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Préménopause : causes, symptômes, diagnostic, traitement

Chez la plupart des femmes qui atteignent « l’âge sénior », la ménopause apparait comme une étape normale de la vie. Elle se décrit comme l’arrêt définitif des règles ainsi que la cessation d’activité des ovaires. Avant sa survenance, elle est précédée de plusieurs changements hormonaux et corporels correspondant au phénomène dit de « préménopause ».

Ainsi, la préménopause désigne la période d’apparition des signes annonciateurs de la ménopause. Cette période se déroule le plus souvent sans grand dysfonctionnement chez la femme, mais peut toutefois révéler des problèmes à traiter. Que faut-il savoir sur le mécanisme de fonctionnement de la préménopause ? Voici le point à ce propos.

Préménopause : causes

La préménopause constitue un phénomène tout à fait naturel survenant en moyenne chez les femmes ayant entre 40 et 45 ans. Elle est induite par l’épuisement du nombre de follicules ovariens c’est-à-dire la disparition progressive des petits sacs contenant les ovules. Cet épuisement s’accompagne d’une diminution des taux d’hormones féminines dans l’organisme notamment les œstrogènes et la progestérone.

Au-delà de cette survenance naturelle de la préménopause, il existe des facteurs pouvant provoquer la diminution drastique des hormones. Dans ces cas, on parle de ménopause précoce ayant lieu avant l’âge de 40 ans (1 % des femmes connaissent ce phénomène). Entre autres causes de cette accélération du processus, on distingue :

  • L’hérédité
  • Un traitement médical favorable
  • Un effet postopératoire (chirurgie), etc.

Dans tous les cas, la préménopause est caractérisée par des signes spécifiques dont certains se manifestent aléatoirement.

Préménopause : symptômes

On pourra distinguer deux catégories de symptômes caractéristiques de la préménopause. Il s’agit de signes plus ou moins constants et de signes aléatoires.

Signes constants

Au nombre de ces signes, on distingue :

  • L’irrégularité des cycles menstruels
  • L’abondance ou la diminution des règles

L’irrégularité des cycles menstruels

L’irrégularité des cycles menstruels fait partie des premiers symptômes caractéristiques de la préménopause. En effet, durant cette période, les cycles ont tendance à se raccourcir, provoquant des pertes minimes de sang ou parfois des saignements abondants. Tout ceci est lié aux changements hormonaux en cours.

L’abondance ou la diminution des règles

Toujours en lien avec les modifications hormonales dans l’organisme, le flux sanguin lors des règles peut connaitre une diminution ou au contraire une augmentation. Dans l’un ou l’autre des cas, les dérèglements hormonaux sont la cause de ces symptômes. Par exemple, les règles abondantes sont dues à la surproduction d’œstrogène par les ovaires. Ce phénomène s’accompagne aussi d’un ressenti de fatigue par la femme.

Signes aléatoires

Ces signes surviennent aléatoirement chez les femmes en préménopause. Il s’agit de :

  • bouffées de chaleur
  • troubles de l’humeur
  • diminution de la libido et sécheresse vaginale
  • troubles urinaires
  • troubles du sommeil et sueurs nocturnes
  • résurgence du syndrome prémenstruel.

Les bouffées de chaleur

Ce symptôme est très fréquent chez les femmes préménopausées. Sa cause précise n’est pas déterminée, même si les médecins l’associent généralement aux changements hormonaux. Les bouffées de chaleur durent entre 30 secondes et deux minutes et s’accompagnent parfois de rougeur du visage ou d’accélération du pouls. Elles peuvent survenir de manière spontanée ou se déclencher suite à la consommation d’aliments épicés, de boissons chaudes, d’alcool de caféine.

Un autre facteur de déclenchement de ces bouffées s’avère le stress. Dans tous les cas, les premières manifestations seront nocturnes avant les crises en journée. Ainsi, les sueurs nocturnes et les troubles du sommeil se lient à ce symptôme. Les bouffées de chaleur s’atténuent généralement après quelques mois.

Les troubles de l’humeur

Les perturbations hormonales sont parfois à l’origine de sauts d’humeur chez la femme préménopausée. Les changements émotionnels recensés vont de l’irritabilité à la dépression. Il est important de souligner qu’aucun facteur extérieur ne provoque ces symptômes, excepté peut-être le manque de sommeil qui parfois peut aggraver les troubles de l’humeur.

La diminution de la libido et la sécheresse vaginale

La réduction progressive du taux d’hormones féminines au cours de préménopause peut entrainer une baisse de la libido chez la femme ainsi qu’une sécheresse vaginale. En effet, le manque d’estrogènes en particulier dans le sang entraine une diminution de la lubrification du vagin, puis son amincissement et la perte d’élasticité de ses parois. La baisse du désir sexuel n’est alors qu’une conséquence de ces phénomènes. Une prise en charge spécifique est généralement requise.

Les troubles urinaires

Ces troubles se révèlent très invalidants quand ils surviennent. En effet, ils se résument souvent à une incontinence urinaire due à la perte de tonus des muscles du périnée ; une conséquence de la diminution du taux d’œstrogène dans le sang. Ici aussi, il est nécessaire d’en parler avec son médecin pour une prise en charge spécifique.

Les troubles du sommeil et les sueurs nocturnes

Les femmes préménopausées ont généralement le sommeil agité. La cause précise de ce symptôme reste inconnue. Celui-ci peut s’accompagner de bouffées de chaleur ou encore de sueurs nocturnes. Les troubles du sommeil s’accentuent pendant les menstruations. La consultation médicale est requise pour un traitement approprié.

La résurgence du syndrome prémenstruel

La préménopause peut accroitre les signes du syndrome prémenstruel. En effet, pour les femmes ayant souffert de ce mal, il est très souvent constaté une réapparition voire une aggravation du syndrome. Pour rappel, il s’agit d’une pathologie qui associe :

  • les maux de tête,
  • le gonflement et la douleur des seins,
  • les œdèmes des extrémités,
  • l’irritabilité, 
  • le ballonnement abdominal, etc.

Le syndrome prémenstruel débute entre 10 et 12 jours avant les règles et se poursuit jusqu’à la fin du cycle.

Préménopause : le cas particulier de la prise de poids

Parfois, la préménopause est associée à une prise de poids chez la femme. Les causes de ce symptôme particulier sont variées. Il peut s’agir de :

  • l’aggravation du syndrome prémenstruel,
  • la diminution des dépenses énergétiques,
  • une augmentation des apports caloriques
  • l’âge (augmentation de la masse grasse et diminution de la masse maigre), etc.

En fonction de l’origine de ce symptôme, il faudra adopter un traitement spécifique et éviter les complications. Par exemple, lorsqu’une augmentation des apports caloriques est à la case de la prise de poids, revoir son régime alimentaire et augmenter la dépense énergétique apparaissent comme une solution convenable.

Préménopause : diagnostic

Préménopause

Le diagnostic de la préménopause repose essentiellement sur un examen physique accompagné d’une anamnèse. Les conclusions ne peuvent s’établir qu’en l’absence d’apparition des règles au cours des 12 derniers mois. Cette période correspond à la périménopause qui englobe la fin des irrégularités et l’année suivant l’arrêt définitif des règles.

Dans certains cas d’incertitude, des analyses de sang sont réalisées afin de doser les hormones. Celles-ci ne sont pas recommandées, car elles ne font généralement qu’accentuer les doutes à cause de l’instabilité des taux.

Préménopause : traitement

La préménopause est avant toute chose un processus normal de la biologie féminine. Il n’est donc pas nécessaire de la traiter lorsqu’elle se déroule sans grand dysfonctionnement. Toutefois, lorsque certains symptômes gênants, voire dangereux, surviennent, une prise en charge devient indispensable.

Quatre grandes approches sont adoptées habituellement pour traiter ces symptômes. Il s’agit de :

  • la thérapie hormonale,
  • la pratique d’activités physiques,
  • l’utilisation de compléments alimentaires
  • la phytothérapie.

La thérapie hormonale

Il s’agit précisément d’une thérapie de substitution des hormones déficitaires afin de soigner les symptômes associés. Le médecin pourra par exemple prescrire un apport ponctuel de progestérone administrable sur 10 à 12 jours au cours d’un mois. Précisons que ce traitement présente de sérieux risques pour certains profils (en l’occurrence les femmes aux antécédents d’ostéoporose). Ainsi, le médecin évalue le rapport-bénéfice/risques avant d’établir l’ordonnance.

En cas de contre-indication du traitement hormonal, il existe d’autres approches spécifiques qui pourront s’envisager. Les médicaments pour favoriser le sommeil constituent une bonne illustration de cette alternative.

La pratique d’activités physiques

Faire le sport

est une bonne méthode pour régulariser le sommeil et lutter contre la dépression, le surpoids ainsi que les maladies cardiovasculaires. Il faut dire que la périménopause en annonçant la dépression, présage aussi de l’augmentation des risques cardiovasculaires. Cet accroissement atteint un pic 10 ans après la ménopause et la femme devient exposée au même titre que l’homme.

Ainsi, prendre l’habitude des activités physiques comme la marche, la natation ou le vélo constituera une option de grand intérêt. On pourra aussi penser aux activités de relaxation comme le tai-chi, le yoga ou même la méditation.

L’utilisation de compléments alimentaires

Avant de parler des compléments alimentaires utilisés pour traiter la préménopause, il importe de souligner que l’alimentation elle-même constitue un levier de prise en charge du mal. Adopter une alimentation équilibrée sera utile pour limiter de nombreux symptômes comme les bouffées de chaleur, les troubles du sommeil, etc.

Concernant les compléments alimentaires, il en existe une multitude. En général, ils permettent de soulager les symptômes de la préménopause en stimulant ou en remplaçant la production d’hormones sexuelles. Eu égard à ce mode d’action, il est indispensable d’obtenir une prescription médicale pour leur utilisation. Entre autres compléments, on peut citer :

  • l’igname sauvage
  • la vitamine E
  • la gelée royale
  • le calcium
  • les endophospholipides, etc.

Certains compléments alimentaires présentent des risques pour la santé des patientes et font l’objet de mise en garde par les autorités sanitaires. Pour mieux comprendre les recommandations officielles, la consultation médicale parait judicieuse.

La phytothérapie

Certaines plantes peuvent soulager les troubles causés par la préménopause. Elles compensent partiellement la chute des hormones et doivent donc s’utiliser avec précaution. On distingue notamment :

  • le houblon (les cônes)
  • l’actée à grappes noires,
  • les graines de lin
  • la sauge officinale,
  • le trèfle rouge,
  • le gattilier, etc.

Pour s’assurer d’un traitement sans répercussions négatives, il faut éviter de cumuler les sources d’hormones. Les femmes qui ont des antécédents de cancer de sein ou de l’utérus ne doivent pas essayer cette thérapie. En outre, quel que soit le profil de la patiente, un traitement prolongé de phyto-estrogènes doit faire l’objet d’un suivi médical particulier. En réalité, aucune étude n’a été réalisée dans le cadre d’un usage à longue durée. Il semble alors prudent de surveiller les effets d’une telle option.

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