Santé

ANDROPAUSE DÉFICIT ANDROGÉNIQUE LIE A L’AGE (DALA) : CAUSES, SYMPTÔMES, DIAGNOSTIC, TRAITEMENT

Il n’y a pas que les femmes qui sont sujettes à la ménopause. Ce phénomène peut également survenir dans le rang des personnes de sexe masculin. Dans leur cas, on parle plutôt d’andropause. Ce mécanisme ne se manifeste pas de la même manière que la ménopause, surtout que les hommes ne possèdent pas de menstruations. De plus, ce terme est une sorte d’aberration, car il ne traduit pas parfaitement le problème hormonal que rencontrent les hommes à la vieillesse. C’est pour cela que l’expression d’andropause déficit androgénique lié à l’âge est plus appropriée. Que signifie-t-elle concrètement ? Les détails sont ici.

ANDROPAUSE DÉFICIT ANDROGÉNIQUE LIE À L’ÂGE (DALA) : Définition

L’andropause n’est pas une infection ni une maladie. Il s’agit plutôt d’un phénomène biologique, exactement comme dans le cas de la ménopause. Celle-ci se manifeste par un arrêt des menstruations traduisant ainsi l’infertilité féminine.

À analyser la signification littérale du terme andropause, c’est un mécanisme analogue qui se produit aussi. En effet, le mot andropause vient du grec andros qui veut dire homme et pausis qui signifie cessation.

L’association de ces termes revient donc à dire que l’andropause désigne une cessation des sécrétions masculines ; phénomène qui normalement traduit une infertilité chez l’homme. Pourtant, il est scientifiquement prouvé que c’est une chose impossible. En effet, tant que l’homme vit, il ne cesse pas de produire des spermatozoïdes.

C’est pour cela que le terme andropause est considéré comme abusé. La communauté médicale a décidé de le remplacer par andropause déficit androgénique lié à l’âge (DALA). Cette expression fait tout simplement référence à la baisse des androgènes (hormones masculines) et plus spécifiquement de la testostérone.

Cette dernière est certes présente chez la femme, mais elle est plus produite en grand nombre chez l’homme, et ce, au niveau par ses testicules. Elle favorise :

  • La production des spermatozoïdes ;
  • La répartition de la masse musculaire et de la masse grasse ;
  • La régulation de la masse osseuse.

Cette hormone intervient dans bien d’autres éléments comme l’état de la forme général et la nutrition de certains organes.

À quel âge survient cette baisse de testostérone ?

Le déficit de testostérone est un phénomène tout à fait normal dans la vie d’un homme. En effet, chaque décennie, un homme perd 10 % de son taux de cette hormone. Cette décroissance débute à 30 ans. Cela signifie donc qu’à partir de la trentaine, un individu de sexe masculin peut être atteint d’andropause déficit androgénique lié l’âge.

Chez certains hommes, ce mécanisme peut apparaître de façon bien plus précoce. Il s’est en effet déjà produit une situation où un jeune de 20 ans présentait ce trouble de la santé. Ce genre de cas reste une exception. Généralement, ce désordre hormonal touche les hommes d’âge mûr et il survient autour de 45 ans.

Toutefois, le risque d’en être affecté croît avec l’âge. En effet, des études attestent que ce mal touche 5, 10, 15 et 26 % des hommes respectivement âgés de 50, 60, 70 et 80 ans. Par ailleurs, contrairement à ce qui s’observe dans le cas de la ménopause, tous les hommes ne sont pas concernés par cette affection. Celle-ci ne touche en effet que 2 % de la population masculine.

ANDROPAUSE DÉFICIT ANDROGÉNIQUE LIE À L’ÂGE (DALA) : Causes

Sur les 100 % de taux de testostérone produite par les testicules, seuls 2 % d’entre eux circulent dans le sang. Cette testostérone en liberté est qualifiée de biodisponible. Elle peut être utilisée par le corps dans le cadre de divers mécanismes. Ce sont deux protéines plasmatiques qui se chargent de la transporter au sein de l’organisme.

Il s’agit de l’albumine et du Sex Hormone Binding Globulin (SHBG). Une fois que l’hormone se retrouve dans la circulation sanguine, elle doit se fixer à certains sites afin de bien remplir sa mission. L’un de ces lieux peut être cependant occupé par l’estradiol, une hormone issue du métabolisme du cholestérol.

Plus l’âge évolue, plus le taux de cette dernière est en croissance, entraînant ainsi la chute de la concentration en testostérone dans le sang. Ce déficit peut aussi s’expliquer par la hausse de la production du SHBG.

Étant sécrétée en quantité de plus en plus importante avec l’âge, cette hormone a tendance à retirer la testostérone du sang. Ce qui provoque la baisse de cette dernière.

Les facteurs de risque

Si le vieillissement représente le principal facteur de naissance du DALA, d’autres éléments peuvent être à la base de cette affection. Il s’agit de :

  • La consommation de certains médicaments comme les antipsychotiques et anticonvulsifs ;
  • La mauvaise hygiène de vie (sédentarité, prise de tabac ou d’alcool) ;
  • Lésions au niveau des testicules ;
  • La défaillance d’un organe ;
  • Troubles hormonaux tels que l’hyperthyroïdie ;
  • L’obésité ;
  • La maladie de la prostate ;
  • La présence de certaines pathologies comme le VIH ou un cancer.

Le fait d’être atteint d’asthme, d’hypertension artérielle, de diabète ou d’une maladie pulmonaire augmente également les risques de présenter un déficit androgénique lié à l’âge.

ANDROPAUSE DÉFICIT ANDROGÉNIQUE LIE À L’ÂGE (DALA) : signes

ANDROPAUSE DÉFICIT ANDROGÉNIQUE LIE A L’AGE (DALA)

La testostérone intervient dans plusieurs mécanismes. Sa baisse crée un dysfonctionnement au niveau des différentes situations auxquelles elle participe. Ces troubles occasionnés se regroupent en trois catégories.

Les dysfonctionnements sexuels

Sur le plan sexuel, le déficit partiel de l’homme âgé se traduit par :

  • Une baisse de la quantité du sperme ;
  • Une chute de la libido ;
  • Une difficulté à obtenir l’érection malgré les diverses tentatives ;
  • Des rapports sexuels moins fréquents ;
  • Une détumescence plus rapide.

La faiblesse de l’expulsion du sperme, la dégradation de la qualité de l’orgasme et la diminution des érections matinales constituent aussi des signes de manifestation de l’affection.

Les troubles vasomoteurs

L’andropause déficit androgénique lié à l’âge entraîne un dysfonctionnement sur le plan physique. Cette dégradation se manifeste par :

  • L’hypersudation ;
  • La fatigue ;
  • La prise de poids ;
  • La chute de la pilosité ;
  • La diminution du volume des testicules ;
  • L’augmentation du volume du ventre et parfois des seins ;
  • Les troubles du sommeil ;
  • La perte de la masse musculaire ;

Les bouffées de chaleur et les douleurs musculaires plus fréquentes sont des éléments qui doivent aussi attirer l’attention.

Les symptômes psychologiques

Avec les divers changements que le syndrome de déficit en testostérone occasionne sur les plans physique et sexuel, la psychologie de la personne concernée peut rapidement se retrouver affectée. Cet impact se caractérise par :

  • Les sauts d’humeur ;
  • La perte de la mémoire ;
  • L’indifférence
  • La disparition de l’estime de soi ;
  • Les troubles de la concentration ;
  • L’irritabilité ;
  • La perte de l’appétit (anorexie).

Il est possible d’ajouter à cette liste l’asthénie et la chute de l’élan vital.

ANDROPAUSE DÉFICIT ANDROGÉNIQUE LIE À L’ÂGE (DALA) : Diagnostic

Les signes de manifestation de l’andropause déficit androgénique lié à l’âge (DALA) ne sont pas aspécifiques. Il faut comprendre que cette affection ne se présente pas de la même façon chez tous les individus.

Pour évoquer alors l’hypothèse de l’existence du syndrome de déficit en testostérone, le médecin doit faire subir au patient un interrogatoire. Dans ce cadre, il a l’option entre deux types de questionnaires. Il s’agit du test ADAM (Androgen Deficiency of the Aging Male) et du test AMS (Aging Male Score).

En quoi consiste le test ADAM ?

Entre les deux tests mis à la disposition du médecin pour mieux comprendre les symptômes de l’individu suspecté de l’andropause déficit androgénique lié à l’âge (DALA), c’est le questionnaire ADAM qui est le plus choisi. Il comporte une dizaine de questions à savoir :

  1. Ressentez-vous une baisse du désir sexuel ?
  2. Ressentez-vous une baisse d’énergie ?
  3. Avez-vous une baisse d’endurance et/ou de force ?
  4. Avez-vous remarqué une diminution de votre taille ?
  5. Votre joie de vivre a-t-elle baissé ?
  6. Avez-vous une humeur maussade ou triste ?
  7. Y a-t-il une diminution au niveau de vos érections ?
  8. Vos capacités se sont-elles altérées ?
  9. Dormez-vous aussitôt après le repas du soir ?
  10. Y a-t-il une réduction au niveau de votre rendement professionnel ?

Le médecin peut conclure la présence de l’andropause déficit androgénique lié à l’âge (DALA) si le patient répond « oui » aux questions 1 et/ou 7. Il en est de même s’il répond « oui » à au moins trois des dix questions du test.

Les examens de confirmation

Le test ADAM est certes déterminant dans le diagnostic de l’andropause déficit androgénique lié à l’âge (DALA). Il ne permet pas de confirmer l’existence de ce désordre hormonal. Le seul moyen de parvenir à cette certitude est de réaliser des examens complémentaires.

En première intention

L’examen à effectuer doit se baser sur le dosage de la testostérone, en particulier sur celle qualifiée de biodisponible. Ce test doit se réaliser entre 8 et 10 heures, car au cours de cette tranche horaire, l’hormone est à son zénith. Cependant, s’il n’est pas possible de doser la testostérone libre, l’examen se fera au niveau de la testostérone totale.

Une fois les résultats disponibles, le diagnostic de l’andropause déficit androgénique lié à l’âge (DALA) est confirmé si le dosage de la testostérone libre est inférieur à 0,8 ng/ml. Cela signifie que l’existence de cette affection est à écarter si la concentration de cette hormone se trouve au-delà de cette valeur.

Si le test s’est basé sur la testostérone totale, le diagnostic du syndrome de déficit en testostérone est éliminé lorsque le dosage obtenu est supérieur à 3,5 ng/ml. Cela sous-entend donc qu’en dessous de cette valeur, le diagnostic de DALA est confirmé.

En deuxième intention

La baisse du taux de testostérone peut être tout simplement un mécanisme temporaire. Pour éviter donc de lancer un traitement alors que l’individu ne serait peut-être pas atteint de DALA, il est conseillé de refaire le test de dosage. Il doit être réalisé dans un délai de 2 à 4 semaines après le premier.

Les autres tests possibles

En dehors du test de dosage

de la testostérone, le médecin peut réaliser d’autres examens afin d’écarter l’existence d’autres pathologies. Les examens en question concernent :

  • La prolactinémie ;
  • Le bilan préthérapeutique ;
  • La TSHus (examen de dosage de la TSH) ;
  • Le bilan prostatique ;
  • La Numération Formule Sanguine (NFS) ;
  • La glycémie à jeun.

Afin d’écarter la présence d’une hypothyroïdie (maladie entraînant une baisse de testostérone), le clinicien peut aussi effectuer des bilans hormonaux tels que ceux de la LH, de la FSH et de la SHGB.

ANDROPAUSE DÉFICIT ANDROGÉNIQUE LIE À L’ÂGE (DALA) : Prise en charge

ANDROPAUSE DÉFICIT ANDROGÉNIQUE LIE A L’AGE (DALA)

Lorsque le médecin a obtenu confirmation de l’atteinte de son patient à l’andropause déficit androgénique lié à l’âge, il peut lancer le traitement. Celui-consiste à administrer au sujet de la testostérone naturelle. L’administration s’effectue sur une longue période.

Elle doit en effet être continue jusqu’à ce que la concentration plasmatique de cette hormone atteigne une valeur plus ou moins normale. Par ailleurs, il faut noter que le professionnel de santé a l’option entre trois voies d’administration du traitement à savoir : intramusculaire, per os et transdermique.

Le préalable au traitement

Il est bien vrai qu’en dessous ou au-delà d’un certain seuil, le traitement du DALA peut être mis en œuvre. En pratique, l’administration de la testostérone n’est pas à aussitôt effectuer lorsque le diagnostic est confirmé.

La recherche de contre-indication

En présence de certaines affections

, le traitement de l’andropause déficit androgénique lié à l’âge (DALA) ne doit absolument pas être lancé. C’est le cas du :

  • Cancer de sein ;
  • Cancer de la prostate ;
  • Antécédents de délinquance sexuelle.

Il faudra donc rechercher en amont ces contre-indications absolues. D’autres circonstances peuvent aussi empêcher la prise en charge thérapeutique de l’affection. Elles sont cependant qualifiées de relatives et ne sont donc pas systématiques. Il s’agit :

  • Du syndrome d’apnée du sommeil ;
  • De l’hématocrite au-delà de 55 % ;
  • De la polyglobulie.

Il y a également le risque de détention aiguë d’urine sur adénome de prostate symptomatique et celui de thrombose. Par ailleurs, il faut retenir que l’âge ne représente pas une contre-indication.

Le bilan préthérapeutique

Avant le traitement, un bilan préthérapeutique est aussi nécessaire. Il porte sur divers examens à savoir :

  • La glycémie ;
  • Le bilan lipidique ;
  • L’hématocrite ;
  • Le bilan hépatique ;
  • L’ostéodensitométrie à faire en cas de points d’appel cliniques ou de DALA profond.

L’évaluation prostatique fait également partie de ces tests préalables. Elle consiste à effectuer le dosage du PSA total, à réaliser le toucher rectal puis à calculer le score IPSS.

Par ailleurs, une fois que les risques de danger sont écartés et que le traitement est opérationnel, il est conseillé de le surveiller. Durant la première année, ce suivi doit se faire à 3, 6 et 12 mois. Ensuite, il sera réalisé chaque année afin de vérifier l’efficacité du traitement de l’andropause déficit androgénique lié à l’âge (DALA).

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