Santé

Adénopathies cervicales de l’enfant : causes, symptômes, diagnostic, traitement

Il n’est pas rare de remarquer des ganglions dans la zone cervicale des enfants. Si ces nœuds cachés sous l’épiderme ne sont pas dangereux, ils doivent alerter dans les cas où leur taille devient anormale. Le terme adénopathie cervicale est employé quand les grosseurs sont accompagnées d’autres symptômes. Une consultation médicale permettra de déterminer la cause exacte de leur prise de volume et aidera à trouver le traitement adéquat. Cet article documente précisément les adénopathies cervicales de l’enfant.

Adénopathie: présentation

Une adénopathie se caractérise par le gonflement anormal des ganglions lymphatiques qui se situent à divers endroits de l’organisme. Chez les enfants, ces ganglions se retrouvent au niveau du cou, dans la région des plis inguinaux et dans la zone de l’aine. Ce sont des organes qui produisent des anticorps destinés à lutter contre les agents extérieurs. Ils jouent un rôle important dans le système immunitaire de l’enfant. Avec une taille normale de 1 cm, ils sont non palpables en général. Mais en présence d’une adénopathie, le volume des ganglions peut atteindre plus de 2,5 cm. On peut dans ce cas les palper et des affections apparaissent sur l’épiderme.

Adénopathie cervicale de l’enfant : signes

L’adénopathie cervicale est évoquée quand les ganglions sont localisés dans la région du cou, dans la sphère ORL ou au niveau du visage. L’apparition de ces ganglions peut être d’origine bénigne comme à la suite d’une piqûre de moustique. Il s’agit d’affection grave lorsque les ganglions augmentent en volume (au-delà de 1,5 cm) et présentent des signes inflammatoires. De nombreux symptômes permettent de repérer une adénopathie cervicale avant une éventuelle complication. Mais l’existence d’une maladie sous-jacente doit également alerter.

Adénopathies cervicales de l’enfant : symptômes

Les symptômes varient en fonction de la cause. Les ganglions peuvent aussi se manifester de façon isolée ou en grand nombre. Le constat se fait généralement après la palpation d’une petite masse anormale (plus de 1,5 cm) au niveau du cou. Ce symptôme principal s’accompagne d’autres signes liés à l’origine de l’affection. Des rougeurs locales apparaissent aussi sur le patient qui peut également souffrir de fièvre. Les signes d’infection ORL comme l’angine sont des indices de la présence d’une adénopathie cervicale. Dans certains cas, l’enfant peut souffrir de lésion dentaire.

Les patients ressentiront une chaleur anormale dans la zone touchée et auront des difficultés à respirer, à avaler ou à bouger. Les sueurs nocturnes font également partie des signes avant-coureurs. En dehors de ces symptômes ciblés, l’état de santé général du patient peut être dégradé. La fatigue excessive ou la perte de poids est possible dans d’autres cas. Ces symptômes visibles alertent, mais un diagnostic précis doit être effectué par un professionnel de la santé pour déterminer les causes exactes.

Adénopathies cervicales de l’enfant : diagnostic

Le diagnostic des adénopathies cervicales de l’enfant peut passer d’un simple entretien à des examens poussés.

Adénopathies cervicales de l’enfant : diagnostic initial

Le diagnostic des adénopathies cervicales commence par un entretien avec le patient. Il s’agit d’un interrogatoire poussé durant lequel le médecin se renseigne sur le patient. Il pose des questions sur les antécédents médicaux et familiaux, les habitudes ou le milieu social de l’enfant avant de procéder à la palpation. Il effectue ce premier examen dans les zones les plus favorables à l’apparition des ganglions. Le professionnel de la santé palpe les contours du cou, le dessous du menton, l’intérieur de l’angle de la mâchoire et le dessus de la clavicule. Différents facteurs orientent le médecin dans son diagnostic, dont :

  • le volume du ganglion,
  • la consistance du ganglion,
  • l’asymétrie,
  • la sensibilité du patient,
  • et le niveau de douleur ressenti.

Après l’identification du ganglion, sa localisation et le niveau d’inflammation aident à définir son étiologie. Le médecin peut décider de poursuivre sa consultation au-delà de l’observation. Mais les tests poussés ne sont nécessaires que si les adénopathies cervicales durent. Dans la plupart des cas, les signes de gonflement disparaissent en 4 ou 6 semaines. Outre ce délai, les tests supplémentaires sont justifiés.

Adénopathies cervicales de l’enfant : examens complémentaires

Le diagnostic clinique peut porter sur la cytoponction ganglionnaire qui consiste à prélever du sang au niveau du ganglion à l’aide d’une aiguille. La biopsie ganglionnaire fait également partie des examens possibles. Dans ce cas, le ganglion est retiré puis analysé après une opération. Si l’adénopathie est d’origine infectieuse, un hémogramme peut être effectué pour le confirmer. Un examen microbiologique servira ensuite à identifier le germe pathogène.

Lorsque les adénopathies sont profondes, des examens d’imagerie comme la radiographie pulmonaire sont effectués. Des tests de la fonction thyroïdienne aident également à déterminer la cause des masses cervicales. Certains professionnels peuvent proposer des examens de la gorge, du larynx, du nez, de l’œsophage et des poumons. Dans ce cas, une sonde à fibre optique est utilisée pour réaliser une naso-pharyngo-laryngoscopie, une œsophagoscopie ou une bronchoscopie.

Adénopathies cervicales de l’enfant : causes

Adénopathies cervicales de l’enfant

Les causes des adénopathies cervicales de l’enfant sont nombreuses. Le diagnostic est le seul moyen de déterminer l’étiologie exacte pour chaque cas. On distingue trois causes principales classées par catégories.

  • Les causes parasitaires et bactériennes
  • Les causes virales
  • Les causes tumorales

Adénopathies cervicales de l’enfant : causes parasitaires et bactériennes

Diverses infections aux bactéries ou aux parasites peuvent causer les adénopathies cervicales chez les enfants. Les infections ORL sont fréquentes, mais on peut également retrouver des infections bucco-dentaires ou cutanées. Les pyogènes comme les staphylocoques et les streptocoques peuvent aussi être désignés comme agents pathogènes des adénopathies cervicales. Au niveau des causes bactériennes, on trouve également les mycobactéries, les sinusites et les otites. La maladie des griffes de chat peut être aussi à l’origine des adénopathies. Cette dernière est causée par Bartonella ou Rochalimaea henselae.

La tuberculose, la toxoplasmose, la mononucléose infectieuse, la trypasomiase et la tularémie sont des causes possibles. Des cas de rhumatisme articulaire aigu, de pasteurellose ou de peste entraînent l’apparition incontrôlée de ces ganglions. Il est important de préciser que les adénites tuberculeuses sont des formes rares qui sont souvent constatées chez les populations dont les conditions de vie sont précaires.

Adénopathies cervicales de l’enfant : causes virales

L’évolution de certains virus peut être à la base de l’inflammation anormale des ganglions. Dans cette catégorie, on peut citer la mononucléose infectieuse qui est transmise par le virus d’Epstein-Barr. L’hépatite virale est aussi l’une des causes de ces inflammations. La présence de cytomégalovirus, de rubéole, de rougeole, de varicelle et d’adénovirus chez l’enfant peut entraîner des adénopathies cervicales. Le VIH est également une cause possible pour de ce type d’inflammation cutanée.

Adénopathies cervicales de l’enfant : causes tumorales

La présence de tumeurs peut causer des cas d’adénopathie cervicale. Le cancer de la tête et du cou favorise l’inflammation des ganglions dans cette zone. Le cancer du poumon constitue aussi un déclencheur potentiel tout comme le cancer digestif ou le lymphome. Les métastases ganglionnaires entrent en cause dans l’apparition des symptômes.

Les hémopathies comme la leucémie aiguë lymphoblastique font également partie des causes. Chez les enfants épileptiques, l’apparition de gros ganglions peut être due à un pseudo-lymphome induit par les hydantoïnes. La maladie de Hodgkin est une forme de cancer qui est diagnostiquée pour certains d’adénopathie.

Adénopathies cervicales de l’enfant : autres causes

D’autres causes sont liées aux adénopathies de l’enfant. On peut citer les maladies inflammatoires ou auto-immunes comme la polyarthrite rhumatoïde, le lupus érythémateux disséminé ou le syndrome de Kawasaki. Les allergies, les connectivites et l’arthrite chronique juvénile encore désignée maladie de Still sont des causes possibles. Les adénopathies proviennent aussi d’autres types de maladies comme les histiocytoses, la sarcoïdose et les ADP Iatrogènes (BCG, Allopurinol). La prise de certains médicaments peut également causer une prise de volume au niveau des ganglions.

Adénopathies cervicales de l’enfant : traitements

Le traitement des adénopathies cervicales se fait au cas par cas. Les remèdes sont prescrits pour éliminer l’agent pathogène ou guérir la maladie maligne en cause. Dans le cas d’une infection bactérienne, les traitements antibiotiques sont privilégiés. Ils agissent sur les staphylocoques et les streptocoques. Avant la prescription, une ponction ganglionnaire peut être réalisée. Mais elle peut s’avérer insuffisante si les ganglions produisent du pus. À ce stade, une opération chirurgicale doit être programmée pour le drainage de la zone.

D’autres cas nécessitent une association d’antibiotiques et d’anti-inflammatoires comme les corticoïdes. Les adénites tuberculeuses exigent quant à elles l’utilisation d’un antituberculeux. Pour le traitement des adénopathies dues aux maladies malignes, les remèdes prescrits agissent directement sur la cause. Il peut s’agir d’une chimiothérapie ou d’une radiothérapie dans le cas des adénopathies tumorales.

Les causes des adénopathies sont nombreuses et très variées. Leur traitement doit se faire dans le cadre d’une prise en charge clinique. Un avis médical et des examens médicaux précis sont nécessaires avant de début de tout traitement.

Adénopathies cervicales de l’enfant : complications possibles

Adénopathies cervicales de l’enfant

Si les remèdes prescrits ne fonctionnent pas et que le ganglion prend du volume, l’adénopathie cervicale peut entraîner des complications. À ce stade, tout dépend de l’origine du gonflement.

Les adénites infectieuses peuvent devenir des abcès si elles sont mal traitées. Le pus s’accumule sous la peau nécessitant une opération chirurgicale.

Par ailleurs, la septicémie est l’une des complications les plus graves des adénopathies cervicales. Si la prise en charge n’est pas faite au bon moment l’infection peut éventuellement se propager dans le sang. La septicémie étant potentiellement mortelle, une consultation clinique est nécessaire si le ganglion lymphatique ne rétrécit pas après quelques semaines.

Adénopathies cervicales de l’enfant : prévention

Les multiples causes des adénopathies cervicales ne permettent pas de fixer des méthodes de prévention précises. Mais pour repérer très tôt les ganglions lymphatiques chez les enfants, les parents peuvent leur palper régulièrement la zone du cou. C’est une vérification passagère qui peut se faire une fois tous les mois. Cela permettra de détecter tout gonflement anormal avant l’apparition des autres symptômes.

Des mesures d’hygiène peuvent également être observées pour prévenir les adénopathies cervicales de l’enfant :

  • Vérifier l’hygiène dentaire de l’enfant pour prévenir les caries ;
  • Veiller au lavage régulier des mains ;
  • Mettre à jour son carnet médical avec des vaccins contre la tuberculose, la grippe ou le Zona ;
  • Tenir l’enfant loin des personnes présentant des signes d’infection à un virus mono ou ayant un rhume,
  • Stopper l’administration de médicaments provoquant des allergies chez l’enfant ;

Pour finir, il serait judicieux d’entretenir les chats de compagnie et les empêcher d’interagir avec les chats sauvages.

 

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