recevoir afin d’être à l’abri de la pathologie. Toutefois, une étude a révélé que le patient peut bénéficier d’une immunité s’il reçoit en double dose un vaccin combiné d’hépatites A et B Twinrix.

Comme les facteurs conduisant à une telle protection restent encore un secret, il n’est pour le moment pas possible de proposer la solution aux non-répondeurs. Des recherches sont par ailleurs en cours pour élaborer un vaccin spécial pour ces individus particuliers.

En attendant, il paraît que lorsque le patient se retrouve dans une situation où il est exposé au virus de l’hépatite B, il devrait lui être administré des immunoglobulines contre l’hépatite B. Cela limite l’apparition de l’état chronique de la maladie et offre ainsi plus de temps pour traiter le mal.

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