Santé

Myocardiopathies : Types, Causes, Symptômes, Traitement

La myocardiopathie est une maladie du muscle cardiaque qui évolue progressivement et peut mettre la vie en danger avec le temps. Elle se traduit principalement par une fatigue constante et de l’essoufflement, car le cœur ne pompe plus efficacement le sang vers le reste du corps. Toutefois, il existe des traitements qui permettent d’éviter les complications de la maladie et d’en soulager les symptômes. On fait le point sur la myocardiopathie !

Myocardiopathies : Définition

La myocardiopathie, encore appelée cardiomyopathie, est une pathologie qui affecte le myocarde c’est-à-dire le muscle du cœur lui permettant d’assurer sa fonction de pompage. En réalité, cette maladie provoque une altération du tonus musculaire du cœur et l’empêche de drainer efficacement le sang vers le reste du corps.

Au fil du temps, votre cœur peut s’affaiblir et la myocardiopathie peut entraîner une insuffisance cardiaque voire d’autres complications. Cependant le traitement médical permet de prévenir les dommages cardiaques. Généralement, la myocardiopathie est plus diagnostiquée chez les hommes que les femmes.

Myocardiopathies : Classification

Selon les caractéristiques de la myocardiopathie, les spécialistes en distinguent plusieurs formes. Il en existe qui sont plus fréquemment diagnostiquées que d’autres. On découvrira d’abord les myocardiopathies les plus courantes et ensuite les autres myocardiopathies connues.

Les principaux types de myocardiopathies

On distingue principalement quatre types de cardiomyopathie. La myocardiopathie fréquemment diagnostiquée est la myocardiopathie dilatée. Encore appelée hypertrophie du cœur, cette forme de cardiomyopathie se produit lorsque l’étirement des parois du cœur affaiblit le myocarde. Ce dernier devient donc trop faible pour pomper efficacement le sang. La myocardiopathie peut résulter d’une maladie coronarienne.

Le second type de myocardiopathie est la cardiomyopathie hypertrophique. Ce type de myocardiopathie se caractérise par un épaississement anormal des parois des cavités cardiaques obligeant le cœur à travailler plus intensément pour pomper le sang. La myocardiopathie hypertrophique peut être provoquée par des maladies de la thyroïde, le vieillissement, l’hypertension artérielle à long terme ou le diabète.

Le troisième type de myocardiopathie est la cardiomyopathie restrictive. Elle se caractérise par une rigidification du muscle cardiaque qui bloque le relâchement des ventricules du cœur et les empêche de se remplir de sang entre les battements de cœur. Les cicatrices du cœur, les maladies cardiaques et l’amyloïde cardiaque qui surviennent après une transplantation cardiaque peuvent provoquer la myocardiopathie restrictive.

La cardiomyopathie arythmogène du ventricule droit est le quatrième principal type de myocardiopathie. Aussi appelé dysplasie ventriculaire droite arythmogène, ce type est le plus rare des cardiomyopathies. Elle se produit lorsque les cellules qui forment le muscle cardiaque sont remplacées par un tissu gras ou un tissu cicatriciel. Cela provoque des rythmes cardiaques anormaux et des anomalies dans la fonction du ventricule droit.

Les autres types de myocardiopathies

Outre les quatre principaux types de myocardiopathies, il existe d’autres types de cardiomyopathies qui sont classées selon leurs causes ou complications uniques. Ainsi, on a la myocardiopathie péripartum qui se manifeste durant ou après la grossesse. Ce type rare de cardiomyopathie se produit lorsque le cœur s’affaiblit lors du dernier mois de grossesse ou durant les 5 mois suivant l’accouchement.

On peut aussi retenir la cardiomyopathie alcoolique qui est provoquée par une consommation excessive d’alcool sur une longue durée. Particulièrement, lorsque le cœur n’arrive plus à pomper efficacement le sang en raison d’une maladie coronarienne, on parle de myocardiopathie ischémique.

Par ailleurs, il existe la cardiomyopathie sans compactage qui est due à un développement anormal du muscle cardiaque dans l’utérus. On peut retrouver aussi la myocardiopathie pédiatrique qui est une forme de cardiomyopathie affectant les enfants. Il existe également la myocardiopathie de stress.

Myocardiopathies : Causes

Les causes des myocardiopathies sont nombreuses. Généralement, elles peuvent être d’origine cardiaque ou extra-cardiaque. Comme causes extra-cardiaques, on peut retenir :

  • Une maladie génétique ;
  • Une maladie auto-immune (sclérodermie, périarthrite…) ;
  • Des complications liées à une grossesse ;
  • L’exposition à la radiothérapie anti-cancéreuse ;
  • La consommation d’alcool, de cocaïne ou d’autres drogues ;

Certaines carences nutritionnelles et certains médicaments de chimiothérapie sont également des causes extra-cardiaques qui peuvent provoquer une cardiomyopathie. Certaines maladies métaboliques comme l’hyperthyroïdie ou le diabète sont aussi des causes extra- cardiaques susceptibles d’entraîner une cardiomyopathie.

Quant aux causes cardiaques, une cardiopathie congénitale ou une maladie des artères coronaires peuvent provoquer une myocardiopathie. Une affection des valves cardiaques ou une hypertension artérielle chronique sont aussi des causes cardiaques pouvant entraîner une cardiomyopathie.

De plus, une infection virale ou bactérienne du cœur ainsi qu’un antécédent d’accident cardiaque ayant endommagé le myocarde représentent des causes cardiaques pouvant provoquer une myocardiopathie. Pour les cardiomyopathies dont les causes indéterminées, on les qualifie de myocardiopathies idiopathiques.

Myocardiopathies : Facteurs de risques

La myocardiopathie peut être diagnostiquée chez les personnes de tous âges. Toutefois, plusieurs maladies peuvent augmenter le risque de souffrir d’une cardiomyopathie. On peut retenir notamment :

  • Les troubles du tissu conjonctif ;
  • La sarcoïdose ;
  • L’hémochromatose ;
  • L’obésité ;
  • L’amylose ;

Outre ces maladies qui peuvent accroître le risque de cardiomyopathie chez une personne, le VIH peut aussi être considéré comme pouvant augmenter le risque. En réalité, selon certaines recherches, le VIH peut accroître le risque d’insuffisance cardiaque et tout particulièrement le risque de cardiomyopathie dilatée.

Myocardiopathies : Symptômes et complications

Bien qu’on distingue plusieurs types de myocardiopathies, leurs symptômes sont relativement similaires. Généralement, les cardiomyopathies entraînent des étourdissements, des évanouissements, des palpitations cardiaques et une fatigue générale. Un abdomen gonflé, un essoufflement à l’effort voire au repos, une douleur thoracique, une ou des œdèmes au niveau des membres peuvent résulter des myocardiopathies.

Au début de la myocardiopathie, ces symptômes ne sont pas forcément visibles. Toutefois, au fil du temps que la maladie progresse, on peut observer ces symptômes qui s’aggravent et provoquent des complications. La première complication pouvant résulter des myocardiopathies est l’insuffisance cardiaque qui peut mettre en péril la vie.

L’évolution des cardiomyopathies peut aussi entraîner la formation de caillots sanguins dans le cœur. Ces caillots sanguins peuvent s’insérer dans la circulation sanguine et par conséquent bloquer le flux sanguin vers les autres organes comme le cerveau. Également, des problèmes de valves cardiaques peuvent résulter des myocardiopathies. Enfin, cette maladie du muscle cardiaque peut provoquer un arrêt cardiaque ou s’avérer fatale.

Ainsi, pour éviter autant que possible les complications, il est recommandé de consulter immédiatement son médecin dès que l’on observe les symptômes. En effet, ce dernier pourra poser un diagnostic éclairé afin de déterminer si vous souffrez d’une myocardiopathie et éventuellement le traitement adéquat.

Myocardiopathies : Diagnostic

Pour diagnostiquer une myocardiopathie, le médecin vérifie avant tout la présence de symptômes évocateurs de la maladie. Ainsi, il vous fera un examen physique. Pour identifier la cause de la maladie probable, le médecin vous posera des questions sur vos antécédents médicaux personnels et vos antécédents médicaux familiaux. Pour mieux poser son diagnostic, il fera certains tests diagnostiques et procédures de diagnostic.

Tests diagnostiques

Généralement, les tests diagnostiques demandés par le médecin dans le cadre d’une cardiomyopathie comprennent :

  • Radiographie du thorax ;
  • Échocardiogramme ;
  • Électrocardiogramme ;
  • Moniteur Holter ;
  • Test de résistance ;
  • Tests sanguins ;

La radiographie du thorax permet au médecin de voir la taille et la forme de votre cœur pour vérifier toute accumulation de liquide. L’échocardiogramme permet au médecin d’observer le volume sanguin pompé par le cœur et le volume respectif des différentes cavités cardiaques. L’électrocardiogramme permet au médecin de détecter d’éventuels troubles du rythme cardiaque.

Grâce au moniteur Holter, le médecin pourra suivre la fréquence et les battements de votre cœur pendant 24 h ou 48 h. Le test de résistance est effectué sur tapis roulant pour permettre au médecin d’évaluer l’effet d’un effort sur l’activité cardiaque. Quant aux tests sanguins, ils permettent au médecin de doser les différents marqueurs des pathologies cardiovasculaires afin d’exclure les autres conditions médicales.

Procédures de diagnostic

Outre les tests de diagnostic, le médecin peut aussi entreprendre certaines procédures pour confirmer effectivement le diagnostic. Comme procédure de diagnostic, il peut être question du cathétérisme cardiaque qui permet à votre médecin d’évaluer votre cœur pour un nombre donné de problèmes éventuels y compris les blocages artériels.

Votre médecin peut aussi faire recours à l’angiographie coronaire qui consiste à injecter du colorant dans votre circulation sanguine. Cela lui permet d’examiner le flux sanguin dans vos artères et votre cœur. Également, votre médecin peut procéder à une biopsie myocardique. Il s’agit d’une procédure qui implique qu’une partie du tissu de votre cœur soit enlevé afin d’être examiné au microscope.

Myocardiopathies : Traitement

Une fois le diagnostic de myocardiopathie posé, votre médecin instaurera le traitement nécessaire pour soulager vos symptômes et minimiser le risque de complications graves. Pour mettre en place le traitement adéquat, votre médecin doit tenir compte de plusieurs facteurs tels que le type de cardiomyopathie, la cause de la maladie, la gravité, l’état général de votre santé, votre âge et vos antécédents personnels et familiaux.

Généralement, le traitement de myocardiopathies inclut un changement des habitudes de vie qui implique d’arrêter de boire de l’alcool, de réduire sa consommation en sel, de viser un poids modéré et de pratiquer régulièrement une activité physique adaptée. Le traitement implique aussi la prise de certains médicaments, la mise place de procédures non chirurgicales, des dispositifs implantables et la chirurgie.

Les médicaments et les procédures non chirurgicales

Plusieurs médicaments sont utilisés pour traiter la cardiomyopathie. Votre médecin peut prescrire des médicaments antihypertenseurs pour réduire la tension artérielle. Il peut prescrire les béta-bloquants ou anti-arythmiques pour réguler le rythme cardiaque. Votre médecin peut vous prescrire des médicaments pour prévenir la formation de caillots sanguins dans le cœur et combattre l’insuffisance cardiaque.

Quant aux procédures non chirurgicales pour traiter la myocardiopathie, les spécialistes font le plus souvent recours à l’ablation par radiofréquence. Elle est principalement mise en place pour traiter les rythmes cardiaques irréguliers. Elle consiste à endommager une petite tache de tissu cardiaque causant le rythme cardiaque irrégulier en utilisant l’énergie transmise par les électrodes aux extrémités du cathéter.

Les dispositifs implantables

Il existe plusieurs types de dispositifs qui peuvent être chirurgicalement implantés dans le cœur pour soulager les symptômes et améliorer la fonction du cœur. Ainsi, votre médecin peut utiliser un défibrillateur automatique implantable pour surveiller les rythmes irréguliers. Cet appareil peut délivrer des chocs électriques au besoin afin de contrôler les rythmes cardiaques irréguliers. Cela permet d’éviter des complications graves de la maladie.

Par ailleurs, votre médecin peut faire recours au dispositif d’assistance ventriculaire qui permet de faire circuler le sang dans le cœur. Il peut être utilisé sur une courte ou une longue période. Il y a aussi le stimulateur cardiaque biventriculaire qui peut être utilisé par votre médecin pour contrôler les arythmies.

La chirurgie

Lorsque les symptômes sont graves et les traitements énumérés ci-dessus ne fonctionnent pas comme il le faut, il existe plusieurs types de chirurgie auxquels le médecin peut recourir. En effet, votre médecin peut recommander la myectomie septale ou une transplantation cardiaque.

La myectomie septale implique l’ablation d’une mince partie du muscle cardiaque épaissi et l’injection d’alcool dans l’artère fournissant du sang dans cette zone. Cette chirurgie permet d’améliorer la circulation sanguine dans le cœur et de réduire la régurgitation de la valve mitrale. Pour les patients dont la cardiomyopathie a entrainé une insuffisance cardiaque, une transplantation cardiaque peut être envisagée.

Myocardiopathies : Prévention

Il existe plusieurs mesures que vous pouvez prendre afin de vous assurer que vous ne développez pas une maladie cardiaque ou une autre maladie qui pourrait augmenter votre risque de myocardiopathie. Il est conseillé de pratiquer régulièrement une activité physique et de limiter le nombre de temps où vous restez assis chaque jour.

Aussi, il est important de manger une alimentation saine pour le cœur. Vous devez donc limiter votre consommation en sel, car cela peut augmenter votre risque d’hypertension artérielle. Essayez également de réduire votre consommation d’aliments sucrés, gras, frits et transformés. Préférez plutôt les fruits, les produits laitiers faibles en gras, les légumes, les noix et les protéines maigres.

Par ailleurs, vous devez essayer de dormir au moins 7 à 8 heures par nuit car la privation de sommeil est liée à un risque élevé de maladie cardiaque. Pour diminuer votre risque de myocardiopathie, vous devez aussi essayer de trouver des moyens de réduire votre stress. Les exercices de respiration profonde, les marches rapides régulières et le yoga peuvent vous être utiles pour y arriver. Cessez également de fumer si vous fumez.

 

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