Santé

Grossesse et Rubéole : Généralités, Causes, Symptômes, Diagnostic, Traitement

Depuis bien d’années, la rubéole a été une maladie infectieuse qui a sévi en France tout comme dans plusieurs pays à l’international. C’est une maladie qui certes est bénigne, mais présente de lourdes conséquences lorsqu’une femme en état de grossesse est contaminée. En effet, les femmes en gestation qui sont porteuses du virus sont susceptibles de contaminer le fœtus, qui court le risque de malformation à vie.

Depuis quelques années en France, les cas de rubéoles chez les femmes enceintes régressent. En effet, en 2014 par exemple, il a été enregistré six (6) infections maternelles par la rubéole et deux (2) nouveau-nés souffrant d’une rubéole congénitale malformative contre respectivement trois (3) et un (1) en 2016. La diminution de la prévalence de la rubéole maternelle et infantile est le fruit de nombreuses campagnes de vaccination et de sensibilisation.

Toutefois, cette régression laisse à désirer, car le virus continue de circuler quand bien même des femmes en âge de procréer se feraient vacciner. La rubéole est une maladie très contagieuse et il est important de se protéger et protéger sa progéniture de ce virus. Comment prévenir donc la rubéole pendant la grossesse ? Cet article dévoile tout ce qu’il faut savoir sur la rubéole pendant la grossesse.

Définition, causes et facteurs de risques de la rubéole chez la femme enceinte

Jadis, la rubéole était une maladie courante et dont l’épidémie avait affecté les populations de plusieurs pays. Aujourd’hui, cette maladie devient moins courante, car des dispositions ont été prises, notamment la création d’un vaccin ad hoc. Ainsi, peu de personnes adultes et d’enfants souffrent de la maladie, car ils ont été vaccinés.

Cependant, la rubéole représente un réel risque pour la femme enceinte. En effet, une femme enceinte ayant la rubéole transmet d’office le virus à son bébé, qui, non seulement, sera sujet à des malformations, mais aussi porteur du virus. Il est alors utile de se faire vacciner avant toute grossesse, mais aussi de connaitre les différentes causes et facteurs de risque de la maladie pour mieux se protéger et protéger ses progénitures.

La rubéole : définition

Encore surnommée « roséole épidémique » ou « fièvre de trois jours des jeunes enfants », la rubéole est une infection contagieuse qui est due à un virus à ARN, virus dénommé rubivirus. Elle se caractérise principalement par une éruption cutanée accompagnée de fièvre, de gonflement de glandes et autres. Le plus souvent, les symptômes de la rubéole passent presque inaperçus, ce qui justifie son caractère bénin.

La rubéole peut être contractée par tout individu, que ce soit un enfant ou un adulte. Lorsqu’une personne a été touchée par la rubéole, celle-ci dispose déjà des anticorps qui lui assurent l’immunité contre la maladie. Cependant, les personnes n’ayant jamais contracté le virus sont plus exposées aux risques de contamination. C’est pour cela qu’il est conseillé de se faire dépister et vacciner lorsqu’on n’a pas soupçonné ou vécu les symptômes de la rubéole.

Chez la femme enceinte, la situation est plus grave, car la vie du bébé à naitre est affectée en cas de présence de la rubéole chez la mère. Notamment, lorsque la rubéole survient chez la femme enceinte au cours du premier trimestre de la grossesse, elle expose son bébé à un risque de malformation à vie ou bien elle risque une fausse couche.

Par ailleurs, lorsqu’une femme en gestation est contaminée, il est impossible qu’elle se fasse soigner, sauf après accouchement. Il est alors judicieux de prévenir la maladie, soit en se faisant vacciner lorsqu’on nourrit l’intention de devenir mère, ou de passer un examen de sérologie rubéole en début de grossesse et si nécessaire au cours du deuxième trimestre.

Causes et facteurs de risques de la rubéole chez la femme enceinte

Connaitre l’origine ou les causes de la maladie permet de mieux se protéger, tant dans son entourage que par ses habitudes quotidiennes. Principalement, la rubéole est causée par le rubivirus, un virus à ARN. Lorsqu’une personne a accès au virus, il peut facilement le transmettre à travers des gouttelettes sorties du nez ou de la bouche (toux et éternuements).

Les facteurs de risques pour qu’une femme enceinte contracte le virus de la rubéole sont divers. Il s’agit essentiellement de :

  • Ne pas être immunisé au préalable contre la maladie grâce au vaccin rougeole-oreillons-rubéole, communément appelé ROR ;
  • Côtoyer des personnes infectées. Le plus souvent, il s’agit des personnes vivant dans votre environnement immédiat (maison, lieu de travail par exemple). Il est très peu probable de contracter la rubéole dans un lieu public ;
  • Surtout, côtoyer des personnes infectées et asymptomatiques qui sont plus susceptibles de transmettre la maladie.

En fait, lorsque la rubéole est contractée, le temps d’incubation oscille entre 12 et 23 jours. Les dernières dizaines de jours qui préparent l’apparition des symptômes sont favorables à la transmission du virus, de même que les deux semaines qui suivent la disparition de la maladie.

Ne pas se vacciner est alors un grand risque encouru face à la rubéole. D’autant plus que les facteurs physiques ne permettent pas de reconnaitre une personne symptomatique susceptible de transmette le virus.

Par ailleurs, lorsque la femme enceinte est contaminée et qu’elle se fait vacciner par inadvertance pendant la grossesse, le virus peut être transmis au fœtus, mais seulement à un taux de 5 %. Ainsi, les conséquences sur le développement du fœtus sont amoindries.

Symptômes et complications de la rubéole pendant la grossesse

Étant donné que la rubéole a une longue durée d’incubation, les symptômes ne se remarquent qu’après des dizaines de jours après l’infection. En cas d’infection par la rubéole, la femme enceinte met surtout en danger la vie de son bébé.

Les complications de la rubéole sont variables selon la période de grossesse. Elles vont de la contamination congénitale à la malformation à vie du nouveau-né. Parfois, la mère peut faire une fausse couche selon le stade de la grossesse.

Les symptômes de la rubéole chez la femme enceinte

Les symptômes de la rubéole sont les mêmes chez une femme enceinte que chez tout autre individu. Le principal symptôme de la rubéole est l’éruption de la peau. Elle apparait souvent au début au niveau de la tête et du cou. Ces parties du corps sont remplies de petites taches rouges ou roses. L’éruption n’est remarquable qu’entre 14 et 21 jours après l’infection. Et dans la plupart des cas, les personnes exposées remarquent une éruption cutanée entre le 17e ou le 18e jour.

L’éruption peut provoquer des démangeaisons et tend à se répandre sur tout le reste du corps. Alors qu’elle se répand sur le long du corps, l’éruption disparait petitement de la tête et atteint le tronc.

Les signes annonciateurs de l’éruption causée par la rubéole sont la fièvre, le gonflement des glandes surtout ceux derrière l’oreille, des douleurs généralisées et la fatigue. Ces symptômes d’alerte ne durent qu’entre 3 et 5 jours avant l’apparition des éruptions. Puis, généralement, la fièvre disparait après la survenue des éruptions.

Les autres symptômes en cas d’infection par la rubéole sont :

  • La conjonctivite bénigne qui se traduit par la rougeur des yeux ;
  • L’écoulement nasal ;
  • Des maux de tête.

Il faut rappeler que la rubéole est une maladie qui passe le plus souvent inaperçue. Environ 50 % des personnes infectées ne présentent aucun symptôme et le nombre de personnes ayant souffert de la rubéole de façon inaperçue n’est pas connu.

Les complications possibles de la rubéole pendant la grossesse

La complication principale pour la femme enceinte atteinte de la rubéole est le risque de fausse couche. Surtout, lorsque la femme enceinte contracte le virus de rubéole dans les trois premiers mois de la grossesse, elle court un risque élevé de fausse couche. Cependant, si elle contracte la maladie après les trois premiers mois de grossesse, le risque s’amoindrit.

Pour l’enfant, on note principalement les risques de malformation ou d’infection congénitale. Ces conséquences varient selon le stade de la grossesse où la mère est infectée. Mais, la période de contamination et de complications pour l’enfant s’inscrit essentiellement dans les trois premiers mois de grossesse :

  • Un fœtus infecté pendant les 20 premières semaines de la grossesse court le risque de contamination congénitale qui peut durer plus d’un an ;
  • Un fœtus infecté pendant les 12 premières semaines de la grossesse est susceptible d’avoir des problèmes permanents à sa naissance, tels que la cataracte, la surdité, des problèmes de développement et des malformations cardiaques et de la moelle épinière ;
  • Un fœtus infecté entre 12 et 20 semaines aura moins de problèmes graves.

Cependant, un fœtus infecté après 20 semaines de grossesse ne court quasiment pas de risques pouvant affecter son développement. En ce qui concerne les nourrissons contaminés, le virus de la rubéole est présent dans leurs urines et sécrétions rhinopharyngées pendant plusieurs mois.

Dépistage et traitement

rubéole prévention

Il est important de se faire dépister préalablement à la grossesse afin de prévenir la maladie et ses répercussions sur la santé et le développement du bébé à naitre. Le dépistage est obligatoire en début de grossesse. Les étapes du dépistage sont très strictes et permettent de cerner clairement l’état de santé de la femme enceinte et d’appliquer des solutions idoines.

Le dépistage de la rubéole pendant la grossesse

Pour savoir si une femme enceinte est porteuse ou non de la rubéole, il lui faut faire le dépistage sérologique. La sérologie rubéole est une prise de sang pour avoir la certitude qu’une personne a été déjà infectée par le virus ou si elle a été bien vaccinée. La sérologie rubéole en cas de grossesse permet de rechercher en début de grossesse les anticorps de type IgG, qui protègent contre le virus :

  • Lorsque la sérologie montre que les anticorps IgG sont présents dans le corps, cela signifie que la femme enceinte est protégée ;
  • Cependant, lorsqu’entre deux prises de sang, le taux des anticorps IgG augmente, ou encore des symptômes évocateurs de rubéole sont présents chez la femme enceinte, le médecin procède à la recherche d’autres anticorps Igm, qui généralement sont des signes que la femme enceinte porte le virus. Dans ce cas, les anticorps IgG deviennent avides et le médecin fait un suivi de leur indice d’avidité ;
  • Avant 16 semaines d’aménorrhée, le médecin procède au suivi de l’indice d’avidité qui va lui permettre de savoir si l’infection est antérieure à la conception et détourner le risque de transmission au fœtus. Dans la pratique, un indice élevé de l’avidité des anticorps IgG exclut la survenue d’une infection dans les 3 à 4 derniers mois.

Il est important de se faire dépister en début d’une grossesse. Cela est d’ailleurs obligatoire avant les trois premiers mois. La sérologie rubéole se fait simultanément avec les sérologies toxoplasmose et syphilis.

Il est aussi souhaitable qu’une femme qui aspire à la maternité fasse la sérologie rubéole et la vaccination. Jusqu’à 95 % des femmes enceintes sont protégées, et ce, le plus souvent grâce à la vaccination.

Le traitement de la rubéole pendant la grossesse

Pour une femme enceinte, l’ultime moyen de se prémunir contre la rubéole est de se faire vacciner. Ainsi, lorsque la femme enceinte n’est pas immunisée contre la rubéole, en d’autres termes ne s’est pas vaccinée, elle est exposée à la maladie. En cas de contraction de celle-ci, la vaccination contre la rubéole n’est plus possible.

Surtout, il est établi que le vaccin ne doit pas être administré pendant les 28 jours qui précèdent la conception. Au cas où une femme se ferait vacciner par inadvertance, le taux de contamination est réduit à 5 %. Ce taux ne garantit pas que l’enfant à naitre soit exempté de la contamination congénitale ou des malformations.

Malheureusement, la rubéole est une maladie qui ne se soigne pas pendant la grossesse. En général, le traitement de la rubéole se limite à la prescription de médicaments pour réduire la fièvre, notamment le paractamol.

Pour les risques que cela peut représenter pour bébé, il est recommandé aux femmes enceintes de n’appliquer aucun traitement en cas d’infection de la rubéole. De plus, traiter la rubéole en cas de grossesse n’évite pas totalement les conséquences sur l’enfant.

En revanche, lorsqu’une femme enceinte est contaminée, le médecin réalise une amniocentèse chez la maman pour savoir si le bébé est contaminé. Lorsque le fœtus est infecté, une surveillance rapprochée sera mise en place. Cela consiste à faire des échographies régulièrement, en vue de vérifier l’absence de malformations.

Quelques conseils pour éviter la rubéole pendant la grossesse

La meilleure précaution est de se faire vacciner au plus tôt lorsqu’on aspire à la maternité. Un dépistage préalable à la grossesse s’impose ainsi que la vaccination lorsque la mère n’est pas immunisée et présente donc des risques de s’infecter.

En outre, de simples actions peuvent éviter à une femme de se mettre en danger ainsi que son bébé. Que la mère soit immunisée ou non, des comportements et mesures sont à adopter pour éviter la transmission de la rubéole chez la femme enceinte.

Le cas d’une femme non immunisée vivant avec une personne atteinte par la rubéole

Il n’est pas rare qu’une femme enceinte non immunisée cohabite avec une personne atteinte par la rubéole. Il peut s’agir de son conjoint, d’un parent ou même de son enfant. Dans ce cas, il est conseillé d’observer les gestes barrières. Ils sont entre autres :

  • Le lavage régulier des mains à l’eau et au savon, et après chaque contact avec la personne atteinte qui a la rubéole ;
  • Apprendre également au malade à se laver fréquemment et correctement les mains ;
  • Laver le nez de l’enfant malade avec un sérum physiologique ;
  • Apprendre au malade (enfant ou adulte) à tousser ou éternuer en se couvrant la bouche et le nez avec un mouchoir jetable. Dans le cas échéant, il peut se couvrir la bouche et le nez avec sa manche, notamment au niveau du pli du cou ;
  • Apprendre au malade (enfant ou adulte) à se moucher avec des mouchoirs en papier à usage unique, à jeter soigneusement à la poubelle ;
  • Éviter d’embrasser un enfant infecté ;
  • Nettoyer les objets (jouets, téléphones, clavier d’ordinateur) utilisés par le malade ;
  • Éviter de partager les objets de la vie quotidienne avec le malade (couverts, verre, serviette) et ranger sa brosse à dents après utilisation ;
  • Aérer la maison au moins une fois par jour.

Pour plus de précautions, il est conseillé de se séparer de la personne qui a la rubéole. Aussi, lorsque la femme enceinte n’est pas immunisée, il est recommandé de reprendre la sérologie une deuxième fois, vers la 20e semaine pour vérifier l’absence d’infection pendant cette période critique. Surtout, après l’accouchement la mère doit se faire vacciner pour prévenir la maladie pour ses futures grossesses.

Le cas d’une femme immunisée contre la rubéole

Il faut rappeler que lorsqu’une femme enceinte est immunisée ou vaccinée, elle ne court aucun risque et son bébé non plus ne risque pas d’être infecté. Néanmoins, il est conseillé de respecter le protocole médical, qui consiste à faire la sérologie rubéole avant les trois premiers mois de la grossesse.

En dépit de ce contrôle, il faut refaire une deuxième prise de sang pour confirmer l’absence de virus de la rubéole. Ce second dépistage sérologique est surtout fait par mesure de précaution. Il est conseillé de refaire la sérologie rubéole un mois après le premier test.

Par ailleurs, il faut tout de même éviter de côtoyer des personnes atteintes par la rubéole, que ce soit dans son environnement immédiat ou ailleurs. Dans son environnement immédiat, il est important de notifier à ses proches qu’ils doivent prendre de la distanciation à l’égard de la femme enceinte, notamment s’ils sont infectés. De plus, ils ne doivent pas utiliser des objets communs.

Dans un cadre externe ou lieu public, il est conseillé à la femme enceinte de ne pas utiliser des objets communs, d’éviter de s’approcher de près d’un inconnu, surtout lorsque celui-ci tousse ou éternue. Pour finir, la femme enceinte doit avoir une meilleure hygiène de vie et l’appliquer obligatoirement lorsqu’elle a été en contact avec d’autres personnes.

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