Santé

Pasteurellose pasteurella multocida : symptômes, diagnostic et traitement

La pasteurellose est une maladie infectieuse assez fréquente qui se retrouve chez les animaux comme chez les humains. Elle est due à la contamination de bactéries du genre pasteurella, dont l’espèce la plus répandue est la pasteurella multocida encore appelée P. septica. Il s’agit du bacille du choléra des poules qui a été étudié par Louis Pasteur et fréquemment diagnostiqué en pathologie humaine. Ses modes de transmission sont diversifiés et elle présente un important risque de complications et d’algodystrophie si elle n’est pas prise en charge. Heureusement que cette infection peut être efficacement traitée. Afin d’être mieux informé sur la pasteurellose pasteurella multocida, voici ses modes de transmission, ses symptômes, son diagnostic et son traitement.

Pasteurellose Pasteurella multocida : généralités

La pasteurella multocida

est un germe commensal qui se retrouve généralement chez les animaux au niveau de leurs membranes digestives, respiratoires et génitales. Autrement dit, en condition normale, cette bactérie peut regagner ces différentes surfaces chez les animaux. Ces derniers sont les principaux porteurs des pasteurelles qui sont à l’origine de nombreuses maladies, dont les agents pathogènes sont associés aux animaux.

La pasteurella multocida s’avère très sensible non seulement à la dessiccation, mais aussi aux changements de température. Par conséquent, le milieu extérieur ne lui est pas propice.

En plus d’être responsable de la pasteurellose, la pasteurella multocida est également impliquée dans plusieurs autres maladies chez les animaux. Il s’agit entre autres :

  • de la septicémie hémorragique des bovins ;
  • du choléra aviaire ;
  • des pneumonies, du coryza ou des abcès sous-cutanés ;
  • de la rhinite atrophique du porc ;
  • de l’arthrite du lapin, etc.

En matière de caractère bactériologique, les germes pasteurella sont de très petits coccobacilles Gram négatif, immobiles et cultivés en milieux usuels. Ils sont fortement indologènes et très pathogènes pour la souris.

Pasteurellose Pasteurella multocida : mode de transmission

La pasteurellose

apparaît chez l’homme par inoculation de la bactérie pasteurella multocida. Cette contamination se fait par contact avec les sécrétions rhinopharyngées des animaux à la suite de morsures, de griffures (ou encore de léchage de plaies).

Dans environ 50 % des cas, la pasteurellose est issue de morsures de chiens et dans 75 % des cas de morsures de chats. Par ailleurs, les éleveurs, plus particulièrement les maîtres d’animaux domestiques (chiens, chats…) par leur contact avec ces derniers sont porteurs du virus au niveau de l’oropharynx.

Les facteurs de transmission de la bactérie à l’homme ne sont rien d’autre que toute situation mettant en contact étroit celui-ci avec des animaux. Il peut s’agir de son animal de compagnie, de sa profession ou lors d’un voyage ou au moment d’une activité extérieure, etc.

Pasteurellose pasteurella multocida : symptômes

Les signes cliniques

qui montrent qu’un homme est contaminé par une pasteurella multocida peuvent varier en fonction du type d’infection à savoir :

  • infection locale ;
  • infection suppurative ;
  • infections muqueuses, cutanées et sous-cutanées ;
  • infection de plaies ;
  • infection de la sphère ORL ;
  • infection oculaire.

La pasteurellose apparaît aussi dans les cas d’infections ostéo-articulaires, pulmonaires, neuro-méningées ou des séreuses.

Les symptômes généraux

De façon générale après contamination à la bactérie pasteurella, celle-ci produit une endotoxine qui cause des nécroses situées autour du site de contamination. Il va ensuite en découler un effet inflammatoire rapide, douloureux et intense puis l’apparition d’une tumeur rouge et douloureuse sur le site d’inoculation. La plaie produit des écoulements purulents qui l’empêchent de se cicatriser rapidement. Aussi, les ganglions périphériques augmentent de taille.

En cas de prise en charge tardive, l’infection peut se transmettre à l’ensemble du corps ; ce qui peut entraîner un syndrome fiévreux. Une septicémie peut aussi apparaître, même si elle est rare et dangereuse.

Symptômes dans le cas d’une infection locale

Dans le cas d’une infection locale, la victime ressent d’importantes douleurs avec une inflammation qui apparaissent en seulement quelques heures (3 à 6 au plus). Cependant, jamais au-delà de 24 heures. Des lymphangites et ADP locale très inflammatoire et un écoulement peuvent être aussi observés lors de ce type de contagion.

Symptômes dans le cas d’une infection suppurative

Dans le cas d’une infection suppurative de la pasteurella multocida, il est observé un Phlegmon ou panaris avec adénopathie satellite et lymphangite. Tout ceci accompagné de très fortes douleurs.

Symptômes dans le cas d’infections muqueuses, cutanées et sous-cutanées

Dans ce cas, les signes cliniques sont généralement l’apparition de lymphangites et de cellulites.

Symptômes dans le cas d’infections de plaies et de la sphère ORL

L’une des modes de contamination au germe de pasteurella multocida est le léchage de plaie par un animal. Dans ce cas précis, le signe annonciateur est le même mécanisme que les formes ostéo-articulaires. Il s’agit en effet de l’apparition des arthrites, des atteintes suppuratives ostéo-articulaires qui surviennent à la suite d’une morsure profonde et de l’ostéomyélite.

L’infection de plaie est une forme de contagion qui peut rapidement devenir grave. Pour une infection de la sphère ORL, les signes cliniques sont principalement les sinusites, les otites et les amygdalites.

Symptômes dans le cas d’infections oculaires

Endophtalmies

et conjonctivites sont les principaux symptômes dans le cas d’une infection d’origine oculaire à la bactérie pasteurella multocida. Toutefois, les ulcères cornéens peuvent aussi constituer un signe clinique, mais dans de rares cas.

Symptômes en cas d’infections pulmonaires et neuroméningées

Si la maladie de pasteurellose survient à la suite d’une infection pulmonaire au virus responsable, le malade peut développer une bronchite ou une pleurésie. Cette dernière est généralement observée chez les personnes qui restent en contact prolongé avec les animaux.

Quant aux infections neuroméningées, elles sont rares et ses symptômes peuvent être liés à des méningites et des abcès cérébraux. Les cas d’infections des séreuses dues à la pasteurella multocida sont rares avec comme symptôme la péritonite.

Il faut préciser que les manifestations de la pasteurellose pasteurella multocida liées à la respiration sont les plus rares. Elles sont en effet diagnostiquées chez les personnes qui avaient une pathologie respiratoire antérieure.

Pasteurellose pasteurella multocida : complication

Les formes systémiques des infections à la pasteurella multocida sont des complications de la maladie de pasteurellose. En effet, les patients immunodéprimés, c’est-à-dire ceux qui ont des antécédents de cancer, d’hémopathie, de cirrhose, de splénectomie sont à risque d’évoluer vers ces formes.

Il est à noter que les pasteurelloses sévères se développent rapidement vers la Bactériémie et ensuite un choc septique. Par ailleurs, les endocardites, les ostéomyélites ou encore les méningites sont d’autres complications de la maladie qui peuvent être retrouvées chez certains patients. En cas de complications de la maladie, le risque de mortalité est estimé entre 25 et 30 % environ.

Pasteurellose pasteurella multocida : diagnostic

Pasteurellose pasteurella multocida

Le diagnostic de la pasteurellose pasteurella multocida se fait au laboratoire après prélèvement de la lésion infectée. Ce prélèvement qui peut bien se faire par un médecin comme un vétérinaire est mis en culture pendant 24 à 48 heures. Temps au bout duquel les germes responsables de l’infection pourront être identifiés. Il faut noter que le prélèvement doit se faire avant toute antibiothérapie.

Pour les formes locales de la maladie, il est recommandé d’effectuer un prélèvement de sérosités en faisant pression sur les berges au niveau de la porte d’entrée. Par ailleurs, il est important de se procurer un prélèvement assez précoce, soit dans les 24 à 48 heures au plus tard après la morsure.

Le prélèvement peut se réaliser par ponction à l’aiguille ou par un écouvillon. Si la maladie tend vers l’une de ses formes systémiques, le prélèvement sera plus large en tenant compte de la symptomatologie. Il peut donc s’agir de :

  • prélèvement hémocultures ;
  • prélèvement de liquide céphalorachidien ;
  • prélèvement de liquide pleural ;
  • prélèvement respiratoire, etc.

En outre, la réceptivité de la bactérie pasteurella multocida aux antibiotiques classiques peut être testée en réalisant un antibiogramme.

Pasteurellose pasteurella multocida : traitement

Étant donné que la pasteurellose se retrouve chez les animaux que chez les hommes, le traitement se fait au niveau des deux espèces.

Le traitement chez les hommes

Le traitement de la pasteurellose pasteurella multocida chez les hommes se fait en deux phases. Il faut d’abord des soins locaux pour la lésion infectée et ensuite faire une antibiothérapie.

Les soins locaux

Pour les soins locaux, il faudra faire une antisepsie locale à l’aide de bétadine ou de Dakin. Ensuite, il faut procéder à une exploration nerveuse, articulaire et tendineuse de la plaie. Dans certains cas, cela peut ne pas être nécessaire pour éviter de suturer la morsure.

Par ailleurs, il ne faut pas oublier de prendre les précautions pour gérer les risques pouvant être associés à une plaie causée par un animal. Cela peut concerner entre autres le tétanos, la rage, les hépatites, etc.

Le traitement à base d’antibiotiques

Pour un traitement de pasteurellose pasteurella multocida, les soins locaux doivent être immédiatement accompagnés d’une antibiothérapie qui va durer au moins 10 jours.

Les bactéries du genre pasteurellas sont sensibles aux fluoroquinolones, aux bêta-lactamines, aux imidazoles et aux cyclines. Quant aux macrolides et aminosides, elles ont des effets moins bons sur la maladie. Par ailleurs, les pasteurelles sont des bactéries qui possèdent une résistance naturelle aux glycopeptides et aux lincosamides.

En se basant sur ces diverses informations, le traitement de référence pour soigner la pasteurellose est l’association d’amoxicilline et d’acide. Pour ce faire, l’Augmentin/Ciblor constitue un bon premier choix. Cet antibiotique se prend en un dosage de 500 mg X 3 par jour. Par contre, si le patient est allergique à la pénicilline, il pourra prendre du Doxycline, ceci 200 mg/J en une prise. Ce dernier est à associer avec du Flagyl (500 mg x 3/J).

Si la victime est un enfant, mais qui est allergique à la pénicilline, il peut lui être donné du macrolide. Cependant, dans ce cas, le prélèvement doit se faire par antibiogramme. En ce qui concerne les formes systémiques ou compliquées de la maladie, l’avis d’un spécialiste est nécessaire afin d’opter pour le bon traitement.

Le traitement chez les animaux

Chez les animaux qui sont généralement les porteurs sains des bactéries pasteurellas, le traitement se fait également à base d’antibiotiques à spectre très large. Ces derniers sont pour la plupart sous forme de comprimés et d’injections et se donnent à l’animal par voie générale. Le rôle de ces antibiotiques est en effet d’éliminer les bactéries.

Il faut par ailleurs accompagner ce traitement général avec une désinfection correcte de la partie d’inoculation à l’aide de chlorhexidine ou de la bétadine. La personne responsable de l’animal doit éventuellement veiller à ce que celui-ci ne se lèche pas avec un collier-lune ou une collerette.

Toujours dans le but de lutter contre la pasteurellose chez les animaux, il existe un vaccin à cet effet. Ce sérum est obtenu à partir de la pasteurella tuée. Cependant, vu que la gravité de la pasteurellose est faible chez les animaux de compagnie, le vaccin n’est utilisé que pour les espèces de reproduction.

Pasteurellose pasteurella multocida : récupération

De façon générale, en optant pour le traitement adéquat, la pasteurellose peut se guérit rapidement et efficacement. Les cas de complication qui peuvent être observés malgré le traitement surviennent quand les plaies sont situées dans des zones difficiles d’accès (les articulations par exemple). En effet, les antibiotiques ont du mal à se répandre dans ces endroits.

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