Santé

Lithiase urinaire : causes, symptômes, diagnostics et traitements

La lithiase urinaire est une pathologie fréquente qui se traduit par la formation des calculs dans les voies urinaires de la personne atteinte. Dans certains cas, ces calculs se forment également dans les reins. Leur présence dans l’une de ces voies crée un blocage et complique l’élimination des déchets. Les calculs urinaires évoluent de façon silencieuse et ce caractère taciturne de la maladie augmente le risque de découverte tardive.

Un traitement précis doit donc être initié notamment pour prévenir les récidives. Cependant, le choix du traitement adapté repose sur un préalable qui est la réalisation de certaines analyses. Il s’agit notamment d’une analyse morphologique du calcul et d’une analyse par spectrophotométrie infrarouge. Ces deux analyses constituent les deux phases importantes de l’examen morpho-constitutionnel qu’il est important de connaître. Voici tout ce qu’il importe de savoir sur la lithiase urinaire.

Lithiase urinaire : Définition et causes

La lithiase urinaire est une pathologie qui affecte les voies urinaires et le rein. Elle se traduit par la présence d’un ou plusieurs calculs, soit dans la vessie, les uretères, l’urètre, soit dans le rein. Le calcul étant constitué de minuscules pierres diversement composées, il provoque une obstruction des voies et engendre des douleurs. Il est essentiel de préciser que le calcul urinaire se distingue bien de la lithiase urinaire. Le premier étant la conséquence de la seconde.

La lithiase est plus fréquente chez les hommes. Les femmes et les enfants quant à eux possèdent des ratios relativement faibles. En revanche, les personnes adultes ayant entre 50 et 60 ans sont plus exposées à la maladie. Cette dernière peut être causée par plusieurs facteurs qui sont classés dans les catégories suivantes :

  • les facteurs liés à l’alimentation ;
  • les facteurs liés aux antécédents familiaux ;
  • les autres facteurs.

Les facteurs alimentaires

Les facteurs alimentaires de la lithiase urinaire sont de plusieurs ordres. La lithiase peut être causée par une alimentation trop axée sur le sel, le sucre rapide, les produits laitiers. Une forte consommation des aliments riches en oxalate comme le chocolat et les thés peut aussi être à la base de l’apparition du calcul urinaire.

Un déficit en consommation des fibres alimentaires constitue également un facteur d’apparition de la lithiase urinaire. En outre, une faible consommation d’eau réduit le taux d’excrétion urinaire ; ce qui favorise la formation des calculs urinaires.

Les facteurs liés aux antécédents familiaux

Certaines études ont révélé que le facteur familial augmente la probabilité d’être atteint par la maladie. En France, quarante pour cent (40 %) des patients atteints de la lithiase urinaire présentent des antécédents familiaux.

Les autres facteurs

Il existe d’autres facteurs qui augmentent le risque de développement de la pathologie. Parmi ces facteurs, il y a les infections urinaires et les maladies provoquant une augmentation du calcium dans le flux sanguin.

Un taux anormal de phosphate dans les urines peut également occasionner une cristallisation de l’urine. Lorsque le taux de phosphate dans les urines excède 5,8, le pH devient acide et favorise ainsi la formation des calculs.

Certaines causes génitales sont également connues. Il s’agit entre autres d’une anomalie dans la formation des reins ou des voies urinaires. Le cystinose, maladie génétique, est également un facteur d’apparition de la lithiase urinaire. Tous ces facteurs sont donc à l’origine de la formation du calcul urinaire qui suit plusieurs étapes.

Lithiase urinaire : Formation des calculs

Encore appelés lithogenèse, la formation et le développement des calculs urinaires dans les voies urinaires suivent plusieurs étapes que voici :

  • La sursaturation urinaire ;
  • La germination cristalline ;
  • La croissance cristalline ;
  • L’agrégation des cristaux ;
  • L’agglomération des cristaux ;
  • La rétention des particules cristallisées ;
  • La croissance du calcul.

Ces sept (7) étapes constituent le processus de développement des calculs qui aboutira plus tard à une obstruction des voies urinaires.

La sursaturation urinaire

La sursaturation est l’étape déterminante de la lithogène. Elle se traduit par la présence excessive d’une substance dans l’urine. Cet excès s’analyse au regard de la capacité de concentration maximale de certains solutés dans l’urine. Une fois cette capacité atteinte, les substances excédentaires ne peuvent plus être dissoutes. Elles sont donc maintenues dans leur étape initiale ce qui crée une germination.

La germination cristalline

Cette étape est celle durant laquelle les substances contenues dans les urines quittent la phase exclusivement liquide pour enclencher une étape de solidification. C’est elle qui aboutira plus tard à l’apparition des germes de cristal. Cette phase se concrétise suivant deux modes différents en fonction des cas. Il peut s’agir de la nucléation homogène ou la numération hétérogène. L’emploi de l’un de ces modes conduit à l’apparition des cristaux, lesquels entreront ensuite en phase de croissance.

La croissance cristalline

À la base, la taille des cristaux ne leur permet pas de causer la lithiase urinaire. Pour donc obstruer les voies urinaires, ils doivent augmenter de volumes. Pour avoir un volume suffisant et prendre la forme d’un calcul, les cristaux captent d’autres molécules. Cela leur permet d’augmenter leur masse en constituant de plus grandes particules. Ce processus s’accélère à travers l’étape de l’agrégation des cristaux.

L’agrégation cristalline

À cette étape, le développement des cristaux se poursuit. Cependant, la croissance se fait à un niveau plus rapide. Cette rapidité est rendue possible par un phénomène « d’attraction électrostatique ». Les particules augmentent donc de volume en un temps record, ce qui occasionne une multiplication des agrégats dans les voies urinaires. La lithiase commence à prendre forme avec ce blocus formé par les cristaux, qui sera ensuite renforcé pour former une aggravation.

L’agglomération cristalline

C’est l’étape au cours de laquelle d’autres débris de cristaux viennent renforcer l’ensemble initialement formé. De grandes molécules présentent dans l’urine, favorisent la fixation des nouveaux cristaux. Ces macromolécules possèdent en effet des charges négatives qui rendent possible ce phénomène. Une fois l’agglomération formée, les cristaux entrent sans retenues dans les cavités urinaires.

La rétention des particules cristallisées

Elle consiste en un maintien presque permanent des particules cristallisées dans les voies urinaires ou dans le rein. Cette étape mène à la formation même des calculs urinaires. Elle se décline en plusieurs phases, qui sont : une migration des cristaux vers l’épithélium tubulaire, une obstruction des néphrons et une rétention dans les néphrons sans migration vers l’épithélium.

La croissance des calculs

Le calcul apparaît à la suite de la rétention. Sa croissance varie en fonction de divers éléments. L’un de ces derniers est la composition chimique de l’urine du fait de la présence des cristaux. Les facteurs génétiques ou métaboliques influencent également le développement du calcul. Une fois que le développement des calculs est effectif, les symptômes de la lithiase urinaire commencent à apparaître chez le patient atteint.

Lithiase urinaire : les symptômes

La manifestation des symptômes de la lithiase est fonction de l’emplacement des calculs et de leur impact sur le fonctionnement normal des reins. Toutefois, certains signes sont assez fréquents. Il s’agit des douleurs ressenties dans la zone lombaire, les douleurs testiculaires, les brûlures pendant l’urine et la présence de sang dans les urines.

Une fois que ces symptômes commencent par apparaître, il est recommandé de consulter un médecin pour poser un diagnostic. Le diagnostic de la lithiase urinaire nécessite plusieurs analyses, dont les plus recommandées sont l’analyse morphologique du calcul urinaire et l’analyse par spectrométrie infrarouge du calcul.

Diagnostic de la lithiase urinaire : les modes d’analyse du calcul urinaire

Lithiase urinaire

Le traitement de la lithiase urinaire requiert une précision sur les données qui peuvent être obtenues à partir des calculs. Ce préalable nécessite donc une analyse des calculs, ce qui permettra notamment de connaître leur composante et le processus conduisant à l’apparition de la lithiase. Cependant, certaines recommandations sont formulées pour assurer la réussite de l’analyse.

La première est relative à l’obtention ou l’extraction du calcul. Ainsi, il est recommandé de prendre par une chirurgie urologique ou rénale lorsque le volume du calcul est important. Dans le cas contraire, l’obtention du calcul peut se faire par une émission provoquée ou spontanée.

Une fois le calcul obtenu, il est conseillé de l’isoler de toute autre composante, notamment l’urine. Ensuite, il doit être séché à une température ambiante. Cette procédure débarrasse le calcul de toutes les composantes liquides qui sont susceptibles de compliquer son analyse par l’une des méthodes recommandées.

L’analyse morphologique du calcul urinaire

L’analyse morphologique

est la première étape de l’examen morpho-constitutionnel. Elle permet d’avoir des données exactes sur la morphologie et la structure du calcul. Cette analyse s’effectue à la loupe binoculaire après une section du calcul pour examiner les composantes internes après une analyse superficielle.

De façon spécifique, la première caractéristique qui permet d’avoir des informations sur la nature et la composition du calcul est sa couleur. À titre illustratif, lorsque le calcul présente un aspect très sombre, on peut conclure qu’il provient d’un trouble métabolique ancien. Les ombilications papillaires donnent également des indications sur le trouble à l’origine du calcul, mais également sur le processus de formation du calcul.

Les parties superficielles du calcul renseignent également sur la présence ou non d’autres calculs avant ou pendant son émission. L’analyse morphologique permet également de connaître très distinctement les grands composés chimiques du calcul. Parmi ceux-ci, trois sont assez fréquents. Chacun de ces composés est constitué de plusieurs espèces cristallines. Il s’agit notamment de :

  • des oxalates : whewellite, wedellite
  • des urates : acide urique anhydre, acide urique dihydrate, etc.
  • des phosphates : Carbatite, struvite, Brushite, etc.

Une analyse morphologique réalisée sur une centaine de personnes a révélé que les calculs étaient composés de près de 37 % d’Oxalate. Suivent ensuite les Phosphates qui sont contenus dans les calculs à un taux de 31 %. En ce qui concerne les espèces cristallines que l’on retrouve le plus souvent dans les calculs, il y a la Carbapatite, la whewellite et la wedellite à des taux variés.

À la suite de l’analyse morphologique qui donne des renseignements sur la morphologie du calcul, l’analyse par spectrométrie infrarouge permet d’avoir des données complémentaires.

L’analyse par spectrophotométrie infra-rouge

C’est un examen qui vient en complément de l’analyse morphologique. Il permet notamment de déterminer de façon précise les minéraux, les amorphes et les cristallins contenus dans le calcul. Cette analyse permet également d’identifier les espèces cristallines et de détecter les lithiases ayant pour cause la prise de certains médicaments.

L’analyse par spectrophotométrie infrarouge s’effectue par absorption grâce au spectre infrarouge. À partir de la réaction des cristaux face aux radiations infrarouges, la quantification molaire se réalise. Ces réactions peuvent se manifester par des pics d’absorption, des modifications de pente ou des élargissements de pics d’absorption.

La réalisation de l’analyse nécessite la transformation d’une partie du calcul prélevé en poudre. S’il s’agit d’un grand noyau, il est conseillé de transformer une partie du noyau et une autre issue de la section en poudre. Ces parties sont celles qui représentent le mieux la composition chimique du calcul. Dans le cas où il s’agirait d’un petit calcul, il est recommandé de le transformer entièrement en poudre.

Une fois la poudre obtenue, il faut la mélanger après dissolution à de la poudre de potassium. Ce mélange est ensuite utilisé pour obtenir une pastille après passage dans une presse spécialement conçue pour l’analyse.

Pour obtenir une mesure, un faisceau infrarouge est envoyé à travers la pastille qui a un aspect transparent grâce à la poudre du bromure de potassium. C’est ainsi que se mesure l’absorption.

Pour rendre complet l’examen, plusieurs pastilles sont conçues suivant le même processus. Un nombre de spectres conforme au nombre de pastilles est réalisé. Les résultats généraux de l’analyse tiennent compte de la moyenne des spectres. C’est donc grâce au spectre que les pics d’absorption sont déterminés.

Le spectre permet également d’avoir d’autres informations sur le calcul notamment sa largeur, la présence ou l’absence d’épaulement. Tout cela facilite la quantification de chaque composante du calcul et de faire par la suite une estimation en pourcentage.

La lithiase urinaire : traitements possibles

Une fois les analyses menées et les causes de l’apparition de la lithiase découverte, le médecin traitant recommandent un traitement. Cette médication se base sur les données fournies par les analyses. Cependant, quel que soit le type de traitement initié, il doit inclure des antidouleurs pour soulager les douleurs du patient. Pour cela, des antalgiques puissants comme la morphine sont prescrits. Une association des antalgiques avec des anti-inflammatoires est également possible.

En cas de persistance des douleurs, une hospitalisation peut être possible pour un meilleur suivi et pour envisager d’autres solutions. L’une de ces solutions est la lithotritie extracorporelle. Ce traitement a pour but de transformer les calculs en des fragments pour faciliter leur dissolution. Il est également possible de traiter la lithiase par voie chirurgicale. Cette méthode consiste notamment à retirer les calculs grâce à une caméra intracorporelle.

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